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4.04/5 (sur 304 notes)

Nationalité : Japon
Né(e) à : Tokyo , le 13/12/1951
Biographie :

Jirô Asada, nom de plume de Kojiro Iwato, est un écrivain contemporain extrêmement populaire au Japon. Il reçut le prix du nouveau romancier « Eiji Yoshikawa » en 1995 pour En prenant le métro, le prestigieux prix « Naoki » en 1997 pour Le Cheminot puis le prix « Renzaburo Shibata » en 2000 pour Mibu-gishi-den.

Après la parution de son best-seller, Le Roman de la Cité Interdite, en 1999 et en 2000, sa notoriété va grandissante.

En effet, plusieurs de ses œuvres ont été adaptées pour le cinéma, parmi lesquelles La Lettre d’amour en 1998, Le Cheminot en 1999, Failan en 2001 (tiré de La Lettre d’amour) et Mibu-gishi-den en 2003.

Source : www.breguet.com
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Mibu Gishi Den (When the Last Sword Is Drawn) (2003) trailer


Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
C'est une bonne chose que l'ennui. C'est un temps pendant lequel on pense à des choses sans importance. Un temps laissé à la pensée et à l'imagination non productives.
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«  Les belles femmes ont toujours l’avantage .
A plus forte raison, une femme qui a su vieillir ainsi , je parie que même chez les Parisiennes , il ne doit pas s’en trouver tant que ça .
Maîtriser au fur et à mesure les atteintes inéluctables à sa beauté par le biais de la distinction et de l’intelligence requiert des efforts hors du commun » .....
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- A mon avis, les souvenirs sont soumis à un tri. Si l'on devait se souvenir de toutes les choses qui nous sont désagréables, nous n'aurions plus d'avenir possible.
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Un souvenir déplaisant surgit dans la mémoire de Senji.
Il crut revoir Otomatsu, le front baissé dans la chapelle ardente de l'hôpital, à Biyoro, lorsqu'il avait perdu sa femme. L'épouse de Senji avait depuis lors toujours reproché à Otomatsu de s'être refusé à accompagner celle-ci dans son agonie. Elle le disait insensible. Malgré les nombreux appels qu'il avait reçus, tous aussi alarmants les uns que les autres, Otomatsu s'était effectivement contenté de prendre le dernier train pour Biyoro après avoir éteint derrière lui les lumières de la gare de Horomai. Un nombre incalculable de fois, la femme de Senji avait téléphoné à Otomatsu ; et finalement, c'est elle qui avait accompagné l'épouse de ce dernier jusqu'aux portes de la mort. Elle lui en avait tenu rigueur, et c'était bien normal. Ce jour-là aussi, comme tous les autres jours, dans un manteau couvert de neige glacée, Otomatsu était resté immobile au chevet de la défunte, tête basse. Rudoyé par la femme de Senji qui en le secouant lui reprochait de ne pas verser la moindre larme, il s'était borné à lui répondre en un murmure :
- Non, moi, je ne suis qu'un cheminot. Pour un malheur personnel, je n'ai pas le droit de pleurer.

Extrait du récit "Le cheminot"
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Goro déplia la feuille. L'écriture avait changé depuis la première lettre, celle de la veille. Le tracé en était malingre et tourmenté. Les caractère couvraient le papier bleu.

"Goro que j'aime beaucoup.
Tant qu'il y a personne, je vous écris en secret. Je suis couchée, j'écris d'une main. Excusez-moi, mon écriture est pas belle.
Depuis je suis arrivée à l'hôpital, j'ai jamais parlé. Si je parle japonais, on me demandera trop de choses ; alors je parle chinois.
Certainement je vais mourir. Les médecins croyaient je comprends pas le japonais et discutaient. Et je connais beaucoup de filles qui ont eu comme moi. Alors je comprends. C'est mon tour. Voilà.
Les infirmières sont gentilles, elles m'écrivent toujours des messages pour demander le numéro de téléphone de ma famille. J'ai donné celui de M. Satake. Pardon. Je pensais : de toute façon la police est au courant.
Je vous connais bien, Goro. Au cas où je me ferais pincer, M. Satake m'a écrit votre adresse, votre âge, votre caractère, vos habitudes, vos plats préférés. Je me rappelle bien tout. Je lisais tous les jours pour pas oublier.
J'ai aussi des photos. Quatre pareilles. Je les ai toujours sur moi. Je les regardais tous les jours pour bien me souvenir et je suis tombée amoureuse de vous. Comme je vous aime, mon travail est dur. Avant le travail, toujours je vous demande pardon. Je peux pas faire autrement, mais pardon.
Si je me donne du mal pour travailler et je rembourse mes dettes, est-ce que je pourrai voir Goro ? Est-ce que je pourrai vivre avec lui ? Je me disais toujours ça pour travailler beaucoup. Mais j'en peux plus.
Vous êtes toujours souriant. Vous fumez pas, vous buvez un petit peu ; vous êtes pa bagarreur ; vous aimez pas la viande, vous aimez le poisson ; n'est-ce pas ? Alors, moi aussi j'ai arrêté de fumer. Je bois un petit peu ; je mange pas de viande ; je mange du poisson.
Mes clients ils sont gentils. Mais je vous oublie jamais quand je travaille. C'est vrai. Je me dis : mon client c'est vous. ça m'aide à travailler bien et mon client il est content.
Là où vous êtes né, c'est pas loin de la mer, n'est-ce pas ? Quand je suis venue ici j'ai regardé dans une carte en pensant : c'est près. Mais c'est très loin alors j'étais déçue. Mais c'est comme moi. Vous êtes comme moi, vous venez de loin pour travailler.
Quand je serai morte, vous viendrez me voir ? Si vous pouvez venir, je vous demande une chose : je peux entrer dans votre tombeau de famille ? Je peux mourir comme votre femme ? Je vous demande trop, pardon. Mais c'est seulement ça, je vous demande.
Grâce à vous, j'ai travaillé beaucoup. J'ai envoyé de l'argent, beaucoup. J'ai peur mourir. J'ai mal. Je souffre mais j'essaie être courageuse. Acceptez ma demande, s'il vous plaît.
J'entends la mer. Il pleut. Il fait très noir. Je suis couchée, j'écris d'une main. Excusez-moi, mon écriture est pas belle.
Je vous aime beaucoup, Goro. Le plus dans le monde. Je vous aime plus qu'autre personne. Je pleure : pas parce que j'ai mal ou je souffre ou j'ai peur ; parce que je pense à vous.
Comme je faisais certainement tous les soirs en disant bonne nuit, je pleure en voyant vos photos. C'est toujours pareil. Quand je vois votre photo, vous qui êtes si gentil, ça me fait pleurer. C'est pas parce que je suis triste ou je suis malheureuse, c'est parce que je pense ; merci.
J'ai rien à vous donner. Pardon. Alors je laisse seulement les mots. Excusez-moi, mon écriture est pas belle.
Je vous aime avec tout mon coeur plus que personne dans le monde.
Goro, Goro, Goro, Goro, Goro, Goro, Goro, Goro, Goro.
Tsai-chian. Au revoir."

Avant même d'avoir terminé la lettre, Goro éclata en sanglots.

Extrait du récit "La lettre d'amour"
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La vieille gare était plongée dans un monde privé de son et de lumière. La jeune fille n’était guère bavarde. Manifestant de temps à autre émotion ou admiration, elle écoutait le vieil chef de gare lui racontait ce qu’il avait vu et vécu. Otomatsu ne se sentait pas dans son état normal, à lui parler à cœur ouvert comme il le faisait à présent ; à mesure que les images du passé se présentaient à sa mémoire, il dévoilait tout ce qui était resté au fond de lui pendant un demi-siècle : amertumes aussi bien que fiertés. Tant de souvenirs accumulés et mêlés à la fumée grasse du diesel et à la consistance de charbon faisaient comme une croûte au fond de son cœur, sous l’uniforme élimé. Chaque fois qu’il racontait un événement, il soulageait vraiment son âme. Tout défilait : la formidable croissance économique, au moment de la guerre de Corée ; le coup de grisou survenu dans une mine, et qui avait transformé la gare en chapelle ardente ; les conflits sociaux et l’intervention des forces de l’ordre ; les mines fermant l’une après l’autre comme autant de lumières qui s’éteignaient.
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«  Les jeunes d’aujourd’hui sont absolument incapables de le concevoir, mais chez les gens de ma génération subsistait la coutume héritée des premiers hommes qui voulait que le mâle parte à la chasse et rapporte du gibier et que la femelle reste dans la caverne à s’occuper des petits.

Il est possible que j’aie fait partie de la dernière génération à avoir conservé ce mode de vie transmis depuis des dizaines de milliers d’années. »
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Ma théorie tout à fait personnelle est que toute bonne réponse donnée après avoir hésité entre une chose et une autre est dictée par notre intuition première. Plus les informations dont nous disposons se bousculent et plus notre jugement fondé sur le bon sens s'éloigne.
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Si j'ai pu poursuivre mes efforts jusqu'à ce jour, c'est grâce à vous qui étiez là, sur le quai de Horomai, malgré la pluie et la neige, pour nous faire partir et revenir. Je ne sais comment le dire, mais... vous nous avez communiqué votre énergie!
-- Penses-tu! Ce n'est certainement pas ça qui t'a permis d'entrer à l'université du Hokkaïdô et de réussir au concours des fonctionnaires supérieurs!
-- C'est vrai. N'empêche! Je m'exprime mal, mais... tout le monde partage sans doute mon avis - comme tous ceux qui sont partis pour Tôkyô! Ils n'ont pas pu vous oublier.
-- Tu crois? Si tu savais comme ça me touche, ce que tu me dis là!
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Sur le modeste autel familial était posé une photographie de son père en uniforme ; et à côté, une autre, de sa femme encore toute jeune.
Senji alluma un bâton d’encens et resta un moment à considérer ces portraits.

- Et tu n’as pas de photo de ta fille ?

- Mais non, elle avait à peine deux mois quand elle nous a quitté.

- Elle s’appelait comment, déjà ?

- Yuk’ko. Comme la première neige était tombé le dix novembre, jour de sa naissance, on l’avait appelée Yuki (neige) et Ko (enfant) : Yuki-ko.
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