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3.17/5 (sur 77 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 11/02/1950
Biographie :

Marc Cholodenko est un romancier, traducteur, poète, scénariste et dialoguiste d'origines franco-ukrainiennes.

Il a reçu le prix Médicis en 1976 pour Les États du désert et est notamment le dialoguiste masculin des films de Philippe Garrel depuis 1988.


Source : Wikipédia
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Marc Cholodenko Bingo - éditions P.O.L - à l'occasion de la parution de "Bingo", de Marc Cholodenko aux éditions en juin 2022.

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Celui qui peut se soumettre aux mystères s'adjuge le pouvoir de les créer.
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6 Il n'y a pas toujours ce qu'ils désignent ni même d'autres plus ou moins équivalents derrière les mots qui se refusent mais ceux qui restent enfouis à jamais au profond d'un lexique plus étendu, massif et sévère, que celui qui se tient à notre disposition.
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Marc Cholodenko
Sur le trottoir elle apparaît au moment où il pensait à elle telle la coincidence même dont on s'émerveille sans pouvoir rien en déduire du fait qu'elle rapproche cause et effet antériorité et postérité intention et efficacité juste assez pour qu'elles semblent se joindre et ne faire qu'un telles lèvres formant en réponse à l'interrogation ultime quant à la nature dernière des choses un sourire tout comme le sien encourageant quoique très fugitif et sibyllin.
(Puis gris que dilue du rose)
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Voyez le prince, voyez son sang ancien qui le quitte, voyez-le immobile souriant aux femmes penchées sur lui, ennemies qui doucement le dépouillent, son sabre qu'on détache de sa taille, et toutes les pièces de sa fine et souple armure de cuir dur et de vermeil léger, une à une déposées sanglantes et tailladées, à ses côtés.
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La fenêtre bat, laissant entrer par à-coups le vent qui ébouriffe les feuilles en pile et poursuit les isolées. Certaines sont arrêtées dans leur fuite par les semelles, contre lesquelles elles s’amoncellent, d’un homme étendu sur le ventre, immobile, mort probablement à voir le sang répandu autour de son torse et éparpillé en mouchetures au-dessus de sa tête sur le mur où dansent, expansibles, extensibles, alternativement et simultanément selon, en groupes, en couples, les ombres projetées par les flammes de l’incendie qui ronfle non loin sans étouffer, quand ils montent par salves, les cris des soldats qui reçoivent sur leurs baïonnettes les corps des enfants jetés des étages, nourrissons de préférence, ou sinon les plus légers. Si le romancier emprunte à Dieu son omniscience et son ubiquité, celui-ci ne lui accorde pas pour autant la capacité qu’il a de fermer les yeux sur les errements de ses créatures. C’est un miracle ce que ce coiffeur a fait pour cacher sa calvitie et qui l’a décidé à ne pas s’arrêter là. Il allait se faire réduire les paupières tirer les tempes remonter les bajoues. Une nouvelle vie commençait. Ça coûtait mais ça valait. Dès les premières bouffées Noémie décolle. Si fort que ça lui fout la trouille. Ça ne vaut peut-être pas ce que ça va lui coûter. Elle se traîne jusqu’à la pharmacie pour prendre une Ritaline. Merde y’en a pus. Un Attenta. Nanpu. Rubifen ? Non plus. Tant pis elle va se faire un café bien serré. Elle va à la cuisine puis revient s’allonger, dans les vapes, dont elle ne se relèvera pas, sinon très involontairement, brièvement, violemment et soudainement, sous l’effet de l’explosion. Ce personnage n’est pas si épisodique qu’il paraisse. Ce n’est pas qu’elle ou il inaugure une histoire de revenants ; mais il ou elle a, plutôt avait, un frère. Il s’endort toujours devant les émissions à la télé où les gens parlent entre eux. Comme si on était invités à écouter à condition de reconnaître au départ qu’on n’a rien à ajouter ou à répliquer. Soit ils parlent entre eux et alors qu’ils restent entre eux, soit ils parlent pour nous et qu’ils nous laissent parler. Mais peut-être qu’ils parlent entre eux pour nous. Pas pour notre bénéfice mais à notre place. Peut-être que c’est pour ça que c’est fait. Que c’est une illustration et défense de la démocratie. Heureusement qu’il y a les documentaires, les films et les jeux.
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En même temps que je posterai ce manuscrit, ſ’envoie une clef de mon appartement à Raul avec une
lettre où je lui demande de venir dès que possible.
Je vais faire ce qu’elle n’a pas eu le courage de faire. Mais peut-être est-ce la pitié qui l’a retenue ou encore la cruauté, je ne pourrais le dire.
Je le ferai dans mon bain. On lit dans les auteurs anciens que c’est moins pénible. J’aurai posé à côté, sur tabouret, un appareil de photo à développement instantané, avec un mot pour Raul où je lui demande de prendre une photo de moi et de l’envoyer à son adresse, que j’ai tout simplement trouvée dans l’annuaire. Que je le lui écris, j’espère qu’il le fera, je l’espère plus que Ainsi que je le lui écris, j’espère qu’il le fera, je l’espère plus que je n’ai jamais rien espéré de toute ma vie.
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La cabane sentait le bois chaud, il y faisait étouffant. A peine entré, je transpirai de tout le corps. En faisant glisser mon maillot sur mes cuisses, je frissonnai de partout. Je m'allongeai sur la banquette, en proie à une érection terrible. Je mis les mains sous ma tête et fermai les yeux. J'attendis. Je continuai à transpirer et mon érection ne se calmait pas. Je ne pensais qu'à une chose: avoir le courage d'ouvrir les yeux quand je l'entendrais entrer. J'attendis. Il ne se passait rien. [...] Je me levai, me collai au mur et passai la tête à la porte.
Elle était là, dans la même position. Alors sans même réfléchir à ce que je faisais, je me mis dans l'encadrement de la porte. Comme la porte faisait face à la mer, elle seule pouvait me voir.
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(...) 73 L’application pleine de gravité et de constance avec laquelle les enfants font preuve d’inadvertance, il nous vient rarement l’idée de la transposer à notre échelle, ni à celle de l'adulte universel qui a été placé tout en haut du ciel avec le mandat de se comporter avec nous autrement que font le hasard des événements, la mansuétude avec laquelle nous les corrigeons. 29 Plutôt que de nous féliciter des efforts vertueux que nous avons faits pour nous libérer de nos habitudes néfastes, considérer que ce sont les plaisirs qu'elles nous donnaient qui nous ont quittés serait plus en accord avec le déroulement habituel de notre existence, de son commencement jusqu'à son extrémité, qui consiste en la réprobation définitive de l'appétence qu'elle avait prise de nous, et avec cette conclusion morale achever de renverser une apologie particulière en apologue universel. 66 Le fait que le vocable de mère soit aujourd'hui prétexte à toutes les insanités, capital voué aux entreprises les plus intéressées, pourrait être un argument suffisant pour la priver de sa primauté au profit de l'enfant, qui la précède à l'origine, étant seul à la faire telle qu'elle ne peut être avant lui, qu'il fallut deux géniteurs pour créer. 6 Il n'y a pas toujours ce qu'ils désignent ni même d'autres plus ou moins équivalents derrière les mots qui se refusent mais ceux qui restent enfouis à jamais au profond d'un lexique plus étendu, massif et sévère, que celui qui se tient à notre disposition. 97 Tout de même que dans le monde sensible la science a privé le soleil de nos offrandes pour lui permettre de nous dispenser sa lumière avec plus de bienfaisance, dans notre univers affectif et psychique ce que le sentiment du merveilleux a perdu avec la nouvelle localisation des sources de notre activité renforce en contrepartie celui de notre dignité, les puissances rustiques sises en notre tronc remontent jusqu'à notre cervelle et l'amour qu'un hasard nous fléchait d'en haut sourd nécessairement de nos propres profondeurs. 86 Elle est banale l'image venue à l'esprit qu'il s'était rendu libre de préoccupations, et suffisante pour prendre la place de la vision, substituer aux gris et bleus du ciel les mots du lexique et les tournures de la grammaire. 63 Comme il nous semble que seule une harmonie universelle, d'une subtilité comparable à nos légères sollicitations de son inertie et délicates tentatives de tirer quelque substance de son vocable, nous libérerait de son mutisme, ce n'est qu'à de rares exceptions que nous sommes capables de nous associer à la grossière fanfare que le monde laisse éclater accidentellement sur notre passage. (...)
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Puis gris que dilue du rose que brule le bleu. Après avoir si longuement et obstinément bourdonné à la vitre dans le brusque silence du vide soudain elle poursuit du même battement d’ailes. Tant que tombera la pluie le reflet de la cheminée coulera sur le toit en zinc tandis que l’eau de la rivière coulera sous celui de l’arbre tant que brillera la lumière. Cigarette qui échappe en fumée entre les doigts et les lèvres c’est de sa durée qu’i fait consister la sienne à quoi il la consume en sacrifice pour ce temps de répit……………………………………. Si souplement en vive cambrure adorable que la semelle serait sable un pied se libère après l’autre les hanches au flot de la robe descendante frissonnent puis frétillent à la fugace étreinte de la robe montante et le changement de chapeau rétablit l’harmonie nécessaire à inaugurer la journée qui commence.
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Quel bordel. Dans l’histoire, il n’y a que Gerda qui ait été épargnée. Et encore, c’est à voir. Il se pourrait bien qu’un jour, par un bel après-midi où la nature sommeille, écrasée de soleil et où dans la maison tout est assoupi, hors la vaillante et travailleuse jeune femme qui – Tout ? Non. Pas Shad en tous cas, qui vient de pénétrer silencieusement dans la cuisine où les rayons dorés du soleil font briller les casseroles et l’évier, tout absolument nickel. Il referme la porte bien doucement, comme s’il avait peur d’être entendu. Toute autre que Gerda se fût méfiée de cette précaution inusitée et intempestive, mais la jeune fille est trop pure (de sentiments, bien sûr, de coeur, parce que quand même elle a un fiancé, à son âge forcément) pour se douter des intentions qui l’habitent. D’ailleurs, ses intentions, au début, il ne les montre pas. Il est gentil, comme d’habitude, pas plus : « Alors Gerda ça boume, tout va comme vous voulez ? Vous avez besoin de quelque chose ? Dites donc c’est drôlement propre ici, ça brille plutôt, vous au moins, vous ne chômez pas », etc. Quand même, il s’approche un peu près, mais après tout, il n’y a aucun mal à ça. C’est seulement quand il lui met le bras sur les épaules qu’elle commence à se douter qu’il y a quelque chose de pas honnête. Cela dit, ça peut très bien être un geste d’affection, une façon de lui témoigner sa reconnaissance. Et la main dans le corsage, c’est un témoignage d’affection, ça aussi ? Elle ne veut pas le brusquer quand même, alors elle se dégage gentiment, l’air de ne pas y toucher. Ça ne lui suffit pas pour comprendre : voilà qu’il remet ça : il lui prend la taille et il essaie de lui donner un baiser. Là, plus besoin de se gêner. Elle le repousse carrément et elle lui dit : « Voyons ! Monsieur ! ». Lui, ça n’a pas l’air de l’intimider beaucoup. Il répond : « Allons, Gerda, soyez gentille, juste un baiser dans le cou, un tout petit baiser de rien du tout ? – Non, Monsieur, non ! » Il fait absolument comme s’il n’avait pas entendu et il repart à l’attaque. Carrément cette fois. Il la prend dans ses bras et la presse fort contre lui. Elle sent même son dur zizi. Elle est forcée de le repousser de toutes ses forces, et même si fort qu’il manque de s’étaler. Alors il reste là où il est, il croise les bras et il fait comme ça : « Vous ne voulez pas, Gerda ? (Non, qu’elle fait de la tête.) Vous êtes sûre ? (Re-non.) Absolument sûre ? (Re-re-non.) Une fois, deux fois, trois fois ? (Oui, enfin non, quoi.) Très bien. Parfait. » Et alors qu’est-ce qu’il fait ? Il entrouvre la porte et il appelle : « Ted ! Tu peux venir. » Ah les salauds ! Je m’en doutais. Et voilà Ted qui rentre dans la cuisine avec un sourire jusque-là. Je n’ai pas le temps de dire ouf que Shad me passe par derrière et hop me prend les bras en les serrant fort pour que je ne puisse plus bouger. Alors Ted se met devant moi et il me prend le menton en appuyant avec ses doigts sur mes joues pour que je sois forcée d’ouvrir la bouche et qu’il y mette sa langue partout. Il fait ça un bon bout de temps et avec l’autre main il me pelote les seins pendant ce temps je sens l’autre derrière qui me mord le cou en appuyant son zizi bien fort contre mes fesses. Alors Ted déboutonne bien lentement mon chemisier et quand il a fini il le sort de ma jupe et comme j’ai un soutien et qu’ils ne peuvent pas me lâcher pour enlever le chemisier et le défaire par derrière, il le remonte au-dessus de mes seins. Et il commence à les sucer et les mordiller (surtout les pointes) en respirant fort et en ouvrant tout grand la bouche quand il les suce comme s’il voulait les avaler : rommh, roummh et arrh. Et après il fallait s’en douter : il me défait ma jupe et il m’enlève mon slip. Bien sûr tout le temps j’essayais de donner des coups de pied et tout ça mais je ne pouvais pas vraiment parce que chaque fois que j’essayais l’autre me serrait les bras plus fort et il rapprochait les coudes ce qui fait très mal et j’étais forcée de m’arrêter. Maintenant il sort son zizi et il me le met et ran ran des grands coups très lentement d’abord et après de plus en plus vite mais fort fort vraiment et qui vont tout au fond. Au bout d’un moment il fait sa petite commission. Quand il s’est reboutonné et tout, il prend la place de l’autre pour me tenir et l‘autre vient devant faire à peu près la même chose pour la bouche et les seins sauf qu’il avait sorti son truc tout de suite et qu’il me le frottait sur le ventre et la touffe en même temps. Tout à coup il s’arrête et il dit : j’ai une idée. Mets-la à genoux. Maintenant l’autre me tire les bras et je suis forcée de m’y mettre. Alors Shad va à côté de l’autre et lui dit : « Tiens-la par devant, je vais te la tenir une seconde. » Il me prend les bras et l’autre me fait baisser la tête, se met au-dessus de moi et me les reprend. Shad me prend les chevilles et toc, d’un coup il les écarte et paf, je me cogne la tête par terre. Je n’aurais jamais cru qu’il allait faire ça : il me met un doigt dans le petit trou de derrière et il fait avec comme avec un zob. Après il en met deux et après tous et tout d’un coup je sens une douleur terrible : son zizi. Il dit : « Tiens-la bien, elle va se débattre. » Il n’avait pas tort mais quand même je n‘ai rien pu faire et en deux temps trois mouvements crac, il était au fond. Et que ça y va, exactement comme pour par devant. Quelle douleur ! Un truc comme ça je ne pourrais jamais le supporter. Heureusement qu’ils ne l’ont pas fait parce que là alors. Cela dit ils en sont bien capables les salauds, avec tout ce qu‘ils font sûrement. D’ailleurs il faudra que je me méfie, ça ne m’étonnerait pas qu’un jour ils essaient, comme ça un après-midi, justement dans la cuisine.
Eh oui, le lecteur a compris (d’ailleurs il avait certainement compris depuis longtemps) : rien de tout cela n’est réel, mais sorti de l’imagination de Gerda, l‘imaginative et sensuelle Gerda qui, d’après ce qu’elle veut bien prendre pour des indices, imagine les scènes qui s’ensuivent afin de meubler ses heures de loisir et de travail également.
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