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3.74/5 (sur 27 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Hongrie , 1903
Mort(e) le : 23/05/1942
Biographie :

Georges Politzer, né en 1903 à Nagyvárad (Hongrie) - aujourd'hui Oradea, en Roumanie (région de Transylvanie) - et fusillé en 1942 au Mont-Valérien, était un philosophe et théoricien marxiste français d’origine hongroise, appelé affectueusement par certains le « philosophe roux ». Il était marié à Maï Politzer.
Engagé dans l’insurrection hongroise de 1919, il s’exile à l’âge de dix-sept ans à la suite de l’échec de la république des Conseils, dirigée par Béla Kun. Le pays entre dans l’ère Horthy.
Il s’installe à Paris en 1921 après avoir rencontré Sigmund Freud et Sándor Ferenczi et en cinq ans, il conquiert tous ses titres académiques, jusqu’à l’agrégation de philosophie. Suite à la fondation par le Parti communiste français au début des années 1930, de l'Université ouvrière de Paris, qui sera dissoute en 1939 avec les organisations du parti communiste sur application du décret Sérol, Georges Politzer s’investit et est chargé du cours de matérialisme dialectique. Il s’intéresse vivement à la théorie freudienne naissante et à ses outils avant de prendre ses distances vis-à-vis de celle-ci. Parallèlement, il occupe le poste de professeur de philosophie au lycée Marcelin-Berthelot à Saint-Maur-des-Fossés.

Mobilisé à Paris en 1940, il reste aux côtés de la direction clandestine du Parti communiste. Démobilisé en juillet 1940, il dirige l’édition d’un bulletin clandestin. Suite à l’arrestation, en octobre 1940 de son camarade et ami Paul Langevin, physicien de renommée mondiale, il sort le premier numéro de L’Université libre, relatant l’emprisonnement du savant et dénonce toutes les exactions commises par les envahisseurs. L’Université libre paraîtra en 1940 et 1941.
Il est arrêté en février 1942 et fusillé en mai.


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Source : Wikipedia
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Docilité communiste, inflexibilité anti-nazie .
Michel Polizer, auteur d'un essai biographique sur son père, ?Les Trois Morts de Georges Politzer? (Flammarion), interrogé pour Mediapart par Antoine Perraud.


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Chapître II – l’idéalisme

Idéalisme moral et idéalisme philosophique.

Nous avons dénoncé la confusion créée par le langage courant en ce qui concerne le matérialisme. La même confusion se retrouve à propos de l'idéalisme.

Il ne faut pas confondre, en effet, l'idéalisme moral et l'idéalisme philosophique.

L'idéalisme moral consiste à se dévouer à une cause, à un idéal. L'histoire du mouvement ouvrier international nous apprend qu'un nombre incalculable de révolutionnaires, de marxistes, se sont dévoués jusqu'au sacrifice de leur vie pour un idéal moral, et pourtant ils étaient les adversaires de cet autre idéalisme qu'on appelle idéalisme philosophique.

L'idéalisme philosophique est une doctrine qui a pour base l'explication du monde par l'esprit.

C'est la doctrine qui répond à la question fondamentale de la philosophie en disant : « c'est la pensée qui est l'élément principal, le plus important, le premier ». Et l'idéalisme, en affirmant l'importance première de la pensée, affirme que c'est elle qui produit l'être ou, autrement dit, que : « c'est l'esprit qui produit la matière ».

Telle est la première forme de l'idéalisme; elle a trouvé son plein développement dans les religions en affirmant que Dieu, « esprit pur », était le créateur de la matière.

La religion qui a prétendu et prétend encore être en dehors des discussions philosophiques est, en réalité, au contraire, la représentation directe et logique de la philosophie idéaliste.

Or, la science intervenant au cours des siècles, il devint bientôt nécessaire d'expliquer la matière, le monde, les choses autrement que par Dieu seulement. Car, dès le XVIe siècle, la science commença à expliquer les phénomènes de la nature sans tenir compte de Dieu et en se passant de l'hypothèse de la création.

Pour mieux combattre ces explications scientifiques, matérialistes et athées, il fallut donc pousser plus loin l'idéalisme et nier l'existence même de la matière.

C'est à quoi s'est attaché, au début du XVIII° siècle, un évêque anglais, Berkeley, qu'on a pu appeler le père de l'idéalisme.

Pourquoi devons-nous étudier l'idéalisme de Berkeley ?

Le but de son système philosophique sera donc de détruire le matérialisme, d'essayer de nous démontrer que la substance matérielle n'existe pas. Il écrit dans la préface de son livre Dialogues d'Hylas et de Philonoüs :

Si ces principes sont acceptés et regardés comme vrais, il s'ensuit que l'athéisme et le scepticisme sont, du même coup, complètement abattus, les questions obscures éclaircies, des difficultés presque insolubles résolues, et les hommes qui se plaisaient aux paradoxes ramenés au sens commun. [p. 13. Collection « Les classiques pour tous ». Librairie Hatier. Pans.]
Ainsi donc, pour Berkeley, ce qui est vrai, c'est que la matière n'existe pas et qu'il est paradoxal de prétendre le contraire.

Nous allons voir comment il s'y prend pour nous démontrer cela. Mais je pense qu'il n'est pas inutile d'insister, pour que ceux qui veulent étudier la philosophie prennent la théorie de Berkeley en très grande considération.

Je sais bien que les thèses de Berkeley feront sourire certains, mais il ne faut pas oublier que nous vivons, nous, au XX° siècle et que nous bénéficions de toutes les études du passé. Et nous verrons d'ailleurs, quand nous étudierons le matérialisme et son histoire, que les philosophes matérialistes d'autrefois font aussi parfois sourire.

Il faut pourtant savoir que Diderot, qui fut, avant Marx et Engels, le plus grand des penseurs matérialistes, attachait au système de Berkeley quelque importance, puisqu'il le décrit comme un

système qui, à la honte de l'esprit humain et de la philosophie, est le plus difficile à combattre, quoique le plus absurde de tous ! (Diderot : « Lettre sur les aveugles », Textes choisis, t. I, Editions sociales « Classiques du peuple », p. 87. (Cité par Lénine dans Matérialisme et empiriocriticisme, p. 16.))
Lénine lui-même a consacré de nombreuses pages à la philosophie de Berkeley et écrit :

Les philosophes idéalistes les plus modernes n'ont produit contre les matérialistes aucun... argument que l'on ne puisse trouver chez l'évêque Berkeley. (Lénine : Matérialisme et empiriocriticisme, p. 18. Editions sociales, 1946.)
Enfin, voici l'appréciation sur l'immatérialisme de Berkeley que donne un manuel d'histoire de la philosophie, utilisé dans les lycées :

Théorie encore imparfaite sans doute, mais admirable, et qui doit détruire pour jamais, dans les esprits philosophiques, la croyance à l'existence d'une substance matérielle. (A. Penjon : Précis d'histoire de la philosophie, p. 320-321. Librairie Paul Delaplace.)
C'est dire l'importance pour tout le monde — bien que pour des raisons différentes, comme ces citations vous l'ont montré — de ce raisonnement philosophique.
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Les anciens Grecs, qui comptèrent quelques-uns des plus grands penseurs que l'histoire ait connus, entendaient par la philosophie, l'amour du savoir. C'est là le sens strict du mot philosophia, d'où vient philosophie.
« Savoir » — c'est-à-dire « connaissance du monde et de l'homme ». Cette connaissance permettait d'énoncer certaines règles d'action, de déterminer une certaine attitude devant la vie. Le sage, c'était l'homme qui agissait en tous points conformément à de telles règles, elles-mêmes fondées sur la connaissance du monde et de l'homme.
Le mot philosophie s'est maintenu depuis cette époque parce qu'il répondait à un besoin. Il est pris souvent en des sens très différents qui tiennent à la diversité des points de vue sur le monde. Mais le sens le plus constant est celui-ci : conception générale du monde, d'où l'on peut déduire une certaine manière de se comporter.
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Si l'idéalisme est né de l'ignorance des hommes — et nous verrons comment l'ignorance fut maintenue, entretenue dans l'histoire des sociétés par des forces culturelles et politiques qui partageaient les conceptions idéalistes — le matérialisme est né de la lutte des sciences contre l'ignorance ou l'obscurantisme.C'est pourquoi cette philosophie fut tant combattue et c'est pourquoi, sous sa forme moderne (le matérialisme dialectique), elle est peu connue, sinon ignorée ou méconnue du monde universitaire officiel.
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Si nous voulons transformer la réalité (nature et société), il faut la connaître. C'est par les diverses sciences que l'homme connaît le monde. Donc seule une conception scientifique du monde peut convenir aux travailleurs dans leur lutte pour une vie meilleure. Cette conception scientifique, c'est la philosophie marxiste, c'est le matérialisme dialectique.
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Pour les travailleurs, et en particulier les prolétaires, l'étude de la philosophie marxiste n'est pas un luxe : c'est un devoir de classe. Ne pas remplir ce devoir, c'est laisser le champ libre aux conceptions antiscientifiques et réactionnaires qui servent l'oppression bourgeoise et c'est priver le mouvement ouvrier de la boussole qui montre la route.
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Mais dès lors n'est-il pas clair que, si la philosophie est une conception du monde, conception qui a des conséquences pratiques, il est très précieux, pour les travailleurs qui veulent changer le monde, d'avoir une juste conception du monde ? De même qu'il faut viser juste pour frapper la cible.
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Les sciences de la vie pourraient de même nous proposer une foison d'exemples. Le développement de la nature vivante en effet n'est pas assimilable à une répétition pure et simple des mêmes processus : un tel point de vue rend l'évolution inintelligible ; c'est en somme celui de la génétique classique (notamment de Weismann) pour qui le devenir de l'être vivant est tout entier et par avance contenu dans une substance héréditaire (les gènes), elle-même soustraite à tout changement et indifférente à l'action du milieu. Impossible alors de comprendre l'apparition du nouveau. En fait le développement de la nature vivante s'explique par une accumulation de changements quantitatifs qui se transforment en changements qualitatifs.
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Il est absurde de croire que Marx, lui-même bourgeois d'origine, a la « haine » de la bourgeoisie, et que « tout vient de là ». Marx, étudiant l'histoire de la bourgeoisie capitaliste, constate que, contre la féodalité, elle a mené une lutte objectivement révolutionnaire. C'est elle qui a permis l'essor de la grande production, condition du progrès des sociétés. Mais c'est au prolétariat que désormais revient le rôle de classe révolutionnaire, contre la bourgeoisie qui freine le développement social. Si Marx condamne la bourgeoisie capitaliste c'est dans la mesure où, mettant ses intérêts de classe au-dessus de tout, elle est capable des pires méfaits pour les sauvegarder.
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Il nous faut donc éviter de nous servir de la dialectique d'une façon mécanique. C'est là une tendance qui nous vient de nôtre habitude métaphysique de penser. Il ne faut pas répéter comme un perroquet que les choses n'ont pas toujours été ce qu'elles sont. Quand un dialecticien dit cela, il doit chercher dans les faits ce que les choses ont été avant. Car dire cela, ce n'est pas la fin d'un raisonnement, mais le commencement des études pour observer minutieusement ce que les choses ont été avant.
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L'attitude scientifique, ce n'est pas d'en rester à ce qu'on a « sous le nez », mais de comprendre ce qui meurt et ce qui naît, et de porter le maximum d'intérêt à ce qui naît.
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