Jésus, un homme sage, si tant est qu’on puisse l’appeler un homme. C’était un faiseur de prodiges… Il attira à lui nombre de Juifs et de Grecs. Il était le Messie. Quand Pilate le condamna à mort par crucifixion, il leur apparut après le troisième jour, vivant à nouveau.
6. Cependant Éléazar ne conçut pas la pensée de fuir et n'autorisa personne à le faire. Quand il vit que le mur était consumé par le feu, il n'imagina aucun moyen de salut ni de défense et, réfléchissant sur le traitement que les Romains, une fois maîtres de la place, feraient subir aux défenseurs, à leurs femmes et à leurs enfants, il décida que tous devaient mourir après avoir pris cette résolution, la meilleure dans les circonstances présentes, il réunit les plus courageux lie ses compagnons et les exhorta en ces termes à agir ainsi :
"Il y a longtemps, mes braves, que nous avons résolu de n'être asservis ni aux Romains, ni à personne, sauf à Dieu, qui est le seul vrai, le seul juste maître des hommes; et voici venu l'instant qui commande de confirmer cette résolution par des actes. En ce moment donc, ne nous déshonorons pas, nous qui n'avons pas auparavant enduré une servitude exempte de péril et qui sommes maintenant exposés à des châtiments inexorables accompagnant la servitude, si les Romains nous tiennent vivants entre leurs mains ; car nous fûmes les premiers à nous révolter, et nous sommes les derniers à leur faire la guerre. Je crois d'ailleurs que nous avons reçu de Dieu cette grâce de pouvoir mourir noblement, en hommes libres, tandis que d'autres, vaincus contre leur attente, n'ont pas eu cette faveur. Nous avons sous les yeux, pour demain, la prise de la place, mais aussi la liberté de choisir une noble mort que nous partagerons avec nos amis les plus chers. Car les ennemis, qui souhaitent ardemment de nous prendre vivants, peuvent aussi peu s'opposer à notre décision que nous-mêmes leur arracher la victoire dans un combat. Peut-être eût-il fallu dès l'origine, quand nous voyions, malgré notre désir de revendiquer notre liberté, tous les maux cruels que nous nous infligions à nous-mêmes, et les maux pires encore dont nous accablaient les ennemis - reconnaître le dessein de Dieu, et la condamnation dont il avait frappé la race des Juifs, jadis chère à son cœur ; car s'il nous était resté propice, ou si du moins sa colère eût été modérée, il n'aurait pas laissé se consommer la perte d'un si grand nombre d'hommes ; il n'aurait pas abandonné la plus sainte de ses villes à l'incendie et à la sape des ennemis. Avons-nous donc espéré, seuls de tous les Juifs, d'échapper à notre perte en sauvant la liberté ? Comme si nous n'étions pas coupables envers Dieu, comme si nous n'avions participé à aucune iniquité après avoir enseigné l'iniquité aux autres ? Mais voyez comment Dieu confond notre vaine attente, en faisant fondre sur nous des malheurs qui passent nos espérances. Car nous n'avons pas même trouvé notre salut dans la force naturelle de cette place imprenable, et, bien que possédant des vivres en abondance, une multitude d'armes et tous les autres approvisionnements en quantité, c'est manifestement Dieu lui-même qui nous a ravi tout espoir de nous sauver. Ce n'est pas, en effet, de son propre mouvement que le feu porté contre les ennemis s'est retourné contre le mur bâti par nous, mais c'est là l'effet d'une colère soulevée par nos crimes si nombreux, que nous avons, dans notre fureur, osé commettre sur nos compatriotes. Payons donc de nous-mêmes la peine de ces forfaits, non pas aux Romains, nos ennemis pleins de haine, mais à Dieu sont les châtiments sont plus modérés que les leurs. Que nos femmes meurent, sans subir d'outrages ; que nos enfants meurent sans connaître la servitude ! Après les avoir tués nous nous rendrons les uns aux autres un généreux office, en conservant la liberté qui sera notre noble linceul. Mais d'abord détruisons par le feu nos richesses et la forteresse ! Les Romains, je le sais bien, seront affligés de n'être pas les maîtres de nos personnes et d'être frustrés de tout gain. Laissons seulement les vivres ; ceux-ci témoigneront pour les morts que ce n'est pas la disette qui nous a vaincus, mais que, fidèles à notre résolution première, nous avons préféré la mort à la servitude. "
La guerre des juifs contre les romains , Massada , VII , 6 .
[...] ils pensent que les échecs qu'a précédé une délibération sont préférables au succès dus à la chance, parce qu'un beau coup dans lequel on n'est pour rien est un leurre qui conduit à l'imprévoyance, tandis que la réflexion, même si elle est parfois suivie de l'échec, comporte un précieux enseignement permettant d'éviter le retour de cet échec.
(Alexandre le Grand en vue de Jérusalem). Car dès qu'il vit de loin la foule en vêtements blancs, précédée des prêtres habillés de lin, et du grand prêtre dans on costume couleur d'hyacinthe et tissé d'or, ayant sur la tête la tiare avec la lame d'or où était inscrit le nom de Dieu, Alexandre s'approcha seul, se prosterna devant le Nom et salua en premier le grand prêtre. (...) Parménion s'avança et lui demanda pourquoi, alors que tous se prosternaient devant lui, lui-même se prosternait devant le grand prêtre des Juifs. "Ce n'est pas devant lui, dit-il, que je me suis prosterné, mais devant Dieu dont il a reçu l'honneur d'être le grand prêtre. Car c'est lui que j'ai vu aussi en songe, vêtu comme à présent, lorsque j'étais à Dion en Macédoine. Je réfléchissais en moi-même comment je m'emparerais de l'Asie, il m'enjoignit de ne pas hésiter, mais de partir avec confiance, car lui-même conduirait mon armée et me livrerait l'empire des Perses. Comme je n'ai vu personne d'autre dans une telle robe, et qu'en le voyant maintenant je me suis rappelé la vision du songe et l'exhortation, je crois que j'ai fait cette expédition sous inspiration divine, et que je vaincrai Darius, briserai la puissance des Perses et accomplirai tout ce que j'ai dans l'esprit."
XI-331 à 335, p. 162.
Voilà ce que j'ai accompli au cours de toute ma vie. A d'autres d'en tirer sur mon caractère le jugement qu'ils voudront.
Et maintenant que je t'ai remis, excellent Epaphrodite, le texte de mes Antiquités au complet, je n'ai plus, pour le moment, qu'à arrêter mon récit.
Fin, p. 69
[NDLR: à propos de la guerre entre les Juifs et les Romains, dans l'antiquité à l’apogée de l’empire romain]:
Mais dans la foule de maux qui accablèrent cette misérable ville [NDLR: Jérusalem], le plus grand pour elle, c'est d'avoir produit cette engeance de vipères qui, en déchirant le sein de leur mère, ont été la cause de sa ruine.
[NDLR: le "mur des lamentations" est le seul vestige qui en soit resté]
Les uns ont confié le pouvoir politique à des monarchies, d'autres à des oligarchies ; d'autres encore au peuple. Notre législateur n'a arrêté ses regards sur aucun de ces gouvernements ; il a, si l'on peut faire violence à la langue, institué le gouvernement théocratique, plaçant en Dieu le pouvoir et la force.
Sur David et ses vertus, le bien qu'il fit à son peuple, les guerres et les batailles qu'il soutint avec succès, sa mort dans un âge avancé, nous nous sommes étendus dans le livre précédent.
Quand son fils Salomon, jeune encore , eut reçu la royauté, que son père lui avait attribuée dès son vivant selon la volonté de Dieu, le peuple entier l'acclama en lui souhaitant, comme il est de coutume à l'avènement d'un roi, de réussir dans ses entreprises, et de le voir dans son règne parvenir à une vieillesse heureuse et prospere.
Avez-vous oublié que tous les esprits purs, en quittant cette vie, atteignent un lieu céleste d'où, à travers la révolution des âges, ils seront de nouveau envoyés dans des corps?
Ils se rendaient compte que les combattants ennemis, malgré leurs terribles épreuves, ne se montraient en rien moins ardents, tandis qu'eux, Romains, étaient continuellement frustrés dans leur espérances (...) et, le plus accablant de tout, c'est qu'ils découvraient que les Juifs avaient une fermeté d'âme à l'épreuve de la sédition, de la famine, de la guerre et des plus grandes calamités.