A part Cléopâtre, il n'y a pas de femme dans l'histoire si ce n'est la femme de, la fille de, la maîtresse de.
L'histoire est sans doute depuis qu'elle existe, inextricablement liée aux pouvoirs politiques. Depuis l'antiquité, l'historien a été le chantre du pouvoir, légitimant ses conquêtes, définissant son identité par le passé, exaltant ses vertus ancestrales. Il a construit l'imaginaire des nations en l'enracinant dans les siècles.
On oublie trop souvent que tout historien est impliqué dans sa recherche. Il s'inscrit dans son époque, avec ses préoccupations, ses sympathies, ses appartenances. Il est au moins citoyen, parfois militant d'une cause ou serviteur d'un prince ou d'un pouvoir.
[Si un journaliste décrivait la bénédiction papale dans les termes habituellement utilisés à propos des sectes cela pourrait donner ceci:] Le gourou des catholiques s'est adressé à ses adeptes pour leur rappeler quelques-uns des mythes de leur bric-à-brac de croyances irrationnelles. Il leur a rappelé la nécessité d'embrigader leurs enfants pour faire proliférer le christianisme. Il avait son déguisement et ses colifichets habituels pour ce type de mascarade.
Les Belges n'étaient pas un peuple, mais une ligue de tribus diverses et sans unité particulière, allant de l'actuelle Boulogne au Rhin. La "Belgique" de Jules César avait une extension sans rapport avec la Belgique de 1830.
Leurs méthodes sont partout semblables : jeter le discrédit sur tous les groupes religieux en dehors des grandes religions classiques et semer à ce sujet la désinformation. La "secte des adversaires des sectes" tenaille donc particulièrement les médias et le monde politique, mais ne néglige pas non plus l'approche du monde de la recherche universitaire. En France, deux associations se partagent ce "marché", correspondant aux deux options fondamentales de la société française : l'une est laïque (C.C.M.M.) et l'autre est catholique (U.N.A.D.F.I.).
Il est donc prouvé que, pendant un conflit, nul n'a le droit de demander tout haut pourquoi la guerre ou de prononcer sans "trahir" le mot " paix ". Les médias dépendent si étroitement des autorités politiques qu'il leur est impossible dans un moment délicat d'assurer un vrai pluralisme.
Une autre pratique de désinformation menée par la "secte des adversaires des sectes" est de gonfler les chiffres des adhérents à ces religions minoritaires. Ces chiffres, après douze années d'enquêtes dans ces milieux, je suis plus que jamais incapable de les préciser. En 1981, j'avais - péché de jeunesse - lancé le chiffre de 80.000, mais au fur et à mesure de nos travaux, mes certitudes se sont envolées. Le chiffre, lui, a souvent été repris. Dans chaque groupe religieux, on a tendance à les gonfler (cela donne du poids à la communauté et à ses croyances), mais curieusement, les adversaires des sectes aussi les gonflent, car la pertinence de leur "lutte" (et donc les moyens qu'ils réclament) est évidemment liée au danger potentiel que représente un groupe.
... la frontière linguistique, formée progressivement entre le IVe et le Xe siècle, est le reflet de facteurs culturels et politiques complexes qui ne peuvent se résumer en termes de peuplement ou d'occupation.
Les mots ont un poids : on parle pour notre camp de " libération " du territoire, de " déplacements de population ", de " cimetières ", d'" information " . S'il s'agit de l'autre camp, il faut systématiquement remplacer ces termes par " occupation", " épuration ethnique " ou " génocide ", " charnier " et " propagande ".