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3.72/5 (sur 16 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) le : 13 mars 1935
Biographie :

Né le 13 mars 1935.

Philosophe américain, professeur à l'Institute for Advanced Study de Princeton, codirecteur de la revue Dissent, Michael Walzer est une des figures les plus marquantes de la gauche intellectuelle aux États-Unis.

Philosophe politique, il est aussi un penseur engagé, depuis la guerre du Vietnam jusqu'aux événements les plus récents : attentats du 11 septembre 2001, conflit israélo-palestinien, intervention en Irak. Sa réflexion vise à éclairer les dilemmes de l'action, tant sur le vif de l'événement qu'à l'occasion de recherches plus érudites, comme celles qu'il a consacrées au procès de Louis XVI et à la question de la légitimité d'un ordre juridique révolutionnaire (Régicide et Révolution, trad. franç., 1989), ou encore à la notion de guerre juste (Guerres justes et injustes, trad. franç., 1999).
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Confrontée à la guerre, la philosophie semble intempestive, à contre temps. Elle se déploie quand la guerre n'est pas encore là, tentant de retenir tout ce qui pourrait prolonger la paix, ou quand la guerre n'est plus là, s'escrimant alors à penser la «réparation», panser les blessures, accompagner les deuils, réanimer la morale, rétablir la justice. Lorsque «la guerre est là», lorsque fusils d'assaut, bombes et missiles éventrent les immeubles, incendient fermes, écoles, hôpitaux et usines, rasent des quartiers entiers, laissant sur le sol carbonisé enfants, hommes et femmes, chiens et chevaux, lorsqu'on est contraint de vivre tremblant dans des caves, lorsqu'il n'y a plus d'eau potable, lorsqu'on meurt de faim et de douleur – eh bien la philosophie ne trouve guère de place dans les esprits. Peut-être est-ce là la raison pour laquelle il n'y a pas une «philosophie de la guerre» comme il y a une «philosophie du langage» ou une «philosophie de l'art», et que le discours de la guerre renvoie plus aisément à la littérature ou au cinéma, aux discours de stratégie et d'art militaire, d'Intelligence, d'histoire, d'économie, de politique. Pourtant – de Héraclite à Hegel, de Platon à Machiavel, d'Augustin à Hobbes, de Montesquieu à Carl von Clausewitz, Sebald Rudolf Steinmetz, Bertrand Russell, Jan Patoka ou Michael Walzer – les philosophes ont toujours «parlé» de la guerre, pour la dénoncer ou la justifier, analyser ses fondements, ses causes, ses effets. La guerre serait-elle le «point aveugle» de la philosophie, la condamnant à ne parler que de ce qui la précède ou la suit, ou au contraire le «foyer» brûlant où se concentrent tous ses problèmes, de morale, d'immoralité, de paix sociale, d'Etat, de violence, de mort, de responsabilité, de prix d'une vie? «Polemos (guerre, conflit) est le père de toutes choses, le roi de toutes choses. Des uns il a fait des dieux, des autres il a fait des hommes. Il a rendu les uns libres, les autres esclaves», Héraclite, Frag. 56) #philomonaco

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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
[Pour un démarcheur, ] la discussion est la forme la plus dangereuse de complaisance envers soi-même. Assez souvent, [ils] repartiront convaincus d'avoir remporté une victoire intellectuelle majeure et d'avoir au final emporté l'adhésion de la personne. Mais de telles victoires, faciles, ont ordinairement l'effet exactement inverse. Le démarchage ne devrait viser qu'une seule chose : informer les personnes démarchées de l'existence du mouvement et de la cause qu'il défend ; trouver celles qui, d'ores et déjà, se montrent en plein accord avec elle et faire en sorte que les autres puissent à l'avenir se convaincre de sa pertinence. Personne n'est censé renoncer à ses anciennes opinions en une heure ou un jour, et le fait de tenter de « retourner » des personnes aussi vite ne témoigne que de l'arrogance de ceux qui prétendent y parvenir.
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Si l'on ne rencontre pas souvent l'amour dans la vie politique, la haine, par contre, y est assez banale, et il faut s'y faire. L'une des choses les plus difficiles à assimiler pour les jeunes activistes est que l'action politique les exposera en permanence à des rapports antagoniques avec autrui. [...] Le mouvement lui-même est une scène de conflit et d'antagonisme. L'engagement et la camaraderie atténuent le plus souvent les désaccords quotidiens. Mais parfois ils échouent à le faire, et les dissensions internes et luttes pour le pouvoir peuvent alors gagner en intensité et devenir franchement cuisantes – peut-être tout particulièrement pour ces membres qui avaient rêvé d'unité et de dévouement.
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Quand on décide d'agir, mieux vaut toujours garder à l'esprit que la plupart des gens resteront passifs, que les institutions bien établies et les usages sociaux survivront au choc.
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Tout engagement, toute protestation politique, quel que soit son objet, s'adresse à l'Etat. Il s'agit toujours d'un appel en faveur d'une action publique (ou parfois pour qu'une action de l'Etat prenne fin): les dirigeants doivent faire ceci ou cela (ou cesser de le faire).
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Les membres de la classe moyenne entretiennent à l'égard [des populations paupérisées] un certain nombre de préjugés, dont le pire consiste à supposer que tout le monde dispose, ou devrait disposer, de loisirs, d'un esprit désintéressé et d'une passion pour les causes éloignées du quotidien. Pour beaucoup de gens, une cause – y compris la leur – est un luxe qu'ils ne peuvent en fait se permettre qu'occasionnellement. Un professionnel de la politique se cantonnant à une activité routinière emportera donc facilement l'adhésion d'un plus grand nombre de partisans que des activistes proposant un programme utopique – et cette adhésion sera probablement méritée. Ses partisans sont des individus rationnels et non les victimes d'une oppression ou d'une « fausse conscience ».
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2. « […] Le critique est dès le départ un partisan. Son esprit et son cœur sont partiaux, particuliers : il ne se libère jamais tout à fait et ne choisit jamais librement ses engagements, mais se débat plutôt pour mettre de l'ordre dans les engagements qu'il a déjà pris. L'universalité n'est pas là où il s'attend à la trouver. Alors qu'il y a peut-être bien […] une valeur universelle à s'opposer à l'oppression, les opprimés ont leurs propres valeurs, leurs propres intérêts aussi, et leurs valeurs et leurs intérêts sont souvent en conflit. Les opprimés ne sont pas les agents désignés d'une transformation historique globale : ils ne sont pas impatients d'accomplir la mission que le critique leur assigne. Les mouvements qu'ils créent, héroïques à leur origine, deviennent par la suite léthargiques, bureaucratiques, corruptibles. Les victoires qu'ils obtiennent sont incomplètes et faites de compromis ; et souvent ils ne gagnent pas. Si les masses peuvent se mobiliser, elles peuvent se démobiliser et se laisser dominer par des élites militantes qui agissent en leur nom – quoique aussi au nom du détachement, de la science et d'un faux universalisme. Dans le meilleur des cas, ni la libération nationaliste ni la révolution socialiste ne sont à la hauteur des normes du critique social ; et parfois les nouveaux régimes sont aussi mauvais que les anciens ; parfois ils sont bien pires. Que fait alors le critique ? » (p. 241-242)
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3. « Le critique idéal qui opère selon ce mode est loyal envers des hommes et des femmes en difficulté – opprimés, exploités, appauvris, oubliés – mais il voit ces personnes et leurs difficultés, la solution possible à leurs difficultés dans le cadre de l'histoire et de la culture nationales. La nation, et non la classe, est l'unité pertinente, même lorsque le critique est plus sensible aux préjudices que subit la classe. Il ne peut exprimer les aspirations de la classe ouvrière, par exemple, que s'il comprend que l'appartenance complète à la communauté nationale est ce que recherche la majorité des travailleurs. L'appel de la culture est puissant, et le critique ne demande pas qu'on s'y oppose. Au contraire, le critique doit parler la langue du pays, la langue ordinaire ; et si sophistiqué et savant soit-il, il doit maintenir une certaine continuité avec les traditions de la plainte ordinaire. » (p. 249)
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1. « La justice est en effet une menace pour certains intérêts de ce monde mais elle est aussi profondément impliquée dans les structures et les pratiques de l'existence quotidienne. La justice s'incarne non seulement dans les doctrines et les visions, mais également dans les conventions, les coutumes, les croyances, les rituels et les institutions. Ce qui est caractéristique de l'intellectuel, ce n'est pas qu'il soit nécessairement détaché de ces formes de "vie réelle" et qu'il porte un jugement critique sur elles – car il ne fait pas de doute qu'il doit parfois les défendre – mais qu'il ne leur soit jamais aveuglément lié et qu'il ne suspende jamais tout à fait son jugement critique contre elles. Il se tient un peu en retrait ; il se met à une distance d'où la critique peut s'exercer ; mais cette distance, elle se mesure en centimètres. » (p. 54)
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