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3.63/5 (sur 80 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Barcelone , le 06/01/1931
Mort(e) à : Marrakech , le 04/06/2017
Biographie :

Juan Goytisolo Gay est un écrivain espagnol.

Il a fait partie du groupe Génération de 50, groupe d'écrivains nés dans les années 20 mais qui n'ont commencé à publier qu'une fois la guerre civile espagnole terminée.

Issu d'une famille de la grande bourgeoisie barcelonaise, deux de ses frères sont le poète José Agustín Goytisolo et le romancier Luis Goytisolo, il a été un intellectuel opposé au franquisme. Son père a été emprisonné par les Républicains pendant la guerre d'Espagne et sa mère tuée lors du premier raid franquiste en 1938.

Il s'exile au cours des années 1950. Proche du Parti communiste espagnol, il nourrit dans ses premiers livres un point de vue social et politique très critique vis-à-vis de la situation contemporaine de son pays. Il est l'objet de violentes attaques de la part du gouvernement et son œuvre sera interdite jusqu'au retour de la démocratie.

Installé à Paris en 1956 il travaille chez Gallimard. Cette situation fait de lui un des intellectuels espagnols les plus connus en France. Il fréquente l'intelligentsia parisienne et en particulier Guy Debord et Jean Genet. Par la suite, entre 1969 et 1975, il enseigne la littérature dans les universités de Californie, Boston et New York.

À la fin des années 1960, il prend conscience de la vacuité de sa vie littéraire parisienne. Il découvre en même temps son homosexualité. Il s'installe alors au Maroc dans le but de rompre avec sa position sociale. C'est à partir de ces années qu'il produit son œuvre "de rupture". Ses livres les plus importants paraissent à partir de cette époque : Pièces d'identité en 1969, Don Julian en 1971, Juan sans terre en 1976, etc.

Un habitué des colonnes de la presse espagnole, en particulier El País. Critique implacable de la civilisation occidentale, il la regarde d'un point de vue arabe et tiers-mondiste, utilisant un vocabulaire très soutenu, littéraire.

Après le décès en 1996 de son épouse et collaboratrice Monique Lange, il quitte leur appartement de Paris pour s'établir définitivement à Marrakech en 1997.

Il a remporté de nombreux prix, dont le Prix Nelly-Sachs en 1993, le Prix national des Lettres espagnoles en 2008 et le Prix Cervantès en 2014.

Il est enterré au cimetière civil de Larache au Maroc aux côtés de son ami, Jean Genet.
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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Juan Goytisolo à propos de "Pour vivre ici"
Face à Pierre Dumayet , Juan GOYTISOLO présente son livre "Pour vivre ici", récit de la découverte de son pays par un jeune étudiant espagnolbourgeois.

Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
L'ignorance ou le rejet de la grande culture arabe dans son double aspect mystique et rationaliste - aussi évident dans le wahhabisme saoudite que dans l'islam algérien- est compensée par la réduction du champ religieux à la pratique extérieure et à la stricte application des préceptes coraniques (interdiction de la consommation d'alcool, normes vestimentaires, etc.). Chaque fois que j'ai mentionné cet appauvrissement - l'avantage accordé au message social et politique au détriment de la riche et complexe dimension poétique, théologique et contemplative - à un sympathisant du FIS, sa réponse a été évasive: "Notre peuple veut du pain et de la justice, et non pas lire Ibn Khaldoun ou Ibn Arabi."
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La masse de jeunes chômeurs non scolarisés et sans avenir, sont, en 1988, une poudrière prête à exploser. Les effets dévastateurs d'un quart de siècle de corruption, de gaspillage et de parti unique sautent aux yeux: désert culturel et moral, détresse, perte du sens de l'identité, énorme capital d'énergies inemployées, aversion pour la nomenklatura. Quelques mois après l'écrasement de la rébellion des rues à Oran et à Alger, des milliers de jeunes crient dans les stades: "Raya dayaain, duuna Fillistine! nous sommes perdus, envoyez-nous en Palestine!" La guerre ou jihad dont ils rêvent, ils vont très vite la commencer dans leur propre pays. Leur marginalisation et leur haine irréductible du système feront d'eux fatalement la base aguerrie et vengeresse du FIS."

(Publié en 1994
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Les phares d'une automobile éclairèrent brusquement les troncs dépenaillés des eucalyptus et la silhouette effilée des cyprès, les sauvant, pour quelques instants, en ondes silencieuses, des ténèbres épaisses où ils se trouvaient plongés.
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Il éprouvait de l'angoisse à l'idée de quitter ce monde, ou plutôt de le quitter sans avoir réussi à lui découvrir un sens possible. Ce qu'on appelle l'expérience n'avait servi qu'à le mettre à l'écart de la vie et des rythmes ; sa soif de savoir avait débouché sur l'abandon de toutes ses connaissances et certitudes. Il ne restait de lui que l'ombre projetée par la fenêtre d'un train en marche vers une destination inconnue.
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Mes parents m'aimaient trop et ne me refusaient jamais rien. (...) (Ils) m'étourdissaient du spectacle de leur dévotion. (...) Derrière les nobles paroles je vis apparaître la subordination de l'amour et la lâcheté du sacrifice. (...) Il fallait (à ma mère) le voisinage d'un être sur qui faire reposer le vide immense de son âme. (....) Accepter (l'argent) de ma mère eût été accepter sa morale.
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Nos écrivains devraient lire davantage de poésie ; non pas celle qui se prétend poésie sans l'être, mais la vraie. Ils éviteraient ainsi cette prose claudicante et remplies de phrases toutes faites dont on voit tant d'exemples dans l'univers médiatique des best-sellers (où seule compte la trame : intrigue policière, roman historique et autres matériaux au rabais qui, selon les experts en marketing, "accrochent le lecteur", sans toutefois préciser par quel côté). Il est affligeant, en vérité, de voir le peu de cas que l'on fait de ceux qui ont parié pour le texte littéraire (ils n'ont droit à aucune visibilité médiatique, trouvent difficilement un éditeur en ces temps de crise et passent donc inaperçus aux yeux du lecteur moyen), quand on constate la promotion à laquelle ont droit ceux qui vendent des kilomètres de papier imprimé, applaudis par les responsables de notre retard dans l'éducation et la culture.
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Le groupe qui embarque avec moi pour Split part-il dans le but de contempler le cadavre d'Adem le bossu, dont on a miraculeusement redressé la colonne vertébrale en l'empalant sur un pieu juste devant la porte de sa demeure ? Les têtes d'Ibro le gitan, de sa femme et de son fils embrochées "comme au temps des Turcs", selon l'expression des hommes de Karadzic, sur les poteaux de la clôture de leur maison pour avoir commis le crime de ne pas s'être enfuis ? Les cendres du village musulman de Grapka, dont tous les habitants ont été brûlés après le rituel atavique des mutilations, viols collectifs et égorgements en l'honneur du Dieu purificateur et de saint Sava l'invicible ?
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Les auteurs qui tiennent alors le haut du pavé – Malraux, Sartre, Camus – ne l’intéressent absolument pas. La littérature d’idées, dit-il, n’est pas de la littérature : ceux qui la cultivent se trompent de genre. Leur langage est lisse, conventionnel, prévisible : il part de quelque chose de connu pour arriver à quelque chose d’également connu. Leur entreprise n’est pas une aventure, mais un simple trajet d’autobus. Alors, pourquoi tant d’efforts ?
Il admire par-dessus tout les poètes : Nerval, Rimbaud, Mallarmé et, à ma surprise, Claudel. Il a aussi du respect pour Céline, Artaud, Michaux, Beckett. Quelques années plus tard, déjà installé dans une solitude absolue et sans retour, il me parlera avec émotion de Dostoïevski et des Frères Karamazov.
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(...) :le dépuceleur, un médecin portègne avait été doté par la nature d'un phallus énorme. Maintenant que j'en ai vu des centaines, de toutes les mesures possibles, je peux vous jurer que c'était le plus grand que j'aie jamais vu.
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Il fuit avec répugnance la gloire et la reconnaissance mondaine. Un jour, de passage chez Gallimard, il voit une pile de livre dans la pièce où les auteurs signent les exemplaires destinés à des personnalités, aux libraires et aux critiques : il s’agit d’une œuvre de Montherlant. Après s’être assuré que personne ne le surveille, il transforme la sempiternelle Avec les hommages de l’auteur en un insolite Avec les hommages de ce con de Montherlant. Les volumes seront envoyés à leurs destinataires : certains académiciens et esprits distingués protesteront par téléphone contre l’outrage et renverront leur livre.
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