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4.02/5 (sur 33 notes)

Nationalité : Pérou
Né(e) à : Santiago de Chuco , le 16 mars 1892
Mort(e) à : Paris , le 15 avril 1938
Biographie :

César Vallejo, de son nom complet César Abraham Vallejo Mendoza, est considéré comme l'un des plus grands poètes de langue espagnole et l'un des plus novateurs de tout le monde, malgré la brièveté de sa vie comme de son œuvre. Vallejo est le poète péruvien le plus célèbre et l'une des figures les plus importantes de la poésie hispano-américaine du XXe siècle.

Son premier livre poétique Les Hérauts Noirs est publié en 1919. L’influence moderniste y apparaît à travers le langage et l’utilisation d’images avec une intention symboliste. Cependant, on perçoit que le poète s’éloigne du Modernisme, par sa tentative de refléter le quotidien et par l’utilisation d’une langue conversationnelle. Les Hérauts Noirs laissent transparaître une vision triste du monde.

Dans son livre suivant, Trilce (1922), la rupture avec la poésie antérieure est complète. Les poèmes accentuent le pessimisme déjà présent dans l’œuvre précédente; mais l’angoisse et la désolation apparaissent avec un nouveau langage poétique, désormais dépourvu de toute trace moderniste.
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Source : Wikipédia
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Vidéo de

César VALLEJO – Le héros noir (France Culture, 1979) L’émission « Albatros », par Gérard de Cortanze, diffusée le 18 décembre 1979 sur France Culture.


Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Le jour vient; remonte
le ressort de ton bras, cherche-toi
dessous le matelas, redresse-toi
dans ta tête, pour marcher droit.
Le jour vient, endosse tes vêtements.

(Extrait de "Les déshérités")
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“Le malheur des dieux est de ne pas avoir la mort pour limite. Mais les hommes, eux, s’ils étaient sûrs, dès qu’ils deviennent conscients, d’atteindre la mort, seraient heureux pour toujours. Or la malchance veut que les hommes ne sont jamais sûrs de mourir : ils ont l’obscur sentiment et l’angoisse de mourir, mais ils doutent toujours qu’ils mourront. La douleur des hommes, dirons-nous est de n’être jamais certains de la mort.”
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César Vallejo
… ne meurs pas, je t'aime tant !
Mais le cadavre , hélas ! continua de mourir...
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L'Évènement muet

 Un jour, un jour quelconque, un Évènement s'arrête
et s'assied devant votre porte. Vous êtes le seul à le voir.
 Il porte un costume jaune, d'un jaune de nuit, à la
fois étriqué et surfait, barré de bigarrures incohérentes.
Et surtout des gants jaunes, pâles et veinés comme
l'ivoire.
 Trait pour trait, son visage est celui de votre sosie. Il
vous semble qu'il vient d'une famille d'enfance, d'un
miroir très ancien, d'un miroir dont la lumière depuis
longtemps s'est éteinte dans son oubli.
 Mais son silence et son immobilité vous intriguent. Et
vous l'interrogez, vous lui demandez ce qu'il cherche là,
ce qu'il attend. Il ne répond rien. Son regard est absent,
retiré dans sa pénombre. Vous insistez, vous lui proposez
un conseil, un verre de fraîcheur, une tasse de menthe
ou de sauge. Il ne répond rien. Et cette indifférence
vous énerve ! Mais vous avez beau le saisir à-bras-le-corps,
il est maigre, le plaquer contre le mur, le secouer, le
supplier, le harceler, le menacer, vous n'en tirez rien.
Pas un mot, pas un signe, pas la moindre explication. Il
vous entends distinctement. Il est muet.
 Et tandis que vous le brutalisez de plus en plus rageu-
se ment, c'est lui qui vous regarde vous débattre.
 Il vous regarde fixement. Il n'a pas de paupières.
 Il vous regarde avec un douceur absolue, une douceur
d'une violence indescriptible.
 L'arrivée de l'Évènement muet est définitive.

p.159-160

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Pierre noire sur une pierre blanche

Je mourrai à Paris par temps de pluie,
un jour dont j’ai déjà le souvenir.
Je mourrai à Paris – pourquoi rougir –
en automne, un jeudi, comme aujourd’hui.

Un jeudi, car aujourd’hui que, jeudi,
je prose ces vers, j’ai mis au martyre
mes humérus, et jamais, pour finir,
je fus plus seul, en chemin, qu’aujourd’hui.

César Vallejo est mort, ils frappaient
tous sur lui sans qu’il ne leur ait rien fait;
ils cognaient dur avec un bâton, dur

avec une corde aussi ; sont témoins
les jours, jeudi et les os humérus,
la solitude, la pluie, les chemins.
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JOUGS


Complètement. Et en plus, vie !
Complètement. Et en plus, mort !

Complètement. Et en plus, tout !
Complètement. Et en plus, rien !

Complètement. Et en plus, monde !
Complètement. Et en plus, poussière !

Complètement. Et en plus, Dieu !
Complètement. Et en plus, personne !

Complètement. Et en plus, jamais !
Complètement. Et en plus, toujours !

Complètement. Et en plus, or !
Complètement. Et en plus, fumée !


Complètement. Et en plus, larmes !
Complètement. Et en plus, rires !


Complètement !
                          9 novembre 1938

p.261
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Alivia, ofrece asiento el existir,
condena a muerte.

Exister nous soulage, nous offre une assise
et nous condamne à mort.
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El libro de la naturaleza

Profesor de sollozo – he dicho a un árbol –
palo de azogue, tilo
rumoreante, a la orilla del Mame, un buen alumno
leyendo va en tu naipe, en tu hojarasca,
entre el agua evidente y el sol falso,
su tres de copas, su caballo de oros.

Rector de los capítulos del cielo,
de la mosca ardiente, de la calma manual que hay en los asnos;
rector de honda ignorancia, un mal alumno
leyendo va en tu naipe, en tu hojarasca,
el hambre de razón que le enloquece
y la sed de demencia que le aloca.

Técnico en gritos, árbol consciente, fuerte,
fluvial, doble, solar, doble, fanático,
conocedor de rosas cardinales, totalmente
metido, hasta hacer sangre, en aguijones, un alumno
leyendo va en tu naipe, en tu hojarasca,
su rey precoz, telúrico, volcánico, de espadas.

¡Oh profesor, de haber tánto ignorado!
¡oh rector, de temblar tánto en el aire!
¡oh técnico, de tánto que te inclinas!
¡Oh tilo! ¡oh palo rumoroso junto al Marne!
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FAUX PAS ENTRE DEUX ÉTOILES


Il est des gens si malheureux, qu'ils n'ont même pas
de corps ; quantitative est leur chevelure,
bas, calculé en pouces, le poids de leur intelligence ;
haut, leur comportement ;
ne me cherche pas, molaire de l'oubli,
ils semblent sortir de l'air, additionner mentalement les soupirs,
entendre de clairs claquements de fouet dans leur gosier.

Ils s'en vont de leur peau, grattant le sarcophage où ils naissent
et gravissent leur mort d'heure en heure
et tombent, au long de leur alphabet gelé, jusqu'à terre.

Pitié pour les « tellement » ! pitié pour les « si peu » ! pitié pour eux !
Pitié, dans ma chambre, quand je les écoute avec mes lunettes !
Pitié, dans mon thorax, quand ils s'achètent des habits !
Pitié pour ma crasse blanche, solidaire dans leur ordure !

p.201
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UN HOMME PASSE, UN PAIN SUR L’EPAULE…


Un commerçant vole à un client un gramme sur la pesée
Parler, ensuite, de la quatrième dimension ?

Un banquier falsifie son bilan
Avec quel visage pleurer au théâtre ?

Un paria dort, un pied dans le dos
À qui, ensuite, parler de Picasso ?

Quelqu'un va en pleurant à un enterrement
Comment, ensuite, entrer à l'Académie ?

Quelqu'un nettoie un fusil dans sa cuisine
Où trouver le courage de parler de l'au-delà ?

Quelqu'un passe en comptant sur ses doigts
Comment parler du non-moi sans hurler ?

                           5 novembre 1937

p.243-245
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