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4.31/5 (sur 32 notes)

Nationalité : Syrie
Né(e) à : Damas , le 04/02/1292
Mort(e) à : Damas , le 16/09/1350
Biographie :

Abu ’Abdullah Shamsud-Din Muhammad ibn Abî Bakr ibn Ayyub, plus connu sous le nom de Ibn Qayyim al-Jawziyya, est un célèbre philosophe arabe, chercheur, théologien, juriste et mufti musulman sunnite de jurisprudence hanbalite.

Son père était également un homme de science, directeur de l'école théologique Al Jawziyyah d'où la signification de son nom (ibn Qayyim al-Jawzyyah ou le fils du Directeur de la Jawziyyah). Il prendra lui-même plus tard la direction de cette école.

Il fut particulièrement influencé par son maître, Ahmad ibn Taymiyya (1263-1328) dont il a suivi la voie dans la défense du Coran et de la Sunna, combattant les réactionnaires, le charlatanisme, et le faux soufisme. Il réunit ses livres ; il l’épaula dans les débats avec ses adversaires et fut emprisonné avec lui, dans la prison d’al-Qal’a de Damas, où ibn Taymiyya meurt en 1328. Ibn Qayyim fut libéré après la mort de son professeur.

Auteur de nombreux livres dans plusieurs domaines des sciences religieuses, il est devenu aujourd'hui une référence pour les étudiants en sciences religieuses et il est communément dénommé "le savant du cœur", en raison de ses travaux précurseurs relatifs au comportement humain et à l'éthique.
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Bibliographie de Ibn Qayyim al-Jawziyya   (23)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Celui qui perd sa proximité avec Allah en public pour la retrouver dans la solitude, est un homme sincère mais faible. Celui qui la trouve en public et la perd dans la solitude a le cœur malade. Celui qui la perd en public et dans la solitude a le cœur mort, privé de la miséricorde d'Allah. Et quant à celui qui la trouve en public et dans la solitude, c'est un homme qui aime vraiment [Allah] d'un amour sincère et fort.

Celui dont la proximité avec Allah vient dans la solitude ne l'augmentera que de cette manière. Celui qui trouve la proximité d'Allah parmi les hommes, en les aidant et en les conseillant ne l'augmentera que de cette manière. Celui dont la proximité avec Allah vient dans le fait de se conformer à ce qu'Allah lui demande où qu'il soit et quelle que soit la situation, l'augmentera plus encore que ce soit en public ou dans la solitude.

L'état le plus honorable est donc de ne choisir pour ta propre personne que la situation qu'Allah a choisie pour toi et dans laquelle II t'a mis. Reste du côté de ce qu'il attend de toi et non de ce que toi tu attends de Lui. (pp. 73-74)
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L’amour constitue la sève et l’esprit de chaque station, de chaque demeure et de chaque œuvre. Lorsque l’une d’elles en est dépourvue, elle devient inerte et sans esprit. Car l’amour est par rapport aux œuvres comme la sincérité. Il est la réalité même de la sincérité ou plutôt il est l’islam même. En effet l’amour c’est la soumission dans l’humilité et l’obéissance à Dieu ? Ainsi celui qui est dépourvu d’amour ne peut nullement prétendre à l’Islam. Car l’amour c’est la réalité du témoignage de la foi : il n’y a d’autre dieu que Dieu. (p. 464)
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Celui qui médite sur la condition des Compagnons constatera qu'ils étaient au summum de la pratique d'œuvres pieuses tout en étant au summum de la crainte. Alors que nous avons, nous, réuni entre la négligence et [l'illusion de] sécurité.

Le véridique [Abû Bakr] (r) a dit : « J'aurais aimé être un poil sur le corps d'un croyant. »

On rapporte également qu'il prenait sa langue et disait : « C'est elle qui me mènera à ma perte. »

Il pleurait abondamment et disait : « Pleurez, et si vous ne pleurez pas, forcez-vous. »

Lorsqu'il se levait pour accomplir la prière, il ressemblait à un bout de bois, en raison de sa crainte d'Allah (swt).

On apporta un jour un oiseau à Abû Bakr. Il le considéra un moment en le tournant et le retournant dans sa main puis dit : « Un animal n'est tué, ou un arbre abattu, qu'en raison de son manque de glorification d'Allah.

Lors de son agonie, il dit à Â'ishah : « Ô ma fille ! J'ai pris des biens des musulmans cette tunique, cette écuelle pour traire, et ce servant, presse-toi de les apporter à Ibn Al-Khattâb. »

Il dit également : « Par Allah ! J'aurais aimé être cet arbre dont on mange et que l'on coupe. »

Qatâdah a dit : « On m'a rapporté que Abû Bakr a dit : J'aurais aimé être de l'herbe que les bêtes paissent. »

Umar récita sourate At-Tûr, jusqu'à parvenir au verset :

« Le châtiment de ton Seigneur surviendra inévitablement » [Sourate At-Tûr, v.7.]

II pleura alors intensément au point de tomber malade et que les gens lui rendent visite.

Il dit à son fils, lors de son agonie : « Malheur à toi ! Mets ma joue au sol, afin qu'il me fasse, peut-être, miséricorde. » par trois fois, puis il rendit l'âme.

Parfois, lors de sa récitation de nuit, il récitait un versait qui l'effrayait, et restait ensuite plusieurs jours chez lui, et les gens lui rendaient visite, pensant qu'il était malade.

Sur son visage on pouvait distinguer deux sillons noirs causés par les larmes.

Ibn Abbâs (r) lui dit : « À travers toi, Allah a fait bâtir des villes, accordé des conquêtes et ceci, et cela. » Il répondit : « J'aurais aimé parvenir au salut, sans récompense ni péché. » (pp. 62-63)
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L'auteur a dit : Le coeur ne trouvera repos, quiétude et bien être que lorsqu’il aura atteint la compagnie d’Allah.

Toute chose autre que Lui, que l’on aime et désire, est aimée et désirée pour des raisons externes.
Et seul l’Unique vers qui tout aboutit peut être aimé et désiré pour ce qu’Il est.

De plus, il est impossible que les choses aboutissent vers deux finalités, de la même façon qu’il est impossible que les créatures soient l’œuvre de deux créateurs.
Quiconque fait aboutir son amour, son désir, sa volonté et son obéissance vers autre qu’Allah verra ce dernier rendre caduques ses œuvres.

Il quittera Sa compagnie et S’éloignera de Lui alors même qu’il en a le plus grand besoin.
Et quiconque fait aboutir son amour, son désir, sa crainte et ses demandes à Allah, goûtera aux délices, aux plaisirs, à la joie et au bonheur éternel.
Fin de citation. Al Fawa’îd : " Les Méditations "
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29 – La perfection n’est atteinte que par la science et l’amour

Le plaisir est une conséquence de l'amour. La force et la faiblesse du premier dépendent de celles du second. Ainsi, plus l'espoir et le désir de rencontrer l’Être aimé sont forts, et plus le plaisir de parvenir à Lui est complet.

De même, l'amour et le désir dépendent de la connaissance et de la science qu'on aura de Lui. Plus cette connaissance sera complète, plus l'amour sera parfait. Puisque le caractère complet des bienfaits et de la délectation dans l'au-delà dépendent de la science et de l'amour, plus l'individu connaîtra Allah, Ses Noms et Attributs et Sa religion, plus il L'aimera, et plus le plaisir de parvenir à Lui, d'être à Ses côtés, de contempler Son Visage et d'écouter Ses paroles, sera complet. Ainsi, tout plaisir, bienfait, joie et ravissement [de ce monde] comparé aux plaisirs de l'au-delà est semblable à une goutte d'eau comparée à la mer. Comment l'homme doué de raison peut-il préférer une délectation insignifiante, temporaire et troublée par les souffrances à une délectation immense et étemelle ?

La perfection du serviteur dépend de ces deux forces : la science et l'amour. La meilleure des sciences est la connaissance d'Allah et le plus haut degré de l'amour est celui qu'on Lui voue, et la délectation la plus parfaite dépend de ces deux choses. Et c'est auprès d'Allah (swt) que nous cherchons l'aide. (pp. 87-88)
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Celui qui nie la réalité d’al-istiwâ’ (le fait de se tenir sur le Trône) est un négateur, et celui qui compare Son maintien à celui des créatures est un anthropomorphiste. Et celui qui dit : c’est une manière de se tenir qui ne ressemble à aucune autre, est un adepte de l’unicité divine. Ce discours s’applique aussi à l’ouïe, à la vue, à la vie, à la volonté, à la puissance, à la main, à la face, à l’agrément, à la colère, à la descente, au sourire et à l’ensemble des qualifications que Dieu se donne à Lui-même. (p. 320)
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L’adoration (al-‘ibâda) réunit deux principes essentiels : l’extrême amour avec le maximum d’humilité et de soumission. Les Arabes disent d’une voie qu’elle est mu’abbada, c’est-à-dire aplatie et rendue praticable. Et le mot arabe at-ta’abbud signifie l’humilité et la soumission. Ainsi, lorsque tu aimes quelqu’un sans te soumettre à lui tu ne peux l’adorer, et si tu te soumets à lui sans amour, tu ne l’adores pas non plus, puisque tu n’es pas un amant soumis.

Voilà pourquoi ceux qui nient que les serviteurs puissent aimer leur Seigneur nient en fait la réalité foncière de la condition servile de l’être créé (al-‘ubûdiyya) ; et ceux qui nient le fait qu’Il puisse être leur Bien-Aimé nient le fait qu’Il soit un Dieu, même si par ailleurs, ils Le reconnaissent comme Seigneur des mondes et leur Créateur. Voilà l’extrême limite de leur tawhîd (affirmation de l’unicité divine) qui est le tawhîd de la seigneurie, déjà reconnu par les Arabes polythéistes à l’époque antéislamique. (p. 19)
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42 – La droiture et le djihad

Allâh, exalté soit-Il, dit :

« Ceux qui combattent pour Notre Cause, Nous les guiderons assurément sur Nos sentiers, car Allâh est avec ceux qui s’appliquent à accomplir des œuvres salutaires. »

Allâh, exalté soit-Il, a lié la droiture à la lutte. Ainsi, l’homme le plus droit est celui qui luttera le plus. La lutte la plus vitale est celle que l’on doit mener contre son âme, ses passions, Satan et ce bas-monde. Celui qui combat contre ces quatre choses pour Allâh, exalté soit-Il, Il le guidera vers les sentiers de Son agrément qui mènent à Son paradis. Et celui qui délaisse cette lutte manquera de droiture en fonction de ce qu’il aura délaissé de la lutte.

al-Junayd [a expliqué ce verset] en disant : « Ceux qui luttent pour Nous contre leurs passions en se repentant, Nous les guiderons vers les sentiers de la sincérité. »

Et seul celui qui a combattu ces ennemis intérieurs pourra combattre les ennemis manifestes. Quiconque triomphe de ses ennemis [intérieurs] triomphera de ses ennemis [manifestes], et quiconque est vaincu par ses ennemis [intérieurs] sera vaincu par ses ennemis [manifestes]. (pp. 96-97)
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Il faut savoir aussi que tous les spirituels sont d’accord sur le fait que l’âme constitue un voile entre le serviteur et Dieu et qu’il ne parvient pas à accéder auprès de son Seigneur tant qu’il n’a pas traversé ce voile. Abû Yazîd al-Bistâmî disait : « J’ai souhaité voir en songe le Seigneur de la Toute-Puissance et j’ai dit : ‘’Seigneur ! Comment aller vers Toi ?’’ Il a dit : ‘’Laisse ton âme et viens !’’ »

C’est dire que l’âme est une montagne élevée sur le chemin qui mène à Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié –.

Tout cheminant n’a d’autre voie que celle menant au-delà de cette montagne. Il lui faut donc passer par-là. Mais pour les uns, ce cheminement est très difficile et pour d’autres facile. Il s’agit d’une montagne remplie de vallées, de passages étroits, de crevasses, d’obstacles de toute sorte et de brigands qui coupent la route aux voyageurs, notamment à ceux qui cheminent la nuit. Aussi, s’ils n’ont pas mis l’armure de la foi et s’ils n’ont pas emporté avec eux les lampes de la certitude qui puisent leur énergie dans l’huile de l’humilité, ils risquent de s’égarer et de s’exposer aux dangers mortels. (p. 252)
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Le Coran est rempli de passages qui incitent à renoncer aux séductions de la vie de ce monde et qui insistent sur son caractère éphémère et illusoire tout en mettant l’accent sur les mérites de la vie future et sur sa pérennité. Lorsque Dieu veut du bien pour un serviteur, Il place dans son cœur un témoin grâce auquel il éprouve la réalité du bas monde et de la vie future.

La plupart des itinérants ont longuement évoqué l’ascèse et le renoncement aux plaisirs du bas monde. II reste que si chacun l’évoque en fonction de son propre goût spirituel et de son expérience personnelle, la description de l’ascèse d’après les exigences de la science et de la conceptualisation est plus adéquate et elle emporte mieux la conviction parce qu’elle repose sur la démonstration.

J’ai entendu le sheikh al-Islâm Ibn Taymiyya - que Dieu sanctifie son âme - dire :

« L’ascèse, c’est le renoncement à ce qui est inutile dans la vie future, et le scrupule (al-wara) c’est l’abandon de ce dont tu crains les dommages dans la vie future. » II s’agit de l’une des meilleures définitions de l’ascèse et du scrupule.

Sufyân al-Thawrî disait : « Renoncer au bas monde consiste essentiellement à réduire l’espoir et non pas à manger des nourritures peu délicates ou mettre des habits grossiers. » C’est aussi l’opinion de l’imâm Ahmed.

Al-Junayd disait : « J’ai entendu Sara al-Saqatî dire : “Dieu - qu’il soit exalté et magnifié - a éloigné le bas monde de Ses amis, l’a chassé d’auprès de Ses élus et l’a extirpé des cœurs de ceux qui l’aiment parce qu’il ne l’a pas voulu pour eux”. »

Ibn al-Jalâ disait : « Le renoncement, c’est de regarder le bas monde avec l’œil de la disparition : il devient alors insignifiant à tes yeux et tu peux facilement t’en détourner. »

Ibn Khafîf disait : « Le renoncement, c’est de se sentir léger en quittant toute forme de pouvoir et d’autorité. »

On a dit aussi que c’est le détournement du cœur par rapport au bas monde sans affectation.

Al-Junayd disait : « Le renoncement, c’est que le cœur soit vidé de ce qui ne se trouve pas dans la main » et, en répondant à Ruwaym, il a dit que le zuhd consiste à mépriser le bas monde et effacer ses traces dans le cœur.

‘ Abdullâh Ibn al-Mubârak disait : « C’est la confiance en Dieu doublée de l’amour de la pauvreté. »

‘Abd-l-Wâhid Ibn Zayd disait: « Az-zuhd , c’est le renoncement au dinar et au dirham. »

Abû Sulaymân al-Dârânî a dit que c’est le renoncement à ce qui occupe par rapport à Dieu.

Et Yahyâ Ibn Mu‘âdh disait : « Le renoncement procure l’élan de sacrifier le pouvoir et l’amour procure l’élan de sacrifier l’âme » et « Personne n’atteindra la réalité de l’ascèse s’il ne possède pas trois qualités : une action sans attache, des paroles sans avidité et une gloire sans pouvoir. » (pp. 255-256)
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