Tu sais, Laura, un manager heureux, c’est
un manager qui a l’impression d’avoir le dessus sur ses troupes.
Tant que c’est le cas, même s’il se plaint, il se sent à sa place. Il remanie ses équipes, distribue les points, et fait semblant d’être un bon pote tout en gardant ses distances, sévère mais juste. Mais quand il trouve quelqu’un qui répond à toutes ses demandes, lui propose des solutions auxquelles il n’avait jamais pensé, le bouscule dans ses petites habitudes, il y a deux possibilités, Laura, soit il se remet en cause, soit il se débarrasse de l’élément perturbateur au plus vite. La dernière option est de loin la plus répandue dans le monde du travail. C’est très simple quand on est un vieux singe de déstabiliser quelqu’un. Le discours auprès de sa hiérarchie est facile : il n’a pas tenu, il n’était pas à la hauteur.
Les demons dehors, le bonheur dedans.
Chieko était bonne cuisinière et, en plus, il y a un ingredient incontournable : le souvenir, ajouta Nagare eb feuilletant le cahier.
Elle vit dans un immeuble signé place Lino-Ventura, tout en haut de la rue des Martyrs, dans le 9e, à deux pas du lycée Jacques-Decour. Il est entouré de bars et de restaurants branchés de la Petite Athénée, quartier devenu le fief des bobos chics, cette catégorie de personnes, qui sans assumer leurs hauts revenus souhaitent
malgré tout se différencier du peuple
Rébus avait connu des soldats dont le mariage s’effondrait mais qui entretenaient parfaitement leur matériel parce que, comme disait un sergent-major : l’armée est le meilleur coup que vous ne tirerez jamais.
Le connard n'avance pas. Robin décide d'exprimer sa détresse en appuyant frénétiquement sur l'avertisseur sonore de la voiture. D'autres connards se joignent à lui, si bien que la rue entière se transforme en chœur de klaxons et d'interjections diverses.
Réaction humaine de base face à une réalité supérieure qui les dépasse (Dieu, la mort, les embouteillages).
Sacha était convaincu que beaucoup de croyants occidentaux venaient à Jérusalem pour trouver une sorte de transcendance oubliée, originelle, et ainsi redonner de la vigueur à leur foi. Ils en revenaient cependant souvent déçus. Si les pierres et les monuments portaient encore en eux l’empreinte du divin, le centre historique était devenu une usine à touristes. Un immense parc d’attractions multireligieux. Et les contraintes d’une telle activité, les visites minutées des lieux saints surchargés, la foule dans les rues étroites de la vieille ville, les nombreux commerces, restaurants, bars rendaient toute communion spirituelle quasiment impossible.
Chaque reunode travail avec Cunningham les téléportait sur l'autre versant du droit, celui dont se nourrissait une justice d'affrontements où l'innocence ne valait que si elle pouvait être convertie en arme de combat.
Ce doit être
tout un art
de survivre
à l'âge où
les sourires
sont plus nombreux
que les dents
Tu sais, quand tu n’es pas dans les parages, je peux passer des années sans qu’on me parle de décapitation ou d’être pourchassé comme un corniaud enragé.
— Et toi alors ? Marié, des enfants ?
— En Russie, my friend, on se marie comme on va acheter du
pain, ou plutôt de la vodka, sur un coup de tête.
Il cita Montesquieu qui croyait à l’existence d’un lien entre climat et tempérament. Pour lui, la femme russe était comme le sol des steppes, froide pendant les longs mois d’hiver et brûlante durant les quelques semaines d’été qu’il ne fallait pas rater. Je ne connaissais pas cette théorie, mais interprétée de cette façon, elle me paraissait empreinte de misogynie et détournée de son sens premier.
En arabe, Fadi veut dire " Celui qui se sacrifie". Mon père m'avait donné ce nom en l'honneur de son meilleur ami, Fadir Bitar, décédé dans un accident de voiture.
Est-ce que les prénoms ont cette capacité de marquer par leur sens la vie des gens ?
L’être humain et la terre sont comme les deux faces d’une même pièce, my friend ! Quand l’un gagne, l’autre perd ! Nous ne faisons que nourrir la terre de nos vies. Quand je voyais la steppe à perte de vue, enfant, je savais que c’était moi que je regardais à travers elle et que si je lui donnais ce qu’elle voulait, elle me laisserait tranquille. Ma tante a souffert toute sa vie dans sa chair, parce qu’elle n’a jamais su pardonner à son mari. Fondu de nouveau dans la steppe, il nous observait, je le sais, et il ne pouvait
pas trouver la paix sans le pardon de sa femme.
— T'as vu ? Un vrai bébé-éprouvette, c'est dingue !
— Ça craint, ouais, c'est « Le meilleur des mondes ». Huxley, Orwell, ils avaient raison. En 84, tout va péter.
— Non, en 2001, on ira tous dans l'espace, ce sera super cool !
Après une nouvelle pause de réflexion, M. Stotz dit : « Je te parle constamment de mon grand amour. Mais où en es-tu, toi, de ce point de vue ? »
– Moi ? » demanda Tom avec surprise.
Stotz hocha la tête d’un air aimable et attendit.
« De mon côté, il n’y a pas de grand amour.
– Il n’y en a jamais eu non plus ? »
Tom répondit d’un mouvement de tête. « En tout cas pas de l’ampleur de Melody.
– Pas encore. De cette ampleur là, on n’en a qu’une seule fois dans sa vie. Tu verras. Une seule fois. Nous allons prendre l’apéritif ? »
(p. 200)
Le mal a pour auxiliaires la tiédeur et le bon sens des braves gens. Le pire dans cette vie aura toujours été amené par ce qu'on appelle des braves gens. J'aurais aimé te montrer cette lettre de Dostoïevski que je viens de découvrir : "Savez-vous qu'il y a énormément de gens qui sont malades de leur santé précisément, c'est-à-dire de leur certitude démesurée d'être des gens normaux ?"
Quand, après observation minutieuse, on a la quasi-certitude d'avoir agi logiquement, d'avoir su se faire comprendre et ne n'avoir pas involontairement enfreint les lois de la mécanique [...], alors, au lieu de châtier, il faut remettre le cheval en confiance, le décontracter et essayer à nouveau de se faire obéir.
Tout ça pour dire qu’un jour j’ai compris que défendre ses propres idées, ce n’était pas forcément entrer en guerre contre les autres.
Chaque rencontre est l’œuvre du destin, qui nous relie à une personne ou à un objet. Ce lien est comme une graine. Elle a beau être minuscule et discrète, une fois semée, on obtient de superbes fleurs ou de bons fruits, ce qu’on n’imaginerait pas en voyant la graine !
C’est juste que parfois quand les gens pensent faire de bonnes choses pour les mauvaises raisons . C’est difficile d’être d’accord.