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Les plus belles pièces de Molière, répétons-le, martelons-le, sont celles écrites en vers ! Il ne faut pas lire Molière, il faut le jouer. Il faut s'amuser à crier, dans sa chambre, dans son jardin, dans la rue les mots, les rimes et toutes les autres sonorités qui font que jamais le théâtre ne sera inférieur au cinéma ! Outre la beauté du langage, celle de la construction et des personnages, il faut souligner l'univers dans lequel nous plonge les oeuvres de Molière. Un univers du XVIIè siècle qui transparait à chaque fois que les pièces du grand dramaturge se retrouvent sous mes yeux. L'histoire, comma à chaque fois, est simple mais géniale : il est ici question d'Arnolphe, bourgeois s'appropriant un titre de noblesse - d'ailleurs joué par Molière -, qui tient en horreur le fait de se faire cocufier. Mais il a trouvé l'arme imparable : éduquer selon ses voeux une jeune paysanne (Agnès) et l'épouser au moment voulu. Or, tout ne va pas se passer comme prévu ! Horace, lors de l'absence d'Arnolphe, a vu la jeune fille et les deux jeunes gens se sont épris l'un de l'autre. Arnolphe, apprenant cela, joue sur deux plans mais, à la fin, c'est bien lui qui perd : le père d'Horace, Oronte, est venu d'Amérique pour marier son fils. Et Arnolphe est tout à fait surpris quand il comprend que la femme concernée n'est personne d'autre que...Agnès, fille de Enrique et Angélique, beau-frère et soeur de Chrysalde, amie d'Arnolphe. Elle avait due être élevée en cachette, puis avait été confiée à Arnolphe. Le voilà humilié, il part en courant. L'école des femmes, c'est donc le triomphe des femmes...ce qui n'est pas pour déplaire aux féministes d'aujourd'hui ! Les points soulignant ce caractère-ci - bien que le terme "féministe" ne soit pas des plus adapté pour un texte du XVIIè - sont surtout dans les répliques de Chrysalde qui n'hésite pas, par exemple, à remettre en place le personnage principal en lui expliquant que, s'il ne souhaite pas être cocufié, le meilleur moyen pour lui est de ne se point marier ! Je serais bien incapable de critiquer une seule ligne de Molière, une seule idée, une seule indication scénique. Preuve, s'il en fallait une, de sa grandeur - que dis-je ? de son immensité - c'est la postérité de ses oeuvres. Bref Molière ne mourra jamais. + Lire la suite |