Perigee Books [corriger]

Il y a quelques semaines, Liu Cixin me frustrait légèrement avec son Ere de la Supernova et son Monde des Enfants. Les références à Sa Majesté des Mouches furent fréquentes, tant dans la bouche des lecteurs que dans les pages de l'auteur. Donc, par curiosité, autant lire le bouquin de William Golding et constater par soi-même un autre monde où les enfants règnent en maîtres.



Résultat de la lecture : une aventure terrible et prenante. Sur une île déserte, quelques garçons se retrouvent bloqués après le crash de leur avion en plein océan. Le monde des Hommes semble tiraillé par une guerre entre capitalistes et communistes, mais le souvenir de celle-ci ne touche que sporadiquement les enfants. Ceux-ci se rassemble au son d'une conque, trouvée par Ralph, un "grand" qui montrera progressivement une certaine maturité pour guidé ces jeunes âmes. Au fil des jours, une organisation se met progressivement en place, se basant sur deux têtes fortes : Ralph, qui comprend rapidement l'intérêt d'allumer un feu constamment pour trouver de l'aide, et Jack, qui prend un plaisir certain pour la chasse.

Néanmoins, plus le temps passe, plus la collectivité se divise. L'enfance prend le dessus, le jeu prend son importance, la sauvagerie prend sa place dans ce monde, la sagesse prend de sacrés coups.



Cet ouvrage est à la fois passionnant, et tellement frustrant. Ce monde des Enfants semblent partir sur des bases saines, sur une collectivité solidaire, malgré quelques réactions qui rappellent que ce sont des enfants qui le dominent. Les moqueries demeurent une réalité, le désir d'autorité et de reconnaissance inondent certaines fortes têtes, le jeu et l'aventure sont partout. Cependant, progressivement, la sauvagerie envahi ce groupe. Le désir d'excitation par la chasse, la joie des premières proies qui ouvrent la porte à la violence, elle-même qui s'affirment comme plus importante que la sagesse. Les enfants qui suivent la brute, l'autoritarisme qui s'affirme, ... Et le lecteur qui est témoin de cette débandade, impuissant face à une nature humaine avide de brutalité et de domination.



La lecture s'avère parfois laborieuse, légèrement lente, mais cela ne ternit pas spécialement le fil de l'histoire. Je ne peux que conseiller cette lecture. Le monde actuel n'est pas bien éloigné de l'imagination de William Golding ...

Après avoir refermé le livre reste une sensation dérangeante parcequ'on ne peut pas imaginer que la civilisation tient plus par ses règles que par la nature de l' Homme. Qui restera bienveillant sans la Loi ? L'auteur se met à la hauteur des gosses tout en leur attribuant des intentions d'une rare violence réservée aux adultes. Il y aura les sages et les sauvages, qui apportera le salut du groupe ?

Sous ses airs de simple robinsonnade, Sa Majesté des Mouches laisse paraître une vraie leçon sur l’humanité, la raison, le rôle et l’importance du langage, la démocratie et l’amitié. Tout cela dans un contexte implicite de le seconde guerre mondiale; et un contexte explicite de jeunes garçons seuls sur une une île extraordinaire mais à la fois hostile.

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