Mike Hardin est de retour pour mon plus grand plaisir. On l’avait quitté bien abîmé, loin de son épouse sur le point d’accoucher, et préférant donner le coup de main à sa sœur Linda, Shérif du comté.
Cette fois, il va mieux, il a bien récupéré de ses blessures, et il vit les derniers jours de convalescence avant de regagner sa base militaire. Sa vie sentimentale n’a en revanche pas fait de progrès ; il s’est juste rendu à l’évidence que son mariage est mort, et signe, enfin, les papiers du divorce avant de repartir à sa vie de soldat. Si son mental est meilleur, il n’en reste pas moins secoué par beaucoup d’épreuves ; vivre aux côtés de sa sœur lui fait le plus grand bien. D’autant que coup sur coup deux des fils de Shifty sont retrouvés morts. Les deux lascars sont loin d’être des enfants de cœur, seul l’ainé semble avoir bien tourné et a quitté les collines pour aller vivre sa vie loin, et à l’abri des ragots et des médisances ; mais comme Mick et Shifty se respectent, cette dernière lui demande de tirer l’affaire au clair et de retrouver le ou les assassins. Il faut dire que Linda, le shérif a d’autres chats à fouetter ; en effet les élections approchent, et il lui faut convaincre un à un les habitants du comté à lui renouveler leur confiance pour un second mandat. Policier, sans aucun doute, mais également politique jusqu’au bout des ongles : il ne lui faut négliger aucun patronage, aucune tombola, refuser aucun petit-déjeuner… Alors pendant que Madame le shérif fait campagne, Mick fouille, creuse, cherche, réfléchit, consulte, écoute, observe…. A son rythme, sans rien négliger, il avance, sort les muscles quand nécessaire. Avant de partir, il veut résoudre cette affaire, sans oublier de militer pour sa sœur, évidemment !
Chris Offutt n’est pas un auteur qui a l’habitude de bousculer son lecteur. Au contraire, avec lui, le lecteur sait qu’il va pouvoir s’imprégner de tout ce qui l’entoure. Ici, ce sont les collines du Kentucky, les forêts, les vielles mines désaffectées où il se passent parfois de drôles de choses. On prend également le temps de d’appréhender les personnages, et cette ruralité complètement oubliée et ses laissés pour compte.
Le propos est magnifiquement traduit, sans grandiloquence, mais souvent avec poésie, humour ou piquant, selon les moments. On ne reste pas indifférent à l’univers de Chris Offutt, en tout cas pour ce qui me concerne, je l’ai définitivement adopté, et ce sera avec grand plaisir que l’accueillerai son prochain opus !
Lien :
https://leblogdemimipinson.b..