J’arrive, visiblement, avec quelques années de retard pour parler de ce roman mais je trouve les autres critiques très justes et ne serais, sûrement, pas plus originale que les autres lecteurs !
En tout cas, je ne m’attendais à rien en lisant ce bouquin et j’ai été plus que surprise par l’histoire et ce qui s’en dégage ! Par contre j’ai eu la sensation de lire un conte et pas un roman à proprement parler mais ça ne m’a pas non plus laissé une impression désagréable, bien au contraire.
C’est une lecture facile, légère, fluide, avec une morale et une belle ligne conductrice.
Le gros défaut que je pourrais trouver ici c’est la rapidité avec laquelle l’auteur se débarrasse de certains évènements. Ca manque, parfois, d’un peu d’approfondissement pour que ça soit 100% digeste et/ou cohérent et/ou vraiment compréhensible. Il y a des passages qui m’ont fait tiquer et qui m’ont fait me demander s’il ne manquait pas des chapitres… Ca donne un espèce d’arrière-goût bâclé, ce qui me fait dire que c’est super dommage parce que les personnages sont intéressants et qu’on arrive, malgré tout, à s’y attacher. Le fait de rester en surface sur beaucoup de choses m’empêche de mettre 5 étoiles à ce livre mais, vraiment, les derniers chapitres sont incroyables. Toute la narration qu’il y a autour, les descriptions, les réflexions… J’ai vraiment trouvé ça super bien amené et écrit !
Bref, je recommande vraiment ce livre !
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Je découvre la plume de Angel Arekin avec un réel plaisir.
La saga le Porteur de Mort est une très belle réussite.
Le royaume d’Asclépion vit en paix depuis de nombreuses années.
La monarchie en place est soutenue par les Tenshins, l’équivalent de moines-guerriers immortels. Leur nombre est très restreint et aucun nouveau Tenshin n’a été nommé depuis des centaines d’années. Aussi, lorsque l’édit annonçant la possibilité d’intégrer l’élite Tenshin est proclamé, la plupart des hommes en âge de concourir déposent leur nom dans les urnes prévues à cet effet.
Six apprentis sont retenus. Six jeunes hommes qui vont devoir s’entraîner aux armes et aux jeux politiques sans garantie d’être retenus à la fin de leur apprentissage.
L’écriture fluide d’Angel Arekin nous emporte dans ce premier tome avec brio.
Le récit se déroule sur les cinq premières années de l’apprentissage de Séis Amorgen, alors âgé de dix-sept ans et dont la vie quotidienne, avant d’être recruté, se résume à traîner dans La Ruche, le quartier louche de la ville Macline, où la fréquentation des malfrats lui permet de gagner sa vie et de s’étourdir d’alcool et de prostituées.
Le personnage de Séis a tout de l’anti-héros. Egoïste, bagarreur, roublard, arrogant et intransigeant, il ne dispose d’aucune des qualités requises pour protéger la monarchie. Et pourtant on s’attache à lui, à sa gouaille, ainsi qu’à la famille Amorgen.
Le personnage de Naïs, seconde protagoniste principale, est beaucoup plus nuancé.
La cousine de Séis vit sous le même toit que la famille Amorgen D’apparence soumise et candide, son récit révèle un esprit vif et un fier caractère. Personnage central au même titre que son cousin Séis, elle gagne en autonomie et en importance tout le long du roman.
Je n’ai pas trouvé de longueur.
La narration par les deux personnages principaux, tour à tour donne du rythme et permet de changer de point de vue.
L’histoire de Séis est centrée sur la vie dans les mauvais quartiers et son apprentissage et celle de Naïs sur la vie de la famille Amorgen. Les deux sont intéressantes et posent les bases de l’univers en permettant un point de vue sur le système politique et de magie et un point de vue sur la vie et les dangers qui planent sur la population et par extension le royaume.
Le récit est de qualité, l’univers et les péripéties sont servis par une belle écriture.
J’ai lu les trois premiers tomes à la suite tant j’étais happée par l’histoire.
Une superbe lecture.
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Avec les Lapins, Bernard Décembre ouvre au lecteur son univers onirique fait de souvenirs oubliés qu'il essaie de reconstruire.
Cette lecture évoque pour moi la sublime chanson de Nach Chedid, où vont les souvenirs lorsqu'ils se perdent...
https://www.youtube.com/watch?v=nFjvZMLiqfQ&t=41s
Le propos du récit pose une question incontournable pour toute personne qui se penche sur son passé. Pour quelles raisons, de ces années aux journées si longues et ennuyeuses, n'ai-je retenu qu'un instant fugitif qui m'obsède jusqu'à constituer l'essentiel de mes souvenirs ?
Daniel, le narrateur, remonte à son enfance, à ce moment où il a rencontré dans des circonstances tragiques, Laure Anh, une femme qu'il retrouvera tout au long de sa vie sans que l'on sache si elle fait partie de ses rêves ou de sa réalité.
Sur le ton de la confidence, avec des mots précis mais des questions jamais résolues Daniel nous emmène dans le dédale des images qui reviennent de ces moments "Sans attendre ma réponse elle me proposa de venir jouer une partie avec elle dans l'hôtel où une chambre lui avait été réservée pendant son séjour à Glasgow."
Laure Anh est-elle la femme que perçoit le narrateur ou bien celle dont Pavel, le joueur d'échec pense "Oh, j'aime les esprits libres, quelle que soit leur appartenance sexuelle. Et pour cette raison j'aime beaucoup jouer avec vous !"
Appartient-elle à ses seuls souvenirs ou évolue-t-elle aussi dans les souvenirs d'autres hommes ?
La réalité est ailleurs : "Dans le journal on avait annoncé pour ce soir une grosse lune rousse. Mais la verrait-on bien ? Le ciel était un peu nuageux."
Il en va ainsi de la vie de Daniel, une lune immuable, parait chaque soir dans le ciel, indifférente à ses questionnements ; a-t-il revu Laure Anh "à Oldenburg (...) à la terrasse de la Rotunda" (...) au Slavia de Prague" Ou bien dans cette courette intérieure pavée où ils s'asseyaient en fumant des Lucky Strike ?
Questions immuables auxquelles il répondra si ses souvenirs l'y autorisent.
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