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RHAPSODIE AFGHANE de Marie-Bernadette Mars "Academia / Littératures Louvain la Neuve 2023" 240,- pages



Une femme mère de trois grands enfants qui ont quitté la maison familiale nous relate sa vie.

Elle travaille pour apprendre le français à des groupe de réfugiés. Là elle s'éprend d'un jeune afghan qui lui renvoie des signes codés de sa culture.

Ne vous attendez pas un LOVE STORY mais à un texte profond, écrit avec classe. La narratrice reste discrète sur elle. Seule importe son approche de la compréhension de ce pays d'où l'autre vient, de ses coutumes et de ses cicatrices. Les formidables références aux textes et aux musiques de là bas et notamment de celui, qui pour moi est le maître inégalé de la finesse orientale, à savoir Khaled Hosseini sont les perles d'un collier.

Par moment il faut suivre le texte dans des dérives qui font que ce roman n'est pas une oeuvre facile. Mais l'effort mérite la pénétration de la profondeur.



"Peut-être, depuis longtemps, sait-elle qu’elle se leurre, qu’elle se ment à elle-même. Elle perçoit qu’ils n’ont pas vécu la même histoire. Il était mon centre, pense-t-elle, j’étais sa périphérie. Il était tout pour moi, j’étais pour lui une passante."



"Combien de mineurs italiens ont attendu l’âge de leur pension avec l’utopie de retrouver le pays de leur enfance, sont repartis quelque temps pour finalement revenir ici auprès de leurs familles qui, elles, ne vont là-bas qu’en vacances, dans une maison qu’elles ont rénovée, dont les vieux murs et les souvenirs sont enfouis sous une couleur froide et des matériaux anonymes ! Tous ces gens portent en eux, indéfiniment, l’empreinte indélébile de l’errance, et les dernières images qu’ils verront quand ils s’endormiront pour toujours seront sans doute celles d’un paradis perdu à tout jamais."



Excellent !

𝓡𝓮𝓼𝓾𝓶𝓮

Françoise est proche de la retraite et profite de ses derniers moments en tant qu’institutrice. Elle adore son métier et ses élèves et ceux-ci le lui rendent bien. A contrario de sa collègue et amie Catherine qui elle se morfond dans son travail et n’y prend plus vraiment plaisir. Elle souhaiterait que sa vie prenne un nouveau tournant et songe à quitter l’enseignement.

Puis un jour Françoise croise la mère d’un ancien élève et lui révèle que son fils est incarcéré pour parricide. Le choc passé, Françoise décide d’entamer une correspondance avec le jeune homme et de lui envoyer des romans afin de l’aider à surmonter sa détention. Car à ses yeux les livres peuvent, si ce n’est sauver une personne, tout au moins l’aider dans son cheminement. Petit à petit Alessandro va en demander plus à Françoise qui sera bien heureuse de pouvoir compter sur son amie Catherine.

Au fil des pages qui se tournent nous en apprendrons plus sur l’acte d’Alessandro et sur le pourquoi de celui-ci jusqu’à l’aboutissement final.



𝓜𝓸𝓷 𝓪𝓿𝓲𝓼

Un roman qui change de l’ordinaire ou on assiste presque à un roman basé sur des correspondances écrites. Correspondances qui nous permettent de mieux comprendre les personnages qui sans cesse se remettent en question, surtout Françoise qui s’interroge sur son rôle d’institutrice dans la vie d’Alessandro et dans son potentiel choix quant à son acte meurtrier. Des souvenirs d’enfance remontent à la surface et mettent en évidence à quel point le mal être d’un enfant dû à la négligence peut mener loin et souvent à des actes irréparables.

J'ai directement été happé par l’histoire.

J’ai adoré ce livre du début à la fin.

L’amitié entre les deux personnes qu'à priori rien ne rapproche.

Le pa rallélisme de deux vies, de deux générations qui se soutiennent mutuellement et la façon dont c’est écrit.

Un récit de vie qui reste dans la mémoire.