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Alphonse Allais. Voilà un nom bien injustement oublié des manuels scolaires, pleurait feu Monsieur Chabance, professeur de français enseignant dans un petit collège perdu quelque part en France. Dans les manuels scolaires seulement ? Rien n’est moins sûr. Combien de personnes aujourd’hui reprennent les bons mots de ce brave bonhomme sans pour autant citer son nom, lui qu’on appelait si justement la « Vache Allais » déjà à son époque. Eh bien voilà où ça nous mène. Ceci dit, au temps béni où les Grosses Têtes étaient animées par le seul et unique Philippe Bouvard, - et où l’on apprenait véritablement quelque chose en les écoutant... – ça citait du Allais à tout va. Mais bon, comment voulez-vous que le niveau reste le même si vous mettez dans la nouvelle troupe Chantal Ladesou... ? Enfin, ce n’est pas le sujet, je divague. Notre sujet, en l’occurrence, c’est Allais, et son recueil Vive la vie !. C’est, vous en conviendrez, un joli cri du cœur que voilà. L’histoire, c’est plein d’histoires, des petites nouvelles. Au niveau du style, bon. On a vu mieux, mais ça se tient. C’est plaisant à lire. Ça divertit. L’arc narratif, c’est pareil. Pas forcément affriolant, mais ça va aussi. Ça « fait le taf », comme dit le poète*. L’intérêt de l’ouvrage, ou simplement l’intérêt de la prose allaisienne (c’est comme ça qu’on dit, hein ?) réside surtout dans des petites allusions, des petits calembours, des petits noms, que vous dénicherez au détour d’une phrase. Par exemple, dans le petit village de Pourd-sur-Alaure, vous aurez peut-être la chance de rencontrer le fameux baron Lebout de Monmachin, un certain Edmond Q. ou encore l’amiral Steelcock – ça, c’est cadeau pour les bilingues, sinon, allez sur Google Translate, espèce de rabat-joie. Allais, une âme polissonne ? Allons... Si vous êtes si prude, allez déclamer du Claudel, - du Claudel, j’ai bien dit – et arrêtez de nous péter le burnous. En bref, Vive la vie ! est un livre sympathique, qui fait plaisir sur le moment. Personnellement, il ne m’a pas marquée, mais je dois dire qu’il rend bien dans ma bibliothèque. Et puis bon, qu’on se le dise... Quelle moustache, cet Allais ! * « Ça fait le taf »... Vous tiquez, mais qui vous dit que Mallarmé n’a jamais dit ça ? Hein ? Cessez de jouer les pédants, ça ne vous sied pas. + Lire la suite |