La maison d`édition Transboréal est une maison d`édition spécialisée dans les récits de voyages.
Quand on referme le récit autobiographique de Naraa Dash, on est impressionné, on se sent si petit devant tant de force et d’humilité combinés.
Le récit démarre par un l’événement tragique qui va déterminer sa vie : le décès de sa mère alors qu’elle n’a que 6 ans. Elle le décrit exactement tel qu’elle l’a vécu, elle ne prononce pas les mots qui ne lui ont pas dits. « Ta maman est partie », alors pendant des années elle attendra son retour. Son père, qui porte dignement la charge des huit enfants et qui refuse de se remarier, est un homme ouvert, visionnaire. Il sait que pour avoir un avenir, ses enfants et surtout ses deux filles doivent faire des études supérieures, dans la capitale Oulan-Bator, loin de leur village. Il s’en donnera les moyens, il leur donnera les moyens. De fil en aiguille, ou plutôt d’un coup du sort à l’autre, elle rebondit, saisit toutes les opportunités, elle a plusieurs métiers, et elle apprend le français, langue dans laquelle elle nous livre son histoire, langue de son pays de cœur. Elle sait ce qu’elle doit à son extraordinaire père. Ce papa qui n’hésite pas à dépenser son salaire en places de cinéma pour ses enfants, instruments de musique, poste de radio : l’accès à la culture, à l’ouverture sur le monde, rien que cela ! Ce livre lui est dédié.
En filigrane on voit aussi l’histoire du pays, coincée entre deux géants (l’URSS et la Chine), sous régime communiste jusqu’à la fin des années 80, puis l’ouverture commerciale. Ainsi que les coutumes, bien expliquées dans un glossaire.
Ce qui m’a le plus touchée, je crois, ce sont les qualités humaines de Naraa Dash : le respect, la sagesse, la reconnaissance, l’humilité comme je l’ai déjà dit, la détermination, la résilience. Un livre qui fait du bien.
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Lu dans le cadre de "Dégomme ta PAL" février 2024 avec le thème "St-Valentin : un livre écrit à quatre mains".
Je suis reconnaissante aux deux auteurs pour le partage et la découverte de la Chine rurale, loin de la côte Est mondialisée : cette lecture permet d'appréhender et d'apprendre pas mal de choses.
Cependant, je dois avouer que je suis plus mitigée sur le ton et la forme. J'ai déjà lu pas mal de récits de marcheurs, y compris des récits à quatre mains. J'ai mis du temps à comprendre ce qui m'avait gênée.
Je crois que ce qui m'a gênée ici, c'est qu'on ne sait pas qui raconte, ce qui entraîne une hétérogénéité d'écriture entre les paragraphes. il aurait fallu peut-être que soit clairement défini et indiqué qui parle quand et de quoi. En ne voulant pas faire un récit à deux voix, avec des regards bien définis, chacun son chapitre ou un paragraphe chacun sur un même événement, je trouve que le récit a perdu du relief, du piment, de la saveur. Du coup, le texte est assez lisse. J'ai eu du mal à les suivre dans le premier tiers, presque la moitié du récit (le premier voyage), avec au fil des thèmes des allers-retours sur les lieux évoqués, des apports de connaissances et des impressions mêlés. Le récit de la seconde route m'a semblé plus fluide et plus clair, et le tour final un peu expédié dans le récit. Le ton m'a semblé parfois pontifiant, un peu autocentré/satisfait de soi, parfois naïf, parfois un peu donneur de leçon (pour les Chinois ou le lecteur) ...
Finalement, le thé est souvent plus un prétexte à des considérations sur les écarts de vie Occident/Chine, urbains/ruraux, .... Il y a néanmoins de jolies rencontres et une belle expérience de marche. j'admire leur réalisation.
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