Zones

C’est un essai très difficile à résumer. Disons que Mona Chollet, journaliste au Monde Diplomatique et spécialisée dans la recherche sur le féminisme, analyse ici l’influence du patriarcat dans nos relations amoureuses, et comment il fait perdurer la domination de l’homme dans les relations hétérosexuelles en usant (et abusant) de la force autant que de l’emprise économique et financière et ce dès la plus tendre enfance des fillettes. Pour réfléchir sur cette problématique, l’autrice aborde le sujet sous divers prismes - littérature, cinéma, société etc et questionne l’image « traditionnelle » par leurs biais on s’est forgée alors que sous des atours bienveillants, ce matraquage vise à rendre les femmes inférieures et dociles, et surtout corvéables et effaçables. Par exemple, l’analyse du meurtre de Marie Trintignant par son amant, et la couverture médiatique bienveillante à l’égard de son tueur est, de ce point de vue, un cas d’école.

Je suis restée sidérée par cette enquête fouillée, qui met à plat ce que je savais déjà mais que je n’avais peut être pas pensée être aussi systématique. Avec le recul dû à mon expérience, je me rend compte du mal fait aux femmes dès leur plus jeune âge, alors qu’on aurait tout à gagner à l’instauration d’une société juste et égalitaire.

Il y a encore beaucoup de chemin à faire et j’espère qu’on sera nombreuses et nombreux à lire ce livre, afin de prendre conscience et d’agir à la disparition de cet état de fait.

Je suis une fois de plus conquise par cet essai de Mona Chollet. Après avoir lu et adoré "Sorcières" il y a quelques années, retrouver la plume stimulante de la journaliste est un vrai régal et me donne l’envie de dévorer d’autres de ses essais.



Madame Chollet met en lumière en quoi la construction sociale du patriarcat détruit les relations hommes-femmes (et même les relations entre les femmes), dans plusieurs chapitres eux-mêmes abordant différentes thématiques.

Elle remet en cause, par exemple, les conditionnements dans lesquels sont élevés les filles et les garçons (bien que l’on soit de plus en plus attentif à l’égalité filles-garçons dès le plus jeune âge) ; les violences physiques et psychologiques que subissent les femmes à travers la domination masculine ; le pan émotionnel (que l’on voudrait bien faire porter à la femme, tout en faisant taire ses états d’âmes) ; la charge mentale ; la culpabilisation des femmes célibataires qui n’alimentent pas ce modèle ; l’érotisation du corps des femmes… et j’en passe.

Pour enrichir son point de vue, elle se base sur pléthore de références littéraires, médiatiques, artistiques et culturelles, ce qui est très intéressant.



Cette lecture m’a fait du bien, car elle a généré des miroirs et des remises en question sur mes conditionnements en tant que femme. Bien que je me considère comme une femme autonome et relativement indépendante, je me suis rendue compte de certains automatismes. Mais rassurez-vous, ce livre est également très déculpabilisant et aide à réduire toute cette pression que la société et le patriarcat voudrait nous incomber.



C’est un livre qui gagne à être lu, connu, cité… alors, lancez-vous !

Une lecture enrichissante et indispensable.

Lu d'une traite, cet essai m'a encore plus donné envie de me revendiquer "sorcière".

Mona Chollet à travers ce texte très sourcé, facile à lire et fluide, veut nous montrer comment les femmes ont été martyrisées au cours des siècles à cause de leur indépendance. Elle lève le tabou sur le fait qu'avoir un enfant n'est pas une obligation pour une femme, que le désir de maternité n'est pas inné et doit être respecté. Elle redonne une visibilité à la femme plus âgée qui devrait être plus écoutée pour son expérience. L'autrice dénonce le diktat de la jeunesse associée à la beauté. Cet ouvrage féministe rappelle que les femmes sont la nature, l'essence même de notre monde. Par peur de cette puissance et de ce pouvoir, elles ont été brimées au lieu d'être vénérées.

La lecture de cet ouvrage peut être associée à celui de Titiou Lecoq : Les grandes Oubliées - Pourquoi l'Histoire a effacé les femmes ainsi qu'à celui de Martin Winckler "le choeur des femmes".

J'ai découvert Mona Chollet avec cette étude, je ne m'attendais pas à une réflexion si travaillée, nuancée. Les propos expliquent. ils ne condamnent pas les hommes mais plutôt la société patriarcale qu'il faut faire évoluer. J'ai hâte de lire son ouvrage "Réinventer l'amour"