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Les Liaisons dangereuses

Honte à moi. Même si je connaissais l'histoire, tellement elle a donné lieu à des adaptations, je n'avais jamais lu Les liaisons dangereuses. Si l'on veut jouer sur les mots, je ne l'ai toujours pas lu, puisqu'il s'agit ici d'une écoute. Et une écoute de plusieurs narrateurs, chacun interprétant un des personnages, ce qui permet de les identifier à la voix, en plus bien sûr de l'intitulé de chaque lettre, très utile dans le cas d'une écoute que l'on est parfois contraint d'arrêter au milieu d'une lettre. J'aurais juste un léger reproche pour la voix de la marquise de Merteuil, non par le ton employé, mais parce que la narratrice a un accent régional, qui au début m'a heurtée, et auquel j'ai fini par m'habituer.

Je craignais d'être parfois un peu perdue, d'avoir parfois du mal à suivre, pour cette écoute, forcément plus fractionnée qu'une lecture, d'un texte datant du XVIIIème siècle. Je peux rassurer ceux qui n'ont toujours pas lu ce chef d'oeuvre, la langue est magnifique, d'une fluidité remarquable, un bonheur déjà à écouter ces mots, la manière dont ils sont agencés, ces formules utilisées pour dire les choses, clairement, mais avec beaucoup de virtuosité. Et plus fort encore, la langue utilisée par ce militaire s'adapte à chaque personnage, et non seulement dans mon cas, le narrateur, mais aussi le style du texte permettait sans aucune difficulté d'identifier l'auteur de chacune des lettres.



Oui, vous avez bien lu, l'auteur de cette merveille de la littérature française était un militaire. Je suis époustouflée de sa capacité à nous décrire des personnages aussi justes, aussi fouillés, et très différents les uns des autres. Comment cet homme, à une époque où la séparation entre hommes et femmes était beaucoup plus forte qu'aujourd'hui, a-t-il pu ainsi pénétrer les mystères de l'âme féminine et en décrire toutes les facettes dans ces différentes femmes, dont l'histoire hélas bien malheureuse nous est contée par ces lettres.



Car c'est l'autre particularité de ce roman et ce qui contribue à l'attrait qu'il a exercé sur moi. C'est un roman épistolaire. Ce procédé permet d'éviter de se perdre en discours inutiles sur les circonstances, les actes des personnages, les détails de la vie de tous les jours de chacun. L'auteur nous permet ainsi pour chacun des protagonistes d'aller à l'essentiel, et de mieux les comprendre, d'aller plus avant dans leur intimité, que si l'on était face à un narrateur unique. Et ces lettres qui s'échangent, dont l'auteur et le destinataire varient à chaque fois, permettent aussi de susciter l'attente, le désir toujours renouvelé d'en savoir plus. J'ai été surprise par mon attachement aux personnages, par l'empathie suscitée en moi, par le désir de savoir comment cela allait se terminer. Plus exactement, puisque la fin m'était connue, de savoir comment l'auteur allait y arriver. Et mon intérêt n'a pas faibli une seule minute durant toute cette écoute.



Alors qu'en est-il de cette histoire et des différents personnages ? Je ne reviendrais pas sur les détails, puisque je pense que la majeure partie d'entre vous les connaissent déjà, et pour ceux qui ne les connaissent pas, je leur laisse la joie de les découvrir par eux-mêmes. Sachez qu'ils sont tous complexes, nuancés, qu'il n'y a pas les bons et les méchants, mais des personnages qui parviennent tous à un moment ou un autre à nous émouvoir, malgré ce qui au départ pouvait paraitre rédhibitoire, exagéré, ainsi la candeur et la naïveté de la jeune Cécile, la dévotion de la présidente de Tourvel, la rigidité de Madame Volanges, sans parler de l'absence de scrupules et la perfidie De Valmont et de la marquise.

Sachez seulement qu'il y est question de libertinage bien sûr, c'est la réputation de ce livre, mais aussi et surtout d'amour. Il y est aussi surtout question de femmes, de femmes à une époque où elles avaient surtout des devoirs des contraintes, et où l'on avait vite fait de les déclarer fautives. Et certaines vont en mourir.

Je crois que ma lettre préférée de ce roman est celle où la marquise de Merteuil explique au vicomte De Valmont, lettre qui lui sera fatale, comment elle a dû procéder, comment elle a dû acquérir la faculté de composer un personnage et des émotions ou au contraire de les dissimuler, pour parvenir à vivre la vie qu'elle désirait, ce qu'un homme pouvait choisir sans aucun risque. La réputation d'une femme était à cette époque une nécessité plus vitale que tout le reste. La marquise de Merteuil est de loin le personnage le plus complexe de ce livre, et malgré toutes ses manigances, tous ses mensonges, je n'ai pu la détester, bien au contraire. Je l'ai admirée pour sa volonté de ne pas se restreindre au carcan imposé aux femmes de son siècle.



Un roman surprenant, tant par son contenu que par son auteur, tant par le fond que par la forme, que j'aurais dû découvrir beaucoup plus tôt. Un roman dont la réputation de chef-d'oeuvre n'est pas usurpée.

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Bel-Ami

Lu lycéenne.

Les codes de la réussite n'ont guère changé, me semble-t-il : il suffit encore d'avoir la jeunesse, la beauté, l'intelligence, les relations sociales (tous réseaux confondus, surtout de la visibilité de nos jours), un brin d'audace et plus que jamais "les dents longues" !

Georges Duroy rentre tout à fait dans ce profil, celui d'un arriviste opportuniste, cynique et peu scrupuleux, qui mettra tout en oeuvre pour parvenir à ses fins. Mais "Bel-Ami", en pleine gloire, ne se souciera pas du retour de bâton qui l'attend...

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Les Liaisons dangereuses

Oeuvre étudiée au lycée, l'une des rares m'ayant autant enthousiasmée !

Un esprit complotiste, cynique et licencieux souffle sur un certain milieu aristocratique parisien. Et ce n'est pas la langue raffinée du XVIIIème siècle qui dupera le lecteur sur les enjeux, les intentions et les intrigues - sulfureuses - qui se dessinent à travers ces échanges épistolaires.



(NB : l'adaptation cinématographique de Stephen Frears reste ma favorite).
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