PML Editions [corriger]

Ce magnifique œuvre reflète bien le tableau de son temps. Une grande famille au moment de la guerre de sécession qui attends tout les jours des nouvelles d’un de leur précieux membre parti au front. Le plus captivant reste pour moi le personnage de Jo Marsch avec son caractère original.

Elles ne se lisent pas, elles se savourent. Elles ne se critiquent pas, elles se méditent...J'ai eu plaisir à en redécouvrir certaines à travers l'apprentissage de mes enfants. Certes, la langue est ardue, mais la morale jubilatoire à décrypter. Intemporelles !!

On peut imaginer un roman sans style, sans péripéties, sans histoire, sans profondeur…mais un roman sans personnage c’est impossible. C’est le personnage qui fait le roman et en ce sens Les quatre filles du docteur March est on ne peut plus romanesque. Il ne s’y passe rien ou si peu de choses ; une année dans la vie d’une famille américaine en pleine guerre de secession, une vie entre femmes où on se débrouille ma foi très bien sans les hommes: j’aurais un mal fou à le résumer mais il est inoubliable, par la justesse et la puissance de ses personnages: les quatre soeurs bien sûr, Meg, Beth, Amy, et Jo la plus chouette, alter ego de l’autrice mais aussi leur discrète bonne Hannah, leur mère courage un peu sentencieuse mais bienveillante, leur bon ami plus freluquet que viril, et jusqu’au père aimé mais absent. Leur sororité, leurs jeux, leurs rêves, mais aussi leur courage et leur générosité touchent en plein coeur en 2024 comme ils ont touché des millions de petits et grands lecteurs depuis 150 ans. Nous entrons avec bonheur dans l’intimité de ces attachantes soeurs, prises entre l’enfance et l’age adulte, entre les jeux d’enfants et les prémices de l’amour, mais aussi car ce n’est pas un roman de midinette, l’affirmation de son identité et de ses ambitions professionnelles et artistiques. Un âge qu’on commençait à peine à designer sous le nom d’adolescence et dont Louisa May Alcott dresse un si juste portrait. Ce ne sont pas des “filles de” comme les désignent le titre français mais bien déjà des “Little women”.







PS: faites gaffe à la traduction. Je l’ai lu dans celle de Stahl qui est bien écrite mais qui s’éloigne du texte original en ajoutant notamment une fin différente assez scandaleus!