Souvent, après une lecture médiocre ou insipide , je ressens le besoin de retrouver un grand auteur à travers un récit court ou une nouvelle:Tolstoi, Steinbeck,Maupassant ou Dostoyevsky, par exemple
Je suis rarement déçu et requinqué pour de nouvelles aventures littéraires de haut vol . Le plus difficile est de faire le tri et de trouver les pépites parmi les centaines de publications aguicheuses grâce à un marketing bien huilé
Donc Zweig , la Malaisie et un médecin énigmatique au milieu de la nuit
Sur le pont du bateau, il raconte son histoire
Ce livre avait deux atouts : il s’agit d’un médecin comme moi et il vient des Tropiques , moi aussi
On sait depuis Levi Strauss à quel point ces contrées lointaines peuvent être tristes
Ce n’est pas Stefan Zweig qui nous convaincra du contraire
Sa description du spleen tropical sonne juste .Dans ces pays décrits comme paradisiaques, le dépression ou la folie peut vite arriver à celui qui ne sait pas donner un sens à son existence. Je parle d’expérience
Ce médecin isolé voit débarquer une femme belle et hautaine qui exige d’ être prise en charge immédiatement
Je n’en dirai pas plus sinon que le tragique va vite arriver
D’une histoire qui peut paraître banale, Zweig ,comme toujours, fait un conte universel et inoubliable,comme dans Le joueur d’échecs
J ‘ai mis dans les citations une page qui m’a beaucoup marqué
Cette vision du médecin face à la Mort m’a troublé car j’ai vécu, hélas, la même situation récemment
Zweig montre une grande subtilité dans sa description. Il déconstruit l’image classique du médecin .Après tout c’est son métier et il est habitué à assister des mourants , pensent les braves gens
Facile de se retrancher derrière la science surtout quand on est jeune et rempli de certitudes puis derrière la compassion bienveillante qui vient au fil des années
Pourtant , cela ne suffit pas
Quand vous êtes confrontés à cette situation avec un être aimé, vos certitudes disparaissent dans le quotidien de la souffrance avec une terrible acuité, car vous ne pouvez pas vous cacher derrière l’espoir
Vous savez
Stefan Zweig a compris et son texte est fort et subtil à la fois
Ce passage du livre suffit pour moi à en faire un chef d’œuvre
Avis très subjectif .
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Je ne sais pas si c'est le cas pour toutes, mais mon édition comprenait un préambule avec des informations sur S. Zweig et notamment sur sa jeunesse. On y apprend par exemple qu'il était proche de Freud et qu'ils correspondaient régulièrement. J'ai trouvé ce préambule assez intéressant mais un peu pénible à lire malgré tout en tant que tel.
Bref le livre étant court, le préambule se lit vite également.
Passé ce préambule, j'ai eu des difficultés à entrer dans le roman que j'ai trouvé un peu savant au départ. J'ai fini cependant par m'attacher au personnage principal et à apprécier l'histoire que nous propose S. Zweig qui est toujours aussi talentueux pour nous retranscrire les sentiments des protagonistes. Un peu comme dans "24h de la vie d'une femme" je n'ai pas été passionné par le thème et l'histoire en tant que tels, mais j'ai pris plaisir à lire la plume de cet auteur magnifique.
On va suivre l'enfance d'un homme qui a commencé par entrer dans la vie étudiante en faisant des choix volontairement à l'opposé de tout ce qui peut définir son père. De fil en aiguille, il va finir par revenir dans ses pas en idolâtrant un de ses professeurs à l'université. C'est à ce moment là que le roman prend tout son sens et que l'on découvre les liens et les sentiments des uns et des autres...
Bref pas mon "Zweig préféré" mais du très bon malgré tout!
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Lu lycéenne. J'avais beaucoup apprécié cette nouvelle, non seulement pour son cheminement narratif mais la profusion de sentiments qu'elle contient.
Roland, un professeur se remémore son passé, dont la relation particulière entretenue avec l'un de ses enseignants, alors qu'il avait 19 ans. Il souvient combien il était fasciné par le charisme de son professeur, mais également dérouté par le comportement "confus" de celui-ci envers lui...
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