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Oblomov

Si vous rendez visite à Oblomov, il y a de grandes chances que vous le trouviez couché en robe de chambre, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Enfin, pas la nuit, il dort. Et sans doute pas le matin, il dort également. Et s’il se sent un peu indisposé, il doit certainement se reposer aussi et éviter les visites. Mais si vous venez un après-midi où il ne sent pas trop mal, il devrait vous recevoir, couché en robe de chambre, pour vous expliquer à quel point il est submergé par les ennuis et n’a pas une minute à lui.



Oblomov est certainement un anti-héros ultime, mais qui provoque tellement de sentiments contradictoires !



Tout d’abord, il est la parfaite incarnation de la peur de « passer à côté de sa vie ». Car contrairement à ce qu’on pourrait penser au premier abord, Oblomov n’est pas vraiment paresseux : il a des projets, des envies, des angoisses. Mais toute son énergie est dépensée dans son imagination : à échafauder des plans, prévoir les possibles embûches, imaginer des solutions à des problèmes qui ne se posent pas encore, … L’anticipation de ces problèmes futurs, le travail mental de lister tout ce qu’il a encore à faire, le laisse tellement épuisé qu’il décide, en toute bonne foi, de reporter l’écriture de cette lettre, ou le trajet jusqu’au centre-ville, véritable étape 0 de son projet de départ, au lendemain, puisque maintenant le chemin est tout tracé. Malheureusement, un nouvel imprévu viendra contrarier ses plans de la veille, et l’obligera à tout recommencer. Oblomov passe son temps à ne rien faire, en ayant le sentiment de travailler d’arrache-pied.



Mais après cette première impression, et la peur de lui ressembler un jour, vient une deuxième interrogation plus profonde : c’est quoi, finalement, « passer à côté de sa vie » ? Oblomov défend un mode de vie paisible, où on dort, on mange, on se promène entouré de sa famille, dans un climat toujours doux. Une routine parfaite, reproductible tous les jours, dans laquelle tout ce qui peut faire battre le cœur un peu plus vite n’a pas sa place. De nombreuses personnes tentent de tirer Oblomov de sa léthargie, voulant l’attirer dans des dîners, des spectacles de théâtre, des voyages, des histoires d’amour même… et notre héros de répondre : « À quoi bon ? ». Et, oui, finalement, à quoi bon ? On observe ces autres personnages s’agiter, se tourmenter, se battre, crier, se ronger les sangs… et se retrouver finalement au même point que lui, qui a juste attendu que ça passe sur le côté.



Alors finalement, que faire de sa vie ? Laisser enfin tomber les petits tracas du quotidien pour se reconnecter aux premières ambitions de notre jeunesse ? Ou arrêter de vouloir voyager aux quatre coins du monde, apprendre 5 langues, et terminer notre pile à lire (oups) pour profiter des petits plaisirs qui s’offrent à nous ?



J’ai trouvé le personnage d’Oblomov profondément marquant. À tel point que j’ai longtemps pensé à cette critique, à ce qu’il fallait ou ne fallait pas écrire, mais en repoussant toujours le moment d’écrire les premiers mots… Et je ne sais pas si c’est le meilleur ou le pire hommage à faire à cette œuvre !
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Coeur de chien

Lu l'an dernier. Mon tout premier ouvrage de l'auteur russe renommé.

Un récit qui mêle univers fantastique et satire sociale, avec rythme, ironie et perspicacité. Il faut avoir le coeur bien "accrché" parfois ! Une lecture à méditer, mais qui ne laisse certainement pas indifférent.
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La fille du capitaine

Lu en 2017. Un classique d'à peine 150 pages qui se lit d'une seule traite. Ce fut mon second livre de Pouchkine (après La Dame de pique).

Un récit au rythme enlevé et plaisant à lire, surtout pour la fresque sociale et historique. Une épopée aussi aventureuse que romanesque, mais écrite sans les fioritures "romantiques" habituelles et sans emphase inutile, dans un style concis et percutant. Cela en devient presque frustrant, tout comme cette fin un peu trop "parfaite". Bref, tout est bien qui finit bien... vite !
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