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Histoires insolites de l'Histoire de France

Le livre "Histoires insolites de l'Histoire de France" se compose de nombreuses anecdotes insolites et peut être lu par petits bouts, chaque chapitre étant relativement court. Ces "potins" sont plaisants à lire même s'ils ne s'attardent pas sur les détails de l'Histoire de France. Il est préférable de le considérer comme un divertissement plutôt que comme un cours d'histoire. Personnellement, il m'a permis de me divertir entre deux romans !
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L'Arabe du futur, tome 2 :  Une jeunesse au..

Ce deuxième tome nous fait plonger plus profondément dans les différences culturelles qui peuvent exister entre la France et la Syrie. Le petit Riad en est le premier témoin, puisque ce tome met aussi en scène son entrée à l’école primaire. Les règles et la discipline sont bien différentes de ce qui pouvait se passer en France, même il y a près de 40 ans.

Ces différences résonnent particulièrement en moi puisque j’étais moi aussi élève du primaire, en France, à la même époque que Riad.

On ressent aussi de plus en plus les difficultés d’adaptation de la mère de Riad aux us et coutumes de ce pays. Bien que son père semble attaché à sa femme, il ne comprend pas tout ce qui peut lui manquer de son pays d’origine et qui la plonge peu à peu dans une sorte de désespoir.



Encore une fois, bien que la bande dessinée ne soit pas mon genre de prédilection, le fond prend beaucoup de place dans ce roman graphique. Je me suis laissée emportée en Syrie, en compagnie du petit Riad, dans son village reculé de tout, dans lequel la religion prédomine sur tout.



Une lecture très intéressante, qui me donne envie de connaître la suite.
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Les Dragons

On a certainement déjà eu l'occasion de l'écrire en ces pages : s'il y a bien une chose qu'on n'aime pas, ce sont les "histoires d'éduc", terme sous lequel on catalogue films, romans et séries qui ont pris le risque de raconter les destins d'enfants placés, de personnes en situation de handicap, ou de ceux qui les accompagnent. N'y voyez aucune stigmatisation de notre part, au contraire, mais c'est que notre quotidien professionnel (dans notre autre vie, celle qu'on appelle active) étant celui du travail éducatif et social, on trouve rarement dans la fiction le juste reflet de ce à quoi on est confronté toute la journée. Tout semble toujours trop caricatural ou trop sirupeux. Trop plein de bonnes intentions. Trop lisse, trop embelli. Aussi est-il exceptionnel qu'on s'autorise une lecture relevant de cette catégorie, mais – flair ou hasard – les exceptions s'avèrent souvent heureuses.



Dans la catégorie "bonne pioche", ce titre que nous avions repéré au Salon du Livre Sur La Place de Nancy. Jérôme Colin, l'auteur, est un pur couteau suisse - enfin, belge. Écrivain, mais aussi chroniqueur et journaliste à la RTBF, il est notamment connu pour son émission iconique Hep Taxi ! aux entretiens intimistes dans l'habitacle d'une voiture qui sillonne les rues et les routes belges tout en appelant aux confidences des personnalités invitées. Déjà auteur de deux romans publiés chez Allary en 2015 et 2018, Jérôme Colin semble depuis le début de sa carrière dans l'écriture questionner tour à tour vie de famille, parentalité et adolescence avec une profondeur qui remporte tous les suffrages. Prometteur, donc. Pour "Les dragons", il s'est immergé plusieurs mois dans un centre de soins psychiatriques pour adolescents qui a donné vie à ses personnages et corps à ses thématiques.



Le narrateur s'appelle lui aussi Jérôme. La petite trentaine, mis au pied du mur par sa compagne qui aimerait un enfant de lui, il nous entraîne dans un retour en arrière qui viendra expliquer son appréhension à fonder une famille. La réponse se trouve dans sa propre adolescence, dans son propre rapport aux parents. Et, surtout, dans un séjour en centre de soins alors qu'il avait quinze ans. La raison ? De trop nombreux écarts de conduite, trop de violence, trop de colère, et une thérapie qui semble ne mener nulle part. La réponse à cela, c'est le placement judiciaire en institut spécialisé. Là, au milieu des éducateurs (jamais que d'autres adultes aussi décevants qu'antipathiques) et d'autres jeunes aux corps tout autant meurtris que l'esprit, Jérôme fomente un plan pour se faire exclure, tout bonnement. Mais voilà, parmi les résidents, il y a cette fille silencieuse et scarifiée, avec laquelle il aimerait bien s'enfuir. Et plus si affinité ?



Bonne pioche, nous l'avons dit plus haut. Et pour cause, "Les dragons" devrait être distribué, lu à voix haute, ou même imposé à ces adultes qui ne comprennent pas cette réalité alternative qu'est l'adolescence – comme à certains professionnels du métier qui ont oublié que ces jeunes années s'apparentent souvent à une traversée à la nage d'eaux tempétueuses. Et, pourquoi pas, offert à ces mêmes adolescents qui s'y reconnaitraient certainement, y trouveraient une évocation de ce qu'ils sont, une autorisation à l'être pleinement. Ne nous y trompons pas : le parti pris est, à juste titre, clairement de leur côté. Et à lire Jérôme Colin raconter leur dégout du monde des adultes, l'incohérence qui les attend une fois à la majorité, et l'absurdité de la société, on se range à l'évidence : ce sont eux qui ont raison.



"Ici sont les dragons". Affichée à l'entrée du service de psychiatrie, cette phrase énigmatique fait référence aux premières mappemondes et, plus précisément, au globe de Lenox, l'un des plus anciens conservés à ce jour : à l'endroit des terres et des mers inexplorées est inscrit "Ici sont les dragons". Quelques mots pour exprimer la crainte que suscite l'inconnu chez les hommes. Les dragons, ce sont ces jeunes qui effraient la société, celle-là même qui s'empresse de les barricader, de les cacher. Des dragons, des monstres dans le sens le plus étymologique du terme – "ce qui montre, ce qui révèle", car cette adolescence est le symptôme d'une société qui tourne à vide.



Chez les dragons, la rencontre entre les deux protagonistes fait l'effet d'un électrochoc. "Un éclair, puis la nuit", pourrait-on dire. Car aussi soudaine soit-elle, elle n'offre aux deux adolescent que quelques heures, une nuit tout au plus. Et pourtant, ces chapitres hanteront longtemps les lecteurs. Ils leur rappelleront les adolescents qu'ils étaient, réveilleront leur clairvoyance et leur colère d'antan. Jérôme Colin les évoque avec tout le sérieux qui leur est dû, comme une plaie pas tout à fait refermée qui mérite qu'on la panse encore. Son écriture, cerise sur le gâteau, offre à cette histoire un écrin à la hauteur de son sujet comme de ses personnages, en écho à l'amour des belles lettres et aux références littéraires qui parsèment l'ouvrage.



En bref : Une évocation viscérale de la jeunesse meurtrie dans ce qu'elle a de plus violent et de plus beau. Jérôme Colin raconte le mal-être adolescent avec la précision du chirurgien, disséquant de sa plume leurs peurs comme leurs espoirs, et leur regard plein de clairvoyance sur le monde. Tout y est vrai et percutant.
Lien : https://books-tea-pie.blogsp..
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