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Céline - 1944-1961 - Cavalier de l'Apocalypse

Cette nouvelle édition de septembre 2022 est la refonte des trois tomes publiés en 1977, 1981 et 1985. Il n'y a que quelques corrections de détails et l'ajout de deux faits nouveaux par rapport à l'édition originelle. Tout d'abord, la découverte d’Élisabeth Craig, dédicataire du Voyage au bout de la nuit, découverte par un journaliste aux États-Unis en 1988 et la découverte rocambolesque des manuscrits de Céline en 2022.



Je ne pense pas qu'une biographie soit aussi exhaustive que celle de François Gibault. Et ceci pour la raison qu'il fut très proche de la famille de Céline. C'est un ami de longue date de Lucette, la femme de Céline, décédée en 2019 à l'age de 107 ans. L'auteur a pu ainsi recueillir ses souvenirs et accéder à la correspondance inédite de Céline dont de larges extraits illustrent cette biographie.

L'avantage de la proximité de l'auteur et son " objet " d'étude n'est-il pas un inconvénient ? On peut se demander si Gibault ne cherche pas à préserver quelque peu un auteur si sulfureux (et sa femme) en omettant consciemment ou pas quelques faits. A la lecture de cette biographie, je ne le pense pas. Gibault ne nous épargne pas certains extraits (assez pénibles à lire je dois dire) des pamphlets dans lesquels Céline déverse sa haine des Juifs ni sa correspondance émaillée des obsessions antisémites.

Étonnant aussi cette lettre de Céline du 30 décembre 1960 adressée au nazi Hermann Bickler, chef du renseignement politique pour l'Europe occidental : " Par Epting, vous pouvez sans doute savoir ce que veut dire, s'il existe, un Institut de Recherches historiques officiel de Bonn dont le siège serait à Munich, et tout à fait sérieux, qui après longues recherches aurait découvert et publié qu'il n'y aurait jamais eu de fours à gaz (gaskammer) à Buchenwald Dachau, etc. ni nulle part en Allemagne... il y en avait en construction mais ne furent jamais terminés... selon cet Institut. Si vous obtenez des documents voilà qui m'intéresserait fort, vous aussi sans doute ! "



Ceci dit, il est intéressant en parallèle de la lecture de cette biographie d'écouter les deux Podcasts de Radio France : " Louis-Ferdinand Céline, le voyage sans retour " et " les manuscrits retrouvés de Louis-Ferdinand Céline ". Sur trois points de la vie de Céline, les versions diffèrent selon qu'on souhaite brosser un portrait à charge ou à décharge du sulfureux auteur du Voyage.

1) Après sa blessure à Poelkapelle, Céline part en 1916 à Londres travailler au consulat de France. Comment a-t-il obtenu ce poste privilégié lui évitant de retourner au front ? Gibault reste assez flou sur ce point. Dans le Podcast de Philippe Collin, le voyage sans retour, on y apprend que le maréchal des logis Destouches aurait bénéficié d'un certificat médical de complaisance.

2) Pendant la fuite de Céline en Allemagne en juin 1944, son appartement montmartrois a été occupé par le résistant Yvon Morandat qui aurait contacté Céline après la guerre afin qu'il récupère ses meubles entreposés dans un garde-meuble (et de payer la facture de celui-ci par la même occasion, ce que Céline s'est toujours refusé de faire). Gibault ne mentionne pas le fait que ce même Morandat aurait proposé à Céline de récupérer aussi ses fameux manuscrits dont Céline déplorait à longueur de correspondance le pillage et la perte.

3) Concernant l'amnistie de Céline suite à son procès pour fait de collaboration, Gibault s'en tient à la doxa célinienne à savoir que le tribunal militaire (les tribunaux militaires à partir de février 1951 remplacent les Cours de Justice et récupèrent les dossiers de collaboration) n'aurait pas fait le rapprochement entre l'invalide de guerre médaillé militaire Louis Destouches et l'écrivain Céline et aurait ainsi appliqué la loi du 16 août 1947 amnistiant les grands invalides de guerre pas trop trempés dans la collaboration.

Dans le Podcast de Philippe Collin, on entendra une autre version soutenue par l'historienne Anne Simonin. Il y aurait eu une volonté délibérée du gouvernement, en plein guerre froide, de passer l'éponge pour Céline. Pour résumer : mieux vaut Céline que Thorez ...



Pour finir, on notera à la fin de l'ouvrage certaines annexes intéressantes et un index des noms propres absolument complet ! On y trouve même les références du mythique chat Bébert.
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Éclats

Dans un récit autobiographique, l'autrice de polars et journaliste à « Libération » se livre sans fard. Alexandra Schwartzbrod, lucide et libre, retrace aussi toute une époque.
Lien : https://www.ouest-france.fr/..
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Moi, Tituba sorcière

Je ne connaissais pas Maryse Condé avant d'avoir appris sa mort récemment. Son parcours, ses origines et ses faits d'armes m'ont incité à vouloir découvrir ses oeuvres. Comme je n'ai pu mettre la main sur le livre intitulé Ségou, je me suis rabattu sur celui-ci suivant les recommandations d'un libraire.



J'ai débuté ma lecture avec beaucoup d'enthousiasme, car l'histoire et le contexte m'interpellaient (je suis d'origine Antillaise). Plus j'avançais dans le déroulement et plus je trouvais que le tout était brouillon. En partant d'un fait réel peu documenté (l'existence de Tituba), l'auteure lui a imaginé une vie fort remplie, mais les diverses étapes sont déclinées avec beaucoup de rapidité. L'histoire est racontée au "je", et cela n'a pas aidé. En effet, il dur de croire qu'une esclave noire soit capable d'utiliser des termes et expressions aussi savants que "contrites", ou "soigner les langueurs de ma maîtresse"...



Bref, au final ce fut un livre instructif. Il vise à réhabiliter la mémoire d'une esclave de la Barbade, ou à la faire découvrir, et en ce sens ce fut mission accomplie en ce qui me concerne. Par contre, le style, la forme et certains aspects du contenu m'ont laissé sur ma faim. C'est comme si j'avais l'impression de l'auteure avait un peu bâclé son travail, avec tout le respect que je lui dois.
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