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Tom-Tom et Nana, tome 9 : Les Fous du mercr..

Bon , il n'y a rien à redire, Tom-Tom et Nana resteront toujours les mêmes ! Après plus de quarante ans d'existence, ils ne vieillissent pas et le jeune lecteur (ou moins jeune d'ailleurs) prend toujours autant de plaisir à lire et relire les pitreries de ces deux enfants qui ont l'art et la manière de faire tourner en bourrique leurs parents, la famille Dubouchon !



Ici, le lecteur les retrouve dans huit petites historiettes : La fanfare de l'été, Le meilleur miauleur, Un peu beaucoup passionnément, La télé-folie, Un temps de chien, La Tempête Roberte, Tout pour Recgignou, Les as de la photo et Pousse-toi Poussin et toutes sont aussi drôles et attachantes les unes que les autres car au fond, ce que demandent ces deux petits garnements extrêmement attachants, c'est un peu d'amour et d'attention. Ainsi, par exemple dans celle intitulée "Un peu, beaucoup, passionnément" décident-ils de construite une machine capable de détecter l'amour que leur porte leurs parents. En attendant que celle-ci existe un jour, décident-ils de faire avec les moyens du bord...et comme toujours avec eux, cela ne va pas du tout, mais pas du tout se passer comme ils l'imaginaient !



Un classique qui ne prend pas une ride et cela fait beaucoup de bien, j'avoue de temps à autre, de replonger dans la magie de l'enfance. En revanche, c'est la où le lecteur adulte se rend compte que certaines choses (comme l'addiction des plus jeunes mais pas seulement) ne change pas et est toujours un thème d'actualité ! A lire et à relire sans modération !!!
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Petit Ours Brun veut devenir grand

Dans ce nouvel album des aventures de petit ours brun, il est question d'accompagnement vers l'autonomie des plus petits avec un personnage qu'ils connaissent bien et qui donne confiance

La vie n'est pas un long fleuve tranquille mais petit ours brun va en facilité les premiers pas.
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Sciences, politique et gnose

Transcription d’une conférence donnée par Eric Voegelin, ce livre est un « bref rappel de ce savoir nouveau sur la gnose antique et la gnose politique moderne ». La gnose et le gnosticisme m’embêtent toujours considérablement : l’un n’est pas assimilable à l’autre (bien qu’ils semblent ici devoir se confondre) et il existe autant de définitions de ces deux mots qu’il existe de différentes chapelles idéologiques. Pour une étude un peu sérieuse des différents sens de la « gnose » dans une perspective historique et dans le cadre, au moins, de notre tradition, je ne peux que conseiller de s’en référer à Jean Borella. Comme le souligne un auteur plus récent (Marc Lebiez), à l’époque où Eric Voegelin se consacrait à ses études liant politique et résurgence gnostique, la gnose « avait été à la mode » - ce qui explique sans doute pourquoi aucune définition claire de ce mot n’est donnée.





Bref. La démarche critique de E.V. est louable mais sa définition floue et généraliste de la gnose comme strictement rattachée aux origines du christianisme en tant qu’il s’agirait des hérésies que le dogme a combattues contient implicitement une drôle de critique du christianisme. E. V. souligne l’opposition de deux ordres, le spirituel et le temporel, la réduction au seul ordre temporel dans le cadre du gnosticisme aboutissant à la sécularisation. Il me semble que la partition entre le christianisme et le gnosticisme, entendu comme volonté de diviniser l’homme sur terre, est essentiellement d’un autre ordre. Il serait plus juste de dire que le christianisme est reconnaissance de la division fondamentale, tandis que le gnosticisme est croyance de la possibilité de former une unité en ce monde. En ce sens, le gnosticisme n’est pas une tendance de l’esprit qui serait un surgeon du christianisme mais l’état d’esprit caractérisant en propre le paganisme.





Le rapprochement entre le gnosticisme et le progressisme tel que le propose E. V. est certes prometteur. Une démonstration peut se lire ici : https://viveleroy.net/la-gnose-mere-de-la-modernite-par-eric-voegelin/ (j’apprends que ce livre « Science, politique et gnose » n’est plus imprimé et que ses exemplaires se vendent au modeste prix de 250 euros). Le dénominateur commun de l’humanisme, du positivisme, du progressisme et du scientisme est la croyance en la possibilité d’accomplir l’Un sur terre. Pour les gnostiques, ce rêve prend la forme de l’empêchement : nous pourrions accomplir l’Un si le mauvais Démiurge ne nous mettait pas des bâtons dans les roues. Pour les progressistes, ce rêve prend la forme d’une avidité liée à l’expansion conquérante des choses dans l’ordre de l’immanence. Les effets sont à peu près semblables.





E. V. suppose que l’ébranlement produit par la transformation radicale du régime des connaissances dans la seconde moitié du XIXe siècle a été tel « qu’on ne fut plus capable de reconnaître la nature du courant gnostique quand il parvint à sa phase révolutionnaire. » Il ouvre son enquête en se demandant dans quels paradoxes des nouveaux discours le gnosticisme pourrait bien se dissimuler.





E.V. commence par Marx qui en prend pour son grade. Le socialisme est construit sur un tel tas de merde qu’il ne peut survivre qu’à la condition que l’individu ne pose pas de questions. « Quand l’ « homme socialiste » parle, l’homme doit se taire » parce qu’on « ne peut tolérer de questions qui supprimeraient le système en tant que forme de pensée ».





Tournons-nous vers Nietzsche, qu’on apprécie généralement plus que Marx, mais tant pis. Il va prendre cher lui aussi. E.V. conspue Nietzsche en tant que représentant de ces intellectuels qui se considèrent comme spirituellement autonomes et qui pensent pouvoir s’émanciper des autorités et institutions spirituelles. Il s’appuie à cette fin sur le « Chant nocturne ». Le corpus est un peu maigre, et l’interprétation premier degré, mais admettons. Dans l’article en lien ci-dessus apposé, E. V. semblait moins critique vis-à-vis de Nietzsche puisqu’il lui reconnaissait avoir « révélé ce mystère de l’apocalypse occidentale en annonçant que Dieu était mort et qu’il avait été tué ». Cette reconnaissance reste toutefois critique si la révélation de Nietzsche fut commise à son insu, et comme bien malgré les nouveautés qu’il voulait annoncer à l’homme.





Vient ensuite le tour de Hegel dont le but serait, selon E. V., de faire refluer la philosophie vers la gnose en brouillant les pistes par l’usage d’un vocabulaire ontologiquement flou. Il l’affirme en vertu de ce jugement : « La philosophe naît de l’amour pour l’être ; elle est l’effort aimant de l’homme pour connaître l’ordre de l’être et pour s’y conformer. La gnose veut dominer l’être ». L’opposition entre philosophie et gnosticisme est surprenante. D’aucuns diraient que la philosophie a toujours été, et sera toujours, une forme de gnose.





Marx, Nietzsche, Hegel…

Vous savez bien ce qui va suivre.

Eh oui !

C’est Heidegger.

Pas de surprise.

Il sauve la mise. On essaie de comprendre pourquoi.





« L’être, dans la spéculation heideggérienne, étayé par le sens grec fondamental de parousia, est interprété comme être-présent (An-wesen). L’être ne doit pas être compris de manière statique, comme une substance, mais sur un mode dynamique, comme être-auprès-de au sens d’une venue à la présence, comme un surgissement ou un apparaître […]. »





Parfois, l’être est là (théisme), parfois il n’est pas là (athéisme). Parfois il y a des hommes pour s’ouvrir à Dieu, parfois ils ne veulent plus, ils font d’autres trucs. Voilà, Dieu est mort. « Au cours du processus historique, il peut donc y avoir des époques de déclin de l’être présent vers ce qui serait son absence, et dont l’être-là ne peut réchapper que s’il s’ouvre de nouveau à la parousie de l’être. » Cette proposition n’est pas certifiée gnostique.





Heidegger permettrait donc selon E.V. de s’échapper tranquillement du gnosticisme en admettant qu’il ne s’agisse que d’une phase transitoire de la manifestation de l’être, en soi et pour la foi humaine, mais il le condamne aussi au passage en rappelant que le déclin de l’être ne peut épargner l’homme que si celui-ci s’ouvre à nouveau à la parousie de l’être, au lieu de se battre contre un dieu déjà absent depuis longtemps.





Cette conclusion heideggérienne n’est pas sans me surprendre mais elle traduit certainement les réticences d’E. V. à se montrer strictement orthodoxe vis-à-vis du catholicisme, quand bien même il semble par ailleurs se désoler du succès croissant qu’a connu le gnosticisme depuis au moins le 12e siècle – avec Joachim de Flore. Heidegger n’était-il pas lui aussi une forme de représentant du gnosticisme intellectuel, comme Hegel ?





En dépit de ses paradoxes, ou peut-être grâce à eux, cet ouvrage donne envie d’en savoir un peu plus sur les thèses et hypothèses d’E.V. qui ne sont pas sans exercer une certaine séduction sur l’esprit de quiconque se trouve parfois las des niaiseries optimistes de la « modernité ».

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