Editions du 38 [corriger]

Les garde-côtes argentins découvrent un navire d’exploration sous-marine, le Nautilus IV, échoué sur un haut fond et totalement abandonné. En parallèle, Hubert Stafford, ancien militaire reconverti dans la fraude d'envergure est approché par Volodia Kouriakov, homme d’affaire russe plutôt ambigu, pour retrouver sa fille disparue lors de ladite expédition scientifique. Une équipe de mercenaires est alors constituée pour mener à bien cette mission de sauvetage qui va les entrainer dans un périple hasardeux entre l’Argentine à la Grèce. Le groupe est pourtant loin de se douter de ce qui se trame réellement derrière ce supposé enlèvement et n'est pas au bout de ses surprises.

Une nouvelle fois, Gilles Milo-Vacéri élabore une histoire spectaculaire au suspense très intense et soutenu avec de l'action, de surprenants rebondissements et une plongée dans un sombre passé historique. Autour de personnages attachants au caractère marqué, chacun possédant une personnalité distincte et une détermination spécifique, l’auteur développe un récit d’aventure aux airs d’Expendables revu par Clive Cussler. L’écriture est toujours très visuelle, solide et parfaitement documentée. Si les trahisons et la duplicité dont est victime le groupe sont plutôt prévisibles, que le scénario cède parfois à la facilité et qu’on peut noter quelques incohérences, cela ne dévalorise pas l’efficacité de l’histoire, l’ensemble est prenant et on ne s’ennuie pas une seconde. En revanche, le final très moral, plein de grandeur d’âme et de bons sentiments laisse sceptique. La vision des valeurs humaines prônée par l’auteur est louable mais, poussée à tel paroxysme, manque regrettablement de réalisme comme de justesse.

En dépit de ce léger bémol strictement personnel, Le silence des Abysses reste néanmoins un roman plaisant, bien écrit et qui procure un bon moment de divertissement musclé et dynamique.