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    ZAPATARTHURUS le 15 mai 2018
    Un homme est couché sur le sable d'une petite île déserte en plein océan pacifique. Vêtu d'un complet-veston-cravate, il semble dormir. Une mouette rieuse passe juste au-dessus de lui. Et comme cela arrive fréquemment, elle fait ses besoins en plein vol, le tout en poussant un cri : HIHIHIÂÂR ! 
    L'excrément tombe, telle la chute de la pomme de Newton, en plein sur le nez de notre pauvre dormeur.  Splash !

    Ce qui précipita de manière incongru et déplaisante son réveil.
    « Mais qu’est-ce-que je fais ici ? » dit-il d’une voix à peine audible encore troublée par le sommeil. De la main, il s’essuie le nez, en ne faisant qu’étaler le produit issu du postérieur de la mouette rieuse.
    « Mais qu’est-ce que j’ai sur le nez ? », il alla jusqu’à l’eau et se lava le visage. Ce qui lui permit de finir de se réveiller.
    « Mais, je rêve, où-suis-je ? » questionna-t-il encore une fois.
    Il regarda autour de lui. L’île était minuscule, moins de 10 mètres de diamètre, avec en son milieu un palmier. On aurait dit une île de bande dessinée. Notre homme n’en revenait pas. Et à l’horizon, rien que de l’eau à perte de vue.

    Soudain un cri, « Les gau … Les gau gau .. Les gaulois ! » L’homme se tourna et ce qu’il vit le stupéfia ; Une barque dans laquelle se tenaient deux hommes, à l’arrière un gros bonhomme qui ramait à toute vitesse et à l’avant un petit qui semblait diriger la manœuvre du frêle esquif. Celui-ci se dirigeait, sans vouloir ralentir, vers un bateau affublé du drapeau pirate !
    Mais où était-il donc tombé ? En tous cas, le choc fut inéluctable. A la surprise de l’homme au complet-veston-cravate, la barque transperça de part en part le navire pirate qui coula. Il lui sembla entendre des propos prononcés d’une voix faible, comme une citation latine.

    « HIHIHIÂÂR ! » et encore cette mouette qui repassait au-dessus de sa tête, sans cependant lâcher quoi que ce soit, mais toujours avec ce rire incongru et déplaisant.
    Le bateau pirate avait coulé et la barque disparaissait à l’horizon. A nouveau la mer fut calme.
    Il ne comprenait rien. Mais où était-il donc ?

    Quand soudain l’homme entendit quelqu’un chantait et il vit un bateau à roues à aubes qui dérivait lentement sur l’eau. Quand ce bateau passa au plus proche de son île, il put entendre les paroles d'une chanson « i'm a poor lonesome cowboy… ».
    Mais déjà, le bateau disparaissait à l’horizon et le calme revint. L’homme au complet-veston-cravate se demandait si tout cela était réel.

    A nouveau, un bruit se fit entendre, une voix plutôt comme une incantation. Et il vit au-dessus de sa tête une femme jugée sur un balai ! Comme une sorcière ! Elle avait les cheveux roux et portait une tunique noire et bleu pastel avec un grand chapeau. Elle le vit ! Elle descendit, toujours jugée sur son balai et atterri à côté de lui.

    L’homme au complet-veston-cravate était sur le point de s’évanouir.
    « Ah enfin, je vous trouve ! » s’exclama la sorcière en descendant de son balai et en se plantant à côté de lui.
    « Euh… qu’est-ce que je… euh.... qui êtes-vous… » arriva-t-il à articuler.
    « Non mais c’est bon. Ne cherchez pas. C’est Cancrelune qui s’est gourée. Je vous renvoie à vos occupations». Sur ces incongrues paroles, elle fit des mouvements saccadés avec sa baguette magique.

    L’homme au complet-veston-cravate se sentit partir, comme renversé en arrière, sa tête se mit à lui faire mal, il ferma les yeux, à la limite de l’évanouissement.

    « Et alors encore en train de rêvasser ! Rogntudjuu !»
    L’homme au complet-veston-cravate se réveilla, il était assis à son bureau, qui était jonché de courriers et face à lui son patron le regardait avec un air méchant.
    « Vous êtes le pire des garçons de bureau de tous les temps ! »
    Ebahi, l’homme au complet-veston-cravate ne put qu’articuler « m’enfin ! ».
    Eden2020 le 15 mai 2018
    J’ai chaud… Derrière mes paupières, je sens le soleil me brûler le visage, mon corps endolori. Je sens une chaleur étouffante qui semble m’envelopper depuis un moment déjà. Où suis-je? Un flash, la peur, une chute dans l’eau… Une pesanteur s’insinue non seulement dans tout mon corps mais aussi dans mon esprit. Il faut que je me réveille. Mes yeux restent clos mais les membres de mon corps s’agitent . Je sens des tics nerveux me parcourir l’échine, les bras, les jambes … J’ai l’impression d’avoir ressenti auparavant cette sensation désagréable, celle d’être prisonnier de soi-même, l’esprit tout à fait conscient, mais incapable de s’éveiller. Je n’ai aucun contrôle sur le reste de mon corps. Je panique, j’étouffe… J’essaie de me calmer tant bien que mal en me focalisant sur ce que je peux, c’est à dire mes sens.

        Tout d’abord, j’écoute, le premier son qui me parvient est un son calme, presque doux, un va et vient fluide, probablement l’eau, que je me souviens avoir sentie lors de ma chute. Les effluves salées que j’arrive à sentir me poussent à penser que je me trouve bien au bord de l’océan, le goût salé sur mes lèvres me le confirme. Je me souviens vaguement du bateau, aucu accostage n'était prévu. Cependant, aucun bruit de pas, aucun son de voix : je suis seule ? Mes doigts, quant à eux, effleurent une matière granuleuse, râpeuse, chaude : du sable, je suis donc sur une plage. Mes idées se confondent, je suis désorientée, il faut que j’essaie de maîtriser mes émotions. J’ai l’habitude d’être désorientée dans les lieux que je ne connais pas après tout, mais encore plus après l’accident.

         Une légère brise marine me ravive les esprits et me donne un coup de frais. Le son de l’eau est agréable. Je n’ai jamais vu l’océan. Il paraît qu’il est bleu et que son horizon donne une impression d’infini. Deux notions inimaginables pour moi, l’infini étant difficilement concevable pour nous simples mortels, et le bleu, comme tout autre couleur, m’est inaccessible, la nature m’ayant privée du sens qui me permettrait de l’envisager. De quelle couleur est le soleil qui est en train de me brûler ? Jaune paraît-il.. J’essaie d’associer cette couleur à la chaleur qu’il me procure, le bleu au doux son de l’océan, lui qui a bien voulu m’épargner pour me déposer ici.

        J’ouvre peu à peu les yeux, prenant pleine conscience de l’accident qui m’est arrivé et de l’endroit dans lequel je semble me trouver. Au moment où j’ouvre les yeux, la lumière m'éblouit, je vois ! une explosion de couleurs et d'émotions s'offrent à moi.  C'est un miracle ! Mais la réalité me frappe de plein fouet, les sens en alerte : je me réveille sur une île déserte !
    tristantristan le 15 mai 2018
    Mon nom est Hapo. 
    Ce matin, je vis encore. Serait- ce que finalement l' éternité m' a pris dans ses bras?
    Je n' ose point ouvrir les yeux. 
    Toujours recommencée, la journée déversera son lot d' horreurs affligeantes.
    Sans espoir de retour, combien d' air pollué, de drogués d' internet faudra-t-il subir si l' on commet l'linexcusable maladresse de sortir de  chez soi?
    Playa Rincón à Santo Domingo, figure le bonheur paradisiaque. Son sable blanc et fin tel de la farine, ses cocotiers et sa mer bleutée, nuancée de tous les tons de vert renvoie les paradis artificiels à un vulgaire ersatz. Bien sûr, c'était avant les constructions. Avant la démocratisation du voyage qui en a annihilé l' essence même. On ne peut guère, d' ailleurs, tel un vrai voyageur porter son sac, léger, en bandoulière, victimes que nous sommes de la dictature des valises à roulettes qui interdisent un cheminement paisible dans les moyens de transport. 
    Lorsque l'on vieillit ou si nous sommes la proie de la maladie, nous continuons cependant de voguer, persuadés en nous couchant que nous sera restituée notre image d'antan.
    Et si c' était pour tout de suite?
    Allons voir le miroir...
    Mais oú suis-je ? 
    Playa Rincón s' est détachée de l' île de Saint Domingue. Il n' y a que votre humble serviteur qui y réside parmi les poissons multicolores, les guacamayos arc en ciel, les arbres à cocos nourriciers et les mangroves. Des flamants roses viennent danser autour de moi, et les poulpes entament une farandole. Une bise lèche mon visage. 
    Snake Plisken a donc réussi à éteindre la planète.
    Désormais, si un autre être humain venait à s' approcher,  une guerre à mort s' ouvrirait...
    Rennath le 16 mai 2018
    J’ouvre les yeux en sentant la chaleur du soleil sur mon visage et puis, en fond le bruit du clapotis de l’eau. Je sursaute, où suis-je et surtout qui suis-je ? Le soleil m’éblouit, je tourne la tête et me trouve face à un crabe qui a l’air aussi surpris que moi ... Est-ce bien ses yeux qui me regardent ? Il s’avance vers moi, je n’ai pas l’air de lui faire peur. Avec difficulté, je m’assieds et m’inspecte. Je ne me rappelle plus de rien. Je me tâte délicatement partout, je ne semble pas avoir reçu de coup. Ma robe de soirée, bleue foncée à l’origine est râpeuse, me colle et sent le sel, j’ai du arriver à la nage. Je porte des talons aiguilles dorés où s’entortillent dessus une algue desséchée et du sable humide. J’essaie de me souvenir, comment je m’appelle, comment je suis arrivée là. Je me lève péniblement. Je suis sur une petite plage. Derrière moi, il y a une forêt ... Je marche, mais mes talons s’enfoncent dans le sable rendant la marche pour le moins acrobatique, alors je les retire et me brûle la plante des pieds. Je crie pour la forme :

    - Y’a quelqu’un, qui peut m’aider à rentrer chez moi.

    Ce qui est parfaitement ridicule, car je ne sais pas où est le chez moi et parce que je sens qu’il n’y a pas d’être humain. J’avance péniblement et arrive sur le bord de la forêt. Là à l’ombre sont installées deux tables de pique-nique délavées par la pluie et gravées de nombreux coeurs. Et maintenant est-ce que j’explore l’endroit ? Je me rappelle alors le film «A la recherche du diamant vert», où il casse le talon de l’héroïne d’un coup sec. Je prends mes chaussures et les cogne sur la table ... Visiblement c’est de la meilleure qualité ou j’ai moins de forces mais ça ne marche pas ! Je commence à avoir soif et je regarde autour de moi. Chouette, il y a des noix de coco à terre ! Certaines sont toutes pourries. J’en trouve une qui a l’air correct et alors j’en fais quoi ? Je n’ai pas de canif et la dernière fois que j’ai ouvert une noix de coco avec un couteau j’ai fini aux urgences ... tiens je me rappelle de ça mais c’est un flash, je ne me souviens de rien d’autre. Tous les livres que j’ai lus qui se passent sur une île déserte me reviennent en mémoire. Dans ces romans, tous avaient au moins un couteau, ou avaient leur Vendredi. Et je pense aussi à Tom Hanks, vais-je finir par colorier une noix de coco, il n’y a pas de ballon, pour parler avec. Visiblement, je n’ai pas oublié les livres et aussi les films que j’ai vus et ça ne me sert strictement à rien. Clopin-clopant je fais le tour de mon nouveau territoire. Très court tour, j’ai mal aux pieds, la forêt me semble impénétrable, il n’y a pas de chemin et la plage est réduite. Visiblement, je n’y connais rien en plantes, je ne sais pas ce qui est comestible ou pas ! Je pense au crabe mais je ne pourrai pas le manger cru et je ne sais pas faire un feu. Et je ne crois pas qu'il m'attende. Comme aventurière, il y a mieux. Le seul avantage c’est que je peux faire pipi où j’ai envie, mais comme j’ai trop peur de m’engager dans la forêt avec mes talons, je ne reste pas très loin. Je finis par dénicher des déchets qui ont été jetés négligemment dans un coin, des restes de sandwichs pourris et des bouteilles entamées. Je prends un vieux fond de coca éventé. Cela calme ma gorge desséchée mais c’est vraiment infect. Des gens doivent venir de temps en temps ici, il me reste plus qu’à attendre, en espérant ne pas être morte avant leur arrivée, ça risquerait de gâcher leur pique-nique ! Je finis par dénicher un livre à moitié gonflé par l’humidité, qui a été oublié avec les détritus. Je me mets à le lire et je me rends compte que j’aime ça, c’est un auteur de science-fiction Dan Simmons, ça ne me dit rien mais au moins ça passe le temps. Pourvu que j’ai des visites dans mon petit royaume !

    J’ai fini par m’endormir allongée sur une table, quand je suis réveillée en sursaut, j’entends un bateau à moteur qui se rapproche ! Une voix qui me semble familière hurle :

    - Eléonore, Eléonore, où es tu saleté de cousine, que je me débarrasse définitivement de toi ...

    Et alors tout me revient. Thomas mon cousin m’avait fait venir à une soirée sur le yacht d’Alexis un de ses amis. Ce dernier avait eu l’air surpris de me voir. Son bateau était parti en mer. Il y avait plein de gens éméchés et Thomas m’avait entraîné dehors à l’arrière pour me montrer des dauphins et balancé aussi sec par dessus bord. J’ai 30 ans, je suis orpheline, je passe beaucoup de temps à lire, je sors peu mais surtout je suis une héritière milliardaire ! Depuis longtemps, je ne vais plus aux soirées, je n’en peux plus des lèche-bottes et des amoureux de mon portefeuille. Les soirées sont pour moi un enfer, je n’ai pas de conversations mondaines. J’ai toujours eu un petit faible pour Alexis qui ne s’est jamais le moins du monde intéressé à moi mais Thomas le savait et avait profité de cette attirance pour me faire venir à cette soirée. C’est lui qui héritera si je meurs. Tous les mois, sans aucune obligation, je lui verse une belle somme mais ça ne lui suffit jamais. Il a un train de vie très conséquent, et j’ai refusé de payer ses dernières factures.

    Il faut que je réagisse, il vient pour m’achever, il pensait que j’allais me noyer mais comment sait-il que je suis là ? Et il est bien gentil, Thomas il répond à ma question :

    - Demain Alexis et sa bande ont décidé de venir pique-niquer ici, ce serait terrible si il te retrouvait vivante. Dans le doute, la mer n’a pas ramené ton cadavre, je viens juste t’achever chère cousine, si tu n’es pas encore crevée. Ne t’inquiète pas, il n’y aura que tes livres qui te regretteront, personne n’en a rien à foutre de toi. Alexis, il aime pas les vieilles de son âge, surtout qu’il à le choix avec toutes les minettes qui lui tournent autour, ricane Thomas.

    Alexis se réveille dans la nuit soudainement. Il a la gueule de bois et quelque chose le titille, il n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Il repense à Thomas et à sa cousine Eléonore. Il avait vu ses yeux énamourés, ce qui était amusant pour une fille de 18 ans mais lui paraissait pathétique à cet âge. Mais surtout, il ne l’avait pas vue partir de son yacht. Certes, il a beaucoup bu mais il fait toujours attention à ce qu’il ne reste jamais d’invités quand la fête est finie. Il ne veut pas de problèmes. Il se rappelle le regard inquiet de Thomas dans la soirée, quand ils avaient décidé après quelques tournées de bar d’aller faire un tour le lendemain sur l’île des flibustiers, une île déserte avec une petite plage où ils vont de temps en temps passer la journée. Peu de temps après, Thomas lui a demandé si il pouvait lui emprunter son yacht pour la soirée, soit-disant pour séduire une fille. Thomas est un bon barreur et Alexis a confiance mais il trouve soudaine cette demande, surtout pour la nuit.

    Inquiet, il finit par réveiller un de ses amis Léandre qui cuve dans son appartement et qui possède une petite embarcation, enfin pas un yacht quoi, et il le convainc d’aller vers l’île.

    - Tu en as de ses idées franchement, Thomas, il est sympa, pourquoi il se débarrasserait de sa cousine ?

    - Elle a tout le fric et lui a juste une petite pension.

    - Pour ce qu’elle en fait de son fric, t’as vu comme elle est sinistre, on dirait une petite souris, elle a rien à dire, elle est pas très jolie.

    - Si on tuait tous les moches et tous les pas intéressants, on n’aurait plus d’employés ! lance Alexis avec humour avant de se rappeler que Léandre prend tout au premier degré.

    - Y’a des bonnes qui sont jolies. En plus, avec tout le fric qu’elle a, elle pourrait se faire de la chirurgie esthétique, s’augmenter les nénés, au lieu de s’enfermer. Thomas m’a dit qu’elle passait son temps à lire, t’as déjà vu ça.

    - Rien que d’en parler ça me donne mal à la tête, rétorque Alexis.

    - Je pourrai peut-être la draguer, pour l’aider à dépenser. Il va falloir que je lise quelques livres.

    Alexis ne dit rien. Léandre est un garçon sympathique mais le dernier livre qu’il a ouvert sans le lire, date de ses années de collège.

    - Regarde, y’a ton bateau qui est là. Ils s’approchent discrètement, ils ont coupé le moteur.

    Ils entendent les hurlements de Thomas :

    - Sale pute, je vais te faire la peau.

    Ils se dirigent doucement vers la plage :

    - Qu’est ce qui se passe Thomas ?

    - Je viens juste rechercher ma cousine, mais cette garce m’a balancé tout ce qu’elle a sous la main.

    - Eléonore, c’est Alexis, on vient te rechercher ...

    J’ai peur, je ne me contrôle plus, ce sont peut-être des complices.

    - N’approchez pas, dégagez, laissez moi tranquille.

    Léandre est maintenant bien réveillé et appelle les secours. En entendant Thomas, j’ai ramassé tout ce qui pouvait me servir de projectiles. Je ne veux pas qu’on m’approche. Comme ils ont allumé leurs portables pour se repérer, je leur balance les noix de coco pourries, les sandwichs avariés et enfin les bouteilles. Je les entends hurler à la réception des choses non identifiées.

    Quand les flics arrivent, je n’arrive pas à me calmer, je suis totalement hystérique, ça ne m’est jamais arrivé de ma vie. On m’hospitalise et mon cousin est arrêté. Alexis et Léandre, mes deux sauveurs sont interviewés à plusieurs reprises. Ils ne parlent jamais de toutes les cochonneries qu’ils ont reçues sur la tête. Depuis j’ai été invitée à de nombreuses reprises même par Alexis mais je suis retournée à mes chers livres, à mes tenues pratiques, je ne veux plus sortir, ça ne m’a pas vraiment porté chance.

    La suite dessous ...
    Rennath le 16 mai 2018
    La suite, j'ai été coupée ....


    Alexis est vexé. Il a sauvé Eléonore, il pensait qu!’elle lui en serait reconnaissante et qu’elle viendrait chanter sa gloire dans les soirées. Au lieu de ça, il a reçu une lettre de remerciements, une lettre, qui écrit encore des lettres de nos jours ! et rien de plus. Alors, il s’est décidé, s’arrête devant le grand portail et sonne. Une bonne visiblement surprise vient lui ouvrir.
    - Je vais voir si mademoiselle est disponible, elle est dans la bibliothèque !

    Alexis lui emboîte le pas, et entre derrière elle dans un salle lambrissée.

    - Alors on ne remercie pas son sauveur !

    Blottie dans un fauteuil confortable, plongée dans le dernier Goncourt, je sursaute, je ne m’attends pas à voir quelqu’un, je ne reçois jamais personne.

    - Tu t’es assez remercié toi-même dans les médias, tu n’as pas besoin de moi comme faire-valoir.

    Je suis déçue, je me rends compte que ce type que j’admirais tant n’est qu’un idiot vaniteux.

    - Je t’ai amené un cadeau.

    Je le regarde avec méfiance :

    - C’est moi qui aurais dû t’offrir quelque chose.

    En fait ça ne m’était même pas venu à l’idée. Il sourit sans rien dire. Je détache le papier, c’est un immense écrin de bijoux. Je suis un peu déçue, que vais je faire avec des bijoux ?

    - Merci beaucoup, c’est très gentil.

    - Tu pourrais au moins l’ouvrir.

    Ah oui, je n’ai même pas regardé ce que c’est.

    - D’accord.

    J’ai un sourire crispé, je n’ai pas l’habitude des cadeaux ni qu’on me regarde. J’ouvre précautionneusement l’écrin et sursaute, il y a un couteau suisse et un livre «Mission Survie sur une île déserte».

    - Pour tes prochaines aventures, dit-il en souriant, et maintenant tu n’aurais pas quelque chose à m’offrir à manger, pas des noix de coco et des sandwichs ?

    - Il y a quand même quelque chose qui m’intrigue sur cette île, pourquoi il y a tant de noix de coco, alors qu’il n’y a pas de cocotier ?

    Alexis sourit.

    - Tu as remarqué ça, je t’expliquerai si en plus tu m’offres le champagne !
    micky10 le 16 mai 2018
    Eh me voilà, là. Où suis-je? Je n'en sais rien. Le soleil me brule la peau, je vais essayer de m'abriter sous quelques feuillages ou arbrisseaux car la végétation en ce lieu est bien pauvre.

    Une île, l'océan a perte de vue. Un espace ouvert et fermé à la fois. Ma vue, mon imagination sont ouvert vers l'horizon impossible à atteindre. Fermé, les plages blanches  de cette île nous cache ses véritables barreaux. Je suis prisonnier.

    Nul part où aller.

    Le paradis me dirait-on, non le décor est paradisiaque mais l'enfer a vêtu sa plus belle tenue pour me séduire.

    Je suis là, j'ai faim, j'ai soif. La nature n'a pas doté cette ilot hostile d'animaux ou de source. Je dois m'adapter, je ne suis pas Robinson.

    Pas de noix de coco, pas de nature verdoyante. Quelques feuilles de palmiers me permettront de créer un abri pour la nuit. Les pluies peuvent être diluviennes au milieu de l'océan.

    Il ne me reste plus à présent qu'à me trouver un ami. La moindre petit plante fera l'affaire, j'en prendrai soin, je lui confierai mes doutes, mes joies, mes angoisses. Je veillerai sur elle. Elle s'appellera Irène, nous nous connaissons depuis toujours, ma vieille amie.

    Que vais-je faire? Mourir, survivre. Mes pensées sont embrumées. Je distingue dans le sol sablonneux de petits orifices, probablement des crabes ou tout autre petits crustacés. Vais-je pouvoir en capturer? Mais quelle question, après tout je suis un Homme.
    Chrisbel le 16 mai 2018
    jpmouleres le 16 mai 2018
    Tennessy le 17 mai 2018
    Je ne réalise pas encore où je suis jusqu'au moment où mes yeux fixent cette immense étendue d'eau bleu azur, je contemple ce paysage et je me rends compte à quel point je suis chanceuse.
    Se retrouver seule sur cette île a un goût de liberté.
    La liberté du temps, la liberté d'esprit.
    Je pourrais rester là des heures à méditer mais je sens mon ventre gargouiller sans savoir à quel moment de la journée je me trouve.
    Il faut que je mange.
    À côté de moi, j'aperçois des noix de coco, il va falloir que j'arrive à les ouvrir mais avant cela, il faut que je boive.
    De l'eau, mais où trouver de l'eau sur une île déserte ? Vous êtes vous déjà posé la question ? 
    Moi jamais, jusqu'à que je me retrouve là, seule sur cette île, où l'océan s'étend à perte de vue.
    Puis me vient une idée de génie, le jus de coco ne ferait-il pas l'affaire ?
    Même si je n'ai jamais aimé ça, dans ces moments là, tout devient comestible.
    Un sentiment me traverse, au moment où je me lève pour aller trouver comment ouvrir cette noix de coco, la peur.
    Être seule m'a toujours fait peur, j'ai toujours lutté contre la solitude et me voilà ici, face à cette menace.
    Et puis je me rassure en me disant qu'au pire je me ferais un ami imaginaire, on est tous de grands enfants après tout ?
    Je n'aurai qu'à imaginer les réponses de mon ami dans ma tête et je me forcerai à croire qu'il me répond.
    Il faut que je me ressaisisse ; j'ai souvent imploré le ciel, d'être déconnectée de toutes les réalités de la vie et partir sur une île déserte et voilà quand ça m'arrive, je panique.
    Pourquoi sommes-nous tous faits de sentiments si contradictoires ?

    Draiis le 17 mai 2018
    Super je ferais ça
    Exuline le 17 mai 2018
    Je me réveille car ma joue me gratte.
    Je relève la têt et sens que quelque chose glisse le long de ma joue.
    Je passe ma main contre mon visage et je sens de minuscules grains.
    J'en prends un et le mets dans ma bouche.
    C'est dur, minuscule et ça grince entre mes dents.
    Je recrache. Du sable.

    Merde.

    Je me redresse et me met en positon assise.
    J'essaye de toucher ce qu'il y a autour de moi.
    Du sable.
    Du sable partout qui glisse entre mes doigts. Tellement fin.
    J'entends mon cœur qui percute ma poitrine de plus en plus fort.
    Mon ventre se contracte. Un spasme violent me secoue.
    Je vomis.

    Merde.

    Je sens une brise me balayer le visage m'amenant des odeurs inconnues. Je crois que j'aurais jamais cru imaginer sentir le chaud.
    Complexe comme sensation. Complexe comme interprétation.
    Ma gorge est sèche, rugueuse.
    J'avance à quatre pattes jusqu'à ce que mes mains sentent le sable mouillé. Compact, dur, humide.
    J'avance encore. Une vague recouvre mes mains. Et disparait.
    J'attends. J'écoute. Je compte.
    Un, deux, trois, quatre, cinq, six.
    La suivante me touche de nouveau.

    Merde.

    Il l'a fait. Je m'assois.
    Il me reste trois jours. Dans trois jours, je serai morte, car personne ne peut tenir plus de trois jours sans eau.

    Merde.

    Il m'a dit qu'il me ferait souffrir comme je l'ai fait souffrir.
    Il m'a dit que pour la première fois je verrai.
    Je verrai la mort en face.

    Merde.

    C'est vrai. Je vois.
    Et pour la première fois de ma vie, je ne veux pas voir.
    YsaM le 17 mai 2018
    La tête endolorie, les muscles meurtris, une vague fraîche vient me lécher les jambes et me réveille par la même occasion. Le soleil est déjà haut et darde ses rayons brûlants sur ma peau. Une légère brise virevolte au-dessus de moi et fait frissonner d'énormes branches de palmiers.

    Ma main effleure du sable et j'ai du mal à me redresser, ma tête est si lourde qu'elle me ferait basculer. 

    Je ne sais pas où je suis ni ce qu'il m'est arrivé, dans mes souvenirs j'étais bien au chaud dans mon lit, dehors c'était l'hiver, le vent et la pluie se heurtaient aux volets.

    Du sable chaud et lumineux, des palmiers immenses qui balaient le ciel et un horizon bleu à perte de vue, tel est le décor qui s'offre à mes yeux mais je ne semble pas en mesure de l'apprécier, même s'il est tout ce dont j'ai toujours rêvé. Ce morceau de terre a un côté anxiogène à cause du silence qui y règne. J'aimerai entendre un chant d'oiseau mais je n'ai que pour seul bruit le clapotis des vagues qui semblent ricaner devant ma détresse soudaine.

    J'essaie de me concentrer, de me souvenir de ce que j'ai fait avant, trouver un côté rationnel à ce qui n'est l'est peut-être pas, je ne suis quand même pas arrivée ici par magie, la magie n'existe que dans les contes de fées. 

    Je constate avec regret que je ne rêve pas, je suis bien éveillée et la peur m'envahit, mille idées me traversent la tête et j'ai du mal à tout mettre en ordre, je suis paniquée, j'ose espérer que cette île est habitée, que je vais bien vite rencontrer quelqu'un qui m'accueillera avec un thé et un téléphone pour appeler. 

    Oui, tout ça n'est qu'une blague, une sinistre blague fomentée par qui ? je le découvrirai !!  en attendant c'est bien réussi, je ne peux même pas profiter de ce décor paradisiaque , je dois me bouger, m'activer, et je le fais bien vite pour me rassurer. 

    J'ai tellement peur que je parle toute seule, je parle fort, trop fort même, je tente de dompter le silence, j'aimerai que quelqu'un m'entende, mon regard est circulaire, mes yeux sont partout, je scrute les énormes troncs des palmiers..... Mais oui, ça doit être ça, mes amis s'y sont cachés, ils vont en sortir et me dire en riant et se moquant "on t'a bien eue !" et je vais être soulagée, en colère mais heureuse de les retrouver.....Pour l'instant, rien de tel ne se produit, je longe cette plage déserte toute seule, sans rien ni personne à mes côtés et la solitude s'insinue en moi et me donne envie de pleurer.

    Un objet brillant attire mon attention, petit point lumineux à une centaine de mètres, plus je me rapproche et mieux je l'aperçois, c'est un coffre pas plus grand qu'une boite à bijoux qui scintille au soleil. Incrusté de pierres transparentes et de mosaïques étranges avec des lettres d'un alphabet inconnu, il n'est pas fermé à clé et semble m'être destiné. 

    Je me dis que la blague continue et que dans cette boite je vais enfin obtenir la réponse à mes questions. Ils vont se prendre un de ces savons mes acolytes, ils vont s'en souvenir, j'aime les surprises, je sais plaisanter mais là, il faut bien avouer qu'ils sont allés trop loin !! 

    J'ai un parchemin entre les mains, un long texte écrit dans ma langue, une écriture qui brille de mille feux et qui m'éblouie, aucune rature, les paragraphes sont bien distincts et ordonnés, les majuscules ondulent et sont joliment dessinées, mais tout cela n'est qu'un détail comparé à ce que je découvre effarée. 

    "La terre a été détruite et totalement irradiée par la folie humaine, dans ma bonté j'ai décidé d'en épargner une poignée afin que votre espèce ne s'éteigne pas complètement, vous faites partie des 22 personnes que j'ai sauvées. Soyez sans crainte, cette île est saine et respirable, de l'autre côté vous trouverez tout ce qu'il faut pour survivre et continuer, de l'autre côté subsiste tout ce qu'il reste de l'ancienne humanité.

    Vous êtes le premier maillon de la chaîne, il vous faudra oublier votre vie d'avant et ne penser qu'à demain, le futur est à vos pieds, à vous de voir où vous souhaitez l'emmener. Je vous ai choisie, ce soir vous retrouverez les 21 autres personnes qui ont été sauvées, il vous appartiendra de les guider, des les accompagner vers le bien, ou le mal, c'est vous qui déciderez.... vous écouteront-elles ? ça je ne le sais....

    La planète n'est plus habitable en l'état actuel, il ne reste que cette île, quand je jugerai que les hommes sont capables de paix, d'amour et de solidarité, la terre sera de nouveau viable, les montagnes se recouvriront de neige, les arbres reboiseront les forêts, les poissons retrouveront les rivières, la verdure recouvrira les prairies et l'homme reprendra le cours de sa vie, pas celle d'avant, une vie nouvelle avec les préceptes énumérés ci-dessus, c'est à vous de bâtir et d'ouvrir le chemin. 

    J'ai épargné un couple de chaque espèce animale, ne soyez pas effrayée, vous les rencontrerez certainement au fur et à mesure que vous avancerez, ils sont bien moins dangereux que l'être humain, oui je sais, vous pensez à l'Arche de Noé. 

    Désormais vous vous appelez Aleph, vous êtes la première lettre de l'alphabet, vous êtes le début et l'infini, vous êtes à la tête, votre destin et celui de vos pairs est entre vos mains"
    Eliedebellefeuille le 18 mai 2018
    Tout a commencé, un bon matin, j'ai fait un rêve. Une douce chaleur m'avait envahit le corps. J'ai voulu relever mes couvertures, mais lorsque j'ai essayé de tirer mes couvertes, j'ai attrapé à la place du sable. Je m'étais réveillé en sursaut! J'ai regardé autours de moi, j'ai vu la rien rien que la mer et moi j'étais sur une île déserte!

    Soudain, j'ai vu une ombre passer sous l'eau. Mon premier sentiment a été la peur. Ma première idée a été de me sauver, en criant ;a l'aide, mais je m'étais ravisé. Il n'y avait que la mer à côté de moi et je ne pouvais courir que de quelques pas. Je M.étais approché avec prudence au bord de l'eau et j'avais vu une queue de dauphin mais étrangement, elle ne portait pas d'ailes.

    Tout à coup, la créature avait sautée hors de l'eau et s'était envolée. J'étais tellement impressionné que je n'avais pas remarqué tout de suite sa tête. Elle ressemblait à quelques chose de particulier mais quoi? Quoi! Un Dragon! En effet, C,était une créature mi-dauphin, mi-dragon. Je ne savais pas qu'une telle bestiole existait? C'était un des plus beaux animaux que je n'avais jamais vu. Je savais que c'était dangereux, mais j'étais trop curieux pour avoir peur, alors je m'étais approché pour la voir.

    Soudainement, la bestiole avait passé au dessus de moi, elle m'avait attrapé par le chandail et elle avait continué son chemin. Après une heure de vol, elle m'avait déposé dans un nid et elle s'en était allé. J,avais beaucoup paniqué à l'idée qu'elle pourrait me manger.

    Rapidement, je m'étais rassuré lorsque je les vu revenir avec quatre poissons  entre les dents. Elle en avait mangé trois et elle avait poussé le dernier du museau, vers moi. J'avais avancé la main. Je l'avais posé avec prudence sur son museau. À son tour, elle avait posé sa tête sur mes cuisses. Nous nous étions beaucoup amusés. J'étais sur son cou et nous fessions des courses. Nous étions allés sur des îles, nous avions mangé des poissons et une pieuvre.

    Quelques jours plus tard, j'avais commencé à m'ennuyer de mes parents. J,aurais aimer retourner chez moi, alors j'ai demandé à mon amie de me ramener à la maison. Nous nous préparions à partir. Nous avions volé des jours et des nuits.

    Enfin, J,ai vu une porte dans les air. Nous l'avions franchi. Je m'étais réveillé dans mon lit et j'ai couru raconter mon rêve à ma mère. 


    Élie 8 ans
    Fredv025 le 19 mai 2018
    Les îles...

    Richard Bolitho n'y faisait que des escales.
    Mike Horn en a traversé plus d'une lors de son tour du monde.
    Les mutinés du Bounty retournèrent à Tahiti.
    Certaines sont polluées, dévastées par le climat ou fragilisées par le tourisme de masse.
    Plusieurs sont convoitées, d'autres délaissées.

    J'ai tenté de trouver la plus belle des îles mais en vain. Elle n'existe qu'à l'intérieur de moi...

    Mon île est une histoire. Le livre que je feuillette me rappelle la brise du vent.
    Cette île est unique et varie au gré des récits.
    Je m'y rends seul et elle restera à jamais mienne, magnifique.
    shiche le 19 mai 2018
    Le froid. L’odeur de vase. Le vent. La morsure du soleil. D’un coup, je me redresse. Je suis au bord de l’eau. Seule. Qu’es-ce que je fais là bordel ! Mes vêtements sont trempés, et la douleur irradie par vagues de ma nuque. Je dois me réchauffer, ou je tomberai malade. Je n'ai pas besoin de ça. Je parle à haute voix pour me rassurer.

    Ça va aller. Tout est normal. Je ne suis pas seule. On va venir me chercher. Ça va aller.


    Le problème, c’est que non, ça ne va pas. Je vois le coucher du soleil, donc il va bientôt faire nuit, je n’ai nul part où dormir, j’ai froid. Donc non, ÇA NE VA PAS ! Plus que tout, j’ai peur.


    Comment suis-je arrivée ici ?!


    La dernière chose dont je me souviens, c’est mon reflet dans le miroir. Je regardais mes nouvelles boucles d’oreilles quand on m’a frappée par derrière. On m’a frappée à la tête ! Alors que je marche, la douleur dans ma nuque se réveille et je m’effondre. Je gémis en me tenant la tête à deux mains. Soudain, j’entends une voix lointaine dans mon esprit. Laisse toi aller. Tu es seule, alors rejoins-moi. Je t’offrirais la joie. Le bonheur. Le pouvoir. Viens à moi. Va dans l’eau. Dans l’eau. Eau.


    La douleur s’efface aussi vite qu’elle est apparue, la voix avec elle. Une part de moi est tentée de refuser, mais l’offre de la Voix est vraiment alléchante ; soit elle dit vrai et mon bonheur sera éternel, soit elle me tue. Le jeu en vaut la chandelle, non ?  Je m’avance vers la mer. Soudain, je m’arrête. Ai-je vraiment fait le bon choix ? Il est encore temps de faire demi-tour. Je chasse mes doutes avec la vague qui me frappe. Je continue d’avancer. Brusquement, je sens une force qui m’entraine vers le bas. Je traverse la couche de sable  et me retrouve dans une espèce de caverne, face à une dame sublime : ses yeux sont bleus clairs, de la couleur de l’eau, ses cheveux sont indescriptible, comme un mélange d’eau, d’algues et de cheveux blonds. Elle a une robe bleu profond qui la met vraiment en valeur. Sa voix reprend dans ma tête, toutefois sans douleur. Je suis Azure. J’ai fait en sorte que tu arrives ici. Je ne pensais pas que tu viendrais si vite. J’ai besoin de toi. Je suis comme une… Déesse qui fait le mal. Ma mission est d’anéantir le monde. Tu es ma dernière recrue. D’abord, il y a Terra.


    Une femme apparait, le teint hâlé, les yeux marrons, elle aussi a des cheveux bizarres : un mélange de terre, de racines et de cheveux bruns. Elle me fixe, me juge. Une autre femme apparait, un peu plus jeune, le teint pâle, les yeux vitreux. Je ne suis même plus étonnée quand je vois que ses cheveux sont blancs et mélangés à une mini tornade.


    Voici Venta. Commençons la transformation.


    Sa voix, froide et sèche, me fait craindre le pire. Les trois déesses s’approchèrent de moi et posent leurs mains sur ma tête. Je m’évanouis. Quand je me réveille, un miroir est posé en face de moi. Je porte une longue robe rouge, vaporeuse, avec une fente qui remonte jusqu’à la cuisse. Mon visage est totalement différent, mes lèvres sont rouge pétant, mes yeux aussi. Mes cheveux roux sont mélangés à de grandes flammes. Les trois déesses déclament en cœur, à haute voix, cette fois-ci :


    -Tu l’as compris, nous représentons les quatre éléments. Nous sommes des équipières. Des sœurs. Nos pouvoirs sont au delà de tout ce que tu peux imaginer. Choisis un nouveau nom.


     Pleine d’assurance et en transformant ma robe en feu, j’ordonne :


    -A présent, mon nom est Rouge. Allons détruire le monde.


     


    marylinestan le 19 mai 2018
    Ile déserte

     Je flottais entre deux eaux, portée par le mouvement incessant des vagues. Au début de l’immersion, je m’étais mise à nager, plus par réflexe que par conviction car j’étais une piètre naïade.
    La nuit était d’encre, sans étoile ni lune, la mer glacée. J’avais vite renoncé, même si agiter mes membres trompait ce froid avide qui menaçait de m’absorber. Cela avait duré des heures. Peut-être. Sans doute.
    J’avais perdu tous mes repères, puis je cessai enfin de lutter, laissant aller mon corps à la merci des vagues.

    La mer avait imprimé un balancement lancinant qui continuait à m’agiter. Pourtant mon corps gisait à présent sur une surface dure. Il y avait de la lumière quelque part, derrière mes paupières, une brise douce, des cris d’oiseaux.

    Mais loin de ces sensations apaisées, d’autres souvenirs se bousculaient : l’annonce horrifiée d’une hôtesse, la chute brutale des masques à oxygènes au-dessus de nos têtes, le changement de trajectoire : l’avion plongeait en piquet dans les ténèbres à une vitesse que rien ne semblait devait arrêter, et pas nos cris, surtout pas nos cris. Tous les passagers, équipage compris, pris au piège de cette carlingue qui ne répondait plus, s’étaient unis dans un hurlement qui résonnait encore dans mes oreilles. Puis il y avait eu un choc formidable, et ma tête avait explosé.

    Ensuite, le silence, terrifiant, le bruit des vagues, le froid, et sans ce truc plat sur lequel j’étais parvenue par miracle à me hisser, je n’aurais pas survécu.  
    Survécu. J’avais donc survécu.

    Une chaleur vive m’enveloppait. J’imaginai un bain chaud, le jacuzzi de l’hôtel Holidays Inn       à Miami, et me dépliai pour ne pas en perdre une miette. Non, ce n’était pas de l’eau, mais du sable.
    Du sable ?
    Je me redressai avec peine, découvris un paysage insolite : une plage de sable pâle. Devant moi la mer, à l’infini. Derrière moi…

    Je me relevai d’un bond, scrutai le paysage : une végétation luxuriante couvrait une petite colline herbue, suffisamment haute pour me cacher les champs, les habitations, le village qui se trouvaient derrière.
    Il y avait aussi des cocotiers. Ma langue gonflée me rappela les cocktails servis à même la noix au bord de la piscine.
    J’avais soif, le sel me brûlait encore la gorge. Il me fallait trouver de l’eau rapidement, me bouger pendant que j’en avais la force. J’avais survécu, mais tout restait à faire, alors debout !

    Dans mon élan, j’aperçus une forme sous un buisson ras, une bête, peut-être une tortue ou un gros lézard, plutôt un lézard. Ramassant un bâton, je m’approchai à pas prudents, lui assenai quelques coups. Il ne bougea pas, je voyais à présent son cuir noir, luisant, sa longue queue entortillée dans les ramures, avançai encore.
    Bon sang ! Mon sac à main ! Je plongeai littéralement dessus, l’arrachai à sa gangue végétale, fis glisser la fermeture avec une joie indicible : passeport, porte monnaie, stick à lèvres, pastilles à la menthe, lunettes de soleil. Tout y était sauf…Horreur, il manquait mon téléphone. Je me rappelai l’avoir glissé dans le filet après l’avoir mis en mode avion.
    L’idée de l’avion calma ma déception : être en mode survie après un crash était un exploit, alors, le téléphone…

    Je glissai un bonbon dans ma bouche - hum, divin !-, passai le stick sur mes lèvres sèches et me redressai avec ardeur. J’avais retrouvé mes affaires : c’était un signe. Maintenant, il n’y avait qu’à escalader ce ridicule monticule pour retrouver la civilisation et les autres rescapés. Nous avions des tas de choses à nous dire.

    J’entamai la grimpette avec entrain, imaginant avec un sourire intérieur le décor du bar où nous allions boire ensemble une rafale de mojitos en nous trouvant d’un coup foutrement sympathiques. Peut-être même trouverai-je un mot aimable pour Martin Lamar, l’informaticien qui-avait-tout-vu-tout-fait dont la manière déplaisante de surgir inopinément mais incessamment dans le décor avait pourri mes vacances.

    Arrivée au sommet, le vertige m’assaillit : pas de champ, pas de route ni de maison. Il n’y avait rien d’autre que la mer, quelques cocotiers ennuyés et un amas de hauts rochers informes tournés vers l’horizon vide.
    Vide le ciel et vide la mer, et le vide était aussi en moi : j’étais seule, seule sur une île déserte, et personne ne viendrait à mon secours dans l’immédiat. Je fondis en larmes, anéantie, et au bout d’un long moment, descendis d’un pas lourd de l’autre côté.

     Vers le milieu de l’après midi, d’après le soleil, je fis une halte à l’abri d’un cocotier. J’avais pratiquement exploré cet îlot ridicule sans trouver âme qui vive, à part des insectes, de petits lézards- des vrais- et sur la plage des crabes curieux dont l’un vint pincer mon mollet découvert. Je le repoussai d’un geste négligent, sachant qu’au jeu « qui mange qui » le petit salopard et ses copains finiraient tôt au tard dans mon estomac ou inversement. Pour l’heure, je n’avais pas faim, le plus crucial était de trouver de l’eau.

    Je me trainai sans conviction vers les roches aperçues du haut de la colline. Il s’agissait d’énormes blocs basaltiques échoués sur le sable comme des cétacés pétrifiés, une structure étonnante, née des caprices de la nature. Je songeai aux statues de l’île de Pâques, sans savoir pourquoi. En tous cas, là-bas il y avait des gens, tandis qu’ici…
    Leurs ombres gigantesques se profilaient sur le sable humide, et dans cette ombre, soudain, quelque chose bougea. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Je m’arrêtai net. Cela approchait inexorablement, et c’était grand, bien plus grand que moi. Je serrai mon sac contre mon coeur et attendis, figée par la peur.

    — Lydie ? C’est toi ?
    — Martin ?

    Il tenait à la main un morceau de roche noire qu’il lâcha pour me sauter au cou.

     — Bon sang, Lydie, tu es là ! Tu es vivante !

     Je hochai la tête, incapable d’articuler le moindre son, tandis qu’il me serrait avec force en parlant à toute vitesse :

     — Ah, Lydie ! Dire que je croyais être tout seul sur ce maudit caillou ! Je crois qu’on a dérivé longtemps, et puis il y a eu ce courant puissant, Dieu seul sait où on est, c’est un miracle qu’on se soit retrouvés, il n’y a personne d’autre, tu te rends compte, on est les seuls survivants. Toi et moi, les seuls.

    Mes neurones épuisés reprirent en écho : les seuls, les seuls ! Toi et moi, les seuls ! C’est un miracle qu’on se soit retrouvés, Martin-Pot de colle, un miracle !
    Bordel ! Je l’avais évité au bar, à la piscine, au buffet, dans le couloir de l’hôtel, dans l’ascenseur, je l’avais évité toute la semaine. Il surgissait d’une boutique quand j’allais y entrer : — Lydie ? C’est toi ? D’un musée quand j’en sortais : — Lydie ? C’est toi ? Devant un restaurant pendant que je regardais la carte : — Lydie ? C’est toi ?

    Comme par hasard ! Nom d’un sac à main, putain de hasard !

    J’avais réussi à sauver ma peau, à trouver une île déserte, DESERTE et il était encore là :  Martin Lamar, le mec le plus chiant du monde, et son sourire ravi me considérait comme si j’étais la chose la plus précieuse de ce maudit foutu caillou. Et de fait, pour lui je l’étais : il allait pouvoir envahir mon espace et mon cerveau à toute heure du jour et de la nuit.

    J’avalai par mégarde mon morceau de gomme mentholée et cela acheva de m’énerver. Je ramassai promptement le morceau de pierre effilé, lui plantai dans le ventre en hurlant :

    — Disparais ! Disparais !
    Une fois, deux fois, dix fois. Enfin il s’effondra, l’œil exorbité et la bouche ouverte sur -probablement- un ultime :
    — Lydie ? C’est toi ?

    J’ai essuyé mes mains sur ses vêtements, me suis octroyé un nouveau bonbon, et l’ai trainé jusqu’à la plage. Je l’ai porté dans l’eau le plus loin possible et suis restée longtemps, jusqu’à être sûre qu’il ne revienne pas.

    Ensuite je suis revenue m’asseoir sur la plage de sable pâle. Devant moi la mer, à l’infini. Derrière moi, l’infini. Et j’ai contemplé d’un œil neuf mon île. DESERTE.

    @marylinestan
    A2livres le 20 mai 2018
    Me voilà finalement réveillée. Ce ne fut pas simple, le processus fut long et manqua d'échouer.
    Mais je flotte à présent enfin comme dans un nuage cotonneux ou un bain d'écume, l'écume que j'aperçois devant moi, à perte de vue l'océan s'étendant. Je me sens si légère. Je n'imaginais pas mon cœur l'être un jour autant, débarrassé de ce qui l'harassait. Je me sens tout autant libérée, de ce qui retenait au sol mes pieds, ce qui les enfonçait même dans le sable pourtant pas mouvant, tout ce qui m'enlisait, m’accablait. 

    Cette île ou je me trouve est finalement désertée, libre d'humains, allégée de leurs soucis. 

    J'avance quelques mètres sur la plage, je sonde mon nouveau corps, je l'apprécie, l'apprivoise. Je n'ose me retourner déjà et contemple l'horizon qui unit ciel et mer. Et le soleil qui transperce ma peau. 

    Derrière, je sais leur présence inerte. Je ne laisserai pas leur vision troubler ma sérénité si difficilement retrouvée, au prix des lourds sacrifices que j'ai réalisés. Eux sont restés plombés, empêtrés dans le sable, une douzaine de corps dont l'intérieur se déverse encore et que le soleil participe à faire chauffer. Je les ai sacrifiés aux grouillants, l'armée d'insectes les assaillent, les broient, se goinfrent de leurs particules. Il n'en restera rien.

    Je régnerai sur cette île déserte jusqu'à la nuit des temps et, lorsque ma propre dépouille aura aussi été digérée, je serai définitivement l'unique spectre de ce paradis que je me suis créé.
    MissWonder le 20 mai 2018
    J’ouvre les yeux et je ne vois que du bleu aveuglant. Je les referme aussitôt. Un mal de crâne me vrille les tempes. J’essaye à nouveau d’ouvrir les yeux en douceur cette fois. Toujours ce bleu ciel. Je me redresse et m’assois. Ma tête est en vrac. Le bleu ciel a été remplacé par un bleu roi. Devant moi, il n’y a que de l’eau à perte de vue. Entre mes doigts, le sable crisse. Je reprends mes esprits petit à petit.

    Bon… Qu’est-ce que je fais là ? Je suis sur une plage ensoleillée avec une gueule de bois monumentale. J’ai dû un peu trop m’amuser hier soir. Je me lève pour explorer les environs et je fais très rapidement le tour de ce qui semble être une île.  Franchement, j’ai fait très fort ce coup-ci ! Me réveiller sur une île déserte, ça ne m’était encore jamais arrivé !

    Je décide d’essayer de retrouver mes esprits en allant me poser à l’ombre du seul et unique cocotier de l’île. Le sable n’est pas très confortable à cet endroit. Je soulève mes fesses et tapote le sol pour enlever la pierre qui me gêne mais je me rends alors compte que sous mon postérieur se trouve en réalité une boîte. Je creuse et la déterre rapidement. Il n’y a pas de cadenas et je peux l’ouvrir sans résistance. A l’intérieur, je découvre un livre, un stylo, un sandwich au thon, une bouteille d’eau et un petit mot plié en quatre. Je m’empresse de déplier le mot sur lequel il est juste écrit « Bonne lecture ! ». Je ne connais pas le livre que j’ai entre les mains. Puisque je n’ai rien d’autre à faire, je m’installe confortablement et commence ma lecture tout en dégustant mon casse-croûte. Quelques heures plus tard, j’ai fini de lire un roman qui s’est avéré passionnant.  Je m’apprête à ranger le livre dans la boîte dans laquelle je l’ai trouvé lorsque j’y découvre une feuille que je n’avais pas vue auparavant et sur laquelle il est écrit « Critiquez-moi ! ».  Ni une, ni deux, je me mets à écrire une critique de l’ouvrage que je viens de dévorer. Une fois ma rédaction achevée, je remets le tout dans la boîte et l’enterre à nouveau.

    Je comprends alors ce qui est en train de m’arriver. Lors de ma soirée arrosée d’hier, on a dû me forcer la main pour que j’accepte la proposition qui m’avait été faite il y a plusieurs mois : devenir critique littéraire. Je me rappelle avoir longuement hésité sachant ce que cela impliquait : 10 ans de solitude sur une île déserte afin de n’être dérangé par aucune perturbation dans mon travail. Les critiques littéraires sont aujourd’hui vivement recherchés, les livres étant devenus la monnaie d’échange mondialement reconnue. Plus les critiques sont bonnes, plus le livre a de valeur. J’ai signé pour dix ans, mais après tout, rien ne me retenait là où j’étais.  Je souris, m’allonge sur le sable et décide de faire la sieste pour célébrer ma nouvelle vie qui sera dorénavant remplie de mots fantastiques.
    OSOLEMIO le 21 mai 2018
    Larissaa a dit :

    En mai, fais ce qu'il te plaît ! 

    En ce début de mois de mai ensoleillé, un thème autour du voyage a été choisi pour le défi d'écriture. Le festival du livre et du film Étonnants Voyageurs se déroulant du 19 au 21 mai et ayant comme sujet principal l'aventure, c'est ce mois-ci le meilleur moment pour rêver palmiers, cocotiers, mer turquoise, tortues, et sable fin.

    Avec comme thème : "Vous vous réveillez sur une île déserte", ce défi du mois de mai 2018 s'annonce ouvert !




    Votre inspiration et interprétation est libre, et la taille de votre texte ne dépend que de vous.
    Pour participer, il vous suffit de publier votre histoire en cliquant sur "publier" avant le 31 mai à minuit.

    Comme chaque mois, un ouvrage est à gagner pour le/la vainqueur !

    Bon courage à toutes et à tous :)
    Fawn le 21 mai 2018
    Avant même d’ouvrir les yeux, je devine que, cette fois, ça a marché. Un vent doux me caresse le visage alors que je découvre la réplique exacte du paysage que j’ai décrit hier : une île déserte et paradisiaque. Je me revois écrivant sur mon ordinateur pour le défi écriture de mai de Babelio, inventant l’île déserte la plus parfaite et agréable possible. J’avais même ajouté une bibliothèque remplie de mes livres favoris, dans l’espoir que cet évènement si étrange où je me réveille dans la situation que j’avais décrite se produise à nouveau. Même si ce n’est que la troisième fois que ça m’arrive, je peux quand même établir au moins un point commun : à chaque fois, le texte que je « vis » est écrit à la première personne. Pourtant, ce n’est pas vraiment mon habitude, je penche plutôt pour l’écriture à la troisième personne. J’éclate de rire devant l’absurdité de la situation : il suffirait donc que j’écrive un texte en « je » pour que je le vive ?  

      Mais je me corrige rapidement. Ce n’est pas aussi simple, tout d’abord car j’ai écrit beaucoup plus que trois textes à la première personne, mais aussi parce qu’il se pourrait tout simplement que je rêve. Les deux premières fois, je m’étais réveillée normalement dans mon lit au moment exact qui coïncidait avec la fin du texte respectif. Si la même règle est respectée cette fois ci, alors je ma journée de repos solitaire devrait prendre fin sur un magnifique coucher de soleil que j’admirerais allongée dans le hamac se trouvant juste derrière moi. Je tourne la tête pour vérifier que le hamac est bien là, et effectivement, il y est, ainsi que la bibliothèque juste à côté, une assiette de cookies encore chauds aux pépites de chocolat noir et aux noisettes, et un grand verre de jus de mangue. Je me lève et en bois une gorgée. La sensation est bien réelle, je peux même sentir le liquide passer dans ma gorge. Se pourrait-il vraiment que tout cela ne soit qu’un rêve ? Pourtant, cette fois comme les précédentes, j’ai bel et bien l’impression d’être éveillée et parfaitement consciente. Et c’est tellement différent de mes rêves habituels…

      Je décide de ne pas me prendre la tête avec la moindre question et de me reposer. J’ôte mon t-shirt pour être plus à l’aise et reste en sous-vêtements, puis je choisis un livre que j’apprécie particulièrement et que j’ai lu depuis déjà un moment et m’allonge dans mon hamac. Il y a du soleil, mais comme je l’avais bien précisé hier, un palmier me fait de l’ombre de sorte à ce que je n’attrape aucun coup de soleil, auxquels je suis particulièrement sensible. La température idéale et le bruit régulier si agréable des vagues ne font qu’ajouter à ma sensation de sérénité.

      Je lis sept chapitres avant d’interrompre ma lecture. Toute cette histoire me tracasse. Il y a forcément quelque chose, ou quelqu’un, qui provoque ces évènements. Mes recherches sur internet n’ont strictement rien donné, et j’ai bien conscience qu’on me prendrait pour une folle ou une menteuse si j’en parlais à qui que ce soit. Il faut que je résolve ce mystère par moi-même. Je ferme les yeux et balance doucement mon hamac par pressions de mon pied sur le palmier. J’active ma mémoire photographique, qui est très performante, dans le but de repérer des similarités ou des particularités entre les trois fois où j’ai écrit un texte que j’ai pu « vivre ». Y aurait-il quelque chose de surnaturel derrière tout ça ? Creusant du côté de cette piste, je me remémore les trois journées où j’ai écrit les textes, dont hier pour lequel le souvenir est encore très récent. Rien ne me vient à l’esprit. Un vêtement magique peut être ? Impossible, j’étais habillée différemment à chaque fois. À moins que… mon vernis à ongles bleu nuit. Je suis absolument certaine que je le portais à chaque fois. Une certaine euphorie me gagne à l’idée que maintenant que je sais comment faire, je vais pouvoir m’offrir plein de moments tels que celui-ci.

       Soudain, une incohérence me frappe : il y a à peine quatre jours, j’ai écrit un texte à la première personne alors que je portais mon vernis à ongles bleu nuit, et rien ne s’est produit. Une déception cuisante m’envahit. Il y a à peine une minute, je me visualisais une infinité de possibilités, qui s’envolent brutalement. Le vernis ne fonctionnerait-il pas à chaque fois ?

       Déçue, avec encore plus de questions qu’avant, je me remets à ma lecture en grignotant l’un des cookies pour me changer les idées. Soudain, l’évidence me frappe : je ne m’étais pas trompée, il y a bien un objet magique qui lie ces trois aventures ! C’est ma bague avec un nuage gravé, que je portais sans faute à chaque fois à mon index gauche. Comme un flash, le moment où j’ai acquis la bague me revient en mémoire. Il y a quatre mois, alors que mon oncle revenait de voyage, il m’avait offert cette bague en me prévenant qu’elle avait beaucoup plus de valeur que je ne pouvais le croire, et que je risquais d’être surprise par tout ce qu’elle pouvait m’apporter. Avec un clin d’œil, il m’avait ensuite confié que pour moi, il se pourrait même qu’elle soit magique. Je ne l’avais alors pas pris au sérieux, en partie parce que mon oncle est un grand blagueur. Il allait falloir que je lui pose de nombreuses question la prochaine fois que je le verrais. Tout s’éclaire maintenant quant à la provenance de ces évènements étrange.

       Sereine, je reprends ma lecture en profitant de l’île que je me suis fabriquée. Une fois mon livre fini, je le range à sa place dans la bibliothèque et m’en vais me baigner dans la mer. Je me laisse aller et profite pleinement de la situation et du remous des vagues pendant une heure, peut être deux. Seuls les coups de soleils, qui commencent à sérieusement me brûler, me forcent à sortir de l’eau. Je choisis un autre livre que je dévore jusqu’à ce que je me rende compte que le soleil est en train de se coucher. Les couleurs sont absolument magnifiques. Une certaine tristesse à l’idée de quitter mon île m’envahit, alors que je me sens basculer dans un sommeil soudain.

       La sonnerie stridente de mon réveil me ramène à la réalité. Heureusement, je sens que ma parenthèse dans l’île me permettra de mieux apprécier ma journée. Je me traîne jusqu’à ma salle de bain, où je découvre mon reflet dans le miroir. Abasourdie, je me fixe durant plusieurs minutes.  Ce sont bien des coups de soleil sur ma peau…





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