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    Walex le 03 janvier 2020
    « Yvan Kadavresky (1420 - 1525), grand conteur soviétique, est devenu célèbre pour ses textes modernes, imaginatifs et visionnaires. Malheureusement, il ne nous reste aujourd’hui aucune trace de ses œuvres. » (source : Wikipedia).
    Afin de pouvoir illustrer la fiche Wikipedia d’exemples de textes, la fondation Kadavresky nous a bien aimablement donné l'autorisation de proposer notre vision de ce à quoi ses œuvres auraient pu ressembler.


    Le but de ce travail est très simple :
    Il se déroule en trois temps.
        1/
    3 à 8 participant·e·s déterminent, dans l’ordre et chacun à leur tour, l'un des 8 paramètres que voici :
    1- Qui :
    2- Quoi :
    3- Où :
    4- Quand :
    5- Comment :
    6- Combien :
    7- Pourquoi :
    8- Paramètre « libre » :

    Les propositions faites peuvent être imprécises, et être utilisées à contre-emploi par rapport à l'intention de son auteur·trice. Si l’une des propositions ne convient pas à la majorité des participant·e·s, elle est immédiatement annulée pour être remplacée.
      2/
    Dans un même temps, les participant·e·s peuvent se mettre d’accord sur des règles additionnelles : longueur maximale pour chaque participation (X lignes, X phrases, X mots...), nombre maximal de participations u total ou par jour (1, 2 , 3, 10 fois…), participations dans un ordre établi, obligation de laisser X personnes écrire avant de pouvoir à nouveau réagir, etc.


    3/
    L’écriture est fin prête à être commencée ! Chacun·e participe en prenant soin de préserver une cohérence avec les 8 paramètres prédéfinis, mais évidemment aussi avec ce qui a été précédemment écrit, le résultat devant ainsi aboutir à un récit écrit à plusieurs mains. Encore une fois, si l'une des participations ne convient pas à la majorité des participants, elle est immédiatement annulée pour être remplacée.

    Sans que cela ne soit une obligation systématique, la liste des participant·e·s ainsi que l’intégralité des textes déjà proposés devront régulièrement être rappelés.

    N'importe qui peut à tout moment rejoindre l'écriture en cours

    Afin d'éviter d'être pris de vitesse par un autre participant, je vous suggère de publier un message "En cours d'écriture" pour indiquer que l'on est sur le coup, puis de le modifier par sa participation (ou de publier un nouveau message et de supprimer le premier)


    Stop ou encore/
    L'histoire se termine lorsque plusieurs participants ont l'impression d'avoir abouti à une histoire satisfaisante.
    Elle peut également être relancée par la création de nouveaux paramètres.
    Darkhorse le 03 janvier 2020
    Yvan Kadavresky qui, comme chacun le sait, est l'ascendant de Vladimir Propp à qui l'on doit "La morphologie du conte".

    Je serais ravi de participer à l'édification de cette page wikipédia et surtout d'aider la fondation Kadavresky en tentant de faire reconnaître le travail visionnaire de cet illustre personnage.
    J'espère juste trouver le temps nécessaire en ce début d'année qui s'annonce chargé pour moi.
    Pippolin le 08 janvier 2020
    Hummm. Les travaux de Kadavresky m'ont toujours attiré tout en m'effrayant en même temps. J'aime cette période sombre de l'Histoire médiévale russe. Rappelons que Kadavresky qui mourut plus que centenaire, vécut sous les règnes de Vassili II l'Aveugle , Ivan III et surtout Ivan IV le Terrible. Son oeuvre est marquée par la violence de cette époque mais aussi sa beauté farouche.

    Si le temps m'est accordé (pas toujours évident), je prêterais volontiers m'a plume à ces salutaires travaux de recherche.
    Walex le 04 février 2020
    Chers amis, n'hésitez surtout pas à participer au rythme qu'il vous sied !
    D'ailleurs, les règles du travail sont aisément modulables, la fondation Kadavresky ne suit que de très loin nos agissements.

    Tiens, d'ailleurs, je suggère de proposer les paramètres dans le désordre :

    2- Quoi : Des pamplemousses roses
    Pippolin le 05 février 2020

    Qui mûrissent en nombre à l'ombre de grands séquoias.
    Darkhorse le 08 février 2020
    On va peut être essayer d'établir d'abord les paramètres, Pippolin 😉


    Je propose : 

    Qui : un homme agoraphobe.
    Pippolin le 09 février 2020
    Paramétrons, paramétrons...

    Je propose :

    Où : Le supermarché d'une ville balnéaire.
    vibrelivre le 10 février 2020
    Bonjour au trio. Pourquoi? Un voyage à Séville et une rencontre de deuxième type dans une taverne très obscure.
    Pippolin le 10 février 2020

    Propositions et paramétrage (suite)

    Une phrase à placer :  "Qui mûrissent en nombre à l'ombre de grands séquoias".

    Deux seconds rôles : Une caissière volubile et un vigile hésitant.
    Darkhorse le 11 février 2020
    vibrelivre a dit :

    Bonjour au trio. Pourquoi? Un voyage à Séville et une rencontre de deuxième type dans une taverne très obscure.


    Et de quatre ! Euh, c'est quoi une rencontre du deuxième type ?
    Walex le 12 février 2020
    Darkhorse, tu pourras en faire ta propre interprétation ;)

    Si je résumé, et si je ne me trompe pas :

    1- Qui : Un homme agoraphobe
    2- Quoi : Des pamplemousses roses
    3- Où : Le supermarché d'une ville balnéaire
    4- Quand :
    5- Comment :
    6- Combien :
    7- Pourquoi : Un voyage à Séville et une rencontre de deuxième type dans une taverne très obscure
    8- Paramètre « libre » :
    - Une phrase à placer : "Qui mûrissent en nombre à l'ombre de grands séquoias"
    - Deux seconds rôles : Une caissière volubile et un vigile hésitant


    J'ajoute donc Quand : La veille d'un anniversaire
    Darkhorse le 13 février 2020
    Combien : 3 ( L'homme agoraphobe, la caissière volubile, le vigile hésitant ).

    Je commence à entrevoir quelque chose. C'est pas simple avec le deuxième lieu mais ça peut justement complexifier le truc.
    Walex le 23 février 2020
    Et je rajoute donc Comment : Avec une pelle :)
    J'espère que mon absence n'aura pas trop nuit au démarrage de cette petite expérimentation... tout cela donne donc :



    1- Qui : Un homme agoraphobe
    2- Quoi : Des pamplemousses roses
    3- Où : Le supermarché d'une ville balnéaire
    4- Quand : La veille d'un anniversaire
    5- Comment : Avec une pelle
    6- Combien : 3 ( L'homme agoraphobe, la caissière volubile, le vigile hésitant )
    7- Pourquoi : Un voyage à Séville et une rencontre de deuxième type dans une taverne très obscure
    8- Paramètre « libre » : Une phrase à placer : "Qui mûrissent en nombre à l'ombre de grands séquoias"
    +Deux seconds rôles : Une caissière volubile et un vigile hésitant



    L'histoire peut donc commencer !
    :)
    Walex le 02 mars 2020
    ****** ***** **** *** ** * * ** *** **** ***** ******
    Content de découvrir ton entame ;)

    Je me permet juste une petite interruption technico-pratique :
    - L'écriture est ouverte, n'importe qui peut évidemment nous rejoindre à tout moment
    - Afin d'éviter d'être pris de vitesse par un autre participant, je vous suggère de publier un message "En cours d'écriture" pour indiquer que l'on est sur le coup, puis de le modifier par sa participation (ou de publier un nouveau message et de supprimer le premier)
    ****** ***** **** *** ** * * ** *** **** ***** ******
    Darkhorse le 21 mars 2020

    Rien à faire, Claudine n'en démord pas :

    "Regarde-moi ce bel hôtel situé sur la côte andalouse, me dit-elle tout en surfant sur le site du complexe hôtelier. Il y a un bowling, une grande piscine et même un parc arboricole où se promener quand il fait trop chaud ! On peut se payer une pension complète, non ? Mmm... J'imagine déjà de beaux pamplemousses roses bien juteux au petit déjeuner !"

    Je ne l'écoute que d'une oreille, préoccupé par cette histoire de pamplemousse... "Enceinte, vraiment ? C'est bien ma veine ; comment m'occuper d'un gosse dans ma condition ? Le promener en poussette dans la cuisine ?" Bref, ce voyage ne me tente pas du tout, mais à force de jacasser, Claudine va réussir à m'avoir à l'usure, je la connais, plus que n'importe quelle autre épouse, elle sait arriver à ses fins avant que son mari n'ait arrivé à comprendre qu'il venait de se faire avoir. Quatre ans demain, le 3 juillet. Quatre ans que je tente de trouver le bouton Stop pour arriver à la faire taire...

    Ce soir c'est "Questions sans réponses", notre jeu télévisuel quotidien. Claudine vient me rejoindre sur le canapé, l'ordinateur portable sur les genoux. Elle continue d'éplucher les sites de réservation en ligne, tout en débitant un nombre impressionnant de futilités. Sur la table basse, deux tasses fumantes attendent avec nous le début du jeu. Je ne prends pas de tisane d'habitude le soir mais Claudine a insisté, pour que je dorme mieux. Une fois devenue presque tiède, au bout de dix minutes, je la sirote tranquillement et me délecte avec admiration ou consternation du niveau inégal des concurrents de ce soir.
    Tout à coup, je sens un vertige me prendre, ma tête est comme ballotée par une brise intérieure et j'ai du mal à me maintenir éveillé. Au moment de sombrer sur l'épaule de Claudine, j'arrive à lire un fragment d'une page de réservation sur l'écran de l'ordinateur. Nos coordonnées sont rentrées, avec les dates de départ et de retour : "Séville, hôtel Belambara, 2 personnes en pension complète, départ : 03/07/2021, retour 10/07/2021..." Puis le curseur de la souris se dirige sur "Payer"...
    Pippolin le 23 mars 2020

    Ici, au supermarché de Deauville, tout le monde m’appelle Joseph. En fait, Joseph n’est pas mon vrai nom. Mon vrai nom c’est Hassan. Mais pour la clientèle, Joseph est plus rassurant. L’exotisme n’est guère prisé surtout s’il évoque les cités. Alors je suis Joseph, le bon Joseph, comme il y a eu Tom dans « La case de l’oncle Tom », si bon, si tranquille et si serviable. Et c’est vrai que je suis les trois à la fois : bon, tranquille et serviable. C’est dans ma nature. Je suis là pour protéger. Je suis vigile. Qu’importe mon regard paisible, ma couleur de peau suffit à impressionner. Un noir est par définition musclé, fort et sans pitié si on l’importune. Le sang de Mohamed Ali et de Mike Tyson coule dans nos veines. Sauf qu’ils sont américains, ont grandi dans des banlieues de grande ville et que moi, je suis mauritanien et j’ai passé mon enfance dans le désert, à cueillir des dattes et garder des chèvres. Un maigre troupeau de chèvres qu’il fallait balader sur de longues distances pour trouver leur pitance. Parce que chez moi, il n’y a pas grand-chose qui pousse. Des acacias. Des palmiers. De moins en moins de palmiers à cause de cet arbre que les français ont planté pour bloquer l’avancée du désert : le prosopis. Un arbre dont on ne peut rien faire, qui ne produit rien, et dont les racines, longues comme des tuyaux, pompent l’eau des nappes phréatiques et assèche tout autour d’eux…. favorisant l’avancée du désert… Chez moi, ce ne sont pas les vertes prairies de la Normandie ou les grandes forêts équatoriennes où tout mûrit à l’ombre de séquoias géants… Du sable, rien que du sable… Mais c’est pourtant un pays magnifique. Mais je m’égare… Oui, je voulais dire, ici au supermarché de Deauville, tout le monde m’appelle Joseph sauf cette petite caissière, là qui m’appelle par mon prénom…
    vibrelivre le 02 mai 2020
    Une reprise en main


    Pourquoi lui fallait-il partir à Séville ? Envie de femme enceinte, soit, mais les maris ne sont pas tous nés de la première pluie. Et les pamplemousses roses, ça sortait d'où ? Ca fait beaucoup d'envies, et qui sont tyranniques. J'ai rêvé, ou le voyage est-il déjà payé ? On avait assez sur le compte ? Et puis, est-ce que je fais partie du voyage ? Qui paie ? Avec le coup de la tisane, je suis plus que méfiant. Peut-être que je me fais des idées. Soit. Et ces noces d'étain ? Ҫa fait quatre ans qu'on ne se dit plus rien. Elle parle, elle parle, on dirait un robinet géant qui fuit, et l'eau qui s'écoule en te prenant la tête emporte le repos et toute tentative de dialogue. C'est sûr que l'histoire de la jardinerie n'a pas arrangé les choses. Bizarre, ce coup de pelle, vraiment. Après, on dira que j'ai peur de la foule, mais il y a autre chose. J'ai peur de la foule, et maintenant j'ai peur de ma femme. Moi, je suis russe, et je m'appelle Ivan. C'est risible, non ? En quoi suis-je redoutable ? Mais j'ai un passé, si je n'ai pas d'avenir. Ma femme ne le sait pas. A ma naissance, tout était francisé déjà : Yves Lénin, avec un bel accent pour égarer. Le Russe a vécu. Il sait donner le change.
    Tiens, mon arrière-grand-père par exemple. C'était un diplomate. Ivan Ivanovitch Lénine. Inutile de préciser que le port de ce patronyme conduisait à des ambiguïtés. Son métier l'envoyait partout. Et même à Séville. Mais c'est vrai, ça, il est allé en mission à Séville. Toute la famille racontait l'histoire. Mon bisaïeul avait écrit dans un carnet le résumé de ses aventures. C'était au début du siècle dernier. L'empire russe se mourait. L'économie s'effondrait. Misère, défaites, désespoir rendaient l'agonie douloureuse. On allait parler bientôt d'une population cannibale, mais Ivan -tous les fils aînés de la famille se prénomment Ivan- avait vu un village se disputer le corps d'un homme mort. Un enfant mordait dans une main à peine chauffée. Cependant, Ivan était content d'aller vers l'Occident, et vers cette ville qui ne lâchait pas, selon sa devise. Il avait chanté les filles aux yeux de velours, rêvé du soleil qui écrasait les places. Il allait voir de près les fameux monuments. C'était la guerre, certes, mais une guerre qui ne l'était pas, avec des Espagnols qui ne s'engageaient pas, mais soignaient les blessés de tous bords. Mais surtout il rencontrerait un dénommé Garcia, qu'on retrouvait à plusieurs reprises dans le carnet sous l'appellation de X.
    Mon aïeul aimait dessiner. Il y avait un dessin de lui dans le carnet, il manquait de netteté, les couleurs avaient passé, mais malgré tout Ivan avait fière allure dans ses pantalons bouffants, sa chemise de soie jaune et bleue qui dessinait comme des lézards tranquilles, et un gilet noir et serré qui redonnait à l'ensemble une touche de sévérité. Les bottes qu'il portait étaient noires également, Ivan, le descendant, était sûr qu'il y avait caché un couteau, ou deux . Ce qui en faisait un portrait inoubliable, c'était la moustache, si fournie, si épaisse, qu'elle lui couvrait toute la lèvre supérieure et une bonne partie de ses joues. On ne voyait pas les yeux, mais nul doute qu'ils étaient brillants, perçants, qu'ils seraient terribles pour le cœur des filles, qu'ils traverseraient le velours de leurs yeux.
    Ne donnait-il pas le change ? Qui reconnaîtrait un espion russe sous l'accoutrement d'un marchand turc ? Le carnet le montrait ensuite dans une taverne noire. Heureusement que la soie et ses couleurs mettaient de la lumière dans cet antre ténébreux où devaient se négocier des affaires pas véritablement orthodoxes. Le carnet gardait un silence circonspect sur ces rencontres qu'on appelait de deuxième type, parce qu'elles avaient lieu dans des repaires de diables, où la police se gardait bien d'entrer, où la morale était totalement ignorée, où des gens qui n'avaient plus rien à perdre ou à craindre, ou de qui on avait lavé le cerveau à coups de grands slogans, imaginaient des plans qui changeraient la face du monde.
    Il avait de quoi se sentir humilié. Il s'appelait Ivan, il avait pour ancêtre un brave aux missions héroïques, qui séduisait les filles de tous pays, et lui était cloîtré dans sa maison trois pièces avec une pie qui lui volait ses jours futurs. Elle voulait voir Séville, eh bien elle la verrait cette merveille andalouse, et elle verrait surtout qui se tenait à ses côtés. Elle voulait des pamplemousses roses, elle en aurait. Il avait en fin de compte résisté à un coup de pelle, dont il rouvrirait le dossier, il s'en irait au-devant du monde, il ferait le clair dans ces affaires de départ et de grossesse. Un Ivan en changeait un autre, et peut-être un autre Ivan suivrait. Elle disait qu'elle était enceinte, mais que ne disait-elle pas ? Le robinet n'arrêtait pas de couler, et ça l'endormait à la fin. Il était réveillé désormais, il avait trouvé le bouton « stop », c'est lui qui mènerait sous cape les opérations, il deviendrait le Terrible.

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