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    Morphil le 24 octobre 2021
    @franceflamboyant Reste à trouver la salle et la/le metteuse/metteur en scène et ce sera un triomphe.
    mfrance le 24 octobre 2021
    franceflamboyant  

    La pièce est fort réjouissante et bien flamboyante ! Bravo France.
    Les classiques n'ont qu'à bien se tenir !
    Coparo le 25 octobre 2021
    Puisqu'en effet que c'est le mois de l'Imaginaire, vaste thème, "Imaginaire, jolie jeune femme vêtue d'une longue robe bleue, coiffe ses cheveux blonds et bouclés qui lui descendent jusqu'aux reins." (cf.franceflamboyant qui nous fait bien rire avec ses allégories, bravo ! ), j'en profite et j'envoie un autre texte !


    La véritable histoire d’Icare

    ou Comment on s’est longtemps trompé sur le mythe d’Icare.

     

         Les hommes se sont beaucoup fait de fausses idées sur Icare, parce qu’ils ont longtemps été assez naïfs pour croire que les Dieux avaient puni un homme qui voulait s’élever et les égaler. Dieu aurait coupé les ailes de l’ambitieux et l’aurait lamentablement fait choir pour lui rappeler que sa place était à terre, comme le cloporte rampant.
    Allons, allons, quel aveuglement ! L’histoire est tout autre !

    En effet, Dieu en eut assez de voir les hommes palabrer sans laisser de traces. Il disait : « C’est bien beau, mais les paroles s’envolent et les écrits restent ! »

    Il décida d’envoyer à l’homme les moyens d’être moins volatile, les moyens de tisser le monde avec le Verbe et d’en fixer la trame.

    C’est pourquoi il envoya Icare, chargé de plumes d’oie, pour que l’homme passe de la parole à l’écriture : la parole écrit dans l’air, mais Icare permet d’écrire sur terre.

    Puis Dieu envoya la comparse d’Icare, la seiche, pour faire de l’encre sépia, et le noir de fumée, pour faire l’encre de Chine.

    C’est pourquoi je vous ai amenés au bord de cet encrier, parce que c’est ici qu’Icare est tombé.

    Lorsque vous aurez écrit votre message, vous pourrez le sceller avec de la cire qui tenait serrées ses plumes entre elles.

    Voilà l’authentique histoire que Dieu m’en envoyée par la poste, le tampon sur l’enveloppe faisant foi, parce qu’il en avait assez d’entendre des billevesées et des balivernes sur son messager.

    Il trouve que, parfois, les hommes ont bien trop d’imagination, et prennent leurs rêves pour des réalités, particulièrement cette sorte d’humains que l’on appelle les artistes.

     

     

    Le 10 juillet 2001

    Près du grand encrier

     

    Chartreuse de Valbonne

     
    franceflamboyant le 25 octobre 2021
    Merci pour vos remarques sur l'acte III !
    Imaginaire en jeune femme sexy, pourquoi pas !

    Acte III : le podium. Je ne sais pas encore ce que je vais dire....
    En tout cas, plein les yeux et le cœur ce mois-ci !
    Pippolin : j'aime vos démêlés avec votre avatar.
    Toujours pas tout lu.
    pascontent le 25 octobre 2021
    Coparo  ,.  Sublime !
    Morphil le 25 octobre 2021
    Coparo , j'adore ...
    Morphil le 25 octobre 2021
    Sido Rémi

     

    Rémi flânait nonchalamment au bord de la Loire rêvant au fleuve encore fougueux de son enfance. Il contemplait, pensif, ce reste d’eau se frayer un passage entre les bancs de sable chaque année plus nombreux. Où étaient passés les fameux remous dont on lui narrait la force irrésistible pour l’effrayer, ces remous qui entrainaient l’intrépide vers des mondes inconnus. Bah ! L’attrait de la fraicheur de l’onde avait toujours été le plus fort. C’était une aventure, c’était braver le danger, c’était surmonter sa peur. Un plaisir impossible à comprendre tant qu’on n’a pas goûté, surtout les chaudes journées d’été, comme aujourd’hui. Il piquerait bien une tête dans ce faible courant, il pourrait peut-être retrouver Sido. Il s’allongea sur la berge, pris une de ces cigarettes que son médecin voulait à toute force lui interdire, l’alluma voluptueusement et se laissa aller à contempler les rares nuages, à écouter le bruit de l’eau, à retrouver le visage de Sido.

     

    Plouf ! il l’avait vu juste à temps, un tourbillon, un beau, et plongé tête la première sans réfléchir, sans éteindre sa cigarette, sans se dévêtir. Il l’avait entendu l’appeler. Il n’était pas fou ! Il n’avait pas rêvé. Il connaissait trop sa voix, chaque inflexion, cette façon unique de dire « Rémi » comme une offrande, comme un cadeau. Et se parfum … il dominait l’âcre odeur de la cigarette qui continuait de se consumer entre ses doigts. Tant de signes évidents, il n’avait qu’à suivre la piste, juste se laisser guider. La voilà, enfin ! Te voilà…

     

    Le voici revenu, le temps de l’adolescence, du premier regard, du premier baiser, des premiers émois et l’absolue certitude que tout serait possible « jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Mais, non, c’était impossible, la mort ne pourra jamais nous séparer.

     

    Le cœur de Rémi battait si fort qu’il s’arrêta dans son sommeil au bord du fleuve, là où il s’était rencontrer, la main de Sido serrant la sienne.
    franceflamboyant le 25 octobre 2021
    Reprise sur le texte de mfrance et les commentaires faits.

    Sûr et certain que les Indiens et les Noirs, à travers le prisme du cinéma américain, sont vus de façon caricaturale et négative; En même temps, quand Michael Cimino, il y a bien longtemps, a montré ce que pouvait vraiment être la colonisation du centre des Etats Unis, avec La Porte du Paradis, on lui a tapé tellement fort sur les doigts pour lui expliquer qu'on ne pouvait vraiment pas dire la vérité qu'il ne faut pas s'étonner que pas mal de films aient véhiculé et véhiculent encore des poncifs...Mais bon, en littérature et cinéma, on doit trouver des contre exemples...Je penserais à Jim Harrison qui connaît bien le monde indien du centre de l'Amérique.
    Coparo le 25 octobre 2021
    @ Morphil Quadruple plongeon ! Dans le tourbillon du fleuve, dans les souvenirs, dans le sommeil et dans la mort... J'aime bien !
    Morphil le 25 octobre 2021
    @coparo merci.
    pascontent le 25 octobre 2021
    franceflamboyant  Bravo ! Jolie pièce, originale, ingénieuse et pleine de fantaisie.
    pascontent le 25 octobre 2021
    Morphil , très beau texte émouvant, un petit côté Tristan et Yseult
    Morphil le 25 octobre 2021
    Mon histoire d'amour préférée, plus que Roméo et Juliette.
    LEFRANCOIS le 26 octobre 2021
    @franceflamboyant
    Bravo, tu as beaucoup d'humour, j'aime ça...
    Darkhorse le 26 octobre 2021
    JML38, j'ai beaucoup aimé ce vol en Cessna et même si, comme avec le langage marin, les termes d'aviation sont un véritable charabia quand on n'est pas initié, l'immersion est totale en compagnie de ces deux voyageurs temporels.

    SarM, Cette Alice est une vraie opportuniste ! Et elle a bien raison, à son tour de se pavaner maintenant
    Mais franchement je ne m'y attendais pas. Bien joué !
    Si je n'ai pas le temps d'écrire une nouvelle, celle que j'ai en stock et que je posterai aura un peu le même principe.
      Coparo, un conte bien particulier, on a les images qui défilent pendant la lecture !

    Pippolin, mais je l'ai déjà lu ce texte 🙂 Toujours aussi étrangement fascinant. On ressent bien l'oppression vécue parle personnage ! Et puis cette histoire de forum, j'adore l'idée !  
    LiQingzhao, je rejoins les autres commentaires, un texte vraiment excellent ! 
    L'image de la fillette en train de faire de la corde à sauter est particulièrement bien écrite. Et cette chute terrible nous comble d'horreur...

    mfrance, si seulement les dieux des "indiens" (pourquoi garde-t-on cette appellation stupide ?) avaient pu intervenir de la sorte et écraser l'envahisseur...
    Mais comme tu le fais remarquer dans ton texte, ça aurait été se rabaisser au niveau de l'homme blanc dans toute son agressivité.
    Le monde est injuste quand on regarde l'histoire.
    Darkhorse le 26 octobre 2021
    Morphil, Au clair de la Terre ou les voleurs d'âmes est un très bon texte ! J'ai beaucoup aimé l'originalité et la manière dont est mené le récit.

    franceflamboyant, très bonne idée de personnifier ces genres de littérature et d'imaginer leur petite guéguerre !
    Tu nous auras bien fait sourire ce mois-ci 🙂
    Morphil le 26 octobre 2021
    Merci Darkhorse,  je n'ai malheureusement pas encore tout lu, ça va venir
    JML38 le 27 octobre 2021
    Merci Cathye pour ton commentaire

    Excellents les dialogues. Et la maman, c’est la même que ds l’histoire du balai?

    Réponse un peu tardive à ton interrogation, désolé.

    Je reconnais que la mère est assez stéréotypée d’un texte à l’autre.
    Ce sont les enfants qui présentent des différences.
    Dans « Le monstre... »  et les suites comme « Chat perché », on peut supposer d’après les dialogues qu’un est plus âgé que l’autre.
    Alors que dans « Histoire d’os » et avant dans « Les aventuriers... » ils sont jumeaux.
    JML38 le 27 octobre 2021
    Darkhorse a dit :

    JML38, j'ai beaucoup aimé ce vol en Cessna et même si, comme avec le langage marin, les termes d'aviation sont un véritable charabia quand on n'est pas initié, l'immersion est totale en compagnie de ces deux voyageurs temporels.

    Merci Darkhorse  
    Je reconnais que l'utilisation de termes aéronautiques peut être perturbante.
    D'où l'utilité du petit lexique de fin de texte. 

    EveLyneV le 27 octobre 2021
    Sparrow et l’oipicope (1) 

    Sparrow ouvrit les yeux dans l’obscurité. Elle chercha en vain l’heure nationale, officielle, qui, habituellement, s’affichait vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur les murs dans tous les logis. Surprise, elle appuya sur l’interrupteur, la lumière ne fut pas ! En râlant, elle s’extirpa de la douceur de sa couche et retira ses protections auditives. Elle resta assise un moment, se remémora ses cauchemars. Et se frotta les paupières. 
    — Fichtre, je rêve des trucs insensés… Un peu de courage… Profitons de cette  journée qui s’annonce ! décréta-t-elle sans entrain.

    Elle se leva, traversa la pièce et écarta les rideaux lourds et opaques. Elle s’abstint de jeter un coup d’œil dehors… Rien ne pourrait lui remonter le moral continuellement taciturne. Un passé nul, un présent maussade, un avenir… Bref, une existence décevante et des projets inexistants… Elle avait besoin de calme, après cette nuit épuisante. Un repos éternel, voilà ce qu’il lui fallait.
    D’abord, elle devait s’assurer qu’ « on » s’occupait de la panne. Elle décrocha son vovoitphone (2), oubliant qu’il nécessitait la fée électrique, et finalement elle se rappela que tout, chez elle et dans les immeubles connectés, fonctionnait avec cette énergie, momentanément défaillante. Une vraie poisse… Pourquoi les batteries n’avaient-elles pas pris le relais ? « On » vous vantait et « on » vous vendait un progrès, qui n’assurait pas tout le temps… Elle marmonna, en proie à un fort ressentiment contre le monde extérieur. Rien ne changeait, et ceux interdits de pouvoir devaient tout supporter sans se révolter, sinon…
    Elle s’apprêta vite et  sortit immédiatement pour contacter une aide. Elle frappa aux portes sur son palier, en vain, monta quelques étages. On ne lui répondait pas. Elle dévala les escaliers, courut dans le long couloir, consulta le panneau des « recommandations obligatoires et interdictions » qui n’indiquait aucun code, pesta contre « ces incompétents », remarqua une nouvelle liste d’individus convoqués, probablement des « rappelés à l’ordre ». Regarda dans la salle des robots qui, pantois, attendaient le ravitaillement. Elle ouvrit la porte vitrée, massive, lourde à manipuler sans le déclenchement électrique et posa un pied sur le trottoir. Elle écarquilla les yeux et se figea. 

    La rue était déserte. Elle avança, ne rencontra aucun piéton. Plus loin, le garapage (3),  constamment bondé, était vide… On s’y  disputait les places depuis que le plus vaste avait été transformé pour bâtir une tour, une de plus qui abritait les nombreuses machines munies d’intelligence artificielle et les ordinateurs du centre de surveillance. 

    Pensive et désorientée, elle remonta chez elle. Elle ressentait le besoin irrésistible d’une boisson réconfortante… Se souvint que  le méjuteur (4) ne fonctionnait pas… Après des minutes de réflexion, elle rassembla le nécessaire portatif et se dirigea vers la porte. Actionna la poignée, la tira, la porte résista… Le verrou de sécurité  n’était pas enclenché, pourquoi ne cédait-elle pas ? Sparrow saisit les codes à plusieurs reprises, en vain. Un problème de batterie de secours ? Très énervée, elle s’assit et cogita. Se morfondrait-elle ici, alors que les autres avaient, semblait-il, abandonné l’immeuble ? Et sans la prévenir… Elle ne l’oublierait pas… Pas de doute, « on » avait déclenché une nouvelle alerte, mais elle ne l’avait pas entendue… probablement parce que coupée du monde extérieur grâce à ses protections auditives, interdites.

    Sparrow lisait beaucoup et son cerveau bouillonnait d’imagination. Elle se releva. Fouilla  dans son placard, saisit des vieux rideaux et les attacha en prenant soin de les nouer fortement. Elle ouvrit les vitres et accrocha son assemblage à la rambarde. Elle lança son sac, enjamba le rebord, ferma les yeux, ne regarda pas en bas, craignant la nausée et se laissa descendre. Il lui manquait des centimètres, elle sauta et atterrit sur le trottoir dans une pose peu distinguée. Vite, elle regarda autour d’elle… Naturellement qu’on ne l’avait pas vue… Elle haussa les épaules, se moquant d’elle-même. Elle se dirigea vers l’avenue très passante. D’abord, elle marcha d’un bon pas… ralentissait peu à peu à la vue des vitrines obscures, des portes fermées. L’absence de mouvement et de bruit drainait une sensation étrange, oppressante. Cette voie déserte grouillait encore de monde la veille.  Les nombreuses caméras, dépourvues de leur lueur colorée, n’enregistraient plus. Les feux tricolores convenaient désormais aux daltoniens. Elle tenta de pousser puis de forcer quelques portes, en vain. Elle avisa le square, s’assit sur un banc. Le silence lugubre et inédit l’insupportait. Pas de doute, là encore, elle rêvait… Elle se pinça.
    — Aie !
    — Sa-salut !
    Enfin ! on lui parlait, le ton hésitant utilisé lui fit penser à un enfant, perdu comme elle… Elle se retourna, mais ne vit personne. Elle entendit de nouveau :
    — Sa-salut !
    Le son provenait du haut. Elle releva la tête. 
    — Saperlipopette ! s’écria-t-elle, sidérée.
    Elle n’avait eu aucune raison de regarder en l’air puisque partout les immeubles  obstruaient l’horizon… et elle n’avait pas découvert l’impensable. Ni  bleu, ni gris, ni clair, ni nuageux,  il n’existait plus… Elle vivait une situation irréaliste et les idées troublantes surgissaient.
    Pendant ce temps, juché sur une branche, un oiseau l’observait et continuait de  jacasser. Sparrow parlait volontiers aux animaux, mais à un oiseau, jamais ! On la prendrait pour une folle, encore… Manquerait plus que cela… Elle le dédaigna.

    Elle reprit son chemin. Elle n’osait plus lever les yeux, de crainte de rencontrer le vide ! Le ciel devait se nicher plus loin… bien sûr ! il lui suffisait de patienter et tout rentrerait dans l’ordre. Elle savait où se diriger, chez Alice.
    À vingt-cinq ans, elle fut convoquée et entendit un monologue :
    —     L’algorithme n’a pas trouvé de correspondance. Par conséquent, vous n’êtes pas autorisée à vous marier. « On » vous a attribué  une partenaire en temps libre et le droit de promener un animal pendant trente minutes quotidiennement  à condition de le ramener dans le lieu réservé chaque soir.
    Elle apprit qu’un algorithme décidait de la constitution de tous les binômes d’une durée d’un an. « On » prolongeait les contrats si le duo oeuvrait pour le bien de la communauté, Alice et elle s’occupaient des robots de son immeuble.  Cependant, il fallait s’engager à ne pas s’attacher. Quant aux animaux, « on » ne confiait jamais les mêmes aux  volontaires, il ne fallait pas s’attendrir… Ils se nommaient tous toutou ou minet…
    En sortant, Sparrow se rappela les rumeurs au sujet d'individus qui avaient réussi à s’enfuir pour rejoindre des contrées plus tolérantes. Cependant, cette action exigeait des connaissances et beaucoup d’argent… elle n’y pensa plus vraiment.

    Après une heure de marche, ponctuée de nombreux « Sa-salut ! » qu’elle ignorait fièrement, dans des rues droites, interminables et vides où elle frappa à quelques portes vainement, elle arriva chez Alice. Elle entra dans la maison, une très ancienne, qu’ « on » démolirait  en raison de son inscription sur une des listes.
    — Alice n’est plus ici…
    Dans la cuisine, elle remarqua la vaisselle de la veille non rangée. Elle se rappelait avoir proposé son aide à son amie, qui avait refusé en s’exclamant « pas la peine ! il y en a si peu, je m’en occuperai en deux temps, trois mouvements ». Sparrow s’attela à la tâche, tira les rideaux, releva le tapis, souleva les lames de parquet, ouvrit le couvercle d’une boîte et extirpa tant bien que mal le vieux moulin à café et le réchaud à gaz. Un jour, Alice, très confiante, lui avait montré ces trésors d’une autre époque, mais interdits. Sparrow ignorait la manipulation de ces appareils, qui remontaient à un siècle qu’elle ne connaissait pas, et la préparation se révéla fort longue. À la fin, elle rangea le tout et prit soin de refermer la cachette. Passa la tête par la fenêtre, murmura :
    – Pas âme qui vive !
    Elle dégusta un café et grignota des biscuits.
    — Hum… C’est certain que les vieux accessoires ont du bon pendant les pannes, déclara-t-elle à haute voix, pour se tenir compagnie.
    — Ce-tain ! répéta l’oiseau, perché sur une branche.
    — Fiche-moi la paix ! et Sparrow lui lança un gâteau. Elle regretta immédiatement ce geste de colère contre un être aussi esseulé qu’elle. Loin de s’en formaliser, il se précipita sur l’aliment.

    Sparrow, désemparée, feuilleta des magazines. Ne pouvant se concentrer sur les pages, elle releva la tête et machinalement manipula la télécommande. À sa grande surprise, la télévision s’alluma et, sur l’écran noir, des informations défilèrent. Pleine d’espoir, elle appuya sur les autres boutons dans la pièce, mais aucun  appareil ne se déclencha ! Dépitée, elle se mit à lire les actualités :
    « De source sûre, après le kidnapping du ciel, une organisation inconnue réclame une rançon, dont le montant n’a pas été communiqué, on attend la réaction de « on »»…
    « Dernière minute - non vérifié, on déclare des disparitions anormales d’individus dans certaines contrées, nous vous tiendrons informés »…
    « Suggestion de l’analyste : les deux évènements sont-ils liés ? »

    Sparrow, perplexe mais responsable, s’autorisa à ouvrir le livre virtuel de ses tourments et tout lui revint. La fois où, petite, elle fulmina contre ceux, qui l’ennuyaient à l’école, elle prononça la formule magique, elle ne les avait jamais revus… Plus tard, à plusieurs reprises, elle réitéra la démarche de manière identique et se trouva  débarrassée des importuns…  S’agissait-il de coïncidences ? Encore la veille,  elle racontait à Alice le manque de respect de cet énergumène à son égard… elle était certaine de n’avoir pas encore prononcé la formule





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