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    camille95120 le 02 décembre 2022
    — Bonjour, comment ça va ?
    — Bien et toi ? 
    — Impec. Le temps est merveilleux !

    Ce dialogue banal mériterait d'être amélioré. Aucun sentiment n'est exprimé. Nous ne savons pas qui parle. Est-ce une femme, un homme, une créature magique ou un animal ? Où se trouvent-ils ? Dans quelle époque ou monde vivent-ils ? De quoi discutent-ils véritablement ? Ce bref dialogue ne nous permet pas de le savoir.

    Votre défi d'écriture pour ce mois-ci est de mettre en scène un dialogue vivant entre plusieurs personnages. Vivent-ils à notre époque, dans un monde magique ou dans le futur ? Quelles émotions expriment-ils ? Où se trouvent-t-ils ? De quoi parlent-ils ? Est-ce sur un objet, une personne, un événement ? Que font-ils pendant leur discussion ? 

    Le gagnant ou la gagnante, qui arrivera à me transporter ou à m'émouvoir avec son dialogue, gagnera un livre. 

    Ce défi, qui a donc pour thème : Dialogue, commence le 2 décembre et se terminera le 31 décembre. Il sera le dernier que j'anime. 

    En effet, je passe ce dernier mois en votre compagnie, à lire vos textes. Une nouvelle stagiaire prendra le relais en janvier. 

    Soyez bienveillant avec elle. 

    Que la force des mots soit avec vous ! 

    leoseba le 03 décembre 2022



    Le défi venait d’être lancé !

    Le bouillonnement, l’effervescence, ça courait dans tous les sens, ça jacassait, ça blablatait, un joyeux bazar ! Et dans un coin …

    — De toute façon, tu ne sers à rien toi !

    — C’est pas vrai ! C’est toi qui sers à rien !

    La vive cacophonie empêchait quiconque d'entendre la dispute de Tiret et Guillemet. Seul Majuscule les regardait amusé et décida s’immiscer dans leur querelle.

    — Les amis, que se passe-t-il, pourquoi êtes-vous si remontés l’un contre l’autre ?

    — C’est de la faute de Guillemet, déclara Tiret. Il dit que je ne sers à rien dans un dialogue ! Alors que c’est faux, c’est moi qui suis au début de chaque prise de parole.

    —Non ! hurla Guillemet. C’est moi qui débute chaque dialogue, on dit bien « Ouvrez les guillemets ».

    Majuscule leur sourit généreusement.
    — Mes amis, vous avez raison tous les deux… mais vous avez tort aussi.

    Majuscule était si grand à côté de nos deux amis, ils le regardaient avec interrogation, levant leurs yeux admiratifs vers lui.

    — Guillemet, tu as un rôle important dans le dialogue, continua Majuscule. Il est vrai que parfois tu ouvres les discussions, mais avouons que cela se fait rare, cela tend à disparaitre.

    Guillemet, s’attrista de cette révélation.

    — Mais ne soit pas peiné mon petit ami, le réconforta Majuscule. Tu as un rôle important, tu es placé régulièrement entre les mots pour souligner leur « importance ». Et toi tiret, ce n’est pas toi qui annonce un dialogue, mais ton cousin le cadratin.

    Tiret se décomposait.

    — Mais toi aussi tu conserves un rôle majeur dans l’écriture. Tu fais la liaison entre deux éléments pour qu’il ne forme qu’une seule entité. Et dans un dialogue tu apparais dans les incises, dit-il, mais il ne me faut pas en abuser, insista-t-il.

    — Mais alors, nous ne sommes ni l’un ni l’autre important, constata Tiret. Pas comme toi Majuscule, qui est toujours là en début de phrase et dans les noms propres.

    À ce moment retentit la grosse voix du point d’exclamation.

    — Les dialogues commencent dans une minute ! annonça-t-il droit comme un I (à l’envers)

    L’agitation grandissait, le stress s’emparait de toutes les ponctuations.

    Un groupe de parenthèses passa en piaillant (comme si elles avaient toujours quelque chose à ajouter)

    — Ho regardez là ! Qui sont-ils ? Ils sont rigolos ! s'exclama Tiret.

    — Ha ! Holà Amigos ! cria Majuscule. Ce sont nos cousins espagnols, le point d’interrogation et le point d’exclamation à l’envers. Je ne crois pas qu’ils participeront à ce défi. Ils sont sans doute passés nous saluer.

    — Début des dialogues dans 30 secondes ! Le point d’exclamation tonitruait.

    Les trois petits points passèrent en trombe à côté de nos amis, lançant des regards dans toutes les directions, comme si quelque chose était restée en suspens.

    — Je crois qu’il est temps, que nous prenions nos places, dit Majuscule, nous continuerons à bavarder plus tard. Bons dialogues à tous les deux !

    — Merci Majuscule, s’écrièrent Tiret et Guillemet de concert, à plus tard !

    — Dix secondes !!

    Tous étaient prêts à jouer leurs rôles dans ce défi. Les points étaient disposés à en découdre avec chaque fin de phrases.

    — Cinq secondes !!

    Les virgules, à soulager les lecteurs, et, ravies, de leur permettre de, reprendre leurs, souffle.

    — Trois !

    Seuls, les points d’interrogation semblaient encore se poser beaucoup de questions.

    — Deux !

    Le silence s’installa, parmi tous les protagonistes et, comme l’aurait déclenché le brigadier du théâtre quand il heurte par trois fois les planches de la scène… le rideau s’ouvrit sur le défi d'écriture du mois de décembre : Le Dialogue.
    leoseba le 03 décembre 2022
    Bonsoir à toutes et à tous.

    Je laisse ici, cette prosopopée typographique. J’aurais aimé qu’elle ouvre le bal du défi de décembre, et qu’elle serve d’introduction à vos magnifiques dialogues à venir... mais on m’a devancé.

    Bonne écriture !
    Coparo le 04 décembre 2022
    leoseba   Et voilà ! 

    Belle journée à toutes et à tous !





    La dent

    D’habitude mon super dentiste ne s’y prenait pas comme ça.

    Tout d’abord, il me la montrait, avant de la sceller, il redressait le fauteuil, me tendait le miroir, et on en discutait. Lui est masqué, avec son bandana coloré sur la tête, derrière ses grosses lunettes loupes grossissantes. C’est un Africain, et il a la voix la plus grave, profonde et rocailleuse que je connaisse.  

    -       Alors, vous la trouvez comment ?

    -       Pas mal… Mais elle n’est pas trop blanche, là ?

    -       Mais non, regardez par rapport à la canine, elle est juste un ton en-dessous. C’est normal, les canines sont toujours plus foncées que les autres dents.

    -       Et vous ne la trouvez pas trop courte, de ce côté, par rapport à celle de dessous ?

    -       Non, c’est top, ça passe juste bien pour la mastication. Regardez, ça ne fait même plus de marque mauve quand vous mordillez dans le papier test.

    -       Je ressens quand même une gêne en bouche !

    -       C’est normal, vous n’avez pas eu de dent pendant longtemps après l’extraction. Ça crée un manque. Moi elle me semble parfaite. Je la scelle, prenez le temps de vous y habituer, on en reparle la prochaine fois.

    -       Bon, d’accord, on y va.

    Et comme d’habitude mon super dentiste que j’adore, qui est à la pointe de la technique, qui m’a sauvé des dents en fin de vie que n’importe qui aurait extraites, grâce à sa patience, sa technicité, et grâce à son affection pour moi, mon dentiste qui me ruine et en qui j’ai toute confiance, à qui j’apporte des fleurs, comme d’habitude, disais-je, mon dentiste a réussi à me convaincre que tout allait bien et qu’il avait amélioré mon sourire.

    Tous les jours je bénis le ciel que les dentistes, les prothésistes et les implants existent. Car les dents sont mon drame. Depuis l’âge de cinq ans je suis sur les fauteuils des dentistes, et Dieu sait que la technique dentaire a évolué et s’est améliorée depuis, grâce au Ciel !

    Grâce au Ciel je ne me retrouve pas comme dans certains pays, ou comme au XVIIème siècle, avec une dent sur deux dans la mâchoire, parce que la seule solution, par manque de moyens, c’est d’arracher. Et c’est violent, un arrachage de dent !

    -       Vous êtes sûr, Docteur, il faut arracher ?

    -       Malheureusement oui, il n’y a pas d’autre solution. La racine est fendue, ça va se dégrader, vous allez faire une infection. On ne peut pas réparer.

    -       Vraiment rien à faire d’autre ?

    -       Allez, ça va bien se passer, je vous fais l’anesthésie et on y va. En dix minutes ce sera fait. Respirez calmement.

    Il me renverse sur le fauteuil, je regarde les poissons sur l’écran au-dessus de moi, on est en Mer Rouge. J’essaie d’oublier qu’il me pique, fouaille dans ma bouche, découpe, fait saigner, tourne, creuse, tire, déchiquette, extrait, petit bout par petit bout, ce morceau intime de moi qui meurt.

    -       Aspirez là, s’il vous plaît, Valérie.

    Il est toujours très poli et calme. Valérie, c’est l’assistante. Brune, toujours souriante, petite souris en tenue de sport et basket, elle trottine du matin au soir dans le cabinet fuchsia avec de belles photos et des tableaux aux murs.

    -       Tenez-moi le lambeau, s’il vous plaît, Valérie !

    Le lambeau ??? Ca a dû bien charcuter, ce coup-ci ! J’ai les mains moites, et comme d’habitude je lutte contre l’envie de me lever, de partir, d’hurler « Ca suffit comme ça ! », l’envie de claquer la porte du cabinet fuschia en criant « Terminé les dentistes ! Terminé ! », de traverser la salle d’attente décorée façon Savane Afrique du Sud devant tous les patients en criant comme une démente.

    Mais non, tu n’as pas le choix, ma fille ! Il faut rester là, attendre que ça se termine, subir encore et encore cette torture qui est censée t’embellir! Respire ma fille, respire ! Et je souris à mon bourreau !

    -       Nous avons bientôt fini, tout s’est bien passé. Vous êtes courageuse, bravo !

    Courageuse tu parles ! Quand je pense qu’il y en a qui n’ont jamais vu le dentiste de leur vie, qui ont une dentition parfaite et pas une carie ! J’appelle ça de l’injustice ! Moi j’ai le prix d’une Ferrari dans la bouche, j’ai passé la moitié de ma vie sur les fauteuils des dentistes, et ça n’est jamais terminé !

    Donc ce matin je me retrouve encore chez mon dentiste préféré, je lui apporte en offrande une fleur de frangipanier que j’ai trouvée sur le chemin. Il rit.

    -       Comment allez-vous ? Merci ! Ça va éclairer ma journée !

    -       Ça va, merci ! Et vous ? Avez-vous vu l’exposition de photos sur la Réunion dont je vous ai parlé ? Certaines iraient vraiment bien dans votre cabinet !

    -       Eh non, malheureusement, je n’ai pas eu le temps. C’est chaud en ce moment !

    -       Oui, j’imagine !

    -       Prenez-place, nous allons mettre cette nouvelle dent, et voir ce que ça donne. J’ai un nouveau prothésiste, un prodige de la fausse dent !

    Et vlan, il renverse le fauteuil, je regarde le film sur les oiseaux, j’ai l’impression de faire du sous-l’eau dans l’éther. Il rabote, ajuste, observe.

    -       Vous la trouvez comment, Docteur ?

    -       Je la trouve très bien ! Oui… Vraiment très bien !

    Mais, là, il ne me la montre pas. Et il la scelle aussitôt. A peine le temps de respirer et je me retrouve debout. Etrange, non ?

    -       Comment vous sentez-vous ?

    -       Je ne sais ! Je la trouve très grosse en bouche.

    -       C’est normal, vous aviez un trou pendant huit mois, il faut vous réhabituer ! On va voir avec Valérie pour un prochain rendez-vous et on en reparle.

    -       Bon… Je vous dirai tout ça à la prochaine visite. Bonne journée, Docteur !

    -       Belle journée et à bientôt !

    Sur le chemin du retour un terrible soupçon me prend. Pourquoi ne m’a-t-il pas montré la dent ?

    Et c’est devant mon miroir que le soupçon se confirme.

    La dent est énorme, disproportionnée, saillante. J’ai l’impression que l’on ne voit que ça ! De plus il y a un énorme trou avec la dent d’à côté, totalement inesthétique, on voit le jour à travers. Et le trou est noir ! Une horreur !

    J’ai envie de l’arracher, mais comment faire ? Si on l’enlève il y aura un vide, et il faudra tout recommencer ! Ah non, décidément, elle est trop grosse ! Jamais je ne m’y ferai !

    Est-ce que le prothésiste n’a pas eu le choix techniquement ? Pourquoi est-elle si énorme et pointue ? Et pourquoi ne me l’a-t-il pas montrée pour en discuter, comme d’habitude ?

    Bon, respire, ma fille ! A la prochaine visite tu vas demander à ton super Dentiste fuchsia de la raboter, de blanchir le trou, bref, il faut trouver une solution pour pouvoir accepter cet énorme élément étranger dans ta bouche et ne pas perdre confiance en lui.

    -       Enorme, vous trouvez ? Vraiment ?

    -       Oui, regardez, là elle dépasse. Et ce côté pointu ! Et puis il y a cet énorme trou entre les deux dents ! Et en plus il est noir !

    -       Bon ! Respirez ! Nous allons voir ce que nous pouvons faire ! Prenez place !

     

    Saint-Pierre

    Le 3/12/2022


    leoseba le 04 décembre 2022
    @coparo 👍🏽😉, bonne journée !
    Hekate2018 le 04 décembre 2022
    Bonjour, voilà ma participation:

    Le son de l’orgue résonne dans la petite église. Aujourd’hui, le village a perdu l’une de ses plus fidèles habitante. Ma grand-mère. Elle est décédée il y a trois jours, à l’âge de soixante-dix ans. Le religieux termine ses dernières prières. D’ici moins d’une dizaine de minutes, je devrais m’avancer et prononcer le discours que j’ai écrit à ma grand-mère. Je tremble. Ma robe noire me serre. Ma grand-mère était tout pour moi. Savoir qu’elle n’est plus là me met la boule au ventre. Ses derniers instants, elle les avait passés avec moi. Je l’avais vu pousser son dernier souffle, avant de s’éteindre. Et tout défile à la vitesse de la lumière devant mes yeux. Je la vois alors se tenir devant moi. Elle me sourit, avant de me dire:

    « Tout ira bien, Gabrielle. Tout ira bien.

    —Mamie? C’est… c’est bien toi?

    —Oui, Gabrielle.

    —Pourquoi es-tu partie si tôt? Tu avais tant de choses à me dire, tant de choses à m’enseigner!

    —Gabrielle, désormais, c’est à toi, et rien qu’à toi, de t’apprendre des choses. Mon heure était venue. Je devais m’en aller. Et puis, tu sais, ce n’est pas si mal, là-haut.

    —Ça ne peut pas être aussi bien qu’ici. Pourquoi ne reviens-tu pas?

    —Je ne peux pas, je suis désolée. Crois-moi, je serais revenue, si je l’avais pu. Mais je ne peux pas. Je vous aime, tous. 

    —Mais… je… je n’arriverai jamais à prononcer le discours 

    —Tu y arriveras, tu es la personne la plus forte que je connaisse.

    —Non, je n’y arriverai pas! Non, parce que tu n’es plus là! »

    Je voudrais la serrer dans mes bras, ne serait-ce qu’une dernière fois avant qu’elle s’en aille pour de bon. Mais comme je ne le peux pas, alors je pleure.

    « Allons, Gaby, ne pleure pas. Tu sais, je ne suis pas vraiment partie. Je serais toujours là, quoi que tu fasses, où que tu ailles. Tu penseras toujours à moi, j’aurai toujours une place dans ton cœur.

    —Et si je t’oublie?

    —Tu ne m’oublieras jamais. Lorsque l’on perd un être cher, sa vie laisse une marque indélébile. Même si je ne suis plus vivante, mon souvenir demeurera toujours dans ta mémoire. “Le vrai tombeau des morts est le cœur des vivants”, disait Cocteau. Et bien il avait raison. Prononce ton discours, ma chérie. Tu verras, rendre ta peine publique, c’est la retirer de moitié. »

    Sur ces conseils, elle s’efface. Je n’essaie pas de la retenir. Le curé termine de lire son psaume, et c’est à mon tour de m’avancer. Quand je passe à côté de ma mère, elle me retient le bras, les yeux rougis par l’émotion. Je lui adresse un petit sourire. Elle me répond par une mine contrite. Je m’avance devant la grande image de grand-mère, prend le microphone et entame mon long texte. 

    « En ce neuf décembre, j’aimerais que nous nous souvenions tous des bons moments passés avec Elisabeth Lafosse. Cette femme a été une mère, une sœur, une femme, et une grand-mère formidable. Personne ne pourra jamais la remplacer dans nos cœurs, mais je suis sûre qu’elle n’aurait pas voulu que l’on pleure en ce jour. Car elle était toujours heureuse, toujours souriante, et qu’elle détestait plus que tout au monde rendre les gens tristes. Alors, aujourd’hui, ne pleurez pas en pensant à elle. Dites-vous toutes et tous que de là où elle nous regarde en ce moment même, elle est heureuse. Je vous en prie, ne soyez pas triste, car cela la rendrait contrariée elle aussi. Mais pensez à elle, car elle n’est pas vraiment morte. Elle sera toujours avec nous, à nos côtés. »

    À la fin de ma déclaration, les personnes présentes se lèvent et applaudissent, les larmes aux yeux. Je me rends compte alors de l’importance qu’un simple petit dialogue peut avoir sur quelqu’un. Les mots ont une force que rien ne peut surpasser, ma grand-mère me l’a prouvé.
    Hekate2018 le 04 décembre 2022
    J’aime beaucoup votre texte, leoseba! Une touche d’humour en tant qu’introduction est une bonne idée.
    glegat le 05 décembre 2022

    Dialogue clandestin

    — Voyez-vous mon cher Ferdinand, dit Hubert, d’un ton dogmatique, j’aime les riches ! Enfin, entendons-nous bien, pas tous les riches, mais ceux qui savent utiliser leur argent pour le bien commun. Il y a ceux qui dépensent leur fortune dans des objets de luxe parfaitement inutiles, et ceux qui participent à des actions humanitaires ou qui contribuent au développement culturel du pays en investissant dans des domaines nobles, par exemple : la peinture, l’architecture, le cinéma. Il y a tant de domaines délaissés par l’État que l’intervention des grandes fortunes privées devient de plus en plus nécessaire.

    Ferdinand écoute son ami avec attention. Hubert s’interrompt un instant, il réajuste la monture de ses lunettes, puis reprend :

    — Aucun pays, aucune civilisation ne peut s’épanouir sans prendre en compte la dimension poétique de l’homme. Quand je dis poétique, je pourrais tout aussi bien dire mystique, artistique, éthique. Nos hommes politiques manquent de profondeur et d’imagination, ils laissent de côté des pans entiers de la dimension humaine. Ils prétendent tous sauver la planète et résoudre la crise à grands coups de lois et de règlements, quand ce n’est pas à coups de matraque. Leurs discours ne sont que des impostures, des tambours qui sonnent creux. Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver, c’est l’homme. Tout repose sur l’instruction et l’éducation. Si l’on ne change pas l’homme, rien ne pourra se faire. Depuis des millénaires, religieux et philosophes débattent ces questions, mais ils sont impuissants face à la réalité économique qui n’est que le reflet de ce désir effréné de l’homme de s’approprier des richesses au détriment des autres. Pourtant je ne déteste pas les riches, au contraire, ce sont souvent des hommes de culture, raffinés, ouverts. En réalité, tout dépend de l’origine des richesses et de l’usage que l’on en fait.

    Cet exposé péremptoire inspire à Ferdinand une moue dubitative, Hubert le remarque et s’empresse d’ajouter :

    — Attention, ce n’est pas parce que j’aime les riches que je déteste les pauvres. On peut aimer les deux, tout est une question de nuances dans l’appréciation. Pour franchir la frontière qui sépare la contradiction de la cohésion, il n’y a qu’un moyen de transport : la tolérance.

    Hubert avait l’habitude de déclamer ce genre d’aphorisme sibyllin. Cette fois Ferdinand n’est plus dubitatif, mais désorienté. Hubert enchaîne :

    — On ne peut rejeter personne sur le motif de son apparence. Il y a du bon dans chaque être. Pauvres ou riches, Blancs ou Noirs, nous sommes constitués des mêmes éléments, nous nous posons les mêmes questions et nous avons les mêmes besoins. J’aime les pauvres et la pauvreté ! la simplicité, le détachement, la sobriété heureuse. Il n’y a pas de plaisir plus délicat que de s’attabler devant une bonne assiette de pommes de terre fumantes. Quand on a faim, le mets le plus modeste nous offre la plénitude. Et puis être pauvre, qu’est-ce que cela signifie ? En quoi un pauvre est-il pauvre ? Est-ce le manque de ressources, la solitude ou le manque d’éducation qui définit la pauvreté ? Non, voyez-vous mon cher Ferdinand, je pense que la pauvreté est une chance, car elle oblige à réfléchir sur ce qui est vraiment important. L’habitude des privations renforce la joie procurée par les petits plaisirs simples. L’abandon de toute possessivité est le plus court chemin vers le bonheur.
    Ferdinand se hasarde à une question :
    — Mais d’après vous, les pauvres ont-ils le droit de philosopher ?

    D’un geste très aristocratique, Hubert se tortille la moustache avant de répondre :

    — Platon dirait que les pauvres doivent accepter leur sort sans broncher et laisser à ceux auxquels la divinité a donné la fortune et les honneurs, le droit de s’occuper de la cité. Mais heureusement la révolution est passée et un changement a eu lieu. La parole est désormais libre et elle n’est plus le monopole des nantis. Le siècle des Lumières a chassé le despotisme et l’ignorance…

    Un silence s’installe. Ferdinand s’interroge, « faut-il changer l’homme ou la société ? »
    Comme s’il avait entendu les pensées de son ami, Hubert reprit :

    — Je crains que l’origine de nos problèmes ne soit pas récente. Déjà à l’époque de l’homme chasseur-cueilleur les choses ont commencé à se dégrader. Il faut chercher en nous les racines du mal.
    Le jour commence à baisser. La conversation diminue d’intensité. Les deux hommes, assis sur la dernière marche de l’escalier qui mène au palais de la bourse, décident de partir. Engourdis, après plus de deux heures dans cette position, ils se lèvent lentement.

    Hubert ramasse le sac-poubelle qui contient toute sa richesse et ajuste son chapeau aux bords élimés. Ferdinand resserre la corde qui lui tient lieu de ceinture et ajuste, dans un mouvement d’épaule, son sac à dos.

    — Allons ! dit Hubert, le resto du cœur va bientôt fermer, nous avons juste le temps.

    Et les deux compères s’éloignent en échangeant leurs impressions sur les bienfaisantes douceurs que leur procure le printemps naissant.
    franceflamboyant le 05 décembre 2022
    VINGT DECEMBRE


    En 1848, Sarda Garrigua arrive à l’île Bourbon pour mettre fin à l'esclavage. C'est une abolition tardive mais nécessaire. Des mois durant, Sarda parcourt le territoire, parlant à la fois aux grands propriétaires, aux fortunes locales et à ceux qu'il entend bien libérer de l'esclavage. Le discours du mandaté est double : il faut rassurer les propriétaires qui ne sortiront pas lésés de l'affaire et faire en sorte que les esclaves affranchis ne se mettent pas en tête de se soulever pour acquérir bien plus de droits. Ils sont très nombreux...
    Au début de ce texte, Sarda Garriga parle avec Victor Shoelcher, celui qui a rédigé le décret d'abolition.


    -Ce sera difficile, Sarda. Il faudra être ferme.
    -Je le sais, monsieur Schoelcher.
    -Jusqu'à quel point, je me le demande. Vous savez, moi, je fais du journalisme et de la politique. En 1830 déjà, j'ai fait dans la Revue de Paris, une description terrible de la situation des esclaves, et j'ai montré comment l'esclavage transforme ces hommes en brutes,
    -Mais vous avez aussi ajouté que les nègres, sortis des mains de leurs maîtres avec l'ignorance et tous les vices de l'esclavage, ne seraient bons à rien, ni pour la société ni pour eux-mêmes. Vous avez dit : Je ne vois pas plus que personne la nécessité d'infecter la société active (déjà assez mauvaise) de plusieurs millions de brutes décorés du titre de citoyens, qui ne seraient en définitive qu'une vaste pépinière de mendiants et de prolétaires. Et vous avez ajouté que la seule chose dont on doive s'occuper aujourd'hui, c'est d'en tarir la source, en mettant fin à la traite .
    -Eh bien, c'est fait.
    -En effet et ce qui me semblait impensable de faire il y a quelques années m'apparaît comme crucial maintenant. Plus de traite donc plus d’esclaves ; plus d’esclaves mais des terres et des patrons. Il n'y a plus de maître. C'est bien cela ?
    -Oui, Sarda, c'est cela.
    Joseph Sarda, né Joseph Napoléon Sébastien Sarda Garriga  est un administrateur colonial français. Ses parents étaient de souche modeste mais la Révolution est passée par là, et le Premier Empire. Joseph Bonaparte est son parrain. Sous la Monarchie de Juillet, il a travaillé dans l'administration des finances mais a mis en avant ses idées républicaines. C'est pourquoi en 1848, le gouvernement provisoire l'a nommé commissaire général de la République à La Réunion pour y mettre en application le décret de l'abolition de l'esclavage.

    Il arrive à La Réunion, le 13 octobre 1848.  La beauté du centre de Saint-Denis, sa nonchalance tropicale  qui contraste avec le nombre de travailleurs qui s'y affairent le laissent pantois.  Il perçoit, malgré ses convictions, que sa tâche ne sera pas simple. L’Assemblée des propriétaires du Nord de l'île lui demande de reporter l’application du décret à la fin de la campagne sucrière.
    -Ce n'est pas possible !
    -C'est possible.
    -Personne ne voudra. Ni les maîtres ni les esclaves. Ce sont nos gens, nous les connaissons : nous les nourrissons, les soignons, les logeons, les fédérons. Ils travaillent pour nous car leurs pères déjà faisaient de même. Ils portent les noms que nous leur avons donné et nous n'avons pas vu qu'ils s'en plaignaient. Nous les apparions pour le travail comme pour l'amour et nous savons valoriser les meilleurs : tout le monde n'est pas nègre de pioche ! Certains font d'excellents domestiques. Il nous arrive d'en affranchir. Vous ne sauriez aller contre des usages si anciens qu'il n'est une parcelle du corps et de l'âme de ces gens qui n'en soit pénétré.
    -L'esclavage est aboli. Je viens faire appliquer cette loi.
    -Admettons mais vous suggérez bien une autre voie...
    -Ils vont travailler pour vous d'une autre façon.
    -Ah, voilà ! Ainsi ceux qui nous appartenaient et que nous avions achetés ne nous appartiennent plus mais ils s'engagent à travailler pour nous.
    franceflamboyant le 05 décembre 2022
    VINGT DECEMBRE

    -Oui, ils signeront un contrat de travail et bien sûr, ils devront en respecter chaque article. Ils auront un petit salaire puisque ce sont des hommes libres. Peu quitteront les terres où ils ont grandi et où leurs enfants grandissent aussi.
    -Fort bien, monsieur Garriga mais vous nous avez aussi parlé d'un livret de travail.
    -Absolument ! Sur ce livret, seront notés l'assiduité du travailleur, sa constance et son intérêt pour son travail. Il n'est plus un esclave mais un être humain digne et fort : à lui de gagner son salaire, de ne pas vagabonder, de ne pas céder à la paresse ou d'aller parler aux autres d'une autre forme de liberté qui pourrait être dangereuse !
    Les propriétaires terriens qui ont connu ou entendu parler des heures de gloire du café et s'enrichissent  désormais avec le commerce de la canne se frottent les mains. Ils ont déjà fait leurs comptes : bah, plus d'esclaves mais des métayers qui vont trimer, seront contraints d'acheter médicaments et produits alimentaires sur le domaine, qui devront s'habiller par eux mêmes...
    -Eh bien, vous voyez. Vous n'y perdrez pas.
    - En effet, nous aurons bien des avantages mais l'économie  de l'île Bourbon s'est construite sur l'esclavage. Tout le monde le sait.
    -Plus maintenant.
    Le mécontentement règne. Qu'il s'en aille cet émissaire déplaisant!
    -Reprenez la mer. Allez expliquer que vos propos...
    Sarda-Garriga refuse et promulgue le décret d'abolition le 18 octobre. Le 22 octobre, les membres de l’Assemblée se séparent sans manifester de résistance. Tout est accepté.

    Le 24 octobre, Sarda-Garriga reçoit dans l'ouest de l'île une délégation d’esclaves et rend obligatoire pour tout affranchi la possession d’un contrat de travail.
    -Mes amis :  La République a voulu faire votre bonheur en vous donnant la liberté. Propriétaires et travailleurs (autrement dit, anciens maîtres et anciens esclaves) ne forment désormais qu'une seule famille dont tous les membres doivent s'entre aider.
    Les questions mettent du temps à poindre mais elles arrivent...
    -Un salaire  ? On nous paiera ?
    -Oui,  vous recevrez de l'argent.
    La masse compacte de ceux qui l'écoutent est attentive. C'est une marée de visages noirs. Il y a tous les âges et tous les états.  En bon tribun, l'envoyé du gouvernement sait plaire et convaincre. Extérieurement, il est philanthrope et crie au progrès social mais intérieurement il est plus réaliste. Le voilà qui dialogue avec lui-même:
    -Ce sera un très grand changement, tu le sais...
    -Bien entendu, mais je n'ai rien dit là-dessus, il est remarquable que ces salaires ne s'élèvent pas au-dessus de 5, 7, 10 francs par mois. Les salaires qui dépassent ces moyennes sont des exceptions. Je dois reconnaître que c'est fort bas.
    -Mais ils sont sans réaction !
    -Pourtant, ils pourraient  s'offusquer ! Malgré tout, je dois ajouter, à la louange des travailleurs, que la pensée d'une coalition en vue d'exiger des salaires plus élevés, ne vient à l'esprit d'aucun d'eux. Ils signeront leurs contrats d'engagement avec conviction.
    En leur parlant, il les rassure et les aiguille:
    -Ainsi, nous aurons un employeur et non plus un maître !
    -Oui mais attention, il vous faudra être patient: votre patron qui est en quelque sorte votre père vous le versera autant que possible ce salaire auquel vous avez droit. Mais il peut y avoir de mauvaises années...
    -Il nous faudra rester sur les terres où nous étions esclaves, là où certains ont reçu les fers et où d'autres ont souffert au point de s'échapper !
    - Oui mais vous resterez ensemble ! Il y a beaucoup à espérer d'hommes chez lesquels le sentiment de la famille et le souvenir des lieux où ils ont passé leur enfance ont persisté, malgré l'esclavage. Ces tendances sont de bonne augure pour l'avenir. Et puis, mes amis, soyez réalistes. Ces terres, qui les quittera pour un avenir meilleur risquera un grand malheur. On jette les vagabonds en prison ! Et puis, pourquoi quitter celui qui a tant de terres, sait les faire fructifier et vous permet de jouir de sa réussite. Les propriétés sont immenses...
    -Serons-nous assez nombreux ?
    -C'est une très bonne question : l'île Bourbon est ouverte aux échanges économiques et au progrès. La façon de cultiver, d'exporter, tout cela peut changer. Vous avez la chance immense d'être les citoyens d'un monde nouveau qui a mis un terme à la honteuse condition dans laquelle vous étiez ! Bien sûr, si la main d’œuvre venait à manquer car l'île va connaître une grande expansion économique, il en viendrait d'autres pays pour prendre un travail ici ; un travail rémunéré, s'entend.
    Sarda Garriga est applaudi sans fin. Il jouit d'une réputation telle qu'on s'inquiète pour lui. Il déclare :
    -A Saint-Leu, à Saint-Louis, à Saint-Pierre, le bruit s'est répandu parmi eux que les blancs voulaient m'empêcher de continuer ma route, et même attenter à mes jours. Ces bruits, dont les auteurs n'ont pas été découverts, ont causé une grande émotion : à mon arrivée à Saint-Louis, j'étais escorté par une masse énorme de noirs de Saint-Leu portant des bâtons. L'acharnement de ces braves gens à ne pas quitter ma voiture ne fut bien expliqué pour moi que lorsque j'appris les rumeurs ridicules auxquelles ils avaient donné créance. Tous voulaient me garder, et passer la nuit autour de ma maison. Quelques paroles de moi suffirent pour leur faire reprendre le chemin de leurs quartiers.
    franceflamboyant le 05 décembre 2022
    VINGT DECEMBRE

    -Mes amis, le soutien que vous m'apportez me touche ! Comment ne pas y être sensible...
    Et il dialogue avec lui-même :
    -La tournée que je viens de terminer était d'une indispensable nécessité : ses résultats seront, je l'espère, décisifs pour l'avenir du travail dans la colonie.
    -Tu ne dois pas oublier que la population esclave, il faut le dire, a toujours conservé une certaine défiance contre la population blanche. Ce sentiment paralysait à l'avance, surtout dans l'arrondissement Sous-le-Vent, tous les efforts des autorités municipales pour arriver à l'exécution de mon arrêté du 24 octobre dernier.
    -Oui et partout les noirs avaient besoin d'entendre de ma bouche quelles étaient les obligations que leur imposait la liberté ; ils avaient besoin de savoir par moi comment ils devaient se servir de cette liberté que la République leur a donné, et dont beaucoup d'entre eux ne se sont crus bien certains qu'après m'avoir entendu.
    -Il fallait qu'un homme qui leur inspirât confiance vînt leur expliquer leur position, leurs droits et leurs devoirs. Cet homme, c'était le représentant de la République : la confiance des anciens esclaves lui était assurée par l'effet seul de la mission dont il était chargé.
    -C'est bien vrai !
    Les deux Sarda Garriga, celui qui est audacieux et l'autre qui se dit plus conventionnel tombent d'accord. Le dialogue intérieur est clôt.

    En décembre, tout est fixé. Sarda Garrigua a rempli sa mission. On l'a fêté, applaudi. Tant de drapeaux partout ! Un libérateur ! Il est satisfait. Les anciens esclaves ont tout de même des avantages désormais : les membres dispersés d'une famille peuvent se retrouver puisque n'existe plus la règle qui autorisait la séparation pour vente des enfants d'avec leurs parents, les unions défaites, les arrachements. On le loue pour cela :
    -Vous avez réparé bien des outrages !
    -Je défends un monde meilleur.
    Il en est convaincu, le représentant de l'ordre nouveau et les propriétaires ne le contredisent pas.
    -Vous nous avez convaincu d'accepter un nouvel  ordre  des choses dans lequel une nouvelle main d'œuvre est présente.
    -Certainement, Il y a beaucoup à espérer d'hommes tels que ceux que j'aurais rencontrés ici; des entrepreneurs, de grands propriétaires avisés et de  tous ces exécutants qui restent attachés à certains lieux, à des usages, à des souvenirs. Ah, ils travailleront bien ! Ils vous seront fidèles, ils seront toujours là, respectant leurs chefs...

    Les propriétaires sont plutôt contents. Sarda Garriga est un bon négociateur...Tout s'est passé sans heurt. .Entre les Blancs et les Noirs, les jeux restent faits. Les Blancs restent les maîtres. Tout ira bien...
    Mais tout de même, quelque chose a changé...

    Les années passent. Par besoin de main d’œuvre, l'engagisme conduit à l'île Bourbon des Indiens du sud de l'Inde, des Chinois. Le métissage, déjà très présents, t’intensifie. L'île change de statut et finit par devenir un département d'outre mer. Sarda Garriga est oublié, sorti des mémoires. La libération des esclaves est à peiné évoquée.

    Mais en 1983, apparaît la Fêt-Kaf. On la place le 20 décembre et à cette date, on commémore la fin de l'esclavage dans toute la Réunion...Les fêtes éclatent partout. Concerts, danses, discours, films...

    Sarda Garriga, l'oublié, a refait peau neuve.
    On l'évoque. Et on pense à une liberté acquise, une liberté qui n'a pas de prix...



    Post-scriptum : et bien sûr, à Saint Pierre, j'attends les célébrations qui se dérouleront dans ma ville.
    Snoopythecat le 05 décembre 2022
    leoseba   Une très belle et originale ouverture de bal.

    Je n'en aurais jamais eu l'idée, j'aime être étonnée.


    Bravooooo, c'est super bien écrit et, cerise sur le gâteau, c'est drôle.
    ChristianDecroze le 05 décembre 2022
    @leoseba J'ai beaucoup aimé votre histoire typographique. C'est vivant, plein d'humour et l'idée est très originale. En plus, j'ai appris un nouveau mot : cadrantin.
    Bravo !
    ChristianDecroze le 05 décembre 2022
    PS : pourquoi ça ne fonctionne pas quand je tape @ + le nom de quelq'un ?
    Snoopythecat le 06 décembre 2022
    ChristianDecroze  Le nom tapé n'apparaît pas en jaune ?
    Coparo le 06 décembre 2022
    franceflamboyant  Super la Saga de Sarda !
    leoseba  Ca nous met les points sur les i !
    @Hecate2018 Un touchant dialogue post mortem avec une vivante.
    glegat  Beau dialogue philosophique de deux éclopés de la vie.
    ChristianDecroze le 06 décembre 2022
    Snoopythecat  Non, le nom n'apparaît pas en jaune.
    Ah ben tiens, si cette fois ! Du coup, j'ai l'air malin 🙄.
    Snoopythecat le 06 décembre 2022
    ChristianDecroze  Cela m'est déjà arrivé aussi, n'ayez crainte ..
    leoseba le 06 décembre 2022
    @Hekate2018 , c’est un très joli texte, et plus d’un se reconnaitra dans cette scène, en tout cas moi je m’y retrouve ..souvent…


    @Coparo  , Pourquoi c’est signé St Pierre, quelque chose m’échappe ?  mais je ne trouve pas ..

     

    @glegat , J’aime beaucoup, très bien écrit.. Refaire le monde n’importe où, n’importe quand !! Cela fait très longtemps que je n’ai pas vu ce film « une époque formidable » mais, je crois me souvenir que c’était le même esprit, en tout cas j'imagine bien Bohringer dans cette scène.


    Moi non plus le @ devant le nom ne fonctionne pas ou que de temps en temps ?? mystère !
    leoseba le 06 décembre 2022
    Snoopythecat  , ChristianDecroze  , ( ha bah là ça marche !! ) Merci pour vos commentaires très sympathiques, ça me fait énormément plaisir ! et bon bal à vous aussi !

    Christian, J’ai également appris un mot en écrivant ce dialogue, c’est : prosopopée , et en plus je le trouve hyper rigolo !!





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