Le_chien_critique a dit : C'est marrant de voir la différence d'opinion entre vous et celui de la noosfère. Parle t-on du même livre !
Un début d'explication se trouve dans la dernière phrase de la critique de noosfère datée aussi de 1988 :
"rares, en effet, sont les Fleuve Noir Anticipation qui échappent aux schémas traditionnels de la Science-Fiction populaire."
1988 est une année charnière. Je te fais la version courte ;) :
En 1986, les actionnaires du groupe Presses de la Cité/Fleuve Noir pour échapper à une OPA hostile se vendent au flamboyant Jimmy Goldsmith. Celui-ci revendra le bébé un an plus tard au pape du capitalisme à la française de l'époque, Ambroise Roux par le biais de la CGE. En clair et en moins de deux ans, FNA a cessé d'être géré par un éditeur traditionnel pour devenir un anonyme département au sein d'un conglomérat qui fabrique aussi bien des centrales nucléaires, des TGV que des télécoms...
Le directeur de la collection de l'époque, Patrick SIRY, a été un collaborateur de longue date du FN et il conservait l'esprit général de cette collection - la fameuse SF "populaire" - tout en introduisant de nouveaux auteurs pour assurer la relève des auteurs "historiques" pour la plupart septuagénaires. Or cette cession a provoqué un changement radical de la politique éditoriale et le départ de SIRY qui tentera sans succès de lancer sa propre collection...
Avec ce mélange de copinage culturel et de réalisme marketing pur et dur typique de la CGE, la FNA va éclater en plusieurs morceaux. Les suites jugées "bankables" seront soigneusement exfiltrées et mises à l'abri dans des collections particulières (Perry Rhodan, la Compagnie des Glaces et même.. Jimmy Guieu dont l'entregent laisse rêveur) et la FNA ainsi élaguée sera confiée à une joyeuse (ou pas) bande qui rongeait son frein depuis des années.
Un article de Philippe Curval de 1978 dans le Monde qui résume très bien le contexte d'une certaine SF post-soixantuitarde.