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    arcade_d le 02 janvier 2019

    Grace aux questions de Moglug dans une autre discussion et pour éviter la digression.


    C’est un peu en réponse à une question posé ailleurs. C’est une pensée spontanée que je livre et résultante de ce que je suis en tant que personne humaine aujourd’hui.

    Est-ce que les problèmes de langage sont prioritaire face aux inégalités hommes-femmes.

    En fait tout est à mener de front. Sortons du mode "projet" avec ses priorisations et ses arbitrages.
    Rayonnons tout ce que nous pouvons, et accordons-nous le temps pour mener tout en même temps.
    Si j'ai conscience qu'en utilisant certaines formules de la langue je sers encore le patriarcat, alors déplaçons la formule, et nous pourrons en même temps avancer sur les questions de santé, de salaire et d'éducation sur les conditions de la moitié de l'humanité que sont les femmes.

    En même temps qu'on travaille à avancer sur la condition féminine, on modifie aussi la langue. On fait de la politique sans plan, stratégie campagne, on fait de la politique au plus juste (justice et justesse ensemble) et qui nous concerne tous en tant que personne humaine.
    Faire de la politique c'est imaginer les conséquences de nos choix, sur « Nous », « Eux » et « Je ». Tout cela se fait dans le dialogue et dans la lutte et utilise la langue.
    Tous nos choix, ou non choix en suivant le modèle libérale bourgeois misogyne et phallocrate a des conséquences sur la nature, nos habitats, nos façons de vivre ensemble. Il n’y a pas de priorité possible entre le réchauffement climatique, la fracture sociale, les inégalités sociales, les inégalités parmi les personnes humaines entre celles qui sont femmes et celle qui sont hommes.
    Mais le système préfère nous servir comme un progrès, et pour faire diversion, du sociétale où de l’innovation (gros mot qui exprime de prendre du vieux pour le faire ressembler à du nouveau).

    Nous avons besoin de l’humanité dans son ensemble pour réinventer nos relations, nos organisations, notre rapport à la production, à la consommation et à la vie elle même dans sa totalité.
    J’en suis là avec des milliers de questions et des réponses qui suscite de nouvelles questions.
    Les autrices (et quelques auteurs) que j’ai pu lire ont également posé sur la table de nouvelles questions. Je suis un champ de bataille intérieur qui cherche la paix intérieure et je ne peux la trouver qu’en l’expérimentant la paix avec d’autres personnes humaines et dans des actes quotidiens et banals, en réenchantant justement le banal, en sortant su spectaculaire, en faisant la vaisselle, tout en voyant que le frigo est à ranger et qu’il va falloir étendre le linge et dire à mon épouse et mes enfants que je les aime, et préparer un moment ensemble.

    Rien ne m’est du en tant qu’homme et que père, que ce que je reçois est un acte d’amour.
    Voilà ou j’en suis !
    Brumeux ?
    Oui un peu, mais vivant !

    Moglug le 02 janvier 2019
    Faire le point sur l'avancée de ma pensée féministe impose nécessairement de faire un bilan de ma vie intime. Ce qu'à vrai dire, je n'ai absolument pas envie de faire sur un forum. Je commence à peine à lire des ouvrages sur la question féministe. Et cette question est venue à moi en observant la manière dont est vécue la récente maternité de plusieurs de mes amiEs. Leur relation au corps médical et la manière dont le quotidien de ces femmes libres, éduquées et indépendantes s'est transformé du jour au lendemain en un quotidien qui ne les épanouit pas toujours. Beaucoup de leurs questions voire de leurs demandes sont restées sans réponse au cours de leur grossesse, lorsque des médecins ne leur ont pas délibérément menti.
    L'organisation du couple hétérosexuel au quotidien me pose également question, la force de l'habitude et/ou du conformisme est telle qu'il est extrêmement difficile de faire la part des choses entre un désir intime et un désir construit par la société - à commencer par le simple désir de réfléchir au menu du soir.
    Je m'interroge sur la limite entre "le sens du service" et "l'asservissement" et à quel moment cela bascule. La question de la charge mentale domestique est très parlante, elle est également parfaitement transposable dans la sphère professionnelle et ne s'applique alors plus strictement aux femmes... sauf si ces femmes sont éduquées depuis toujours à développer leur "sens du service" ou leur "volonté d'être utile".
    Je suis assez sensible aujourd'hui au slogan "le privé est politique" même si j'ai un peu l'impression de transformer ma vie privée en champs de bataille si je l'applique trop au pied de la lettre (ce qui est difficilement vivable). J'en suis à ce paradoxe-là.
    petitsoleil le 06 février 2019
    Très intéressante discussion.
    Même si ça fait déjà longtemps que je lis des livres féministes, moi aussi Moglug je me pose souvent des questions quand je vois mes amies devenir mamans
    quand je constate encore aujourd'hui comment on parle des femmes, de leur corps, de leur vie, de leur salaire ... quand je constate (et ce de plus en plus) qu'aujourd'hui encore, malgré notre prétendue liberté, à la trentaine, les gens nous définissent surtout selon le critère "maman ou pas" ...
    quand je constate parfois le manque d'information sur le sexe et les différentes contraceptions ...
    Il y a encore beaucoup de travail
    Moglug le 06 février 2019
    Merci pour ton avis ;)
    petitsoleil le 06 février 2019
    Je ne suis pas sûre que vouloir concilier affirmation de soi et vie de couple réussie soit un paradoxe
    Je pense même qu'on est nombreux et nombreuses à vouloir concilier les 2
    Moglug le 06 février 2019
    Le paradoxe ce serait plutôt de concilier vie privée et engagement politique ;)
    La vie privée, habituellement, c'est plutôt le lieu où l'on devrait pouvoir baisser les armes sereinement...
    petitsoleil le 06 février 2019
    S'il y a l'engagement politique / féministe, c'est bien parce que même dans la vie privée et la vie professionnelle, on est encore confrontées à tant d'inégalités, il me semble
    Pour moi, tout ça vient essentiellement de quelques points majeurs : l'inégalité salariale, et une vieille vision où la femme est forcément / d'abord maman et chargée de la vie domestique, et sa vie professionnelle n'est qu'un "plus" - bien que les femmes soient bcp plus diplômées aujourd'hui, et bcp plus nombreuses à travailler, même avec 1, 2 ou 3 enfants à élever. Les salaires et les mentalités doivent progresser pour plus d'égalité et de mixité
    arcade_d le 22 août 2019

    La montée en puissance de « l’homme féministe » n’est pas une victoire pour le féminisme


    "Les hommes convainquent les femmes depuis des siècles que nous avons besoin d’elles. Mais tout comme une femme n’a pas besoin d’un homme, le féminisme n’a pas besoin de « féministes » masculines. Si les hommes veulent vraiment aider à mettre fin à l’oppression des femmes et des filles, ils doivent s’aligner personnellement et politiquement sur les objectifs féministes en modifiant activement leur comportement – en commençant par leurs propres habitudes sexuelles. Ce devrait être la norme à laquelle nous devrions adhérer en tant qu’alliés masculins.

    Afin de rendre le monde meilleur pour les femmes, nous devons défendre sans réserve les intérêts supérieurs des femmes. Nous ne nous libérerons jamais de la violence et de l’assujettissement masculins en permettant aux intérêts des hommes de détourner notre mouvement. C’est exactement ce qu’ont fait, du moins jusqu’à présent, les hommes soi-disant féministes.

    Mary Kate Fain"


    J'en suis persuadé


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