chgastou le 29 juillet 2019
J’inaugure cette section en vous présentant ce qui est peut être pour moi le plus beau de tous les poèmes. Il est bien écrit, bien sûr, mais surtout il résonne en moi plus que tout autre, au fil des ans qui passent inexorablement. Il est triste comme beaucoup de textes sur le temps qui passe, mais il est aussi plein de lucidité et porteur d’un message sur le sens du cycle de la vie; une sorte de « fatalisme serein ». Oui c’est en écrivant ces lignes que je comprends que c’est plus de la sérénité que de la tristesse qui s’en dégage... Jules Supervielle Les Chevaux du Temps Quand les chevaux du Temps s’arrêtent à ma porte J’hésite un peu toujours à les regarder boire Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leur soif. Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse Et me laissent si las, si seul et décevant Qu’une nuit passagère envahit mes paupières Et qu’il me faut soudain refaire en moi des forces Pour qu’un jour où viendrait l’attelage assoiffé Je puisse encore vivre et les désaltérer. |