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Expert littérature latino-américaine

Cet insigne distingue ceux qui, du Brésil de Paulo Coelho au Chili de Pablo Neruda, en passant par l’Argentine de Jorge Luis Borges, font le tour de l’Amérique du Sud.
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Poubelle

De part et d’autre du Rio Bravo qui dessine la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, se font face la tristement célèbre Ciudad Juarez, capitale mondiale du meurtre et du féminicide, et la prospère El Paso, pour sa part l’une des agglomérations les plus sûres de l’Amérique. C’est dans cette zone frontalière de tous les contrastes que se croisent trois destins de femmes. Alicia, adolescente abandonnée et vagabonde, vit sur l’immense décharge à ciel ouvert qui, côté mexicain, permet à une foule de pauvres hères de subsister de la vente du moindre déchet récupérable. Griselda, médecin à El Paso, vient y mener un travail de recherche sur les « enjeux de santé publique et environnementaux ». Enfin, Reyna, chassée de son emploi et de sa vie américaine lorsqu’elle a décidé de quitter son identité d’homme pour s’assumer femme, s’efforce de tourner le dos au cloaque qui empuantit le quartier, tout en régentant la petite troupe de prostituées transsexuelles qu’elle a prise sous son aile.





Aux antipodes les unes des autres en raison de profondes inégalités – toutes deux adoptées, Alicia n’a connu que la misère au Mexique, tandis que Griselda, qui a grandi et étudié au Texas, a pu accéder à une vie confortable ; Reyna a, quant à elle, d’abord connu l’aisance sous ses traits d’homme à El Paso, avant de devoir se résoudre à rentrer au Mexique et à s’y prostituer pour subsister, cette fois en femme –, ces trois Mexicaines ne découvriront jamais, contrairement au lecteur, le lien invisible qui les unit pourtant. Mais, femmes au carrefour de diverses frontières poreuses et incertaines, entre sécurité et précarité, rôle de sujet ou d’objet, genre masculin et féminin, en tous les cas confrontées à l’éternelle loi du plus fort, elles ont en commun le courage et le sens de l’entraide, seuls capables de transmuer en opiniâtre résilience leurs incertitudes et leurs fragilités.





L’on se souvient du terrifiant 2666 où Roberto Bolaño s’inspirait de Ciudad Juarez pour peindre l’effroyable tableau d’une ville mexicaine frontalière ravagée par des assassinats de femmes. Ici aussi, les cadavres se mêlent à la marée des déchets quotidiennement déversés sur la décharge au coeur du récit. Ils sont simplement devenus la manifestation ordinaire – que, pour leur sécurité, les habitants ont pris l’habitude d’ignorer – de contingences avec lesquelles il faut bien composer pour survivre. Alors, pour autant toujours prégnants, violence et danger, qu’ils prennent la forme de meurtres ou d’agressions courantes – conjugales, familiales, ou même professionnelles pour les prostituées –, ne se manifestent qu’indirectement dans la narration, au travers de leur intégration dans le comportement quotidien des personnages. Sans se plaindre, chacune des trois femmes se défend comme elle peut : la plus jeune, avec la rage de survivre ; la plus favorisée, avec culpabilité ; et la plus lucide avec l’ironie du désespoir. Leurs regards et leurs voix se croisent en une alternance virtuose de trois styles d’expression, oral et lapidaire chez Alicia, plus nuancé et introspectif chez Griselda, plein d’une verve intarissable et délibérément irrévérencieuse chez Reyna.





Dans cette histoire, où non seulement les déliquescences familiales n’ont finalement rien à envier aux violences commises à grande échelle dans la ville de Ciudad Juarez, mais aussi où les personnages ne prendront de toute façon jamais conscience des secrètes filiations qui les unissent, ce sont en définitive d’autres formes de proximités que biologiques ou nationales, celles qui rassemblent par un vécu commun et une identité partagée, que reconstruisent les personnages pour se sortir de la poubelle, au propre comme au figuré, qu’est devenu leur environnement.





Un livre fort et parfaitement maîtrisé, sur un sujet que l’auteur, née à Sonora au Mexique et aujourd’hui enseignante à l’université d’El Paso, connaît de près, puisqu’elle a coordonné bénévolement des ateliers d'écriture pour les adolescents et les victimes de violence à El Paso et qu'elle y a fondé une résidence pour femmes et écrivains LGBTQ. Coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Mémoire de mes putains tristes

Un nom , une écriture très souvent plébiscités par nombre de lecteurs, et pourtant, ce livre n'aura pas sa place sur mes étagères.



Fantasmes d'un vieil homme de "90 ans " toujours vaillant !

qui, pour son anniversaire, veut passer une journée avec une jeune pucelle et pour cela va s'adresser à Rosa Cabarcas tenancière de maison close.



Et le livre commence, par un viol pur et simple sur une très jeune fille qu'il aperçoit de sa fenêtre, la jupe épousant ses formes mouvantes alors qu'elle se trouve au lavoir ....



Le ton est donné sur l'homme.

Certains passages se veulent pudiques et empreints de tendresse, mais à bien y regarder, se cache un fond glauque et malsain.



Garcia Marquez l'aurait écrit à l'aube de ses 80 ans.



Etait ce imaginaire ?

Où s'est il servi de ce support pour en faire un récit autobiographique ?



Quoiqu'il en soit,

après avoir tourné la dernière page,

et bien que n'ayant guère apprécié,

il ne manque pas d'en rester une caudalie littéraire

et c'est ça qui me surprend le plus.
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Tours et détours de la vilaine fille

C'est à Lima pendant l'été 1950, l'été de ses 15 ans, que Ricardo a rencontré celle qui allait être l'amour de sa vie.

Elle n'était alors qu'une adolescente, se disait chilienne et s'appeler Lily, elle était toujours accompagnée de Lucy sa jeune soeur.

Elle dénotait parmi ces enfants privilégiés du quartier de Miraflores, « l'adjectif tapageuse semblait avoir été inventé pour elle ».

Ricardo lui savait déjà ce qu'il voulait, cet enfant unique devenu orphelin à l'âge de 10 ans, élevé par sa tante soeur ainée de son père qui ne s'était jamais mariée, ne rêvait que de Paris, et s'acharnait à apprendre le français en plus de ses études.

Mais à la fin de l'été, Lily a été confondue et a définitivement quitté la vie de Ricardo.

Paris, 1960, alors que Ricardo est à Paris et vivote, il est amené à aller chercher 3 jeunes filles qui transitent par la capitale française envoyées par un groupe révolutionnaire péruvien qui vient de se créer et qui sera connu sous le nom de «Sentier lumineux » qui, sous prétexte d'une bourse d'études fait aller à Cuba des jeunes garçons et filles pour suivre un entrainement afin de faire de ces jeunes de véritables guérilleros.

Et quelle n'est pas la surprise pour Ricardo de reconnaitre dans l'une de ces jeunes filles Lily qu'il n'a jamais pu oublier et qui se fait désormais appeler Arlette.

Mais si Ricardo ne peut empêcher Arlette d'aller à Cuba, il lui promet de l'attendre et de l‘aider à revenir à Paris dès son entrainement terminé.

Seulement, la jeune fille n'est pas amoureuse de Ricardo, et si elle revient bien à Paris, c'est au bras de son mari, un diplomate français qu'elle a épousé à Cuba.

Et d'années en années, de mariage en mariage, de relation en relation, Lily dont en fait Ricardo ne sait toujours pas le vrai nom et qu'il appelle « la vilaine fille » tant elle lui brise le coeur à chaque fois, revient panser ses blessures auprès de lui, pour mieux le quitter, faisant de lui à chaque fois un homme totalement dévasté.

Alors oui, Ricardo mérite le surnom de « bon garçon » que la vilaine fille lui a attribué, et même tellement bon qu'il se ruinera pour elle, et se trouvera bien seul au crépuscule de sa vie, alors qu'une fois encore elle l'aura brisé.

Une très belle écriture pour un amour total d'un homme à une femme, et qui nous fait revivre en parallèle le Lima des années 50, le Paris des années 60, puis Londres et ses hippies des années 70, et dont le fil est également l'histoire du Pérou de la seconde moitié du 20ème siècle avec ses soubresauts politiques qui ont rendu le pays exsangue

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La Chienne

La littérature est une fenêtre sur le monde. Elle permet de voyager, de s'immerger dans un univers qui n'est pas le notre, d'élargir notre vision du monde en découvrant les multiples facettes d'un pays, ses habitants, sa culture, ses coutumes, ses moeurs.

« Cent ans de solitude » de Gabriel García Márquez fait partie de ces grands classiques que je souhaite lire depuis longtemps. Malgré cela, ce roman aussi court que brutal, devenu un best-seller dans son pays, lauréat d'un prix littéraire en 2018, marque ma première incursion dans la littérature colombienne.



Ici, l'autrice a une délicate approche de la maternité.



*

Dans ce roman d'une toute petite centaine de pages, Pilar Quintana propose une oeuvre aussi subtile que troublante, aussi émouvante que cruelle.

Damaris, une colombienne en mal d'enfant, trouve du réconfort en adoptant un chiot de quelques jours dont la mère a été retrouvée morte sur la plage. Elle l'appelle Chirli, du nom qu'elle aurait choisi si elle avait eu une fille.



« Comme elle ne savait pas où mettre la chienne, elle la posa sur sa poitrine. Elle se logeait parfaitement dans ses mains et sentait le lait. Une envie terrible de la serrer très fort et de pleurer s'empara d'elle. »



Immédiatement, Damaris s'attache à ce petit animal sans défense. Elle reporte son besoin de tendresse et d'amour sur Chirli qui devient l'enfant qu'elle rêvait d'avoir.

Elle le nourrit à la seringue, dort avec lui, l'emporte partout jusqu'au jour où la chienne se perd dans la jungle.



« Elle cria d'une voix furieuse, neutre, douce et suppliante sans aucun résultat jusqu'à ce que le calme revînt et que l'on n'entendît plus aucun aboiement ni bruit. Face à elle, il n'y avait que la jungle, silencieuse et tranquille comme un monstre qui vient d'avaler sa proie. »



*

Pilar Quintana développe des personnages complexes de manière fouillée et délicate.

Il y a un travail incroyable sur l'écriture pour, en quelques mots, dresser des portraits intenses et ambigus. L'autrice creuse leur psychologie pour nous les rendre sympathiques et l'instant d'après odieux.



En quelques lignes, d'une plume brute et violente, Pilar Quintana arrive à nous mettre dans la peau de cette femme fragile qui souffre de ne pas pouvoir être mère. C'est un amour intense, poussé à l'extrême qui révèle des traits de caractère étrangement fascinants par son ambivalence.

L'autrice exprime des émotions fortes et profondes, elle saisit des sentiments confus qui entremêlent à cet amour démesuré et absolu, la peur de l'abandon et de la perte, la trahison, la culpabilité, l'amertume, l'inquiétude, la chagrin, la frustration et la haine.



J'ai ressenti une tension sourde monter au fil du récit, l'impression tenace et croissante d'un drame à venir. Enfermée dans ce huis-clos écrasant, oubliant le temps qui passait, je n'ai pas pu m'empêcher de le dévorer d'une traite, emportée par ce récit resserré à la beauté indéniable et tragique.



*

Si j'ai aimé ce petit livre, c'est aussi pour son décor qui participe grandement à rendre les émotions si intenses et bouleversantes.

Damaris vit dans un petit village côtier de Colombie, un endroit isolé, d'une extrême pauvreté, cerné par la forêt amazonienne d'un côté et l'océan de l'autre. C'est un lieu dangereux et traître qu'il faut connaître pour ne pas se faire piéger.



L'écriture est intense, brutale, percutante, excessivement sensorielle. J'aime la façon dont l'autrice parvient à nous faire basculer dans ce monde angoissant où la jungle et l'océan Pacifique forment un rempart naturel et entretiennent l'idée de huis-clos. La nature sauvage, ici, est autant sublimée qu'inquiétante. Les odeurs, les bruits, les couleurs, les animaux sauvages et la flore, la sensation de chaleur étouffante et de moiteur renforcent cette impression désagréable d'oppression et d'agression.



J'ai senti venir la fin, tout en la redoutant. Mon coeur s'est serré devant tant de violence, et j'ai eu besoin de la tendresse de mon chat pour m'endormir.



*

Pilar Quintana nous offre un récit dérangeant, éprouvant, mais singulièrement fascinant.

Un huis-clos brut et violent sur le désir de maternité.

Une autrice à découvrir.
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Les vents

Dans les Vents (2020) l'Académicien s'est lâché. Mario Vargas Llosa peste après la modernité et en fait des caisses, certes, mais c'est bien envoyé.

L'action se passe à Madrid dans un futur proche. le narrateur est un vieillard indigne qui déambule dans la ville. Il se rend d'abord à la dernière séance du Cine Ideal avec son copain Osario. Plus personne ne le fréquente. Les jeunes ont été habitués depuis l'enfance à regarder des films téléchargés. L'optimisteOsario lui annonce qu'une nouvelle librairie s'est ouverte, la quatrième à Madrid, un luxe, d'après son ami mais en vérité il s'agit de la bibliothèque d'un vieux chnoque qui fait un vide-grenier. Les livres n'existent plus, ils ont été digitalisés, pour des raisons d'hygiène. Et désormais l'ordinateur est le seul auteur en vie qu'on lit encore. L'ordinateur fabrique des romans à partir des désirs du lecteur (voir citation). Bientôt le narrateur a un trou de mémoire. Il erre dans les rues et ressasse ce qu'il a perdu en libérant des vents ; il était un homme éduqué et cultivé et à présent il salit son pantalon. Il ne se reconnaît plus du tout dans ce monde vulgaire dominé par la technologie et il utilise ce qui lui reste de facultés physiques et mentales pour l'exécrer. Quand la société a permis aux images et à l'immédiateté de dominer la raison et la pensée, les arts ont commencé à mourir. A la fin, le corps et les souvenirs du narrateur sont réduits en excréments.
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L'invention de Morel

L'Invention de Morel/Adolfo Bioy Casares

Un homme en fuite, le narrateur, trouve refuge sur une île apparemment déserte.

Une villa immense domine le rivage et toute une machinerie y fonctionne à l'énergie marémotrice. Une machine pour quoi faire ? Là est la première question.

Et puis notre déserteur, tout en se cachant, aperçoit ce qui semble un groupe de personnes en train de participer à une fête. Tout ce beau monde l'ignore superbement.

La scène de jour en jour se reproduit à l'identique…L'homme ne comprend pas et se pose des questions. Peu à peu il s'aperçoit que la véritable situation n'est pas celle qu'il a décrite auparavant au début du récit et il écrit :

« Il me semble que la situation que je vis ne soit pas celle que je crois vivre ! »

Quelle est donc cette situation qui lui donne l'impression d'assister à une éternité à répétition ?

L'amour du fugitif pour la belle Faustine qu'il découvrira plus tard sur la plage sera le passeport pour découvrir le secret de Morel et accéder à la machine fantastique qui a enregistré à tout jamais huit jours de la vie d'un groupe. Faustine fuit-elle réellement le fugitif comme il le croit dans un premier temps ?

La préface de Borges ne donne pas vraiment la clef de ce récit fantastique d'une originalité assez déstabilisante. La crainte de la mort ressentie par Morel serait-elle la motivation l'ayant amené à la construction de cette machine ? Morel a-t-il voulu ainsi accéder à l'immortalité ?

D'aucuns verront dans ce conte parabolique un rapport étroit avec l'allégorie de la caverne de Platon : ce que nous voyons est-il bien la réalité ou seulement une illusion, un reflet, un rêve ?

La quête du fugitif n'aura de cesse qu'il ait découvert le mécanisme de l'invention de Morel afin de ne pas perdre Faustine.

Le lecteur aura fort à faire pour suivre ce récit original et complexe quoique bref.

Une relecture s'impose pour bien saisir toute l'histoire et rétablir le puzzle de l'intrigue.

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La capitana

C'est ici la véridique histoire de Micaela de Etchebéhère, née Feldman, dite Mika.

Mika est une jeune argentine issue d'une famille juive émigrée de Russie. Elle s'est très vite engagée dans l'action révolutionnaire en particulier sous l'influence de son futur mari Hippolito de Etchebéhère.

Elle quittera avec lui l'Argentine pour s'engager corps et âme en Europe, à Paris, à Berlin au moment même où les nazis prennent le pouvoir, et surtout en Espagne où elle prendra une part active dans la guerre civile au sein du POUM, organisation marxiste anti-stalinienne. Nous vivrons avec elle les déchirements de cette cause.

C'est un beau portrait que nous offre l'auteure, celui d'une femme peu connue, entièrement dévouée à son idéal, et profondément féministe, bien avant l'heure. C'est aussi la relation amoureuse entre deux militants, et ce n'est jamais facile l'amour dans ces conditions !

L'auteure bouscule la chronologie, entrecroise les points de vue, c'est parfois un peu confus, mais toujours passionnant.
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L'homme apprivoisé

Les mésaventures d'Erasmo Aragón se poursuivent de livre en livre. Lors de "Moronga", le titre précédent il avait été faussement accusé d'abus sexuel par une petite peste liée à la pègre, ce qui lui valu d'être licencié de son travail universitaire aux États-Unis. Il ne s'en est pas remis sur le plan psychologique et a dû subir un traitement au cours duquel il a rencontré Josefin, une infirmière suédoise. Celle-ci l’emmènera en Suède où ils fileront le parfait amour, jusqu'à ce qu'Erasmo soit repris par ses démons, sous l'effet des anxiolytiques, du déracinement, de sa libido inextinguible, et des tourments de son passé.

C'est le récit bref et sec d'une déchéance, d'une chute. Cela se lit avec intérêt, mais nous sommes un bon cran en-dessous de "Moronga", l'épisode précédent.
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Les mystères de soeur Juana, tome 1 : Mort au..

Cette série a le mérite de nous emmener dans une époque et un pays pas si courant : le Mexique du 17ème siècle. Et aussi dans un lieu unique pour ce premier volume, à savoir un couvent.



On le sait bien, "qui veut faire l'ange fait la bête" (selon un aphorisme de Pascal de la même époque, malheureusement de plus en plus d'actualité). Dans ce Mexico les habitants d'origine espagnole tiennent le haut du pavé. Suivent les criollos (créoles), qui ont du sang européen. Enfin les esclaves et les indiens autochtones terminent la liste. Ils sont taillables et corvéables à merci, y compris dans le couvent où les religieuses, individuellement, ont des servantes.



Soeur Juana est privilégiée : elle écrit des poèmes empreints de mysticisme, qui sont publiés en Espagne. Elle vit des commandes des puissants du lieu, nobles ou religieux. C'est une femme érudite mais aussi très observatrice. C'est elle qui mènera l'enquête autour du meurtre, selon un rituel maya, d'une des soeurs.



Elle sera aidée par une novice, Alina, qui elle aussi n'est pas sotte. Sa domestique indienne, Matea, également. Ce trio va aller de dangers en dangers dans ce panier de crabes qu'est ce couvent. L'Inquisition jouera aussi son rôle funeste.



Si cette lecture est agréable elle m'a parue manquer de personnalité (mention spéciale toutefois pour ces merveilleuses recettes de pâtisseries locales dont se goinfrent les invités et certaines soeurs !). Ce n'est pas évident de maintenir le suspense dans un lieu clos. Oscar de Muriel y parvient mais je ne suis pas sûr d'avoir envie de lire la suite.
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