Découvrez les meilleures listes de livres

Le passage qui m'a le plus marqué, c'est celui sur le saumon: immédiatement après, c'était fini pour moi. Mais Safran Foer interroge aussi notre consommation de bovins, d'oeufs, de lait... Et c'est pas joli joli. LE must-read facile d'accès pour se poser les bonnes questions vers le végétarisme.

Un décodage, railleur et cynique, des logiques qui sous-tendent le genrage de nos moeurs alimentaires et de cette pub qui nous encourage à le maintenir. Très éclairant, très documenté, et facile à lire. Une gourmandise épicée, garantie 100% sans hémoglobine (à part celle des industriels passés au hachoir des mots).

Succinct, précis, bien documenté, toujours humble et jamais péremptoire: voilà le livre parfait sur l'industrie laitière, ses dérives spécistes, son lobbying, ses arrangements avec l'histoire ou la santé. Difficile après ces 170 pages de manger son p'tit comté sans culpabiliser. À consommer dans toutes les écoles. (Je ne mets pas 5 car en tant que Belge, les chiffres sur le Québec me parlent moins. Mais ça n'enlève rien au message idéologique du bouquin).

Au sortir de la 2e Guerre Mondiale, la France mise tout sur l'industrie agro-alimentaire. Et investit dans la recherche pour obtenir des cochons toujours plus obèses, des pis toujours plus gonflés, des volailles toujours plus diformes. Dans cet essai très documenté et sans concession, Nicolino démonte tous les mythes liés à l'exploitation animale pour garnir nos assiettes. En visitant les élevages et abattoirs, mais aussi les labos de l'INRA, les bureaux politiques et les labyrinthes du lobbying. Glaçant et indispensable.

Immersion sanguinolente et alcoolisée dans l'enfer de la chaîne au sein d'un abattoir de Bretagne. On devrait le lire dans toutes les écoles.

Le roman social naturaliste définitif sur la vie des vaches et de ceux qui leur ôtent. IN-CRO-YABLE!

Dans une veine zolienne, une famille d'immigrés lituaniens déchante salement en arrivant chez l'Oncle Sam. Mais l'emploi ne manque pas aux abattoirs de Chicago. Alors pourquoi pas tenter le coup...? Dans ce "Germinal" de l'Illinois, les carcasses qu'on croise à chaque page ne sont pas toujours celles, sanguinolentes, des bovins fracassés sur l'autel de la consommation.

Bigoterie, consanguinité, misère, brutalité et alcoolisme congénital: difficile de faire son trou quand on naît à Baker, bourgade minière de la Corn Belt où sport scolaire et bibine sont religions officielles. Surdoué, multipliant les poulets à la ferme familiale dès ses 8 ans, John Kaltenbrunner est un exclu de cet atavisme de l'Amérique profonde. Mais après s'être saoulé du sang des dindes dont il arrache le cou sur la chaîne de l'abattoir local, le jeune homme fomente l'anarchie avec ses collègues éboueurs. Talent fulgurant, suicidé à 35 ans après trois romans, Tristan Egolf est découvert à 23 ans par Patrick Modiano, dont la fille fréquente le poète écrivain à Paris. «Le Seigneur des porcheries» parait en 1998. Dans un style unique, entre longues prophéties cataclysmiques, argot des montagnes et ironie désabusée, Egolf fait planer sur ses «rats de rivières» et «rats d'usines» ce déterminisme social implacable face auquel les «white trash», laissés pour compte de l'Amérique actuelle, semblent complètement désarmés.

Génial roman social sur la condition d'éleveur porcin en France au XXe siècle, à travers deux générations. Et c'est loin d'être rose cochon. Jamais sans doute on n'aura pissé autant de lignes sur la merde. Et bien pissé, de surcroît. Dégoûtant. Indispensable.

Une race extraterrestre débarque sur terre. Bureaucrate et légaliste, elle s'interroge sur le sort à réserver aux humains, qu'elle élève comme animaux de boucherie. Sanglant, réaliste, philosophique, éthique. Et absolument glaçant. Offrez ce roman à vos amis, ceux qui disent, "oui mais moi j'ai réduit la viande et je n'achète que du circuit court bio".

Un roman social un peu trash au sein des marginaux français. Misères, bagarres, alcool; cadavres de bières et d'animaux...

Le classique des classiques pour tout qui veut savoir comment c'était avant, dans les boucheries et sur les marchés d'Europe. Pâté, saucisson, rillettes, salaison, fromage de tête...: ça charcute à toutes les pages, dans tous les sens du terme, alors qu'on croise pas mal d'andouilles.

De la préhistoire à l'ère contemporaine, "Carnage" désosse la propension de l'humanité à massacrer le vivant. Des arènes romaines aux abattoirs industriels. Des chiffres et des faits pour ceux qui veulent argumenter leur véganisme face à l'éternelle excuse du "oui mais moi je vais chez un p'tit boucher qui ne propose que des petits producteurs".

Frites, management et détergent: le (sale) job en salle d’employé de fast-food, disséqué et haché menu, entrelardé de vignettes d’une enfance dans les années 2000.

Un abattoir, un intérimaire, un frère "suicidé", et le polar s'enclenche. Un bon premier pas sur le béton ensanglanté des usines à viande, leurs dérives sociales et leurs droits des animaux bafoués, mais à mon avis quelque peu desservi par un dessin pas toujours abouti et un scénar hyper-classique.