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Knut HAMSUN (1859-1952) : lyrisme, génie & trahisons d'un Fieffé raconteur d'histoires...
Liste créée par dourvach le 23/08/2020
29 livres.

" Né dans une famille paysanne démunie, Knut Pedersen vit d'abord à Hamar dans le comté de Nordland et ensuite sur les îles Lofoten où un oncle piétiste, autoritaire et rude, prend en charge son éducation de 1868 à 1873. La rudesse des paysages et la dureté de ses années de jeunesse influencent, plus tard, sa création. Le jeune Knut se forme en autodidacte. À 15 ans, il vit de divers petits métiers et traverse la Norvège.

En 1884, il choisit le nom d'Hamsun et tente de faire carrière dans le milieu littéraire. Après quelques tentatives médiocres ("Bjorger", "L'Homme secret"), il choisit l'exil aux États-Unis. À son retour, il fait publier certains chapitres de son roman "Sult" ("La Faim") qui est intégralement édité en 1890. Dans une veine semi-autobiographique, le romancier décrit les mois sombres de son narrateur, une sorte d'alter ego qui erre dans Christiania (ancien nom de la ville d'Oslo), avant d'embarquer sur un bateau et de ne finalement plus quitter la capitale norvégienne. La critique apparente longtemps ce roman au courant naturaliste dont il s'écarte pourtant. Le héros du récit n'est en aucune manière un miséreux qui ne parvient pas à gagner suffisamment d'argent pour se nourrir et il n'est pas présenté comme un sujet pathologique, par avance victime du déterminisme social et d'une hérédité de classe. Cette « faim », il la provoque lui-même, en décide seul et la chérit. Elle est sa muse, sa compagne d'écriture et, en un sens, son réconfort en dépit de la douleur, des visions et des délires qu'elle lui procure. L'argent que le narrateur parvient à recevoir des journaux à qui il propose ses articles est fort rapidement dilapidé, souvent de manière altruiste. Par bien des points, ce roman préfigure les écrits de Franz Kafka et les recherches stylistiques et narratives de plusieurs auteurs du xxe siècle qui écriront sur la folie et la condition de l'homme moderne en tentant de transcrire, de manière poétique, les chemins tortueux et abscons de l'esprit. La Faim, qui annonce les recherches modernes sur le langage littéraire et les flux de conscience de James Joyce, Virginia Woolf et William Faulkner, se détache du modèle réaliste dominant des lettres du xixe siècle. Il devient l'un des ouvrages les plus importants de la littérature du xxe siècle.

La même année, Hamsun manifeste son intérêt pour la psychologie et la folie dans un texte critique, intitulé "De la vie inconsciente de l'âme", qui est publié dans le "Samtiden". Couplé aux conférences parues en français sous le titre Littérature à la mode dans lesquelles il égratigne quelques grands noms tels que Guy de Maupassant, Henrik Ibsen, Bjørnstjerne Bjørnson et Alexander Kielland, ce texte constitue un programme d'écriture pour les œuvres à venir.

Les romans "Mystères" et "Pan" continuent l'exploration psychologique, lyrique et tortueuse des personnages, entamée dans les précédentes publications et se conçoivent comme un hymne à la nature sauvage en réaction aux penchants monstrueux de la civilisation. Ils assoient définitivement la réputation de l'écrivain. Mystères raconte les pérégrinations de Nagel qui débarque temporairement dans une ville côtière norvégienne et en bouleverse l'équilibre et les habitudes. Pan est le récit d'un homme, Thomas Glahn, qui choisit l'exil volontaire dans une cabane des forêts du Nordland avant que la rencontre avec deux femmes ne perturbe sa solitude.

Entre 1893 et 1895, il vit et travaille au 8 rue de Vaugirard (6e arrondissement de Paris), où une plaque lui rend hommage.

À la croisée des littératures du XIXe et du XXe siècles, Hamsun diversifie sa production et publie tour à tour des recueils de nouvelles, un récit de son voyage à travers la Russie ("Au pays des contes"), quelques pièces de théâtre et un recueil de poèmes ("Le Chœur sauvage"), publié principalement pour des raisons alimentaires à la suite du divorce d'avec son épouse Bergljot. À propos de ce recueil, il écrit plus tard, dans Sur les sentiers où l'herbe repousse, qu'il s'agit de « mauvais vers et qu'on ne peut malheureusement pas faire que ce recueil n'ait pas existé. ».

Avec le diptyque Benoni et Rosa, le Norvégien trouve une nouvelle source d'inspiration socio-politique et renforce son prestige littéraire à l'international. "Markens grode" ("L'Éveil de la glèbe") décide l'Académie suédoise de lui décerner le prix Nobel de littérature en 1920. Ce roman, qui se veut une réécriture de la Genèse, raconte la conquête d'un Nordland désertique par un couple, Isaak et Inger, que le monde moderne finit par rattraper.

Dans le même temps, l'auteur publie ses deux grandes trilogies du vagabond ; l'une met en lumière son propre personnage de Knut Pedersen ("Sous l'étoile d'automne", "Un vagabond joue en sourdine", "La dernière joie"), l'autre se centre sur le personnage d'August, le marin affabulateur ("Vagabonds", "August le marin", "Mais la vie continue").

"Les Fruits de la terre", "Enfants de leur temps" et "La Ville de Segelfoss" forment une autre peinture épique et mystique de l'homme face à la nature et constituent une nouvelle critique féroce des sociétés modernes.

Avant de mettre fin à ses activités littéraires, il publie un dernier roman, "Ringen Sluttet" ("Le cercle s'est refermé") qui narre les aventures d'Abel Brodersen l'indifférent.

Son soutien au parti pro-nazi de Vidkun Quisling, le "Nasjonal Samling", durant la Seconde Guerre mondiale, ternit durablement la réputation de cet écrivain auparavant adulé dans son pays. En 1943, Hamsun est reçu par Adolf Hitler : il en profite par ailleurs pour réclamer le limogeage de Josef Terboven, administrateur militaire allemand de la Norvège, provoquant le mécontentement du Führer. Il offre ensuite sa médaille du prix Nobel à Joseph Goebbels. Le 7 mai 1945, une semaine après la mort d'Adolf Hitler, il publie dans le journal "Aftenposten" un bref texte rendant hommage au chef du régime nazi, qu'il qualifie de « guerrier pour l'humanité ». À la fin de la guerre, le 29 mai, il est interné et son procès est continuellement repoussé. Afin de ne pas être obligées de le juger pour tous ses actes, les institutions norvégiennes décident de le considérer comme « personnalité aux facultés mentales affaiblies de façon permanente », ce que la publication de sa dernière œuvre, Sur les sentiers où l'herbe repousse, où il relate ses aventures après la guerre, lorsqu'il est ballotté d'hospice en hospice, contredit indiscutablement. Il est néanmoins condamné en 1948 à verser une amende de 325.000 couronnes norvégiennes pour son étroite collaboration avec le IIIe Reich.

À l'occasion du 150ème anniversaire de sa naissance, la Banque centrale de Norvège fait éditer une pièce de monnaie commémorative.

Henry Miller a écrit que certains passages des ouvrages de Hamsun le faisaient rire aux larmes et que son plus grand livre était "Mysterium" ; à son époque, dit Miller, il était qualifié de « Dostoïevski du Nord ».

[Source exclusive : fiche/auteur "WIKIPEDIA"]



1. La Faim
Knut Hamsun
4.04★ (1820)

"Sult" [roman], 1890 //// version tronquée traduite du norvégien par Edmond Bayle, éd. Langen (1895) puis retraduite par Georges Sautreau pour les éditions Rieder (1926) ; version intégrale traduite du norvégien par Régis Boyer pour les éditions P.U.F, Paris (1994) puis rééd. à "La Pochothèque", Le Livre de Poche, Paris (1999) ////// " La seule chose qui me gênât un peu, c'était, malgré mon dégoût de la nourriture, la faim quand même. Je commençais à me sentir de nouveau un appétit scandaleux, une profonde et féroce envie de manger qui croissait et croissait sans cesse. Elle me rongeait impitoyablement la poitrine ; un travail silencieux, étrange, se faisait là-dedans. " (Knut HAMSUN, "La Faim") " On tourne les feuillets de ce livre étrange. Au bout de peu de temps on a des larmes et du sang plein des doigts, plein le cœur. La faim est le sujet même du livre avec tous les troubles intellectuels qu'entraîne une inanition prolongée. C'est moins un héros de roman qu'un cas de clinique. (André Gide). "
2. Mystères
Knut Hamsun
3.84★ (228)

"Mysterier" [roman], 1892 //// version tronquée traduite du norvégien par Georges Sautreau pour les éditions Rieder (1937) ; version intégrale traduite du norvégien par Ingunn Guilhon avec la collaboration de Alain-Pierre Guilhon pour les éditions Calmann-Lévy, Paris (1975) ////// "Au milieu de l'été dernier, une petite ville de la côte norvégienne fut le théâtre d'événements tout à fait insolites. Un étranger arriva, un certain Nage !, charlatan étrange et singulier, qui fit nombre d'extravagances, avant de repartir aussi subitement qu'il était venu". Ainsi s'ouvre cet étonnant roman de Knut Hamsun. Un simple rai de lumière, un parfum nouveau, une soudaine impulsion ou un seul mot suffisent pour que tourne le kaléidoscope des multiples personnalités de Nagel. Endossant l'une puis l'autre avec l'habileté d'un gymnaste et une candeur tout enfantine, sa conduite et ses propos fascinent, mais suscitent aussi le trouble et les regards obliques que l'on réserve aux plus fous d'entre nous. Comme le soulignait Henry Miller au sujet du personnage, au-delà des apparences " c'est là un homme qui aime, un homme qui aime l'amour, et qui est condamné à ne jamais rencontrer une âme accordée à la sienne ".
3. Pan
Knut Hamsun
3.80★ (414)

"Pan" [roman], 1894 //// traduit du norvégien par R. Rémusat pour les éditions La Revue blanche (1901) ; nouvelle traduction du norvégien par Georges Sautreau pour les éditions Rieder (1932) puis rééditée aux éditions Calmann-Lévy, Paris (1997) ; nouvelle tradition du norvégien par Régis Boyer, "La Pochothèque", Le Livre de Poche (1999) ////// " Tu erres ici et consumes ta vie pour une chétive écolière et tes nuits sont pleines de rêves désolés. Et un air étouffant stagne autour de ta tête, un air empesté d'antan. Cependant qu'au ciel frissonne le plus merveilleux des bleus et que les montagnes appellent. Viens, Esope, ohé ! " //// "Publié en 1894, quatre ans après "La faim", qui le fit connaître, "Pan" est l'un des plus célèbres romans de Knut Hamsun. La plus belle de ses histoires d'amour sans doute, et, indéniablement, la plus poignante, amour d'un "fils de la forêt" pour la nature, amour d'un homme et d'une femme comme une longue déchirure. "Pan" est, après "La Faim", le second et incontestable chef-d'œuvre de Knut Hamsun. Portrait d'un être complexe, le lieutenant Glahn, qui ne conquiert son unité que « dans un rapport privilégié avec la nature, le roman campe un personnage moderne, dans les pensées et les sentiments duquel il se produit des bonds délicats et arbitraires ». Glahn est chasseur, fils de la forêt, ermite vivant dans une hutte avec son chien pour toute compagnie. Mais la femme flaire toujours la piste du solitaire. Le chasseur est débusqué, pourchassé par une jeune fille, l'androgyne Edvarda, qui n'a de cesse qu'il ne tombe à ses genoux, esclave d'amour à perpétuité... Dans la lumière de l'été du Nordland, l'ombre d'Edvarda, souveraine et fantasque, plane sur la vie, les jours, les pensées de Glahn, l'orgueilleux devenu pantin, qui, dans un sursaut de révolte, prend à son tour une esclave d'amour, Eva la servante, éperdue de tendresse pour l'égaré."
4. Aux portes du royaume
Knut Hamsun
2.00★ (5)

"Ved Rigets Port" (1895) //// "Livets Spil" (1896) //// "Aftenrøde" (1898) //// Publication des trois pièces de théâtre en un seul volume sous le titre "La Trilogie : Aux portes du royaume, Le Jeu de la vie et Crépuscule", éditions Actes Sud, Arles, coll. "Actes Sud-Papiers" (2001) //// "Aux portes du royaume" : Le seul moyen pour Ivar Kareno d’être promu docteur en philosophie et d’obtenir une bourse serait de modérer ses écrits jugés trop destructeurs ou intempestifs. Mais il refuse de taire ses plus intimes convictions. //// "Le Jeu de la vie" : Tout en poursuivant sa quête de la vérité, Kareno s’est réfugié dans le Nord de la Norvège. Il travaille comme précepteur chez monsieur Oterman et tombe éperdument amoureux de la fille de celui-ci. Quatre saisons illustrent quatre moments de leur vie amoureuse. //// "Crépuscule" : Ivar Kareno a cinquante ans. Il n’est pas encore au crépuscule de sa vie car celle-ci prend un nouveau tournant idéologique — sa révolution personnelle s’opérera en deux jours.
5. Victoria
Knut Hamsun
3.71★ (213)

"Victoria" [roman], 1898 //// traduit du norvégien par Ingunn Guilhon, éditions Calmann-Lévy, Paris (1977) //// « Avez-vous déjà, ne fût-ce qu’une seule fois, vu un homme épouser celle qu’il aurait dû ? » //// "Elle est la fille du châtelain ; il est le fils du meunier. Ils s’aiment et tout les sépare, leur famille comme leur statut social. Dans une Norvège petite-bourgeoise et piétiste, deux êtres s’aiment et se déchirent sous le joug de leur indomptable orgueil. Traversé de rêveries exaltantes, ce roman d’un amour impossible fut écrit en 1898. Knut Hamsun y dresse un portrait splendide et cruel d'amants romantiques dévorés par le malheur d'aimer."
6. Au pays des contes
Knut Hamsun
3.62★ (27)

"I Æventyrland" [récit de voyage], 1903 //// traduit du norvégien par Sigrid R. Peyronnet, pour les éditions F. Reider & Cie, Paris (1923) ; réédition aux éd., Paris, Grasset, Paris, coll. « Les Cahiers Rouges », avec le sous-titre "choses rêvées et choses vécues en Caucasie" (2000) //// De Knut Hamsun (1859-1952), "Au Pays des contes" (1903) aurait pu s'intituler «Les Tribulations d'un Nordique en Russie». De Moscou à Bakou, c'est un périple fantaisiste, en chemin de fer et à cheval, dans le Caucase d'il y a un siècle. Rien n'échappe au narrateur, ni les troupeaux, ni les grands espaces, ni l'accoutrement des femmes Tatars... Ce récit mouvant part donc dans tous les sens, bifurquant même vers un petit essai critique sur les mérites de Tourgueniev, Dostoïevski et Tolstoï. En fait Hamsun exploite les qualités qu'il prête au peuple russe : "spontanéité", "faculté de déraillement", "aptitude à l'absurde"... C'est drôle, alerte, vif, écrit au présent. Ce livre déroutant fait miroiter tous les talents, toute la verve d'un futur prix Nobel."
7. Rêveurs
Knut Hamsun
3.61★ (64)

"Sværmere" [roman], 1904 //// traduit du norvégien par Georges Sautreau pour les éditions Kra, (1927) ; nouvelle traduction du norvégien par Régis Boyer, éditions Calmann-Lévy, Paris (1988) - rééd. aux éditions Seuil, coll. "Points", Édition spéciale "Prix Nobel" (2008) //// Avec "Rêveurs", nous faisons connaissance avec Ove Rolandsen, frère d'âme de Johan Nagel de Mystères, de Thomas Glahn de Pan. Comme eux il est fantastique, inventif, imprévisible et surtout rêveur. Comme eux, il est accordé à la nature et au rythme des saisons. Il est épris de l'amour et fasciné par les femmes, que ce soit la toute jeune Olga ou sa fiancée, la gouvernante, personne de tête, ou l'épouse du pasteur qui, par certains côtés, ressemble à Ove. Mais ce sera devant la fille de Mack, le grand commerçant, qu'il perdra la tête, et peut-être ne sera-t-elle pas insensible à ce diable d'homme, sauvage, hâbleur, bagarreur et musicien. Mack, le seigneur des lieux, personnage plus familier dans le monde "hamsunien", inquiet de sa réputation d'homme riche, n'hésitera pas à récompenser le voleur de son coffre, à condition qu'il avoue son forfait, montrant ainsi sa puissance et sa grandeur d'esprit. Ce qui fait de "Rêveurs" un roman à part, c'est l'aspect souriant, la bonhomie, l'humour. C'est sans doute ce qui rend Rolandsen si sympathique, car s'il va jusqu'au bout de ses calculs matériels et sentimentaux, il se prendra sans le vouloir à leurs pièges. Il s'est joué la comédie de la grandeur et de la passion fatale, il a perdu, mais nous y gagnons un chef-d'oeuvre au pastel."
8. Fragments de vie
Knut Hamsun
3.62★ (14)

"Stridende Liv" [recueil de nouvelles], 1905 //// traduit du norvégien par Jacqueline Le Bras pour les éditions Actes Sud, Arles (1993) //// Il y a peu d'années que, preuves à l'appui, on a pu attribuer à Knut Hamsun "Fragment de vie" et les autres récits qui composent ce volume. Publiés pour la plupart dans des journaux, à la charnière du siècle, ils sont pourtant, avec évidence, de la plume de l'écrivain de génie qui aura donné au patrimoine littéraire de notre temps trois chefs-d'oeuvre au moins : "La Faim", "Mystères" et "Pan". A en juger par ce recueil, l'autodidacte prodigue avait troublé d'emblée ce ton, à nul autre pareil et toujours reconnaissable, qui transmue en or la moindre grenaille de plomb : le personnage le plus insignifiant, le détail le plus infime, dès qu'il s'en empare, se situent dans cet au-delà de l'écriture où la vérité est d'une autre essence. Hamsun sait, mieux que tout autre, mettre les choses en place avec les premiers mots et il peut aller jusqu'à se payer le luxe de découvrir en même temps, que ses lecteurs, sous leurs yeux dirait-on, les protagonistes de ces récits où le vertige dérègle insensiblement le sens commun. C'est pourquoi leur publication a pour nous valeur de nécessité." (Hubert Nyssen) //// "Knut Hamsun (1859-1952) obtint en 1920 le Prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son oeuvre."
9. Sous l'étoile d'automne
Knut Hamsun
3.87★ (181)

"Under Høststjærnen" [roman], 1906 //// traduit du norvégien par Georges Sautreau pour les éditions Rieder, Paris (1928) ; nouvelle traduction du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris (1978) - rééd. pour le volume "Knut Hamsun. Romans", éd. "Le Livre de poche", coll. « La Pochothèque » (1999) //// "A l'image de Knut Hamsun, le narrateur de "Sous l'étoile d'automne" est un "vagabond par essence", un héros romantique et solitaire, troublé par le doux passage d'une jeune fille et toujours en quête de sérénité. De ferme en ferme, nomade mélancolique, il sait tous des saisons, de l'arrivée lente de l'hiver, du vol bruissant des oies sauvages, du crissement de la gelée blanche sous les pas. La nature le rassure et le sauve. Knut Hamsun, le Norvégien, est lui aussi ce grand Viking nostalgique perdu dans les brumes du nord, fondu à jamais dans le silence de ces forêts tant aimées. "
10. Benoni
Knut Hamsun
4.00★ (53)

"Benoni" [roman], 1908 //// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris, réédité aux éd. Gallimard, Paris, coll. "folio", 1994 //// "Benoni" est le premier volet d'un diptyque qui tient use place à part dans l'oeuvre de Knut Hamsun. Sans doute y retrouve-t-on la grande Nature du Nordland, ses forêts, sa faune et sa flore, la mer, les nuits translucides de ses étés, la pesanteur de ses journées d'hiver; de même y renoue-t-on connaissance avec un type d'analyse psychologique qui a fait école depuis, où tout n'est que suggéré par approches de biais, demi-teintes, gestes ébauchés et retenus, élans du coeur arrêtés d'une parole. Cependant, Knut Hamsun y aborde de front, pour la première fois, ce qui deviendra une des préoccupations majeures de toute son oeuvre, un des problèmes essentiels aussi de la société scandinave : l'affrontement entre une culture rurale traditionnelle avec son éthique et ses valeurs typiques, et le monde de la ville, le capitalisme, l'argent. Autour de Mack de Sirilund gravite un microcosme qui accuse fortement le contrecoup de cet antagonisme : l'argent, nouveau maître, fustige insolemment parvenus aussi bien que mainteneurs de traditions, sans que l'on sente percer encore l'option résolument conservatrice que Knut Hamsun adoptera un jour. En second lieu, si l'amour joue, ici comme dans les autres romans hamsuniens, un rôle de premier plan, c'est en un camaïeu de gris qui a quelque chose de poignant dans son mélancolique bilan d'échecs et de ratés : Benoni et Rosa, Svend et Ellen, Nikolaï et Rosa font tour à tour l'expérience navrante de l'impossibilité d'aimer et d'être aimé sans retour. Violence ou timidité, cynisme ou naïveté, mépris ou sensualité, rien ne paraît devoir triompher d'obstacles insurmontables jamais dits, qui font de ce livre un lamento pudique et feutré. Enfin, en bon Scandinave conscient des très lointains tropismes de son peuple, Hamsun a mis en scène ici, plus clairement que nulle part ailleurs, le seul vrai personnage de son oeuvre, ce Destin inexorable et fantasque qui se plaît cruellement à flétrir les corps comme il ride les coeurs."
11. Rosa
Knut Hamsun
3.59★ (50)

"Rosa" [roman], 1908 //// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris ; réédité aux éd. Gallimard, Paris, coll. "folio", (1995) //// " Nous retrouvons, dans ce livre qui est la suite de "Benoni" l'étrange et pittoresque parvenu au grand cœur qu'est Benoni Hartvigsen, devenu le riche B. Hartwich. En lui se prolonge l'un des thèmes majeurs du diptyque : cette exécration de l'argent, né de la civilisation urbaine et qui tue lentement les antiques valeurs de la culture rurale. Nous suivons également les errements des mêmes personnages principaux : Mack, le fier seigneur, et la douce Rosa avec ses angoisses d'amour. Cependant l'optique a changé avec l'irruption de deux nouveaux héros : le rédacteur du roman, l'étudiant Parelius, et la « baronne », la fille de Mack, fantasque, bizarre et volontiers machiavélique. La baronne vit dans la hantise du souvenir du lieutenant Glahn, le beau chasseur sauvage de "Pan". Elle est la face primitive et folle d'une réalité dont Rosa représenterait l'aspect antithétique raisonnable et civilisé, tout comme Parelius équilibre Glahn. Ce roman apporte un souffle nouveau dans l'œuvre de Knut Hamsun. En effet, derrière la diversité des personnages, s'impose l'obsédante présence de l'amour que l'on ne cesse de nous dire cruel. Dans ce monde frustré, la cruauté de l'amour confère à la vision de l'homme un tragique poignant, une intensité à la limite de l'étouffement, sur un fond de grisaille et d'angoisse qui finit par infuser à cet ouvrage une exceptionnelle et douce- amère gravité. " (Régis Boyer)
12. Un vagabond joue en sourdine
Knut Hamsun
3.75★ (69)

"En Vandrer spiller med Sordin" [roman],1909 //// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris (1979) //// Le vagabond qui, ici, ne joue plus qu'en sourdine parce qu'il a passé la cinquantaine et s'estime vieux, c'est le Knut Pedersen dont l'éternel voyage sentimental nous fut conté dans Sous l'étoile d'automne et que nous retrouverons une ultime fois dans "La Dernière joie". Amoureux de l'amour autant que de la nature du Nord au printemps, il avait cru, un temps, pouvoir offrir son coeur à prendre à la belle Mme Falkenberg, d'Ovrebö. Il avait renoncé, mais l'aimantation était trop forte : le voici revenu vers l'unique inaccessible, dans l'humilité adorante et la passion de l'holocauste.Mais la femme est imprévisible, inconstante et aveugle. A peine si elle pressent la délicate profondeur de la passion qu'elle suscite. Elle est toute à ce jeu cruel et dévastateur de l'amour possessif qui croit exaspérer la passion en provoquant la jalousie, sans voir que la véritable tendresse qui la sauverait de son irresponsabilité attend vainement dans l'ombre un signe, un regard, un sourire. Exercice dangereux, flamme menaçante à laquelle immanquablement les phalènes se brûlent. Symboliquement, la glace de la rivière cédera devant les ardeurs dispersées d'un feu follet qui ne put, ne sut purifier sa chaleur. Et la plume subtile de Knut Hamsun, au rythme lent, volontairement monotone, des battements d'un coeur attristé, parvient à merveille à rendre l'infime chassé-croisé des aveux retenus, des élans ébauchés, d'une pudeur infinie où tout, toujours, reste à dire. oeuvre tragique sans grandiloquence, constamment mesurée parce que l'essentiel est ineffable, mais dont l'intense pouvoir de suggestion ne se dément jamais. oeuvre qui refuse le désespoir aussi. Car à ce vagabond qui se croit un vieillard, à ce mal-aimé trop aimant, il reste la vie, simple et naturelle, accordé aux pulsations de la forêt, du torrent et de la montagne.Et « la simple grâce de recevoir la vie vous dédommage largement d'avance de toutes les misères de la vie, toutes sans exception ». (Régis Boyer) //// Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer par deux fois aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, "La Faim" lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. "Un vagabond joue en sourdine" fut publié en Norvège en 1909, trois ans après "Sous l'étoile d'automne". Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyage, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952."
13. La dernière joie
Knut Hamsun
3.58★ (71)

"Den siste Glæde" [roman], 1912 //// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris (1979) ; réédition aux éd. Gallimard, Paris, coll. "folio", (1995) //// " Voici les dernières errances de Knut Pedersen, le vagabond perpétuel que nous avons suivi de lieu en lieu et d'amour déçu en amour vain dans "Sous l'étoile d'automne" et "Un vagabond joue en sourdine". Nous retrouvons dans ce troisième roman, inédit en français, ce qui fit le charme des deux premiers : la connivence instinctive avec la grande nature du Nord, ses forêts, ses animaux, ses ciels sans fond que multiplie l'eau des lacs et des rivières, que cernent les pics des montagnes redoutables où l'accident fatal vous guette. Et, de nouveau, voici la Femme, instable et fantasque, éperdue d'amour : de soi ? de l'autre ? qui le saura ? Une fois de plus, l'écriture épouse avec bonheur les intermittences du coeur et réussit à suggérer ce qui ne se peut dire.Mais La Dernière joie se situe, dans l'oeuvre de Knut Hamsun, à l'articulation exacte entre inspiration d'ordre psychologique et sentimental et préoccupations désormais orientées fortement par l'idéologie. On y pressent la montée de thèmes qui seront bientôt majeurs : refus de notre prétendue civilisation, détestation d'une culture qui coupe l'être humain de ses véritables racines, exécration de la masse, de la ville, anglophobie, et cette misogynie qu'il faut entendre bien plus comme un aveu de déception profonde (mais pouvait-il en aller autrement chez ce pèlerin de l'absolu en amour ?) que comme une réelle aversion.On prendra garde pourtant que ce pessimisme n'est pas irrémédiable. La « dernière joie » n'est qu'un trompe-l'oeil. Elle est multiple, en vérité. Il n'est pas nécessaire de s'arrêter sur ses premières formulations : ce serait la solitude, loin des hommes, ou la mort. Elle est, en fait, tout entière dans la récompense suprême, un enfant qui est toute la vie, la vie renouvelée, recréée, infiniment porteuse de promesses. (Régis Boyer) Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, "La Faim" lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. "La Dernière joie" fut publiée en Norvège en 1912, trois ans après "Un Vagabond joue en sourdine" et six ans après Sous l'étoile d'automne. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952."
14. Enfants de leur temps
Knut Hamsun
3.25★ (21)

"Børn av Tiden" [roman], 1913 //// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris (1983) //// " A qui est épris du personnage hamsunien, ce superbe roman propose, sur un fond de critique sociale et de rejet du modernisme qui ira s'amplifiant dans l'oeuvre du futur Prix Nobel, deux « types » inoubliables. Tobias Holmengra, le parvenu de génie, incarne l'esprit utilitaire et cupide de l'ère nouvelle. Quant à Willatz Holmsen, troisième du nom, il assume le poids d'une vieille tradition aristocratique terrienne et représente l'ancienne culture du Nord. L'un et l'autre échappent à toute caractérisation tranchée. Car le premier est aussi un « roi de légende » et le second passe sa vie à éteindre en lui des passions « forcenées ». "Enfants de leur temps" ajoute également à l'extraordinaire galerie de héros hamsuniens l'image fantastique du lieutenant Holmsen, qui aura traversé les pires épreuves du destin, de l'esprit et du coeur, inaltérablement droit, dans un rêve sublime, dérisoire et fou. Knut Hamsun effectue ici une fascinante tentative, sur le mode allusif si cher au grand Norvégien, de suggérer le tragique de ces âmes scandinaves paralysées dès qu'il s'agit de communication des consciences, une poignante méditation sur l'impossibilité de l'amour vrai et, derrière la chronique d'un domaine du Nordland, une variation éblouissante sur le thème du rêve et de la transfiguration. " (Régis Boyer) ////Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte.Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Il obtint le Prix Nobel en 1920.Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages,contes, nouvelles et pièces de théâtre.Il est décédé en 1952."
15. La ville de Segelfoss
Knut Hamsun
3.72★ (41)

"Segelfoss by" [roman], 1915 //// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris ; réédité aux éd. "le Livre de Poche", Paris, coll. "Biblio" (1996) ; "Sur la scène de Segelfoss, petite ville dotée d'un château, d'une gazette, d'une boutique florissante, d'une minoterie sur le déclin et d'un théâtre ouvert dans un hangar à bateaux, s'agitent deux générations d'hommes, dont Hamsun raconte les vies minuscules. Au château survit un aristocrate, enfant prodige de la musique qui a perdu son prodige en grandissant. Autour de la boutique s'affairent les bourgeois : parvenu ruiné, boutiquier prospère, homme de loi rapace. Tout au fond de la scène passe la masse indistincte des ouvriers, décrits comme un troupeau obtus, docile par intérêt. " (Linda Lê). Chronique sociale mordante, accents de nostalgie à l'égard des grandeurs du passé, critique amère et désabusée du modernisme, "La Ville de Segelfoss" est nourrie des grands thèmes qui ont toujours hanté l'imaginaire littéraire de Knut Hamsun. Au fil de pages cruelles et vraies, aux antipodes de tout romantisme, le lecteur assiste, fasciné, à la comédie de l existence, où vie et théâtre se confondent dans un même drame. "
16. L'éveil de la glèbe
Knut Hamsun
3.84★ (110)

"Markens Grøde" [roman], 1917 //// traduit du norvégien par Jean Petithuguenin pour les éditions "Le Livre de Poche", Paris, coll. "Biblio" (1999) //// "L'Eveil de la glèbe" est paru en Norvège en 1917. Isak et Inger, prototypes de l'humanité, se rencontrent sur une lande désertée. Le domaine de Sellanraa, c'est le jardin d'Eden après la Chute. L'homme, Isak, y travaille inlassablement. Autour de lui, l'infanticide, le mensonge, la jalousie, la concupiscence, la cupidité, le progrès sont autant de tentations auxquelles succombent tour à tour sa femme, ses enfants, ses proches et ses ennemis. Isak, rivé à sa terre, n'a qu'un but : défricher. C'est à partir de cette métaphore que Knut Hamsun construit un roman de la rédemption, animé d'ailleurs d'un véritable souffle biblique. "L'Eveil de la glèbe" est aussi un formidable portrait de femme, Inger est à la fois la raison de vivre d'Isak et ce qui le menace radicalement. Inger est un principe d'épreuve : il lui faut vivre toutes les vies possibles avant de revenir vers celui qui n'aura pas changé. Inger a été sur la mer, elle a vécu à la ville : elle est chez elle à présent. Le monde est vaste, fourmillant de créatures, Inger n'est, dans ce fourmillement, qu'une créature humaine parmi d'autres, innombrables. Voici le soir ! "
17. Femmes à la fontaine
Knut Hamsun
4.42★ (16)

"Konerne ved Vandposten" [roman], 1920 //// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris (1982) //// " Au comble de la gloire, prix Nobel l'année même de la publication de « Femmes à la fontaine » (1920), Knut Hamsun écrit, avec ce grand roman social qui est l'un de ses plus hauts chefs-d'oeuvre, un livre pessimiste et amer dont la mordante ironie n'épargne personne, riches ou pauvres, forts ou impotents, enfants ou vieillards, savants et artistes ou illettrés. Que l'on n'aille pas pour autant y voir le cri de rage du sexagénaire qui n'accepterait pas sa propre vieillesse. C'est à la forme moderne de la vie qu'il s'en prend, à la petite ville mesquine, sordide, étouffante, vide de coeur et d'âme, qui ne sait plus rien de la senteur des fleurs et de la chaleur du sang. Les femmes à la fontaine n'ont d'autre souci que de gloser la bêtise et la médiocrité d'un univers urbain où l'intérêt cupide, l'égoïsme triomphal, le soin de paraître et la peur du regard d'autrui ont tué toute vérité, toute humanité. Pourtant, cette oeuvre grave - inédite en France - appelle, par excellence, une double lecture. Si Petra, la volage féconde, et Oliver, le mutilé cauteleux et hâbleur, y tiennent le haut du pavé, c'est parce qu'ils assurent, chacun à sa manière, la force immortelle de la vie primitive, contre toute fausse culture et prétendue civilisation. Ils sont l'éloquent défi à la mort que n'a cessé de lancer, son existence durant, le rude Norvégien, à sa manière indirecte et feutrée, ils incarnent un élan tellurique vital, contre toute morale apprise ou théorie creuse, qui perdure imperturbablement depuis l'aube des temps. S'ils sont réduits à cette abjection souvent dérisoire, ce n'est pas de leur faute : c'est, pour Knut Hamsun, parce que notre forme de vie sociale s'est coupée de l'amour de la vie profonde. " (Régis Boyer)
18. Le dernier chapitre
Knut Hamsun
3.81★ (34)

"Siste Kapitel" [roman], 1923 /// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris //// réédité aux éd. "Le Livre de Poche", Paris (1986) //// "Quand Knut Hamsun publie "Le Dernier Chapitre", inédit en France jusqu'à ce jour, il est à l'apogée de sa gloire. Trois ans auparavant, le Prix Nobel l'a placé au premier rang de la littérature internationale. Le succès, cependant, ne l'a en rien éloigné des grands thèmes qui l'obsèdent. S'il n'exalte plus, comme dans "Les Fruits de la terre", les joies de la nature, il n'en condamne pas moins l'avilissement de l'individu par le mode de vie industriel et l'irrémédiable coupure établie entre la civilisation et la vie paysanne, source de poésie et de liberté. Le cadre fictif de cette société est un sanatorium de montagne où malades et bien portants sont venus soigner leur mal de vivre. Qu'ils soient petits bourgeois insatisfaits, escrocs, parvenus, ou désespérés, ces hommes et ces femmes se livrent, porteurs de différents masques, à une danse macabre de solitude et d'amour que mène le Suicidé, superbe anti-héros de l'absurde pour qui la mort est un rêve. La mort, dernier chapitre du roman de la vie. Thomas Mann, dont "La Montagne magique" peut être considérée, en apparence, comme une oeuvre-soeur du "Dernier Chapitre", saluait « le charme infiniment aimable de l'art d'Hamsun », constitué par « les intensités poétiques et les émotions les plus profondes ». Les lecteurs d'aujourd'hui verront en lui l'un des créateurs les plus modernes qui soient, virtuose dans l'art de l'Etre, du Paraître, et du Disparaître, dénonciateur de la médiocrité de notre civilisation, détracteur de l'École, et analyste des pulsion inconscientes. "
19. Vagabonds
Knut Hamsun
4.13★ (159)

"Landstrykere" [roman],1927 //// traduit du norvégien par Jean Petithuguenin, pour les éditions Grasset, Paris, "Le Livre de poche" (1961) ; réédition aux éd. Rencontre Lausanne, (1969) ; réédition aux éd. Grasset, Paris, coll. "Les Cahiers Rouges" (1986) //// " Auguste a parcouru le monde. De retour dans son village, il raconte ses aventures mystérieuses. Il envoûte son ami Edevart, naïf au coeur pur, qui rêve de partir. Le drame du village se noue entre les sédentaires heureux de leur sort et ceux que l'inquiétude pousse à la découverte du monde. "
20. Auguste le marin
Knut Hamsun
3.84★ (40)

"August Weltumsegler" [roman], 1930 //// traduit du norvégien par Marguerite Gay et Gerd de Mautort pour les éditions Le Club du Livre français (1953) ; réédition aux éd. Calmann-Lévy, Paris (1991) ; réédition aux éd. "Le Livre de poche", coll. Biblio (1995) //// "Auguste est, dans l'univers de Knut Hamsun, un de ces personnages récurrents, dont Henry Miller disait partager l'état d'esprit, tout semblable à "une sorte de créature, de contrefaçon qui croyait être quelqu'un mais ne pouvait en fournir la moindre preuve." Après des années de voyage et d'errance, Auguste est de retour dans son village natal, le petit port de Polden. Confronté à la méfiance et au soupçon, au conformisme et à la frustration, Auguste provoque pour convaincre et sème la discorde pour rassembler les énergies. Auguste s'enivre d'un rêve de gloire et de fortune. Ses aventures autour du monde ne l'ont pas assagi. Elles ne l'ont pas enrichi non plus. Après une pêche miraculeuse, Polden commence à prospérer. Les ambitions d'Auguste sont à la mesure des espaces qu'il a parcourus. Mais seules la ruine et la désolation viendront sceller ces grands projets. Auguste, criminel, devra repartir à la veille d'un ultime rebondissement qui fera la fortune du port de Polden. Au-delà du récit d'aventures admirablement rythmé, Auguste le marin apparaît comme une parabole messianique dans un monde sans Dieu. Auguste s'imagine être le Messie. Mais il est entouré d'hommes et de femmes de peu de foi. Multipliant les richesses de ses concitoyens, Auguste ne saura pourtant pas leur faire comprendre le sens de sa mission. Créature divine, il ne pourra jamais, cependant, en donner la preuve. "Auguste le Marin" est le deuxième volet d'une trilogie initialisée par "Vagabonds" (Grasset, Cahiers Rouges, 1986) qui se poursuivra par "Mais la vie continue" (Calmann-Lévy, 1993). Fils de paysans, autodidacte, Knut HAMSUN (1859-1952) a émigré à deux reprises aux Etats-Unis. De retour en Norvège, il publie en 1890 "La Faim" qui lui procure une notoriété internationale. Il obtient le Prix Nobel en 1920. Calmann-Lévy a publié quinze de ses livres. "
21. Mais la vie continue
Knut Hamsun
3.96★ (39)

"Men livet lever" [roman], 1933 //// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris (1993) ////// " Mais pourquoi as-tu une bible russe ? - Il y a plus de force dedans, dit August. - Comment ça, plus de force ? Tu sens ça ? - Elle est faite pour poser la main dessus quand tu prêtes serment, nos bibles ne sont pas faites pour cela. Et puis, elle sert à lier et à délier ". August n'est pas un innocent. Il sait que la sainteté passe par une certaine connaissance du mal. Voilà ce qu'il rapporte à Segeltoss de ses longs périples à travers le monde. August, solitaire, qui voit ce qui lie les hommes et qui ne peut s'empêcher de dénouer ces rapports faux, ces parentés extorquées, ces mensonges aux autres et à soi-même. Au jour le jour, dans un récit d'une limpidité et d'une simplicité rares, Knut Hamsun opère une véritable rédemption de la vie quotidienne dont on ne sait jamais si August est l'agent ou la victime exemplaire. Mais la vie continue est le troisième volet (traduit pour la première fois en français) d'une trilogie commencée avec "Vagabonds" (Grasset, coll. Cahiers rouges) et poursuivie avec "Auguste Le marin" (Calmann-Lévy, 1991). Fils de paysan, autodidacte, Knut Hamsun (1835-1932) a émigré à deux reprises aux Etats-Unis. De retour en Norvège, il publie en 1890 "La faim" qui lui assure une notoriété mondiale. Il obtient le Prix Nobel en 1920."
22. Romans
Knut Hamsun
4.88★ (31)

Ce recueil de 1.836 pages paru en 1999 au Livre de Poche (Paris), coll. "la Pochothèque - Classiques modernes" contient les neuf fictions romanesques suivantes : "La Faim" / "Mystères" / "Pan" / "Sous l'étoile d'automne" / "Un vagabond joue en sourdine" / "La Dernière Joie" / "Vagabonds" / "Auguste le marin" / "Mais la vie continue" .
23. Le cercle s'est refermé
Knut Hamsun
4.00★ (27)

"Ringen sluttet" [roman],1936 /// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris (1990) //// " Abel Brodersen est un être mystérieux - s'est-il marié aux Etats-Unis, a-t-il là-bas ? - et il le restera jusqu'à ce que l'on comprenne que s'il agit comme il le fait, c'est par indifférence (maître mot de ce livre), aux valeurs, aux ambitions qui motivent la conduite des autres. Tourneront autour de lui des femmes, la douce et volage Lili, l'inquiétante Lolla, la capricieuse Olga, mais en vain, car Brodersen est incapable d'avoir les réactions qu'elles cherchent à provoquer. Et s'il se fait gruger, voler, cela ne l'empêchera pas de vivre en accord avec ce qu'il est, quitte à devenir un hère méprisable aux yeux de cette société tant haïe par le prix Nobel. Le personnage central du "Cercle s'est refermé" ne ressemble pas aux héros que l'on a rencontrés dans "Pan" ou "La Faim". Si l'on retrouve certains traits, les rêves échevelés, les amours fantasques ainsi que le mépris vis-à-vis de l'argent et de la nécessité d'avoir une situation pour être bien vu, ce livre prend le contre-pied de ceux qui l'ont précédé. Ce roman, le dernier du Knut Hamsun, publié pour la première fois en France, est un chef-d'oeuvre. Portrait d'une époque, d'une région de la Norvège, il reste, grâce à Abel Brodersen, criant de modernité. Jamais encore l'auteur de Mystères n'avait porté aussi loin son regard ironique sans illusions sur la nature humaine, sur l'agitation forcenée des hommes ; jamais auparavant n'avait-il exprimé aussi totalement sa vision amère du monde, monde qu'il sentait l'avoir rejeté et dont il s'était exclu. Né en 1859, en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Il émigra aux Etats-Unis à deux reprises,puis revint en Norvège où, en publiant "La Faim", il acquit une notoriété internationale.Il obtint le prix Nobel en 1920. Il mourut en 1952. "
24. Sur les sentiers où l'herbe repousse
Knut Hamsun
3.79★ (36)

"Paa gjengrodde Stier" [essai autobiographique],1949 /// traduit du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris (1994) //// "Le plus grand écrivain norvégien du XXe siècle, Knut Hamsun, Prix Nobel, un des maîtres du roman moderne, le créateur de quelques-uns des personnages les plus envoûtants que compte la littérature mondiale, s'est laissé, un temps, abuser par les horribles illusions du nazisme. Il l'a chèrement payé, car son pays s'est montré impitoyable pour lui après la guerre, le faisant interner en clinique psychiatrique, puis en asile de vieillards, l'humiliant, le ruinant.Or, cet homme est presque nonagénaire. N'importe qui, à sa place, serait définitivement brisé. Pas lui. Trois ans durant, il va s'acharner à se justifier ou, plus exactement ; tantôt avec ironie, tantôt avec colère, ici jouant le vieux, là retrouvant sa verve inlassable ; à accuser, à esquiver les problèmes. Il va même, éventuellement, expliquer, mais sans chercher à convaincre : les hauteurs où il respire ne sont à ses yeux pas accessibles aux bien-pensants et aux redresseurs de torts. Tout cela, il va l'écrire, sous le titre symbolique de "Sur les sentiers où l'herbe repousse". Et c'est son chef-d'oeuvre. D'instinct, par grâce, il retrouve le meilleur de lui-même, veine conteuse, génie de ressusciter le passé, création de son éternel personnage, humour primesautier, finesse percutante et l'incoercible jeunesse d'un coeur qui n'a jamais pu battre qu'au rythme de ses vingt ans. La vie, la force de vie, l'amour inconditionnel de toute vie éclatent à chaque page de ce chant du cygne d'une déchirante intensité.Il faut faire droit, plusieurs décennies après, l'Histoire ayant tourné la page, au cri du coeur de ce « vieillard aux facultés mentales durablement affaiblies » que l'on voulait abattre : « Je me réjouis de revivre ». //// "Sur les sentiers où l'herbe repousse" est préfacé par Manès Sperber et suivi d'une étude de Régis Boyer. "
25. Esclaves de l'amour
Knut Hamsun
3.35★ (45)

"Kjærlighetens slaver : og andre noveller" [recueil de nouvelles], 1985 //// anthologie posthume traduite du norvégien par Régis Boyer pour les éditions Calmann-Lévy, Paris, (1986) ; réédition aux éd. "Presses-Pocket" (1989) ; réédité aux éd. "Le Livre de Poche" (Paris), coll. "Biblio" (1991) //// Toutes les facettes du multiple génie de Knut Hamsun se trouvent éclairées dans ce choix de nouvelles extraites des trois recueils qu'il publia entre 1897 et 1905 : son infime tendresse dans l'analyse des amours malheureuses d'adolescents ou de jeunes gens plus épris de leur propre passion que de l'Autre, ses satires ironiques et feutrées de la bêtise humaine en milieu petit bourgeois et surtout à travers de possibles souvenirs personnels, ses esquisses de ce qui restera son personnage inoubliable, le vagabond au grand coeur qu'une irrépressible passion de la liberté, un sens impénitent de la légende et une connivence innée avec le rêve écartent à jamais de toute stabilité. S'y ajoute ce qui reste sa marque inimitable cette voix de conteur inlassable qui s'entend magistralement à captiver l'attention du lecteur à partir indifféremment d'incidents insignifiants ("Une mouche tout à fait banale, de taille moyenne"), ou de ces histoires tragiques d'amour et de mort ("A Plamandso") dont il fera, par la suite, les grands chefs-d'oeuvre de sa maturité. On retiendra surtout, peut-être, ces merveilles que sont les nouvelles ou la force de la fiction complaisamment entretenue aux dépens de toute vraisemblance ("La Dame du Tivoli", "Un fieffé gredin") finit par l'emporter sur le bon sens : ici, vraiment, la Parole s'est faite Création." (Régis Boyer) //// éNé en 1800 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Il obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952."
26. Présence de Knut Hamsun : Lettres inédites
Régis Boyer
[correspondance - Lettres inédites] ouvrage publié sous la direction de Régis BOYER et Jean-Marie PAUL, Presses Universitaires de Nancy, 1994. //// " Knut Hamsun, le grand écrivain norvégien (1859-1952), prix Nobel de littérature en 1920, est universellement connu pour avoir révolutionné l'art du roman au XXe siècle en créant un personnage inimitable (celui de "Faim", en particulier) ou encore en faisant, dans ses romans dits sociaux, un procès impitoyable de notre culture et de notre prétendue civilisation, au prix de prises de positions politiques qui lui ont valu de grands ennuis à la fin de sa vie. Plus de quarante ans après sa mort, les passions ayant eu loisir de retomber, il nous reste une des œuvres monumentales de notre époque, dont la présence reste étonnamment vivante en des temps d'errances, d'angoisses et de dérèglements. Dans cet ouvrage sont abordés la plupart des problèmes concernant le Norvégien : la littérature, mais aussi la politique et les techniques d'écriture. Les spécialistes de cet écrivain, norvégiens et français, étudient la production hamsunnienne dans son ensemble d'abord, puis à partir d'ouvrages particuliers, afin de ne négliger aucune face de ce génie protéiforme. Des nouvelles et des extraits de sa correspondance inédits sont joints à ces études. "
27. Hamsun
Per Olov Enquist
Ouvrage de Per Olov ENQUIST [enquête biographique] //// traduit du norvégien pour les éditions Actes Sud, Arles (1999) //// "Dans ce récit qui est aussi le scénario d’un film réalisé par Jan Troell en 1996, avec Max von Sydow dans le rôle principal (film à visée biographique sur les dernières années de la vie de Knut Hamsun, montrant ses engagements pro-nazi et son procès), Per Olov Enquist, utilisant des documents avérés — sur l’entrevue d’Hitler et d’Hamsun, notamment —, s’attache à narrer la dernière tragédie intime de ce lauréat du prix Nobel de littérature qui, durant la Deuxième Guerre mondiale, prit, à quatre-vingt-trois ans, nettement parti pour l’Allemagne hitlérienne, précipitant ainsi son exclusion et son déclin. "
28. Knut Hamsun, rêveur et conquérant
Ingar Sletten Kolloen
3.83★ (11)

Ouvrage de Ingar SLETTEN KOLLOEN [essai biographique] //// traduit par Éric Eydoux pour les éditions Gaïa, 2010 //// "Knud Pedersen était fils de paysans pauvres. Il allait devenir sous le nom de Knut Hamsun un écrivain de renommée mondiale. Prix Nobel de littérature en 1920, l'auteur de Faim fut une gloire pour son pays, la Norvège. L'homme au caractère entier et fougueux fut intransigeant dans sa vie familiale comme dans celle d'homme de lettres. Knut Hamsun fait figure de génie littéraire et de symbole d'ascension sociale. Jusqu'à ce que sa passion pour l'Allemagne lui fasse prendre position en faveur de Hitler. Sa collaboration pendant la guerre lui vaudra un procès retentissant. Nourri d'archives et de documents inédits, cette biographie retrace l'existence foisonnante de l'écrivain et de l'homme, et apporte un nouvel éclairage sur son parcours, jusque dans ses pires errances."
29. Que va-t-on faire de Knut Hamsun ?
Christine Barthe (II)
3.33★ (44)

Ouvrage de fiction ("roman") de Christine BARTHE, signalé et recommandé par notre amie babéliote cvd64 (Merci à vous !) /// " Avec les armes de la fiction, Christine Barthe s'interroge sur la dérive tragique d'un écrivain de génie, suivant son héros de son arrestation jusqu'à la Cour de Justice. Dans un livre percutant, empreint de poésie et de mystère aussi, elle pose la question de l'engagement et de la responsabilité, sans jamais perdre de vue le caractère romanesque de ses personnages. "
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