Envie de proposer une mini-sélection d'ouvrages qui offre un modeste aperçu d'une planète unique, avec ses figures emblématiques, ses forces vives... ses feux-d'artifices.
L'idée de cette liste m'est venue en lisant le texte étonnant d'un artiste insolite, Philippe Dereux (cf. "Journal des épluchures"), dont j'ai encore le souvenir ébloui à l'évocation d'une exposition qui lui était consacrée, en 2003, au Musée d'art naïf à La halle Saint-Pierre (près de Montmartre). J'ai eu la chance de visiter cette exposition qui sortait vraiment des sentiers battus...
Avec de modestes épluchures, cet instituteur réalisait des tableaux fourmillant de vie, de fantaisie et de couleurs éclatantes... De la magie à partir de RIEN...ou si peu. J'ai trouvé cela épatant, joyeux, troublant... et puis comme beaucoup d'entre nous... j'ai été fascinée par le Palais du Facteur Cheval... les flamboyances de la très modeste Séraphine de Senlis... et en réalisant cette sélection, j'ai fait la connaissance d'un créateur à la carrière tardive et au nom propice aux rêveries, Anselme Boix-Vives (Catalogne ,1899-Moutiers,1969), que le galériste parisien, Alain Margaron affectionne particulièrement, en le mettant régulièrement à l'honneur dans son espace. Là aussi, comme souvent, pour ces créateurs marginaux, le parcours est inhabituel, insolite et humainement, foisonnant.
L'art brut, terme inventé par J. Dubuffet, caractérise des arts pratiqués par des artistes autodidactes, qui n'ont jamais fréquenté le monde de l'art et encore moins des écoles d'art. Cet art, en dehors des normes, a droit à de multiples appellations: art naïf, art modeste, art populaire... il fut aussi appelé "L'Art des fous"... Un monde complexe riche d'artistes aux parcours atypiques et souvent tourmentés... Nous pensons au célèbre Facteur Cheval, dont le Palais idéal, à Hauterives, fut sauvé de justesse grâce à Malraux, à "Picassiette", à Chartres, à Séraphine de Senlis... La liste est très longue.
Pour revenir à l'origine de cet Art brut, il faut rappeler que tout en revient au parcours original de Dubuffet. C'est le 28 août 1945 que Dubuffet baptise « art brut » un art qu'il collectionne depuis plusieurs années, art qui comprend à la fois l'art des « fous » et celui de marginaux de toutes sortes : prisonniers, reclus, mystiques, anarchistes ou révoltés. Grâce à ses amis Jean Paulhan et Raymond Queneau, il découvre les créations d'adultes autodidactes ou psychotiques...
Pour conclure cette thématique, j'ai retenu les propos d'un Monsieur Bernard Cherot qui en quelques mots, exprime fort bien la force et les exigences essentielles de cet "Art brut" :- Les créations d'art brut sont "œuvres de résistance : résistance au conformisme, résistance à l'isolement, à l'exclusion et à l'enfermement, résistance à la souffrance extrême". -
***Novembre 2013---- 19 juillet 2017- 14 décembre 2017- 14 mai 2018- ****le 28 décembre 2018***le 14 juin 2020***13 juin 2021-----***7 mai 2023@Soazic BOUCARD