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Alberto Moravia
Liste créée par moravia le 20/06/2013
9 livres. Thèmes et genres : auteur italien , littérature italienne

Pour découvrir cet auteur en quelques livres.

Certains sont absent car je les juge de qualité moindre (L'Ennui, L'Amour Conjugal) et d'autres méritent une seconde lecture plus récente.



1. Le Conformiste
Alberto Moravia
3.73★ (580)

Le meilleur livre de Moravia car universel. Contrairement à ce que peut laisser penser cette couverture imbécile ce n'est pas un roman policier. Voici ma critique : Cela fait plusieurs années que je repousse cet instant de vérité. Peur de ne plus aimer comme cela arrive si souvent. Pire, peur de me détester d'avoir succombé, hier, à si peu de charme. J'avais bien noté, sur un cahier bleu Héraklès, qu'il méritait les cinq étoiles. Mais cela n'était pas fait pour me rassurer. Bien au contraire. Pourtant il n'a fallu que quatre-vingts pages pour m'apercevoir que toutes mes appréhensions étaient ridicules. Le prologue m'a percuté comme un 38 tonnes en pleine vitesse. Bon sang, quel écrivain ! J'éclatais de rire, échoué au bord de la route, ayant fait plusieurs tonneaux. Je n'avais rien ! pas une écorchure ! Vous voyez ce genre de choses qui font saigner le lecteur : erreurs de ponctuation, adjectifs malencontreux, dialogues abscons, répétitions lancinantes, blabla interminable... Rien de tout cela. Alberto Moravia venait de me proposer un beau voyage : La vie de Marcel. Marcel enfant que ses petits camarades de classe raillent et maltraitent pour son excessive féminité. Marcel qui prend plaisir à tuer des animaux. Marcel toujours enfant qui croise la route d'un prêtre défroqué et pédophile. Marcel adulte, bien installé dans la société fasciste, devenu fonctionnaire au ministère de l'intérieur. Marcel qui se marie pour faire comme tout le monde, avec une fille qui ressemble à toutes les autres, avant de rencontrer, femme mariée, celle qui est l'objet de ses rêves. Marcel qui va participer à un assassinat politique en bon soldat qu'il souhaite rester. Si ce roman devait être un tableau, ce serait une oeuvre de Balthus. Pleine de sensualité, d'interrogations, de refoulements. Si c'était une musique, ce serait "Montaigu et Capulet" de Sergueï Prokofiev empli d'exaltation et de tragique. Si c'était un mot, un seul : Sexe Ne vous méprenez pas. Le sien porte un masque, parfois une voilette et souvent un scalpel. Mais jamais exhibitionniste. Cinq étoiles sans aucune hésitation.
4. L'homme qui regarde
Alberto Moravia
3.93★ (75)

Dans chacun des romans d'Alberto Moravia le sexe est une métaphore. Ici " L'homme qui regarde" est un roman spéculatif. Au couple père-fils , pour lequel Alberto Moravia a voulu pousser cette relation jusqu'à l'extrême, jusqu'à la concurrence sexuelle, il y adjoint la morale. Le fils est celui qui doit subir. Par ailleurs c'est un intellectuel et ce sont toujours les intellectuels qui subissent. En effet il échoue comme professeur autant que comme mari, et s'il ne mène pas à son terme sa contestation c'est parce qu'il n'y croit plus. Le roman pose la question : que reste-t-il du père ? Mais c'est pour mieux la transformer en cette interrogation : que reste-t-il du désir ? Trame essentielle de ce livre. Se condensent dans "L'homme qui regarde" (homme sans inconscient) des forces en tension entre passé et présent qui entravent la dynamique de la transmission du désir. Le père n'écrase-t-il pas le fils en s'emparant de toutes les femmes ? provoquant la révolte de celui-ci, le poussant jusqu'à l'idée d'un parricide nécessaire (mais idéalisé). Roman d'une grande virtuosité qui confirme que cet écrivain à sa place parmi les plus grands.
6. Agostino
Alberto Moravia
3.62★ (230)

Agostino me semble le plus délicat à conseiller, car c'est un roman d'atmosphère qui peut déplaire, suivant l'âge ou la maturité du lecteur ( c'est un avis bien flou...),ou bien être tout à fait envoutant (en le lisant l'été).
7. L'attention
Alberto Moravia
4.05★ (55)

Ce roman pourrait se résumer ainsi : Chacun possède sa vérité qui parfois est plus proche des songes que de la réalité.
8. Désidéria
Alberto Moravia
3.30★ (62)

Desideria est un roman atypique dans sa construction puisque Alberto Moravia affirme être l'interviewer. Il se nomme Moi, auquel Desideria raconte son histoire. Desideria se confie en expliquant qu'elle est guidée dans ses actions par une voix qui lui parle. Dès cet instant le lecteur est en droit de se poser cette question : Est-ce que Desideria est schizophrène ou bien, comme l'accusé aux assises, devant la monstruosité de ses crimes, invente-t-elle "Une voix" pour s'absoudre de ses agissements ? Les deux postulat sont possible. Alberto Moravia laisse planer le doute, mais j'aime aussi l'hypothèse que ce soit une position radicalement stoïcienne affirmant ainsi qu'il faut distinguer les choses qui dépendent de nous et les autres. "La voix" prend la forme du tentateur (nous sommes en Italie où le catholicisme règne) qui incite Desideria à franchir le pas pour entrer en possession du désirable qui devrait la conduire à l'apaisement. Mais c'est un leurre. Le mouvement du désir ne trouve jamais de repos. La chose désirée une fois possédée n'a plus aucun attrait. Sans manque, le désir s'éteindrait et Desideria aussi. Alberto Moravia va ainsi construire une fuite en avant vers la transgression de tous les tabous sexuels et moraux. Le roman se termine par ces mots de Desideria qui s'adresse à L'auteur : " ton imagination m'a brûlée, consumée. Un jour je n'existerai plus, sinon dans ce que tu viens d'écrire, comme une empreinte, comme un personnage. En effet le désir ne s'éteint qu'avec la mort. Desideria est morte un 26 septembre 1990, en même temps qu'Alberto Moravia...
9. La belle romaine
Alberto Moravia
3.83★ (123)

Alberto Moravia a voulu créer l'image d'une femme pleine de contradictions et de fautes et, malgré cela, capable de dépasser, par sa vitalité naïve et ses élans d'affection, ces contradictions et remédier à ces fautes, afin d'atteindre à une lucidité et à un équilibre que les plus intelligents et les plus doués ignorent. La chute d'Adriana, protagoniste du roman, débute avec un sentiment de complicité et d' accord "sensuel" qu'elle éprouve en recevant de l'argent d'un homme, après un acte sexuel extorqué presque par la force. À ce stade, entre pauvreté, amitiés douteuses et pressions complices de la mère, la chute devient inévitable, surtout après la fin de son rêve d'amour. La découverte de se plaire dans la prostitution la rend plus forte et consciente de ses capacités. C'est ainsi que celle qui aurait dû être la chambre de sa première nuit de noces deviendra la pièce où elle recevra ses clients. Il n'y a plus de place pour l'ingénuité mais l'âme d'Adriana reste en quelque sorte pure pendant que le "métier" devient une routine. Dans une atmosphère dramatique, avec des situations différentes qui s'entrelacent, faisant coucher divers hommes dans le lit d'Adriana dont un seul, le plus indifférent à sa beauté, va conquérir son coeur, Moravia remet tout en cause pour clore son roman douloureusement.
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