"La chambre est le témoin, la tanière, le refuge, l'enveloppe des corps, dormants, amoureux, reclus, expirants." (Histoire de chambres, Michelle Perrot, p. 10). Célébrer la chambre, c'est célébrer la littérature. Ce que fait Michelle Perrot dans un registre plutôt sociologique où la psychanalyse intervient aussi et dans son livre : "Histoire de chambres" (2009). S'il existe un lieu évocateur de la création littéraire et propice à cette dernière ainsi qu'à la lecture c'est bien la chambre. On pense à Proust évidemment, à sa chambre d'enfant de Combray et à la chambre de la tante Léonie, la chambre du Grand Hôtel de Balbec qui jouxte celle de sa grand-mère, sans parler de celle où le narrateur retient Albertine prisonnière, ou de celle de l'auteur reclus les dix dernières années de sa vie (synthèse de toutes les précédentes ?) aux murs garnis de liège, close et propice à la création. Toutes les couleurs sont dans la chambre et tout peut s'y jouer même en mode confiné.
(Image extraite de : À la Recherche du temps perdu, Combray, adaptation et dessins de Stéphane Heuet, Delcourt).
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