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Les murs ont des oreilles...
Liste créée par Alzie le 04/09/2015
38 livres. Thèmes et genres : Murs , enfermement , prisons , Prisonniers politiques , prisonniers de guerre

Histoires de murs sous la tutelle d'une récente histoire de l'archéologie (Éric H. Cline, 2018). Murs dressés, murs protecteurs qui réunissent mais aussi séparent, enferment, entravent et isolent. Murs qui s'effondrent. Murs qui parlent, écoutent, racontent dans tous les cas.

"Murs... murs", est un album posthume du dessinateur Tignous, consacré au monde carcéral, sur lequel il travaillait avant d'être assassiné, en janvier 2015, livre qui m'avait suggéré cette liste.

Mise à jour octobre 2018.



1. Murs... Murs : La vie plus forte que les barreaux
Tignous
4.31★ (45)

Ils sont détenus, gardiens, avocats, médecins ou visiteurs. Pour le meilleur et pour le pire, ils partagent un temps le même espace, fait de béton et de métal. Pour le meilleur et pour le pire, ils vivent ensemble. Et derrière ces murs, ce sont des histoires d'amour, d'amitié, de rébellion, des drames qui se nouent. Des tranches de vie que TIGNOUS nous raconte dans ce reportage dessiné poignant. Enquête, témoignages, correspondances, interviews, l'auteur nous emmène en immersion dans quelques-uns des plus grands centres pénitentiaires de France. Il nous montre comment l'humanité parvient à subsister quoi qu'il arrive, révélant au grand jour ces histoires dont on entend habituellement que les murmures... TIGNOUS, qui avait découvert le dessin d'audience et obtenu la Carte de la Presse Judiciaire à l'issu du Procès Colonna, était passionné par l'univers judiciaire et avait notamment deux projets de livres issus d'audiences sur les Prud'hommes et les femmes battues qui lui tenaient particulièrement à coeur. Génie du dessin, il se révèle une fois encore dans cette oeuvre posthume en artiste engagé, humaniste et social.
2. Trois pierres, c'est un mur...
Eric H. Cline
4.75★ (18)

À la lueur d?une bougie, Howard Carter scrute l?intérieur de la tombe du pharaon Toutankhamon. Il cligne des yeux. Derrière lui, on s?agite, on l?interroge : « Que voyez-vous ? ? Des merveilles ! » répond-il. La découverte sera suivie de dix années de labeur, de fouilles minutieuses. Aujourd?hui, l?archéologue garde en main la pioche et la truelle, mais il n?hésite pas à se servir du tomodensitomètre, de l?ADN, ou du scanner haute définition. Les techniques d?investigation progressent et les mystères du pharaon s?éclaircissent. Cline nous livre une fascinante histoire de l?archéologie. Fort de plus de trente ans de chantiers de fouilles, en Grèce et au Levant, il nous entraîne dans un Grand Tour haletant à travers les âges et les continents : Pompéi, Troie, Ur, Copán? mais encore Chauvet, Göbekli Tepe, Santorin, Teotihuacán, Machu Picchu... Il nous guide aussi dans le panthéon des archéologues, à la rencontre d?un Heinrich Schliemann ou d?une Kathleen Kenyon, non sans parfois démythifier quelques figures tutélaires d?une aventure souvent collective. Son récit, au style enlevé, donne les clés pour comprendre l?archéologie en rendant compte des avancées les plus récentes de la recherche. Il dévoile aussi à chacun les techniques aujourd?hui employées pour repérer, dater, fouiller, conserver? en une passionnante initiation.
3. Histoire des murs
Claude Quétel
3.70★ (18)

Quand ils ne sont ni de maison ni de prison, les murs sont des instruments de contrôle, d'exclusion, d'interdiction, de mémoire, aussi. De la Grande Muraille de Chine aux murs d'îlots d'habitation sécurisés derrière lesquels vivent 8 millions d'américains, de l''étonnant mur de la peste au XVIIIè siècle au "mur de Bush" séparant les Etats-Unis et le Mexique, du mur de Berlin aux murs-manifestes, Claude Quétel propose un passionnant tour d'horizon des murs à travers les âges et les civilisations.
4. Murs une autre histoire des hommes
Claude Quétel
3.57★ (16)

Comment et pourquoi les murs ont jalonné et structuré notre histoire de l'Antiquité à l'époque actuelle qui les voit se multiplier. Quand ils ne sont ni de maison, ni de prison, les murs sont des instruments politiques. L'exemple le plus célèbre fut celui qui incarna la guerre froide, à Berlin, et simplement nommé« le Mur ».  Et pourtant non seulement les murs de cette nature existent depuis les temps les plus anciens, mais ils n'ont jamais été aussi nombreux aujourd'hui. Murs impériaux comme la Grande Muraille de Chine ou le limes des Romains, d'ostracisme comme les murs des ghettos, religieux comme le Mur des lamentations. Mais qui connaît l'étonnant mur de la peste, au XVIIIe siècle ? Et aujourd'hui le mur antidélinquant de Padoue ? Sait-on que 8 millions d'Américains vivent actuellement ? et à leur demande ? derrière les murs d'îlots d'habitation sécurisés et que ce phénomène se répand partout dans le monde, y compris en France ? A ces murs de la peur, s'ajoutent murs-manifestes et murs de mémoire : tous nous racontent une autre histoire de l'humanité.
5. Le Puits
Iván Repila
3.63★ (662)

Deux frères, le Grand et le Petit, sont prisonniers au fond d'un puits de terre, au milieu d'une forêt. Ils tentent de s'échapper, sans succès. Les loups, la soif, les pluies torrentielles : ils survivent à tous les dangers. A leurs côtés, un sac de victuailles donné par la mère, mais ils ont interdiction d'y toucher. Jour après jour, le Petit s'affaiblit. S'il doit sauver son frère, le Grand doit risquer sa vie. Le Petit sortira-t-il ? Le Grand survivra-t-il ? Comment surtout se sont-ils retrouvés là ? Le Puits est un conte brutal à la fin cruelle et pleine d'espoir. Une fable sur l'amour fraternel, la survie et la vengeance, un roman «qui a mérité sa place au panthéon des Jules Verne, Alain-Fournier et autres Antoine de Saint-Exupéry, selon Zoé Valdés. Un roman indispensable, alors que beaucoup d'entre nous avions déjà annoncé la défaite de l'imagination contre la quotidienneté médiocre et étriquée».
6. Haute surveillance : Dernière version publiée (1988) suivie de la première version publiée (1947)
Jean Genet
3.17★ (8)

Etranges prisonniers réunis par Genet dans la cellule d'un quartier de haute sécurité ! Loin de souhaiter échapper à leur condition, ils constituent à eux trois un petit monde clos dont ils exagèrent l'enfermement, Yeux-Verts, le seul assassin du groupe, est an pille attractif pour les deux autres : ils n'aspirent qu'à l'honneur de l'imiter, sinon de le rejoindre dans le ciel héroïque du crime et de la mort pour lequel la prison se révèle le meilleur tremplin. Prison et enfermement métaphysiques donc. Yeux-Verts, le plus avancé sur la voie du détachement, fuit dans une sorte de rêve de gloire ; les deux autres s'entre-déchirent pour avoir les meilleures chances d'accéder à une existence vraie en captant à leur profit le reflet de celui qui appartient déjà à l'autre monde. Ce désir luciférien de néantisation salvatrice ne peut aboutir qu'à l'échec. Qui s'en étonnerait?
7. Haïkus de prison
Lutz Bassmann
4.32★ (40)

Le monde est devenu plus rude. On ne peut plus comme avant contempler les fleurs des cerisiers ni philosopher avec des amis autour d'une coupe de vin. Désormais, quand on regarde les nuages, c'est à travers les barbelés. Quand on s'endort, c'est dans la promiscuité et les mauvaises odeurs. Plus rien n'est paisible. La poésie persiste en dépit des circonstances, l'humour et le détachement continuent à ordonner l'existence, mais la voix s'éraille. La voix ne cherche plus à faire preuve d'élégance. Celui qui parle veut surtout, avant d'être brisé, apporter son témoignage. En choisissant le haïku comme forme d'expression, Lutz Bassmann raconte une histoire. Il décrit les menus événements du quotidien de la prison, il donne vie aux figures qui l'entourent, il invente des personnages : l'idiot, le révolutionnaire dogmatique, le bonze désenchanté, le cannibale, et tant d'autres que de nouveaux malheurs menacent.
8. Un testament espagnol
Arthur Koestler
4.18★ (296)

Aucun des personnages de ce récit n'est imaginaire. Arthur Koestler était correspondant du journal libéral londonien News Chronicle, en Espagne. A la suite de circonstances particulières il a été arrêté et condamné à mort par les nationalistes après la prise de Malaga. Pendant près de quatre mois, il attendit son exécution et vit comment on fusillait ses compagnons de captivité. Ce livre commence donc en reportage mais finit tout autrement. On pourrait l'appeler : " Variations sur la mort " ou plutôt " sur la peur de mourir ".
9. Camille Claudel : Le tourment de l'absence
Brigitte Fabre-Pellerin
5.00★ (2)

Evoquer Camille Claudel,c'est mettre en lumière sa famille-notamment son frère Paul-,son oeuvre de statuaire dont le génie est aujourd'hui unanimement salué et le tumulte de ses relations amoureuses avec Auguste Rodin. C'est aussi à travers Camille,s'interroger sur la maladie psychique chez les artistes,la genèse des oeuvres d'art,et sur l'internement qu'elle a subi pendant la moitié de sa vie. Sculpteur de génie,Camille Claudel est internée en 1913.Elle a quarante-huit ans.Elle ne créera plus et ne sortira jamais de l'asile où elle mourra trente ans plus tard. La puissance de ses oeuvres,son beau visage,son regard direct fascinent et hantent.Dès 1913,quelques-uns se sont émus de son enfermement,déclenchant une polémique toujours brûlante. L'éclairage de la psychanalyse donne une lecture nouvelle sur les thèmes abordés.
10. Willy Protagoras : Enfermé dans les toilettes
Wajdi Mouawad
3.10★ (26)

Quand Willy Protagoras se réfugie dans les toilettes, son entourage ne comprend plus. Une tragédie drolatique revendiquant les impératifs absolus de la liberté : liberté de créer, d'aimer, de partir loin de l'impitoyable théâtre familial et des voisins envahissants.
11. Chronique de la salle sans porte
Roland Fuentès
À la surprise des élèves, la porte d'une classe disparaît. Par cet étrange coup du sort, l'auteur enferme ses lecteurs entre les murs d'un passé écolier qui sent bon la craie, l'ennui, les cahiers, la camaraderie et une formidable soif d'évasion. Une nouvelle touchante dans laquelle la nostalgie se heurte aux facéties du surréalisme. Extrait : « J'allais sur mes treize ans. Je fréquentais une école en bordure de la zone industrielle, une de ces casernes en béton gris où l'on nous enfermait du matin au soir pour fleurir nos têtes. Il y avait quelques fenêtres dans notre salle mais on ne s'en rendait pas compte. Elles étaient là, silencieuses, accrochées au mur comme des vêtements oubliés sur un portemanteau. L'utilité de ces grandes choses plates et transparentes demeurait pour nous un mystère. » Libre Court propose des nouvelles et des histoires courtes à lire partout en moins d'une heure. Ces textes, signés par des auteurs reconnus, vous entraineront à la découverte de personnages attachants, percutants voire déroutants, portés par une écriture rythmée. A propos de l'auteur : Né à Oran en Algérie, Roland Fuentès a passé son adolescence en Provence. De ses jeunes années au soleil, il a gardé un ton espiègle et jovial qui illumine ses écrits : romans, nouvelles et depuis 2007, livres pour enfants.
12. Paroles de murs
Francis Kochert
Les murs protègent. Ils séparent aussi. De Berlin à Gaza, de Brazzaville à Bagdad, de Los Angeles à Téhéran, Francis Kochert - grand reporter au Républicain Lorrain à Metz - a relevé au cours de ses reportages au c?ur de l'actualité les indices peints sur les lieux de conflit, de tension, de chocs de cultures. En contrepoint des textes, ses photographies de murs nous donnent à lire mais surtout à voir l'expression des émotions, de la souffrance, du désespoir. De l'ironie, aussi, et de l'amour. Souvent d'une grande force graphique, véritables ?uvres d'art parfois, ces images nous renvoient, suintantes de violence ou de douleur, de beauté et de justesse, le reflet d'autres murs : ceux que les gens ont dans les têtes. " Une démarche de détective de l'âme, de guetteur solitaire, de collecteur d'indices " comme l'écrit si justement dans sa préface Jean-Pierre Perrin
13. Quatre murs et une fenêtre
Max-Henri Larminat
Description : Confrontation de photographies et de textes contemporains, Quatre murs, une fenêtre est une invitation à un voyage immobile, une interrogation sur notre perception du monde extérieur, un jeu de piste du regard . Le visiteur devant cette frontière que représente la fenêtre passera alternativement de la contemplation du dehors au franchissement de cette limite puis, concentrant son regard sur cette ligne, il y découvrira un singulier objet poétique. L'exposition « Quatre murs, une fenêtre » se présente comme une promenade, lente progression vers un ailleurs. Les quatre salles de la Galerie de la BPI forment une sorte de jeu de l'oie, dont le sort final reste une surprise.
14. La hauteur des murs
Maurice Blanchard
Appelons-la «tribu des nuques raides», c'est un groupe restreint, fait de prophètes maussades, de braqueurs de foudres, d'attentateurs à la pudeur de penser. On y trouve tous les francs-tireurs, compagnons de route (et de déroute) du surréalisme, on y trouvera Artaud, Bataille, Mandiargues, d'autres encore. On y trouve le poète Maurice Blanchard (1890-1960), «chasseur d'aurore et d'aurochs», que réédite Le Dilettante. Socialement ingérable (il est selon les moments ouvrier, marin, aéronaute, ingénieur), entré en dissidence en 1929 - l'année de son premier recueil - et en Résistance en 1940, traducteur de Shakespeare, ami de Char, c'est un phare secret pour tous ceux qui voient la poésie comme une arme de poing. Ses poèmes (qui ont tous Rimbaud tatoués sur l'épaule) ont la beauté d'une affiche clandestine, attirent comme des plantes carnivores, claquent comme des drapeaux. S'y croisent maints blasons naturels, force blessures lyriques, des bouquets de vertiges. Blanchard a le masque de ceux qui crient mâchoires serrées, il laisse hurler sa plume, fait du lyrisme une arme par destination. À l'écoute, toute ! Maurice Blanchard (1890-1960) - ouvrier, marin, pilote de guerre, aéronaute, ingénieur en aéronautique, résistant et avant tout poète -composa ses premiers vers sur une colline de la Somme. Il découvrit le mouvement surréaliste en 1929 et publia ses premiers recueils aux éditions Debresse et GLM. Réfractaire à tout embrigadement, sa vie fut une longue dissidence. Comme tous les inclassables, il n'eut qu'un petit cercle de lecteurs. Mais quels lecteurs ! René Char, Paul Éluard, Joë Bousquet... Homme des plaines du Nord, marqué au fer rouge par l'Histoire et par une pesante solitude qu'il sublimera par son écriture.
15. Quatre murs
Kéthévane Davrichewy
3.50★ (255)

La maison familiale est trop vaste pour une femme seule. En ce jour de déménagement, les quatre enfants, devenus adultes, s?y retrouvent pour la dernière fois. Leur père est mort. Dans les pièces vides qui résonnent, les propos en apparence anodins se chargent de sous-entendus. Ces quatre-là se connaissent trop pour donner le change, d?autant que leur mère, profitant qu?ils soient pour une fois ensemble sans enfants ni conjoints, soulève la question de l?héritage. Deux ans plus tard, rien n?est résolu : les frères et s?urs ne se parlent plus guère, et surtout pas de leur passé. Sur l?insistance de leur mère, ils ont pourtant accepté de se retrouver en Grèce, le pays de leur origine, dans la maison où l'aîné vient de s'installer. Ce voyage est, pour chacun d?entre eux, l?occasion de revenir sur l?ambivalence de leurs relations. Comment en sont-ils arrivés là, eux qui étaient tout les uns pour les autres ? Excellant à pointer la dissonance dans les voix de ses quatre protagonistes, qui chacun livre sa version des faits, Kéthévane Davrichewy, comme si elle assemblait les pièces d?un puzzle, révèle petit à petit les motifs d?un drame familial, et propose une belle variation sur la perte de l?innocence.
16. Entre les murs
François Bégaudeau
3.24★ (1752)

'Ne rien dire, ne pas s'envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l'ignorance, au pied du mur. Montrer comment c'est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse'. 'Entre les murs' s'inspire de l'ordinaire tragi-comique d'un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près du réel, François Bégaudeau révèle et investit l'état brut d'une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d'échos.
17. Derniers murmures derrière les murs
Laurent Feuz
4.25★ (5)

"Aujourd'hui, ça fait juste trois mois que Yasmina ne parle plus. Plus un mot. Plus un son issu de sa bouche. Comme si ses lèvres avaient été définitivement scellées. Restent parfois des gestes hésitants, un hochement de tête çà et là, et quelques timides esquisses de sourires, pour garder un semblant de contact avec le reste du monde. Et puis des pleurs, la nuit, convulsifs, intarissables, douloureux. Chaque nuit. Dans le noir. A l'heure du souvenir. Ses parents sont inquiets. Impatience. Docteur ? Inch'Allah, elle reparlera bientôt! leur dit-on à l'hôpital de Rafah. C'est une question de patience. Il faut lui donner le temps de surmonter pas à pas le traumatisme qui l'a emmurée dans ce silence. Eh bien non ! Yasmina ne parlera plus. Plus jamais un mot ne sortira de sa bouche d'enfant innocent. Allah en a plutôt décidé ainsi. Le corps de Yasmina gît paisiblement, drapé de noir, face contre terre, dans la vaste étendue de sable chaud du no man's land, à cinquante mètres à peine de l'imposant mur d'acier". Derniers murmures derrière les murs est un recueil de quatre récits. Un récit par saison. Un récit pour chaque mur qui entoure les habitants de Gaza. Ces "contes à rebours" sont inspirés d'expériences de vie et de guerre. Ils accompagnent le destin de quatre personnes. Deux jeunes, Yasmina et Ahmed, et deux personnes âgées, Umm Saïd et Abou Moussa, qui sont bousculés, meurtris et broyés par la violence de ce huis clos.
18. Les murs de la grotte
Hélène Dorion
4.83★ (3)

Quelques traits sur les murs de la grotte les couleurs de la bête la forme visible de la vie ; en ce mouvement le monde a commencé. Par le silence et la nuit la gravité du noir, la terre dans les mains qui tâtonnent ; par les galets, l?eau, les fruits l?oiseau secouant l?espace et le bruit des pas incertains nous avons commencé. Lumières éteintes, portes refermées au bout de l?horizon, le monde ne tenait qu?à un fil.
19. Le mur
Leonid Andreïev
4.38★ (13)

Le Mur, fable symbolique, fait frissonner : un mur inébranlable se dresse avec cruauté devant des lépreux et des affamés se pressant à ses pieds et leur interdit l?accès à une vie heureuse. Ils représentent l?humanité dans sa lutte pour le bonheur et la liberté.
20. Du domaine des murmures
Carole Martinez
3.98★ (5945)

En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire "oui" : elle veut faire respecter son voeu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l'entraînera jusqu'en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d'une sensualité prenante.
21. Cinquante lettres du Marquis de Sade à sa femme
Marquis de Sade
4.12★ (30)

En 1776, Sade vit ses dernières heures de liberté. Il a trente-cinq ans. S'il a déjà connu de courts séjours en prison, " l'affaire de Marseille ", nouvelle historie de débauche qui éclate en 1772, lui vaut la peine qu'il ne soupçonnait pas : une condamnation à mort, par contumace car le marquis s'enfuit en Italie. En 1775, l'" affaire des petites filles " lui adjoint treize ans supplémentaires de prison. Arrêté à Paris le 13 février 1777, il est conduit au château de Vincennes mais garde la vie sauve grâce à une lettre de cachet ; il en sort en 1790. Il ne sait pas alors qu'il connaîtra encore treize années de captivité, cette fois en asile de fous. Le jeune noble insouciant et friand de plaisirs se mue en un proscrit promis à une vie d'enfermement. C'est pourtant durant cette existence de reclus qu'il deviendra l'écrivain et l'épistolier que l'on sait. Cet " enragé de liberté ", comme l'écrit Jean Paulhan, livrera dès lors, dans les lettres qu'il adresse à sa femme Renée-Pélagie, ultime et fidèle confidente, quelques-unes de ses plus belles pages. Au fil de ses courriers, Sade la supplie et l'insulte tout à la fois : il maudit sa mère la présidente, source de tous ses maux, lui réclame ses commissions d'un ton capricieux - bougies ou livres, cire d'Espagne ou " étuis " -, lui confie avec passion son désarroi et sa rage indéfectible. Il reste inflexible malgré tout : " Le malheur ne m'avilira jamais. " Toujours aiguë, souvent tranchante, trempée parfois d'un humour féroce, sa plume révèle dans sa vérité nue l'homme furieux, fiévreux, et souffrant de ces entraves insupportables. A cela, pour seul remède, l'écriture, toujours, réclamant dans un souffle aux accents de prière " des livres des livres des livres au nom de dieu ".
22. La Chambre noire de Longwood
Jean-Paul Kauffmann
4.08★ (298)

Perdue au milieu de l'Atlantique Sud, Sainte-Hélène, l'île d'où on ne s'échappe jamais. Un rocher lugubre battu par les flots et le vent. Déporté par les Anglais après Waterloo, Bonaparte s'efforcera, pendant cinq ans et demi, de rester Napoléon en dépit des humiliations.  Amoureux des îles, Jean-Paul Kauffmann s'est embarqué un jour à bord du seul bateau qui dessert Sainte-Hélène. Il découvre ses falaises noires, ses habitants reclus, son gouverneur britannique, son ex-consul de France érudit et misanthrope, ses prisonniers qui pêchent face à l'océan. Sainte-Hélène : la vie quotidienne dans l'étrange maison de Longwood au temps de Napoléon, la promiscuité, l'ennui, l'humidité, les rats.  Récit de voyage et enquête sur les derniers jours de l'Empereur, ce livre décrit avec justesse la captivité et l'enfermement. "La Chambre noire de Longwood" est une méditation sur la mélancolie historique, un huis clos policier qui atteste que Napoléon a bien été empoisonné. Par la nostalgie de sa gloire et le regret de son passé. 
23. La Chambre
Françoise Chandernagor
3.93★ (507)

Quatrième de couverture « Le tour de l'île : vingt-quatre pas. Six du nord au sud et d'est en ouest, depuis la porte d'entrée jusqu'à la fenêtre. Les cloisons de planches, la cheminée de marbre et, comme un lac suspendu, le grand miroir - la géographie de la chambre, ses rivages, ses déserts, sa faune, j'en sais tout. Mais le décor, cet étrange décor, acajou et pavé, brocart et chaises dépaillées, qui l'a composé ? Qui, surtout, a donné l'ordre de condamner les portes, puis la fenêtre, la cheminée, de poser des serrures, des verrous, je l'ignore... Et l'enfant ? Lorsqu'on a détaché sa chambre du continent, pourquoi n'a-t-il pas crié ? Pourquoi s'est-il laissé couler ? À l'origine du crime, qu'y avait-il ? Quand la foi soulève des montagnes, elle écrase des enfants. Est-ce la foi qu'on trouve au commencement de cette histoire ? Ou bien la peur, la bêtise, le hasard ? Qu'y avait-il "au commencement" ?»
24. Au pied du mur
Eric Onnen
4.00★ (3)

«Je suis arrivé à Berlin-Ouest en hiver, dans les premiers jours de l'année 1989. Il y faisait froid et gris. Les murs étaient couverts d'affiches électorales, la ville se préparait à élire un nouveau maire. Pour le reste, tout était calme, le Mur encore solide et les Berlinois semblaient s'accommoder de sa présence. Nouvel arrivant, sans argent et sans vrai projet, je me suis mis à la recherche d'un logement et d'un travail. J'ai trouvé une chambre à Kreuzberg, l'eldorado des "alternatifs" de tout poil, et je suis devenu laveur de carreaux. Un métier dont l'intérêt principal, sinon le seul, était de me mettre chaque jour en contact avec de vrais Berlinois en chair et en os, de me faire pénétrer chez eux. Et, un peu comme on tient un journal, j'ai commencé à rédiger cette chronique. Et puis un jour du mois de novembre 1989, l'îlot emmuré a été envahi par une foule qui, après avoir jeté à bas un régime réputé costaud et un mur en béton, s'apprêtait à dévorer à pleines dents une richesse et une liberté dont elle avait été trop longtemps frustrée. [...] Écrites au fil des jours dans une ville en pleine mutation, ces notes apportent sur cette période tumultueuse le modeste témoignage d'un promeneur étranger.» Éric Onnen.
25. Un mur si haut
Nancy Guilbert
3.85★ (31)

Deux enfants, Plume et Timy, issus de deux royaumes différents, les bleus et les blancs, sont les meilleurs amis du monde. Malheureusement, se disputant un lopin de terre, les deux rois décident de ne plus se parler et de construire un mur séparant les deux clans. Un jour, le roi blanc tombe malade et a besoin d'une fleur poussant de l'autre côté du mur. Têtu, il ne voulait pas la demander au roi bleu. Alors le peuple décida de détruire le mur qui avait brisé leurs amours et amitiés et le roi blanc reconnu son erreur et pu être sauvé.
27. Contre les murs
Frédéric Niel
4.25★ (4)

Cinquante ans après la construction du Mur de Berlin, et plus de vingt ans après sa chute, d'autres " Mur de la honte " subsistent sur tous les continents. Pourquoi ? Quel lien établir avec le processus de mondialisation ? Quel rôle politique et même psychologique jouent-ils vis-à-vis des populations qu'ils sont censés protéger ? À quelles conditions peut-on espérer les voir disparaître à leur tour ? Cet ouvrage fait le tour du monde des murs encore érigés aujourd'hui et livre une analyse pertinente des enjeux et des conséquences de ces barrières de fer ou de béton. En collaboration avec les chercheurs de l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques)
28. Murs de papier
Hanno Millesi
3.75★ (4)

Recueil de 10 nouvelles dans lesquelles le monde des adultes, et plus particulièrement la famille, sont vus, comme en contreplongée, à travers le regard ironique et corrosif d'un enfant. Parfaitement étrangers à toute forme de naïveté ou de puérilité, ces enfants-narrateurs témoignent au contraire d'une lucidité, d'un niveau d'abstraction et de réflexion, d'objectivité et de pensée logique qui rendent la lecture de ce livre, aux antipodes du naturalisme, à la fois drôle et grinçante. « L'enfance est un paradis dont on peut être chassé par une intelligence précoce » (Neue Zürcher Zeitung, 13.01.2007).
29. Par-delà les Murs
Dominique Le Meur
De Berlin-Est à Belfast-Ouest. Du mur de la honte aux murs de la paix. En quête de nouvelles racines, Jan-Carl laisse derrière lui les ruines du mur de Berlin. Il met le cap vers une terre qui le fascine, l'Irlande. En chemin, il rencontre Una, nord-irlandaise, aussi belle que mystérieuse. Une tumultueuse passion va nouer ces deux êtres au passé d'emmurés. À l'Irlande idyllique du Connemara succède celle, déchirée, de Belfast. C'est là-bas, au coeur des troubles, que Jan-Carl et Una vivent leur histoire, un combat pour la paix.
30. La Tête contre les murs
Hervé Bazin
3.77★ (1301)

L'adolescence d'Arthur Gérane, fils d'un juge d'instruction austère, qui porte en lui une lourde hérédité maternelle, ne fut que fugues, vagabondage, rapines. Le cambriolage effectué chez son père et la mise à sac de ses dossiers le conduit à l'asile d'aliénés. Dès lors, pris dans l'engrenage infernal: internements, évasions, il ne pourra plus échapper à son pitoyable destin. Dans ce roman bouleversant, au style cinglant et imagé, c'est tout le drame de l'hérédité qui est exposé. C'est aussi une peinture sans complaisance des maisons de santé et de détention.
31. Murs et enclos
Andy Goldsworthy
4.00★ (3)

Au début des années 1990, Andy Goldsworthy a été invité à proposer un projet pour la Cumbria, une région d'une remarquable beauté sauvage située au nord-ouest de l'Angleterre dont le paysage a été modelé par des siècles d'agriculture et plus particulièrement d'élevage du mouton. L'artiste à répondu à cette invitation par une vaste opération de restauration ou de reconstruction d'un ensemble d'enclos à moutons en y incluant une ?uvre d'art tout en maintenant, quand cela était possible, un usage pastoral. Ces enclos de pierre sèche servaient à regrouper, à protéger et à soigner les troupeaux. Parmi ces sculptures de roche ou d'ardoise avec des pierres taillées pour être insérées dans les murs, Goldsworthy a réalisé une série de seize grands enclos le long d'une route majeure de transhumance, chacun enfermant une gros rocher d'origine glaciaire transporté depuis un pré voisin. Le travail a débuté en janvier 1996 et malgré une interruption en raison de la terrible épidémie de fièvre aphteuse de 2001 qui fit interdire d'accès toute cette région, un total de plus de quarante structures ont été terminées. Cet extraordinaire opération est au c?ur du présent ouvrage. Murs & Enclos contient aussi une collection très intéressante d'?uvres éphémères toutes reliées, à un degré ou à un autre, au mouton. On y voit de gracieuses sculptures faites de laine gelée apparaissant dans des anfractuosités de rochers et d'impressionnantes longueurs de murets réhaussées poétiquement et à grand peine de filets de laine immaculée ou de neige glacée. On y trouve aussi une série spectaculaire de tableaux peints, au sabot, par le piétinement et les mouvements des moutons, attirés par des blocs de nourriture minérale posés sur la toile à même le sol gelé. Enfin, un chapitre est consacré à l'étude détaillée du travail de Goldsworthy dans le lit d'un ruisseau situé près de la maison de l'artiste dans le Dumfriesshire, ainsi qu' à l'une de ses ?uvres les plus récentes et les plus importantes installée dans le Yorkshire Sculpture Park. Cet ouvrage impressionnant est un témoignage particulièrement riche sur l'?uvre de Goldsworthy et sur sa passion constante pour la terre, son histoire et ses habitants.
32. La Grande Muraille
Ismaïl Kadaré
3.00★ (9)

Ancêtre du "rideau de fer", mur biface, digue contre l'invasion et l'influence extérieures, enceinte carcérale pour le pays retranché, la Grande Muraille, témoin concret et symbolique de ka coupure entre les peuples, révèle aussi combien les moyens et signes de la terreur survivent aux dictateurs qui les ont jadis engendrés. Par la continuité de l'inspiration et de l'écriture, ce texte, le premier composé par Ismael Kadaré après son installation en France, montre à quel point don ?uvre entière était et reste, en deçà comme au-delà de l'exil, celle d'un esprit libre. Ecrit en 1984 du vivant d'Enver Hodja, le Firman aveugle, dont le manuscrit fut aussitôt mis à l'abri en France, décrit, sous les dehors d'une chronique de l'époque ottomane, une campagne-type de l'ère stalinienne, de celles dont les persécutions, visant tour à tour différentes catégories sociales - ici, par métaphore, les "porteurs du mauvais ?il" -, ont jalonné l'histoire de ce siècle en Europe de l'Est et ailleurs. Après le départ en exil d'Ismail Kadaré, ce récit a été son premier texte publié à Tirana par la presse libre albanaise.
33. Face aux barbares
Jean-Christophe Romer
3.50★ (6)

Les empires sont des ensembles en mouvement ayant une prétention à l'universalité, d'où la question essentielle de leurs limites, au-delà desquelles ne sauraient vivre que des barbares... La notion de frontière est récente à l'échelle de l'histoire des civilisations mais elle est surtout relativement étrangère à la notion d'empire conquérant. C'est pour cette raison qu'on applique le plus souvent aux empires les termes de " confins " ou de " marches ", plus conformes à l'esprit des temps concernés et plus cohérents au regard du projet impérial. La naissance de la frontière dans son sens actuel est étroitement liée à l'Etat-nation, et donc a priori incompatible avec la notion d'empire, qui est le plus souvent multinational.
34. Le mur d'Hadrien
Patrick Galliou
4.42★ (10)

A la mort de Trajan (117), l'Empire romain occupait un très vaste territoire, des lisières du Sahara aux collines dénudées du Nord de l'Angleterre, des rives de l'Atlantique aux eaux chaudes de la Mer Rouge. Cet immense empire était tout naturellement borné par des frontières qui le séparaient de voisins soumis ou hostiles et servaient à contrôler la circulation des denrées et des biens. Sur l'essentiel, océans et mers et, dans une moindre mesure, fleuves et rivières (Danube) fournissaient des barrières naturelles. Dans d'autres provinces (comme la Bretagne insulaire), jouxtant des zones semi-désertiques, ou avec des peuples mal contrôlés et menaçant l'ordre établi, le problème se posait en d'autres termes. Afin de les surveiller, les autorités impériales se virent contraintes d'y élever des limites artificielles, au tracé déterminé par les lois de la stratégie et non par celles de la nature. Cette nécessité s'imposa dans le nord de l'île de Bretagne, où des tribus d'agriculteurs stables, mais à forte composante guerrière, n'hésitaient pas à franchir les frontières de la province romaine pour venir y piller villes et villages. Le Mur d'Hadrien est incontestablement l'une des merveilles architecturales du monde antique. Long de quelque 117 km, des estuaires de la Solway et de la Tyne, originellement haut de 5 à 6 m pour une largeur de 2 à 3 m, hérissé de tours d'observation, de fortins (milecastles) et de forts, il était un signe adressé aux " Barbares ", une démonstration manifeste de la puissance de Rome et des armées qui l'avaient construit. C'est l'histoire de cette construction, de son architecture, de son rôle et de son histoire que retrace ici P. Galliou.
35. Le Mur
Jean-Paul Sartre
3.77★ (4739)

"- Comment s'appellent-ils, ces trois-là? - Steinbock, Ibbieta et Mirbal, dit le gardien. Le commandant mit ses lorgnons et regarda sa liste :  - Steinbock... Steinbock... Voilà. Vous êtes condamné à mort. Vous serez fusillé demain matin. Il regarda encore :  - Les deux autres aussi, dit-il. - C'est pas possible, dit Juan. Pas moi. Le commandant le regarda d'un air étonné... " Contenu : Le Mur - La Chambre - Erostrate - Intimité - L'Enfance d'un chef 
36. Le Mur invisible
Marlen Haushofer
4.14★ (3396)

Voici le roman le plus célèbre et le plus émouvant de Marlen Haushofer, journal de bord d'une femme ordinaire, confrontée à une expérience - limite. Après une catastrophe planétaire, l'héroïne se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s'être pétrifiée durant la nuit. Tel un moderne Robinson, elle organise sa survie en compagnie de quelques animaux familiers, prend en main son destin dans un combat quotidien contre la forêt, les intempéries et la maladie. Et ce qui aurait pu être un simple exercice de style sur un thème à la mode prend dès lors la dimension d'une aventure bouleversante où le labeur, la solitude et la peur constituent les conditions de l'expérience humaine.
37. Murs
Raymond Bozier
3.50★ (2)

A nouveau la voix rauque et âpre de Raymond Bozier. A nouveau une entreprise de langue au plus haut degré politique : la prose narrative (ce voyageur égaré), la prose poétique (ces colères sur le registre des vieilles prophéties de Jérémie prisonnier dans le fond de sa citerne), le décryptage de la langue prise en elle-même (les différentes acceptions, citées, du mot {mur} dans le Dictionnaire de la langue française), se conjuguent pour griffer presque de ses propres mains toutes les figures concrètes des murs que chacun de nous a trouvés sur sa route. Parce qu'il nous faut, chacun, en faire l'inventaire : rues de l'enfance, murs sautés dans la littérature, et les murs de l'enfermement (Berlin ou Palestine, ou le mur de l'Atlantique), les murs où on s'écorche, et bien sûr les murs à l'intérieur. Bozier procède par images, un parpaing décoré, la trace au sol du mur de Berlin soufflé, les toiles ou vidéos d'Hubert de Saint-Ève rendent le voyage fascinant parce que nous-mêmes savons répondre, à l'intérieur, par notre mémoire et par nos routes, avec un mur similaire. Si ce n'était qu'une performance (écrire au jour le jour, directement via le web, pendant la durée de la dernière campagne électorale), elle s'effacerait vite. Il se trouve qu'on touche aussi un symbole central de l'imaginaire. Qu'on rejoint les fondations de la ville, leurs contreforts, leurs ghettos et leurs frontières. Qu'on est ainsi de plain pied dans l'espace de la fable.  Alors surgissent d'autres murailles de dimensions fantastiques, et qui sont pourtant les plus décisives : celles que l'homme dresse entre lui et lui, ou entre lui et ses semblables. Et pas seulement les murs du pouvoir et de l'argent, mais ceux qu'explose la révolte sont aussi présents ici.  Alors, dans la bétonnière et les gravats que brasse devant nous (et nous avec) la phrase et le récit de Bozier, l'idée qu'on pourrait bien arriver à s'en saisir, quitte à le renifler, le mordre, ce vieux rapport de l'homme et du monde, si on se rend capable d'inventer des formes inédites de récit. Celui-ci poursuit loin, poursuit profond. Avec fierté qu'on le reçoit et qu'on l'accompagne (et création epub parfaitement novatrice aussi de Roxane Lecomte pour Digital Hat & Co, merci).  FB
38. Le Quatrième Mur
Sorj Chalandon
4.26★ (6535)

"L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne ..." Sorj Chalandon
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