Les arts premiers nous fascinent autant qu'ils nous intriguent. Du fond des âges, ils forcent le respect, provoquent l'admiration, nous ramènent aux racines des civilisations et de la terre, nous troublent et nous saisissent par l'émotion et l'émerveillement.
Dépositaires de sagesses ancestrales, magiques et surréalistes, massifs et « primitifs » dans le meilleurs sens du terme, « cultures autres » et passion de quelques-uns pour devenir leçon d'humanité pour tous, les arts premiers exercent aujourd'hui leur pouvoir sur le monde extérieur.
Objet scientifique d'un côté, objet esthétique de l'autre.
Un seul point commun semble rapprocher ces deux types d'identification : le caractère authentique de l'objet
Les ethnologues envisagent l'objet dans ses relations avec d'autres objets de même nature à l'intérieur d'une même société, son interprétation n'étant pas séparable de sa fonction symbolique et/ou de son usage pratique : en clair, le sens prime sur la forme.
A l'inverse, les amateurs d'art primitifs appréhendent d'emblée l'objet comme "oeuvre d'art", en raison de ses qualités plastiques, ce qui revient à en faire un spécimen d'un musée universel à l'égal de n'importe quel autre chef-d'oeuvre, quelle qu'en soit l'origine : la considération de la forme est libre de toute considération de sens.