Voilà l'été, voilà l'été...
Tout le monde se souvient de la chanson mais tout le monde connait-il véritablement la musique ?
L'été, c'est le farniente, ce sont les siestes sur les transats en bord de piscine ou sur la plage, ce sont ces moments durant lesquels on prend le temps de se reposer, de décompresser, de ne rien faire mais de le faire bien ! En quelque sorte, ce sont des mois bien souvent consacrés à ce que l'on a coutume de nommer paresse, oisiveté, lenteur, volupté... Certes ! Mais est-ce bien cela, cette véritable Mère de tous les vices, le septième et ultime des péchés dits capitaux si l'on en croit les églises catholiques et orthodoxes ? Car il fallait bien que nos anciens directeurs universels de conscience morale et religieuse aient compris tout le danger de ce vice, pour eux et dans une société reposant, pour quatre-vingt pour cent de la société de l'Ancien Régime sur le labeur (de "labor" : peine, effort), seul moyen réputé honnête et moral de gagner son pain quotidien.
Notre pause farniente estivale, bien méritée, ne serait-elle alors que le faible et médiocre succédané de ce que les romains définissaient par "OTIUM" qui serait alors le seul moment de liberté absolue de l'homme, bien éloigné de cette simple rupture légale et obligatoire, obtenue cependant après des années de luttes sociales parfois meurtrières, entre deux moments de travail (l'étymologie est sans pitié qui rattache ce dernier à un instrument de torture : le tripalium !), loin du "NEGOTIUM", du quotidien, de la vie dans la Cité. Rien à voir, dès lors, avec le simple plaisir de la petite sieste, même crapuleuse, la procrastination (qui n'est que le report à plus tard de quelque chose que nous finirons par faire), l'indolence, l'apathie ou le désœuvrement.
La discussion autour de cette thématique, sous des dehors aussi avenants que sympathiques, est décidément bien plus profonde et grave qu'il n'y parait, dans une époque où le chômage de masse, l'importance sans cesse répétée de "la valeur travail" mais qui connait, parallèlement, l'émergence d'une société dite "de loisirs" n'ont jamais été des thèmes aussi riches et traités qu'aujourd'hui. Serait-il finalement devenu urgent de réapprendre à paresser vraiment ? Là pourrait peut-être se cacher l'absolue subversion !
Pour prendre le temps d'un peu de réflexion et de recul, je vous propose cette petite et humble liste consacrée à ce fameux art de la PARESSE. Qui demeure ouverte à toutes les suggestion, bien entendu. Mais pas trop vite : j'ai cours de farniente, là...
(NB : il ne s'agira pas tant, dans la liste qui suit, de mesurer ou de comprendre les aspects psychologiques ou religieux de la paresse mais bien d'essayer d'en déterminer les contours sociaux et philosophiques)