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La bibliothèque idéale de littérature allemande
Liste créée par palamede le 11/12/2017
24 livres.

A l'occasion de son numéro Spécial Berlin, Lire a proposé en 2012 une sélection des grands classiques de la littérature allemande. De Grimmelshausen à Peter Handke.



1. Austerlitz
W. G. Sebald
4.29★ (596)

L'ultime roman de W. G. Sebald nous fait connaître la vie de Jacques Austerlitz, un homme hanté par une appréhension obscure, lancé dans la recherche de ses origines. Par ce portrait saisissant d'un émigrant déraciné, fragile, érudit et digne, l'auteur élève une sorte d'anti - monument à tous ceux qui, au cours de l'Histoire, se retrouvent pourchassés, déplacés, coupés de leurs racines - sans jamais en comprendre la raison ni le sens. La vulnérabilité douce et secrète de Sebald et de ses personnages hors du commun, leur façon d'être tour à tour gagnés par la beauté du monde et la souffrance qu'il engendre contribuent à inscrire ses œuvres dans la mémoire comme des événements majeurs. Né en 1944 en Bavière, W.G. Sebald vivait depuis 1966 à Norwich, en Angleterre, où il enseignait la littérature à l'université d'East Angilia. Décédé en 2001, il laisse une œuvre importante - publiée en France par Actes Sud - qui lui a valu une reconnaissance internationale
2. Extinction
Thomas Bernhard
4.15★ (335)

Huit jours après avoir assisté au mariage de sa sœur dans le château familial de Wolfsegg, en Autriche, Mureau, le narrateur, rentré à Rome doit repartir. Cette fois, pour participer aux funérailles de ses parents et de son frère, morts dans un accident de voiture. Brebis galeuse d'une famille attachée à ses traditions, héritier d'un domaine dont il n'a que faire, Mureau retourne dans ce lieu grandiose, avec ses rites respectés et bafoués à la fois par son père, ancien membre du parti nazi, par sa mère, maîtresse de l'archevêque Spadolini, haut dignitaire du Vatican. Il lui faudra raconter tout cela pour "éteindre" définitivement tout ce qui le rattachait encore à son enfance et à sa jeunesse. De toutes les œuvres de Bernhard, celle-ci est la plus romanesque : un décor fabuleux, un personnage fascinant (l'archevêque) donnent une dimension impressionnante à l'histoire qui finit, dans la description des funérailles, par une sorte de crépuscule des dieux, devenus des marionnettes sinistres sur la scène du monde actuel, où tout s'effondre.
3. Malina
Ingeborg Bachmann
3.85★ (224)

À Vienne. Malina, un homme dont la narratrice a longtemps rêvé, avec lequel elle a fini par vivre, mariée. Un homme distant, fonctionnaire, calme, posé. Très différent d'Ivan, passionné, sulfureux. Le mari, l'amant. Entre les deux hommes, entre ces deux figures, la narratrice est partagée entre la nostalgie de l'amour (qui n'est plus ou dont il reste de vagues traces, quelques relents, débris épars d'un lointain temps) et les tourments violents de la passion. Un partage qui est aussi celui d'une femme fragile, qui se cherche à travers la figure de l'autre, en quête de cohésion, d'identité. Et qui ne cherche finalement pas autre chose que sa propre mort. Récit à plusieurs facettes, violent, cruel et fascinant, où la narratrice semble se perdre au fur et à mesure que l'histoire se construit, Malina est le seul roman d'Ingeborg Bachmann, autrichienne (1926-1973), publié pour la première fois en 1971 et salué d'emblée comme un classique de la littérature contemporaine de langue allemande. --Céline Darner
4. L'angoisse du gardien de but au moment du penalty
Peter Handke
2.85★ (481)

Un ancien gardien de but se croit licencié de l'entreprise où il travaille et il quitte tout. Son errance finit par se transformer en vraie fuite après qu'il a étranglé une caissière de cinéma. Il va se livrer à de gratuites et dangereuses extravagances, jusqu'au jour où il assiste à un match de football au cours duquel le gardien de but réussit à arrêter un penalty : sa peur va alors être jugulée. Cet itinéraire intérieur, aux fausses allures de roman policier, permet à Peter Handke de démontrer sa maîtrise. Publié en 1973, ce roman a valu à son auteur le prix littéraire allemand Georg Buechner. Peter Handke a rendu ce prix en 1999, en signe de protestation contre les frappes de l'OTAN sur la Serbie.
5. Le tambour
Günter Grass
3.97★ (2565)

Oskar, héros et narrateur, s'exprime tantôt à la première personne du singulier, tantôt à la troisième. Il est interné dans un asile psychiatrique et, après avoir affirmé certaines choses, les reformule sous l'angle d'un éclairage légèrement différent. Le Tambour est donc, à l'image du personnage principal, un roman où règnent l'équivoque et l'ambigu. Oskar évoque ses souvenirs et nous fait prendre connaissance de manière intime de la montée et de la chute du nazisme dans la ville de Dantzig. Publié en 1958, prix du Meilleur Livre étranger en 1961, Le Tambour paraît au moment où l'Allemagne tâche de faire amende honorable de son passé encore proche et douloureux. Le roman est donc une bombe littéraire. Il l'est à bien d'autres égards : Oskar, à l'âge de trois ans, refuse de grandir, et c'est donc à travers les yeux d'un nain qui feint l'imbécillité que Grass, père du réalisme magique, entame sa Trilogie de Dantzig. Mêlant avec provocation le burlesque au pathétique, il nous offre une vision baroque des années noires durant lesquelles Oskar rythme les événements de son tambour, aune des sentiments des adultes sans méfiance face à ce petit génie de la dissimulation. --Sana Tang-Léopold Wauters
6. Auto-da-fé
Elias Canetti
4.09★ (373)

L'existence de Kien, "le plus grand sinologue vivant", qui vit reclus dans sa bibliothèque, est vouée à la science et à ses livres, jusqu'au jour où il épouse Thérèse, la gouvernante recrutée pour qu'elle prenne soin de ses livres. Celle-ci se révèle prétentieuse, stupide, brutale et vénale. Elle le rudoie, l'exploite, le vole et le met à la porte de chez lui. Devenu fou, il finira par mettre le feu à sa bibliothèque et mourra au milieu du brasier. Auto-da-féest l'unique roman du Prix Nobel de littérature 1981.
7. La Marche de Radetzky
Joseph Roth
4.06★ (1230)

Rythmé par le leitmotiv d'une célèbre marche militaire composée par Johann Strauss, le roman de la fin d'un monde à travers le destin de la famille von Trotta, anoblie depuis que l'un des siens a sauvé la vie de l'Empereur à la bataille de Solférino. Incité par la légende de son grand-père à embrasser la carrière militaire, le petit-fils assiste désabusé à l'effondrement de l'empire austro-hongrois. Le roman par excellence de ce que Hermann Broch a appelé "l'Apocalypse joyeuse".
8. Les Souffrances du jeune Werther
Johann Wolfgang von Goethe
3.75★ (6528)

Manifeste exalté de l'impétueuse jeunesse, Les Souffrances du jeune Werther est le roman qui donna ses lettres de noblesse à Goethe. Le succès de cette œuvre parue en 1774 fut étonnant pour l'époque et le personnage de Werther devint le symbole d'une génération entière. Quête d'absolu, transcendance de l'amour, lyrisme de la douleur... il s'agit bien là d'un des plus célèbres textes fondateurs du Romantisme. Werther, perché sur le pic solitaire de la passion qu'il éprouve pour Charlotte, est en proie au vertige. L'objet de son désir n'est autre que la fiancée de son meilleur ami, mais la pureté de son âme ne saurait tolérer l'idée même d'une trahison. Goethe ne se contente pas de mettre en scène un terrible dilemme, il livre une analyse extrêmement fine des tourments intérieurs de son personnage qui finira par se donner la mort. Mais le suicide de Werther n'est pas seulement la réaction suprême à un amour impossible, il résulte également d'un terrible constat d'échec : l'humain ne peut atteindre l'absolu, la souffrance est une fatalité à laquelle aucun être sensible ne peut se soustraire. Une œuvre qui met en lumière la cruauté de l'existence, qui inflige à l'innocence son macabre cortège de désillusions. --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
9. L'Homme sans qualités, tome 1
Robert Musil
4.12★ (2375)

Rien moins qu'un livre-monument, conçu à la manière d'une cathédrale. D'abord publié entre 1931 et 1933, du vivant de Robert Musil, L'Homme sans qualités est resté inachevé. L'écrivain autrichien meurt en 1942, laissant derrière lui un vaste chantier de plusieurs milliers de pages (exploitées ensuite avec plus ou moins de bonheur par les éditeurs). À l'origine, le texte devait se composer de deux volumes, étendus sur quarante ans, principe repris dans cette collection (voir tome 2). Cet "homme sans qualités", c'est un homme sans caractère propre – loin du roman traditionnel – l'édification de tous les possibles, des hypothèses, à travers plusieurs personnages, qui ont valeur universelle. Ironie, satire, anti-intellectualisme, comédie, tout se fond et se confond entre narration et réflexion philosophique, pour former, selon Philippe Jaccottet, son traducteur, "un essai de roman". Avec Les Désarrois de l'élève Törless et Les Exaltés, c'est bien l'œuvre qui a imposé Musil au monde littéraire, après sa mort… --Céline Darner
10. Berlin Alexanderplatz
Alfred Döblin
3.90★ (1744)

C'est l'un des chefs-d'œuvre de la littérature allemande de l'entre-deux-guerres, à l'image de Voyage au bout de la nuit. Le texte monumental de Louis Ferdinand Céline s'ouvrait sur la place de Clichy. Celui d'Alfred Döblin (publié en 1929, soit trois ans avant Voyage) s'articule autour de la place Alexander à Berlin, dans les années 1925-1930. À travers le parcours de Franz Biberkopf, sorti de prison après avoir été condamné pour le meurtre de sa maîtresse, Döblin brosse le portrait d'un certain Berlin, capitale des bas-fonds, où l'on survit grâce au crime, dans une cacophonie générale, un effrayant chaos même, où l'on est toujours rattrapé par son destin. Nourri de références bibliques et mythologiques, de collages d'extraits de journaux, d'intrusions de l'auteur, Berlin Alexanderplatz est une formidable symphonie littéraire, épique et réaliste à la fois, où la tragédie se mêle à la drôlerie populaire, le dérisoire à l'absurde. --Céline Darner
11. À l'ouest rien de nouveau
Erich Maria Remarque
4.21★ (13041)

"Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes..." Témoignage d'un simple soldat allemand de la guerre de 1914-1918, A l'ouest rien de nouveau, roman pacifiste, réaliste et bouleversant, connut, dès sa parution en 1928, un succès mondial retentissant et reste l'un des ouvrages les plus forts dans la dénonciation de la monstruosité de la guerre.
12. L'Opéra de quat' sous
Bertolt Brecht
3.88★ (323)

Dans les bas-fonds de Londres, où "les mendiants mendient, les voleurs volent et les putains font les putains", Mackie-le-Surineur, roi de la pègre, déclenche la guerre des gangs en enlevant la fille du roi des faux mendiants, pour l'épouser. Cette pièce musicale où les bandits se comportent comme des banquiers est une parodie du monde bourgeois et de ses valeurs. Brecht y met en oeuvre sa théorie de la distanciation destinée à inciter le spectateur à exercer son esprit critique. La musique de Kurt Weill, auquel on doit la célèbre complainte de Mackie devenue un standard de jazz, a contribué à faire de L'Opéra de quat'sous l'une des oeuvres emblématiques de l'expressionnisme allemand
13. La Confusion des sentiments
Stefan Zweig
4.25★ (9331)

À l'occasion de son soixantième anniversaire, R. de D., professeur de philologie, reçoit de la part de ses élèves et collègues un livre d'hommage, relation a priori exhaustive de l'intégralité de ses œuvres, articles et discours. Il y manque pourtant la clé de voûte de son parcours intellectuel, l'événement de sa jeunesse qu'il garde secrètement enfoui au plus profond de lui-même : la rencontre décisive d'un homme, un professeur, qui a naguère suscité en lui enthousiasme et admiration. Il entreprend alors de rédiger des "notes intimes", dans lesquelles il retrace sa vie de jeune étudiant, de ses années de libertinage à son attachement exalté pour son maître, avec lequel il noue une relation faite de souffrances et de confusion. À l'époque, il ne s'aperçut pas du glissement insensible que prirent leurs rencontres, jusqu'au jour où le vieux pédagogue lui livra un brûlant secret… Dans cette nouvelle, parue en 1927, Stefan Zweig (Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Le Joueur d'échecs…) excelle à décrire la force destructrice de la passion, en butte aux contraintes de la morale. Avec la finesse de style qui le caractérise, l'auteur dit l'ambiguïté du désir et de l'amitié, la "confusion" des pulsions et des êtres, la complexité de la nature humaine. Sa capacité à révéler dans La Confusion des sentiments la réalité du tabou de l'homosexualité fut saluée notamment par Freud. --Nathalie Gouiffès
14. Le Loup des steppes
Hermann Hesse
4.12★ (10928)

Au premier abord, Harry Haller impressionne désagréablement le neveu de sa nouvelle logeuse, peut-être par le regard mi-satisfait mi-moqueur dont il examine les êtres, comme si le confort bourgeois de la maison lui semblait à la fois étranger, plaisant et dérisoire. Si Haller considère tout avec l'ironie d'un habitant de Sirius ou d'ailleurs, c'est qu'il appartient effectivement à un autre monde, celui de l'intellectualité pure. A force de renier ce qui constitue le bonheur quotidien des hommes, il se sent devenu un « loup des steppes » inapte à frayer avec ses semblables, de plus en plus solitaire et voué à l'isolement. Il n'entrevoit qu'une solution : se tuer, mais la peur de la mort l'empêche soudain de rentrer chez lui mettre son dessein à exécution. Il erre dans la ville. A l'Aigle noir, il rencontre Hermine, son homologue féminin qui a choisi la pratique de ces plaisirs que lui-même a fuis. Elle le contraint à en faire l'apprentissage : c'est une véritable initiation à la vie, une quête troublante pour découvrir le difficile équilibre entre le corps et l'esprit sans lequel l'homme ne peut atteindre sa plénitude.
15. La Montagne magique
Thomas Mann
4.04★ (7552)

Un jeune homme, Hans Castorp, se rend de Hambourg, sa ville natale, à Davos, en Suisse, pour passer trois semaines auprès de son cousin en traitement dans un sanatorium. Pris dans l'engrenage étrange de la vie des "gens de là-haut" et subissant l'atmosphère envoûtante du sanatorium, Hans y séjournera sept ans, jusqu'au jour où la Grande Guerre, l'exorcisant, va le précipiter sur les champs de bataille. Chef-d'œuvre de Thomas Mann, l'un des plus célèbres écrivains allemands de ce siècle, La Montagne magique est un roman miroir où l'on peut déchiffrer tous les grands thèmes de notre époque. Et c'est en même temps une admirable histoire aux personnages inoubliables que la lumière de la haute montagne éclaire jusqu'au fond d'eux-mêmes.
16. Woyzeck
Georg Büchner
3.81★ (235)

Ecrit entre la fin de l'année 1836 et janvier 1837, laissé à l'état de grande ébauche par la mort de Büchner, Woyzcek a pour le théâtre moderne la même importance qu'auront les Illuminations de Rimbaud pour la poésie qui viendra après lui. Büchner a puisé le sujet de ce drame réaliste dans les archives judiciaires de son temps: un soldat sans grade, très pauvre et à peine éduqué, maltraité parce qu'il doit se vendre comme cobaye à un professeur de biologie, tue sa compagne sur un soupçon de tromperie attisé par la bêtise et diverses médisances. Sur ce simple fil, Büchner a su rattacher en une quinzaine de courtes scènes aussi fulgurantes qu'expressives, toute la misère des relations humaines. Par cet art du montage, il a ainsi inventé la modernité au théâtre.
17. Le Procès
Franz Kafka
3.96★ (18938)

Le jour de son arrestation, K. ouvre la porte de sa chambre pour s'informer de son petit-déjeuner et amorce ainsi une dynamique du questionnement qui s'appuie, tout au long du roman, sur cette métaphore de la porte. Accusé d'une faute qu'il ignore par des juges qu'il ne voit jamais et conformément à des lois que personne ne peut lui enseigner, il va pousser un nombre ahurissant de portes pour tenter de démêler la situation. À mesure que le procès prend de l'ampleur dans sa vie, chaque porte ouverte constitue une fermeture plus aliénante sur le monde de la procédure judiciaire, véritable source d'enfermement et de claustrophobie. L'instruction suit son cours sur environ un an durant lequel l'absence d'événements est vue uniquement à travers les yeux de K. Sa lucidité, dérisoire et inutile jusqu'à la fin, contrairement à celle du héros de La Métamorphose, n'apporte aucun soulagement. Le Procès, pièce charnière dans l'oeuvre de ce génie de l'absurde, renonce au ressort du surnaturel pour évoquer l'angoisse de l'obsession. --Sana Tang-Léopold Wauters
18. Livre des chants
Heinrich Heine
4.28★ (38)

L'oeuvre lyrique du dernier des romantiques allemands. Parmi les poèmes qui composent le recueil, la célèbre "Lorelei", inspirée de la légende de "la fée du Rhin" - que chanteront à leur tour Nerval et Apollinaire -, assise sur son rocher et dont la chevelure d'or et le chant mélodieux envoûtent les bateliers au point qu'ils en oublient courant et rochers et sombrent dans le fleuve. Ces poèmes qui feront la renommée de Heine, et dont plusieurs seront mis en musique par Schubert, Mendelssohn ou Schumann, sont l'un des sommets de la poésie allemande. Journaliste engagé, polémiste et satiriste, Heine est l'auteur d'une oeuvre multiforme. Ses livres seront parmi les premiers à être interdits par les nazis.
19. Contes fantastiques
Ernst Theodor Amadeus Hoffmann
3.77★ (821)

L'irruption du grotesque et du fantastique dans la vie quotidienne confère à l'oeuvre cette tonalité singulière que Freud qualifiera d'"inquiétante étrangeté". Sous la plume de l'humoriste, la face la plus sombre du romantisme allemand - le diable, les fantômes, la folie et la mort - atteint, selon Baudelaire, au "comique absolu". Hoffmann se définissait lui-même comme "un de ces enfants du dimanche qui voient toutes sortes d'esprits invisibles pour des yeux terrestres". Son oeuvre connut un succès immense tant en Allemagne qu'à l'étranger et sera une source d'inspiration pour d'innombrables artistes : Nerval, Andersen, Schumann, Offenbach, Théophile Gautier, Tchaïkovski...
20. Odes, Élégies, Hymnes
Friedrich Hölderlin
4.00★ (20)

Contemporain du premier romantisme allemand, Hölderlin y occupe une place singulière. Animés par le sentiment tragique de l'opposition entre l'idéal et le réel, ses grands poèmes - tels que Le Pain et le Vin, L'Archipel ou Patmos - cherchent dans la communion avec les paysages de sa Souabe natale, entre Rhin et Neckar, "un vestige des dieux enfuis" et de cette Grèce mythique, à la fois si lointaine et si proche, où les dieux étaient partout dans le monde et vivaient au milieu des hommes. Une longue plainte philosophique sur un monde déserté par le divin dans l'une des plus belles langues de la littérature allemande. Un temps oubliée, l'oeuvre de Hölderlin a été redécouverte au siècle dernier.
21. Les Brigands
Friedrich von Schiller
3.75★ (222)

C'est l'une des oeuvres emblématiques du mouvement littéraire allemand Sturm und Drang. Elle a été créée le 13 janvier 1782 à Mannheim, où elle fit une forte impression. La pièce met en scène le comte Maximilian von Moor et ses deux fils, Franz et Karl. La jalousie qu'éprouve Franz pour son frère le pousse à mentir à son père sur le comportement de Karl parti étudier à Leipzig. Face aux accusation de vols et de luxure Maximilian répudie son fils. Cette nouvelle conduira Karl à former avec ses amis un groupe de brigands, et à travers cette troupe remettre en question les notions de légalité et de légitimité. Le développement de la pièce révèle la complexité des motifs de Franz, ainsi que de la complexité de l'innocence et de l'héroïsme de Karl. En 1847, Giuseppe Verdi l'adapta en opéra sous le titre I masnadieri, sur un livret de Andrea Maffei.
22. Nathan le Sage
Gotthold Ephraim Lessing
4.23★ (192)

1187, Jérusalem. Au cœur du chaudron brûlant allumé par les Croisades. Saladin vient de reprendre la ville aux Croisés. Victorieux, il agit vis-à-vis des juifs et des chrétiens dans un esprit de tolérance inconnu jusqu'alors. Seuls les Templiers, qui tuent en invoquant Dieu, ne trouvent pas grâce à ses yeux. Or, fait inouï, il vient justement d'en épargner un, un jeune. Et Jérusalem bruit de rumeurs. Ce jeune homme, alors qu'il erre, mélancolique, par les rues de la ville, sauve à son tour des flammes une jeune fille juive- acte, lui, hors normes pour un Templier... Le père de cette dernière, un riche marchand, revient d'un long voyage... La " folle journée " peut commencer. En imaginant ainsi la rencontre d'un musulman apôtre de la tolérance, d'un juif sympathique, et d'un chrétien assailli par le doute, Lessing, en 1779, bouscule les représentations de son temps (et du nôtre ?).
23. Les aventures de Simplicius Simplicissimus
Hans Jacob Christoph von Grimmelshausen
4.19★ (124)

Simplicissimus, dont la première édition date de 1669, occupe dans la littérature et l'image de l'identité allemande la même place que le don Quichotte en Espagne, le théâtre de Shakespeare en Angleterre, la Divine Comédie en Italie : celle du premier texte majeur où une " nation " naissante se reconnaît. Le livre conte les aventures d'un jeune Allemand qui, ayant échappé au massacre de sa famille par la soldatesque, grandit dans la forêt sous la surveillance d'un ermite avant d'être lâché dans le monde, où il connaîtra des fortunes diverses : torturé un jour, obligé de se déguiser en bouffon, en femme, en palefrenier, encensé le lendemain comme valeureux chef de guerre, tour à tour charlatan, bandit de grands chemins, fermier, bon époux, séducteur, chanteur de charme, il visite Paris, Moscou, La Corée, Macao, la Turquie, avant de se faire ermite dans une île de l'Atlantique... Témoignage bouleversant sur la guerre de Trente ans qui décime la moitié de la population, ruine pour longtemps l'économie et engendre une littérature du désespoir et de refus du monde, et sur un pays dont le destin est depuis deux mille ans le déchirement et la division, Simplicissimus, roman de l'utopie et du mysticisme, baroque et picaresque, est l'une des grandes œuvres de la littérature universelle : hybride, obscure et pourtant savamment calculée, foisonnante de richesses excessives, de " tableaux de guerre " réalistes à la Jacques Callot comme d'illuminations intérieures - une œuvre aux antipodes du classicisme versaillais contemporain que la France se devait de connaître enfin intégralement.
24. Effi Briest
Theodor Fontane
3.86★ (333)

Effi Briest est le dernier roman de l'écrivain allemand Theodor. Fontane (1819-1898). Effi Briest, jeune femme adultère, brisée par une société d'hommes, est la victime d'un monde soumis aux lois des conventions morales. Dans la Prusse dévergondée par l'argent, le destin de cette femme n'est que résignation et mélancolie. Ce roman, considéré comme le chef d'œuvre de Fontane, est aussi l'un des chefs-d'oeuvre de l'école réaliste allemande.
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