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Un siècle de Proust
Liste créée par Alzie le 23/12/2017
99 livres. Thèmes et genres : littérature française , beaux-arts , Catalogues d'exposition , littérature , oeuvre posthume

Au début du XXe siècle Proust obtient un succès d'estime en faisant paraître en 1913 à compte d'auteur chez Grasset : "Du Côté de chez Swann" ; un deuxième volume plus tard, en 1919 chez Gallimard, c'est "l'émeute" (Thierry Laget) : "À L'Ombre des jeunes filles en fleur" est couronné du prix Goncourt... La réputation de la Recherche naissait au milieu des polémiques du temps. Oeuvre inachevée, aujourd'hui accessible à tous en poche ou dans La Pléïade (dernière édition sous la direction de Jean-Yves Tadié, 1987/89). Rien ne peut remplacer sa lecture c'est entendu mais La Recherche reste néanmoins cette oeuvre unique que l'on peut prétendre un peu "connaître" sans l'avoir lue du tout ou entièrement car nul autre écrivain que Proust n'a suscité dans son siècle, entre rejet et fascination, autant de livres et de commentaires... La Recherche a pourtant connu une période d'effacement au XXe siècle avant d'être redécouverte dans les années cinquante. Rééditions nombreuses, nouvelles publications (bien après la mort de Proust en 1922). C'est par exemple B. de Fallois qui fait surgir "Jean Santeuil" en 1952, "Contre Sainte-Beuve" en 1954. Une myriade d'écrits se succèdent depuis : essais, portraits, études et analyses. Côté biographies, si celles d'A. Maurois (1949) et de G. D. Painter (en deux tomes, 1959 et 1965) font date beaucoup d'autres ont pris le relais (J. Y. Tadié). Universitaires, écrivains et critiques donnent de la plume. L'intérêt ne faiblit plus - la connaissance le disputant parfois à la fiction et au fantasme -, pour cette oeuvre qu'on ne présente même plus. Lectures et relectures, interprétations, assurent l'aura et la fortune du monument proustien.

L'éventail des livres proposés ici - en-dehors des oeuvres de Proust - est un florilège récapitulatif incluant pas mal de livres parus pour le centenaire de Swann (2013), reflétant une multiplicité de thématiques (Proust et la guerre, Proust et la presse, Proust et les arts, Proust et ses modèles, ses personnages etc.) et de regards (littéraire, esthétique, critique, politique, biographique, philosophique, psychanalytique etc.) contradictoires parfois, sur Proust et La Recherche. Toutes sortes d' auteurs et de textes, certains introductifs à l'oeuvre, passionnants, drôles ou "ennuyeux" (n'en déplaise à Mme Verdurin) ; des plus sages et des plus sérieux aux plus légers et plus innocents qui ne sont pas forcément les moins pertinents. Distance et drôlerie côte à côte offrent un Proust obscur, jaloux, infernal, digressif, lumineux, amical ou facétieux. Une (re)découverte de Proust par la périphérie en un "gai savoir" où chaque lecteur s'orientera selon ses propres goûts et aspirations.

Après "Saint Loup", Philippe Berthier a publié "Charlus" cette année. Plusieurs autres titres, dont "Le roman de Gilberte Swann", annoncés en 2018 et la découverte de ceux de la jeune maison d'édition Portaparole au hasard de mes recherches pour cette liste m'ont incité à me joindre (en évitant si possible les doublons) à la galaxie des listes proustophiles qui ouvrent egalement des pistes de lectures incontournables (Michel Erman, "Monsieur Proust" de Céleste Albaret ou les deux biographies citées plus haut par exemple). Bonnes lectures en cette fin d'année et voeux pour la nouvelle.

A consulter sans plus tarder : La petite brocante de madameduberry ("Autour de Proust") ; "Le monde de la Recherche" (ivredelivres) et "À la recherche de Marcel Proust" (la_fleur_des_mots).

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Mise à jour juillet 2019



1. Proust, prix Goncourt : Une émeute littéraire
Thierry Laget
3.47★ (121)

10 décembre 1919 : le prix Goncourt est attribué à Marcel Proust pour À l?ombre des jeunes filles en fleurs. Aussitôt éclate un tonnerre de protestations : anciens combattants, pacifistes, réactionnaires, révolutionnaires, chacun se sent insulté par un livre qui, ressuscitant le temps perdu, semble dédaigner le temps présent. Pendant des semaines, Proust est vilipendé dans la presse, brocardé, injurié, menacé. Son tort ? Ne plus être jeune, être riche, ne pas avoir fait la guerre, ne pas raconter la vie dans les tranchées. Retraçant l?histoire du prix et les man?uvres en vue de son attribution à Proust, s?appuyant sur des documents inédits, dont il dévoile nombre d?extraits savoureux, Thierry Laget fait le récit d?un événement inouï ? cette partie de chamboule-tout qui a déplacé le pôle magnétique de la littérature ? et de l?émeute dont il a donné le signal.
2. Un été avec Proust
Antoine Compagnon
3.82★ (246)

Il y a cent ans, le premier tome de À la recherche du temps perdu était publié et allait révolutionner le paysage littéraire mondial. Rares sont les lecteurs qui osent encore s?abandonner à la prose si particulière de La Recherche et aux messages que délivre son auteur, Marcel Proust? L?été avec Proust est l'occasion d'explorer les sept tomes de ce roman, à travers ses grandes lignes fondatrices et bien sûr ses plus belles pages, en compagnie d?un spécialiste, d?un écrivain ou philosophe. Antoine Compagnon aborde ainsi la conception très singulière du temps proustien, alors que Jean-Yves Tadié présente quelques personnages-clés du roman. Jérôme Prieur et Nicolas Grimaldi traitent respectivement des mondanités et des tourments amoureux. Julia Kristeva évoque les pouvoirs de l'imagination, Michel Erman dévoile les lieux les plus emblématiques de La Recherche, alors que Raphaël Enthoven nous montre que Proust n'est pas seulement romancier, mais aussi philosophe. Enfin, le livre s'achève avec Adrien Goetz sur le sujet de la création artistique et littéraire, ambition suprême du narrateur et de Proust lui-même.
3. Charlus
Philippe Berthier
4.17★ (10)

Le baron Palamède de Charlus, quinzième du nom, traverse de part en part À la recherche du temps perdu comme un génie tragicomique de l'homosexualité. Caricatural, il l'est, de l'aveu même de Proust. Mais si complexe, si contrasté, il rayonne d'une aura si magnétique qu'il est impossible de le réduire à une formule simple, et moins encore à un cliché. Entre l'oracle des salons du noble Faubourg, l'aristocrate transcendantal, l'esthète jusqu'au bout des ongles, l'amateur insatiable de frais gibier populaire, le littérateur impénitent qui rêve que sa vie ressemble à un roman de Balzac (et y parvient presque), le potinier incurablement frivole, l'amoureux frappé « d'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle » et qui ne s'en remettra pas, Charlus joue d'un immense clavier, qui va de la Grande Mademoiselle au roi Lear. Même s'il s'est dérobé à ses avances, le narrateur n'en finit pas de l'observer ni de l'analyser, avec une intense fascination qui illustre éloquemment l'emprise quasi vampirique qu'il exerce sur tous ceux qui l'approchent. Cet essai voudrait éclairer de quelques lueurs le clair-obscur de cette âme difficile, chez un personnage qui, loin d'être une utilité et de relever du pittoresque, s'affirme comme l'une des créations proustiennes les plus puissantes, les plus riches de portée et de sens.
5. Portrait de Marcel Proust en jeune homme
Jacques-Émile Blanche
3.00★ (4)

«A relire aujourd'hui dans ce volume ces différents textes, on comprend que Blanche aura au fond recommencé toute sa vie le portrait de Proust en jeune homme. Il aura remis régulièrement son plus célèbre tableau sur son chevalet, pour le décrire et le commenter avec des mots. Car le jeune Proust dont parlent ces écrits de Blanche, c'est toujours le garçon à l'orchidée de la toile de juillet 1892, ce garçon qui porte en lui «les signes inquiétants du pur artiste» - c'est-à-dire l'essence qu'aura recherché le peintre dans tout son oeuvre. Blanche a réalisé un portrait de Proust qui est un chef-d'oeuvre par son mystère et sa destinée. Il a aussi écrit, comme on le verra, des textes importants pour faire reconnaître Proust comme un grand écrivain à une génération qui en doutait, puis pour mieux faire connaître l'homme qu'il avait connu dès son enfance.»
6. Une jeunesse de Marcel Proust
Evelyne Bloch-Dano
3.71★ (47)

La spécialiste a mené l'enquête pour identifier des personnes ayant pu côtoyer Marcel Proust, afin de comprendre quel genre de garçon il était dans sa jeunesse. Elle s'est fondée sur un album intitulé «Confessions», appartenant à Antoinette Faure et contenant le fameux questionnaire de l'écrivain.
7. Comment devenir proustien sans lire Proust
Murielle Lucie Clément
Tout pour devenir spécialiste de Marcel Proust en un temps record. Les incontournables du vrai proustien. Si vous pensez que la madeleine est près du Faubourg Saint-Honoré, que les pavés de Guermantes sont des bonbons belges ou bien que La Recherche c'est le CNRS, alors ce livre fait partie des indispensables de votre bibliothèque. De même, il l'est si par votre profession ? universitaire par exemple ? il vous est impossible d'avouer n'avoir jamais lu Proust et que faute de temps, vous ne pourrez jamais vous y mettre. Regrettable situation, mais fréquente malgré tout. « Comment devenir proustien sans lire Proust » est un clin d'?il aux collègues qui doivent enseigner la littérature à des étudiants qui n'ont pas toujours envie de lire les grands classiques et se plaignent que Proust est trop long à lire.« Comment devenir proustien sans lire Proust » regroupe, d'une façon non exhaustive et avec un humour, certain les fragments les plus commentés de Proust et offre ainsi un survol authentique de la « Recherche » de Proust. Un bon départ pour devenir proustien en lisant Proust !
8. Le cercle de Marcel Proust
Jean-Yves Tadié
5.00★ (6)

Tous les lecteurs de la correspondance et de la biographie de Marcel Proust le savent, la quantité de ses amis, leur diversité est considérable. Ce contempteur de l?amitié a su s?assurer l?affection, la fidélité d?hommes et de femmes appartenant à toutes les classes et à tous les milieux sociaux. Grâce à ce cercle, la renommée d?un Proust encore peu connu s?étendait de bouche à oreille. Grâce à lui, il était soutenu comme le leader d?une équipe du Tour de France par ses coéquipiers, qui se dévouaient jour et nuit pour lui. Tous ces visages méritent d?être ressuscités pour mieux comprendre Proust, sa vie, son oeuvre, son temps. Certains ont beau être contre Sainte-Beuve : lorsqu?il avait recréé « Chateaubriand et son groupe littéraire », il ne s?était pas trompé.
9. Chambres de Proust
Olivier Wickers
3.50★ (11)

Gagner et puis garder la chambre. D'abord celle, bien réelle, les volets clos, les rideaux tirés et éclairée à l'électricité où s'enferme à l'automne 1914 un écrivain de quarante-trois ans, Marcel Proust, pour ne plus la quitter des huit années qui suivent. Ensuite cette autre, plus vaste encore - tout un livre - À la recherche du temps perdu, conçu par son auteur comme la plus belle des chambres qui fût. Et puis, toutes celles, si nombreuses, que le roman contient et qu'on visitera au fil des pages, sans toujours savoir ni ce qu'elles dissimulent, ni qui et quoi on rencontrera à l'intérieur, une fois leur seuil franchi. On attendra beaucoup, ici, des unes et des autres, de leur succession, du savant enchevêtrement de ces lieux communicants ou pas - assez pour que, lecteur, à son tour, cent ans plus tard, on accepte de s'enfermer longtemps avec elles.
10. Le hors-sujet : Proust et la digression
Pierre Bayard
3.79★ (27)

Proust est trop long. Tirant les conséquences logiques de cette constatation qui décourage de nombreux lecteurs potentiels, ce livre se propose de réduire la Recherche en supprimant les digressions. Un tel projet implique, comme préalable, de réfléchir sur la figure de la digression, injustement méconnue par la rhétorique. Toute une série de questions se posent alors, portant sur l'essence même de la littérature. Quand, par exemple, peut-on dire d'un texte qu'il est trop long ? Existe-t-il des passages inutiles ? Comment glisse-t-on d'une idée à l'autre ? Et surtout, au point de rencontre entre la littérature et la psychanalyse ? qui donnent à la notion de sujet une acception différente ?, que signifie être hors sujet ?
12. Marcel Proust - "La Recherche" - Les personnages
André Vincens
5.00★ (1)

Si tout le monde a entendu parler de Marcel Proust, peu nombreux l'ont lu ou, bien souvent, ceux qui ont tenté l'expérience ont abandonné leur lecture, désarçonnés par le style, le rythme, la multiplicité des personnages. J'ai fait partie de ceux-là et mes premières tentatives ont échoué jusqu'au jour où un déclic s'est produit et ce fut alors le bonheur de la découverte d'un monde d'une immense richesse. Il m'est alors venu l'idée d'écrire le livre dont j'aurais aimé disposer lors de mes tentatives infructueuses et qui aurait pu m'éviter de connaître ces déconvenues. Ce livre, le voici. Il n'a pas la prétention de s'ajouter aux innombrables travaux savants des exégètes de l'?uvre proustienne mais il a pour objectif de guider, aider, accompagner le nouveau lecteur curieux de faire la connaissance de Proust mais rebuté par la réputation de l'écrivain, classé d'accès difficile.
13. Proust est une fiction
François Bon
4.17★ (31)

Tout comme nous aujourd'hui, Marcel Proust a vécu une période de grande mutation technologique. La voiture automobile permet de parcourir le territoire à sa guise et transforme le rapport espace-temps ; l'avion aussi ; la photographie inonde l'imaginaire ; le téléphone relie miraculeusement les êtres séparés. L'électricité modifie les pratiques quotidiennes. La Recherche du temps perdu se fait écho de ces innovations, et Proust est un contemporain attentif.François Bon fait parler les témoins et la volumineuse correspondance, nous renseigne sur l'époque. Relisant ses gros volumes en papier, exploitant les possibilités de recherche, notamment lexicales, offertes par le numérique, il fait affleurer des thèmes, des obsessions, explore les techniques romanesques, prend la mesure de l'indémodable modernité de l'univers proustien. Mais il va aussi plus loin. En romancier, il se libère des réalités chronologiques pour faire dialoguer Proust et Baudelaire, dans une complicité stimulante et doublement révélatrice. Il nous rappelle aussi quelques grands lecteurs posthumes, notamment Beckett et Koltès.En fin de compte, et à chaque ligne de ce livre, François Bon nous dit en quoi la lecture de Proust a été déterminante pour lui, et combien cette oeuvre continue de retentir dans nos vies et de les éclairer.
14. Proust au Majestic
Richard Davenport-Hines
3.67★ (10)

18 mai 1922, salons de l'hôtel Majestic à Paris. Les mécènes Sydney et Violet Schiff réunissent les plus grands artistes de l'époque en l'honneur d'Igor Stravinsky, dont les Ballets russes viennent de représenter l'opéra-ballet Renard. Entrent les uns après les autres autant d'hommes qui, chacun à sa façon, marqueront leur temps. Stravinsky lui-même, suivi de Diaghilev, l'impresario des Ballets russes ; Picasso, animal, délicieux, séduisant ; Joyce, ivre, mal habillé et laconique ; enfin, à deux heures du matin, dans une houppelande noire et ganté de chevreau, pâle et tout auréolé du triomphe de son dernier roman, Marcel Proust. Le récit de ce dîner mythique est pour Richard Davenport-Hines l'occasion de retracer la vie, la carrière et les amours d'un des plus grands romanciers du XXe siècle.
15. Proust fantôme
Jérôme Prieur
3.69★ (23)

Qu'est-ce qu'une vie d'écrivain, et surtout qu'en reste-t-il ? Ce livre n'est pas une biographie mais une aventure. Une expédition sur les traces de l'auteur de "La Recherche", dans les pas de cet homme incroyable, de ce personnage de roman, et même de roman noir. Des lieux hantés ou des décors abandonnés, quelques photos, des sortes de reliques, des empreintes à demi effacées, des éclats de lumière, des brassées de petits souvenirs servent de talismans. Tout est bon pour redonner corps à l'être invisible, pour deviner à quoi il ressemblait quand il était de ce monde, pour évoquer son image comme on invoque les fantômes.
16. Proust à l'orée du cinéma
Luc Lagarde
On ne peut qu'adhérer à l'opinion de Julien Gracq suivant laquelle l' uvre de Proust est une conquête, un saut qualitatif dans l'appareillage optique de la littérature. Mais alors, et c'est bien la question posée dans l'essai que vous allez lire, en vertu du pouvoir de l' il, y aurait-il un surcroît d'élasticité dans le don d'observation, et dans le temps recomposé un don de double vue ? Double conquête, celle de Proust romancier et celle du cinéma. Siècle de Proust, siècle du cinéma. L'auteur de ce livre sachant que le roman La Recherche du temps perdu est dévoué aux jeux de la lanterne magique comme à l'instantané photographique a voulu porter l'accent sur le cinéma, un art naissant quand Proust devient écrivain. La révolution du roman de Proust suit la courbe de cet art essentiellement visuel jusqu'au début des années vingt. Le romancier prend conscience d'un objet nouveau dont il redoute l'affiche : la vie reproduite telle quelle à l'écran. Ce faisant, il flaire un piège que des cinéastes après lui vont vouloir contourner afin de dégager justement tout le potentiel d'un art cinématographique. S'il est vrai que Proust n'a pas été au rendez-vous du septième art, par un tour paradoxal, c'est son uvre elle-même qui a scellé l'improbable rencontre. Celle-ci se fonde sur l'attrait sensoriel la sensation - dans une liberté de mouvement qui puise à la source du temps recomposé, enregistré, dont la trace nous est conservée... Le cinéma est un défi d'horloger face au temps perdu, le roman de Proust ne l'est pas moins à contrepente, dans le tissage et la grâce d'une écriture. Loin de postuler que dans un but commun d'incarnation sur un fond de ruine et de révolu, le cinéma serait le parent pauvre, cet essai est en quête des croisements et des anticipations, riche matière de l' uvre qui y gagne d'être éclairée tout autrement. Et puisqu'il faut donner le dernier mot à d'illustres cinéastes, Visconti, Ruiz et Losey ferment le bal.
17. Proust, Stendhal, Balzac, Flaubert, Zola
Julien Gracq
4.62★ (27)

" Je n'ergote en rien sur l'admiration que je porte comme tout le monde à La Recherche du Temps Perdu, si je remarque que la précision miraculeuse du souvenir, qui de partout afflue pour animer ses personnages, leur donner le rendu du détail vrai avec lequel aucune imagination ne peut rivaliser, les prive en même temps de ce tremblement d'avenir, de cette élation vers l'éventuel qui est une des cimes les plus rares de l'accomplissement romanesque. (...) Ce lâchez-tout de ballon libre, dont la sensation nous est donnée seulement de loin en loin dans nos lectures romanesques préférées, et qui est peut-être le couronnement de la fiction, parce qu'il est comme la matérialisation même de la liberté, Proust se l'interdit : son absence est le prix payé pour la puissance de réanimation que communique à son oeuvre une imagination plus que chez tout autre romancier proche de ses racines vivantes, qui sont souvenir. Toute la Recherche est résurrection, mais résurrection temporaire, scène rejouée dans les caveaux du temps, avant de s'y recoucher... "
18. Visconti - Lecteur de Proust
Peter Kravanja
4.00★ (3)

Luchino Visconti était un grand lecteur de la Recherche. Bien qu il ait porté à l'écran d'autres auteurs, le cinéaste du temps n'a pas cherché à dissimuler sa passion pour le chef d'oeuvre de Marcel Proust: Certains de ses films comme Le Guépard (1963), Sandra (1965), Mort à Venise (1971), L'Innocent (1976), rencontrent l'univers de Prous par des allusions parfois explicites et par leur esthétique. Cet essai se propose d'analyser ces affinités. ll est accompagné d'un entretien avec Nicole Stephane qui revient sur le projet inabouti de l'adaptation de le Recherche qu il avait l'intention de produire pour Luchino Visconti au début des années 70. Enfin, ce livre contient des dessins réalisés par Eric Van Hove tirés de scènes du film Morte a Venezia.
19. Proust-Visconti : Histoire d'une affinité élective
Florence Colombani
4.67★ (6)

Luchino Visconti a rêvé toute sa vie d'adapter A la recherche du temps perdu, sans jamais passer à l'acte, par superstition peut-être ou par manque de temps - ce temps de la maladie et de la mort qui avait bien failli coûter son ?uvre à Proust et qui contraignit Visconti à renoncer à son projet le plus cher. Une étonnante proximité s'établit à travers les années entre l'écrivain et le cinéaste. Né en 1906, soit sept ans avant la parution de Du côté de chez Swann, le comte Luchino Visconti di Modrone est un authentique Guermantes, héritier d'une famille qui tint la seigneurie de Milan pendant deux siècles, y fit bâtir la cathédrale, et joua un rôle essentiel dans l'histoire de l'opéra le plus célèbre du monde, le Teatro alla Scala. Mais on décèle surtout une forte parenté dans les thèmes communs à Proust et à Visconti : la rêverie autour d'une enfance mythifiée, la peinture d'un monde au bord du gouffre, la passion de Venise, la " race maudite "des invertis... Toute sa vie, le cinéaste sera hanté par l'?uvre proustienne, par ses personnages, et ne cessera de les mettre en scène. Il transpose la relation entre Charlus et Morel dans Senso, recrée la plage de Balbec dans Mort à Venise, fait entendre la sonate de Vinteuil dans Sandra, exalteWagner dans Ludwig, reconstitue le salon Verdurin dans l'Innocent... Le film A la recherche du temps perdu de Visconti n'existe pas, mais son fantôme traverse ses chefs-d'?uvre, obstinément fidèles à ce fameux, et magnifique, " sentiment proustien ". Ce que nous offre là Visconti - une relecture, une réinvention de Proust -, n'est-il pas infiniment plus précieux qu'une adaptation littérale ?
20. Proust en Italie
Viviana Agostini-Ouafi
4.00★ (1)

Les contributions réunies dans ce numéro ont été présentées au Colloque Proust en Italie qui s'est tenu à l'Université de Caen Basse-Normandie les 20 et 21 juin 2003. Ces études ont pour objet des lectures critiques de l'?uvre de Proust proposées dans la péninsule au cours du XXe siècle ainsi que les influences littéraires exercées par la Recherche sur des poètes et des écrivains italiens. Les deux premières interventions brossent un tableau général de cette réception critique et littéraire, notamment dans l'entre-deux-guerres. Suivent des études approfondies portant sur la critique de Proust chez Giacomo Debenedetti, Giuseppe Antonio Borgese et Giovanni Macchia comme sur les contacts, thématiques ou formels, entre la Recherche et l'?uvre d'écrivains tels qu'Italo Svevo, Attilio Bertolucci et Giorgio Bassani. Les deux dernières interventions concernent la critique italienne de Proust des années 1980-1990, le travail accompli chez Mondadori pour la nouvelle édition de la Recherche et les débats avec la critique française contemporaine autour de l'établissement du texte d'Albertine disparue.
22. Proust, Kafka, Joyce
Vladimir Nabokov
4.50★ (10)

" Il me semble qu'un bon critère pour juger de la qualité d'un roman serait, en fin de compte, que l'on y décèle, étroitement mêlés, la précision du poète et l'intuition de l'homme de science. S'il entend réellement baigner dans la magie d'un livre de génie, le lecteur avisé le lira, non pas avec son c?ur, mais avec sa moelle épinière : c'est là que se produit le frisson révélateur, même s'il nous faut, en lisant, conserver un rien de recul, un rien de détachement. Alors, avec un plaisir tout à la fois sensuel et intellectuel, nous regarderons l'artiste bâtir son château de cartes, et regarderons le château de cartes devenir château de verre et d'acier étincelants. " V.N.
23. Proust et les images : Peinture, photographie, cinéma, vidéo
Jean Cléder
5.00★ (1)

L'approche classique du dialogue entre les arts se penche sur des correspondances ou des analogies, élabore des parallèles. Or, c'est d'une démarche neuve qu'il sera ici question. L'?uvre de Marcel Proust fait émerger dans toute sa complexité le fonctionnement de l'activité de " représentation ". L'ouvrage se propose de mettre en relation les " images à lire " du texte romanesque avec les " images à voir " de la peinture, de la photographie, du cinéma et de la vidéo, afin d'explorer les différents modes de la représentation qui fécondent le roman proustien et alimentent ses lectures. Axées sur la question du temps, les études ici rassemblées posent les problèmes des rapports de l'écriture proustienne avec le symbolisme et l'impressionnisme, celui de la place stratégique occupée par la photographie, ceux de la transposition et de l'adaptation au cinéma
24. Proust et les peintres
Musée des Beaux-Arts - Chartres
5.00★ (3)

Faut-il illustrer Proust ? Plusieurs artistes de grand talent ont livré les images que suscitaient en eux les textes de Marcel Proust. Leurs visions sont autant de nouvelles créations fécondées par l'oeuvre inépuisable de l'écrivain. Que celle-ci génère autant de textes, d'interprétations, de gloses, de commentaires, de critiques, d'essais et même d'oeuvres littéraires, musicales, photographiques, chorégraphiques, radiographiques, cinématographiques, plastiques, est la manifestation de sa généreuse vitalité. L'oeuvre de Proust, création vivante entre toutes, donne à créer à tous ses lecteurs. Les "commentaires de textes" visuels que proposent les artistes qui ont illustré Proust offrent autant de lectures complémentaires d'A la recherche du Temps perdu. Si, comme le pense le héros écrivain à la fin du Temps retrouvé, ses lecteurs seront "leurs propres lecteurs d'eux-mêmes", le livre "n'étant qu'une sorte de ces verres grossissants comme ceux que tendait à un acheteur l'opticien de Combray", illustrer Proust c'est matérialiser pour le regard la lecture intérieure unique d'une autre imagination. C'est aussi concrétiser une des conceptions, selon Proust, du travail de l'artiste : "chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l'expérience, sous des mots quelque chose de différent", seule attitude qui permette de réaliser "le seul art vivant". En illustrant les textes de Proust, les artistes donnent beaucoup plus que des images sur des mots, ils éclairent une des multiples correspondances établies par Proust entre l'écrivain et le peintre : "le style pour l'écrivain, aussi bien que la couleur pour le peintre, est une question non de technique mais de vision". La vision des peintres dans le monde de l'oeuvre multiplie le miracle de l'art "autant qu'il y a d'artistes originaux" qui mettent à notre disposition des mondes "plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini". Anne Borrel.
25. Proust et l'art pictural
Kazuyoshi Yoshikawa
5.00★ (1)

Nombreux sont les tableaux qui jouent un grand rôle dans l'économie d'ensemble du roman proustien, tels que La Vue de Delft de Vermeer devant le " petit pan de mur jaune " de laquelle succombe Bergotte, ou Le Patriarche di Grado exorcisant un possédé de Carpaccio dans lequel le héros reconnaît le manteau de Fortuny que portait Albertine avant sa fuite. Le roman de Proust fournit toute une galerie d'artistes de tous pays : Carpaccio, Giotto, Léonard, Mantegna, Memling, Bruegel, Vermeer, Hals, Rembrandt, le Greco, Turner, Whistler, Chardin, Manet, Monet, Moreau, et les portraitistes mondains de l'époque tels que Boldini et Helleu. Nous examinons tout d'abord quand et comment Proust a pu voir les tableaux de tel ou tel artiste, en enquêtant sur les musées, les expositions, les collections particulières, les monographies de l'art de l'époque, et sur les brouillons et les notes de l'écrivain. Ensuite sont analysées les fonctions remplies par ces artistes dans À la recherche du temps perdu. Comment faut-il expliquer les diverses façons de présenter la peinture : tableaux désignés, suggérés et cachés dans le roman ? Et quel est le rôle de l'idolâtrie artistique chez Swann aussi bien que chez Proust ? La dernière partie est consacrée au peintre imaginaire Elstir et ses tableaux : Miss Sacripant, Une botte d'asperges et le Port de Carquethuit.
26. Proust et la peinture italienne
Eleonora Marangoni
3.00★ (2)

La Recherche du temps perdu est constellée de références à la peinture et l’empreinte italienne est, de ce point de vue, capitale. Chez Proust, c’est l’imaginaire qui va créer le réel. L’originalité de cet ouvrage est de montrer combien la peinture italienne a fourni à Proust couleurs, matières et décors à sa fresque et, surtout, à quel point l’oeuvre proustienne a été marquée par les lignes invisibles de l’art de Giotto, de Mantegna et de bien d’autres maîtres italiens. Ce sont des tableaux que Proust n’a pas toujours pu approcher directement. Le musée italien de la Recherche est un mélange hétérogène de peintures contemplées au Louvre, de reproductions en noir et blanc, d’images volées, de voyages inaccomplis (Florence et Rome), de villes rêvées et enfin découvertes (Venise et Padoue). Ce que Proust recherche chez les peintres, ce n’est pas une simple référence esthétique mais bien une nouvelle perspective, une vision du monde unique et en même temps universelle, éternisée dans le geste de l’écriture. Dans le jeu perpétuel entre beauté et vérité, chaque peintre apporte sa propre originalité: le luxe et les fastes d’une soirée mondaine chez les Guermantes puisent dans les opulences vénitiennes des toiles de Carpaccio et de Véronèse, l’attitude sensuelle et languissante d’Odette de Crécy se profile dans les frêles femmes de Botticelli tout comme le réalisme de Giotto bâtit la figure de la fidèle Françoise.
27. Proust, Ruskin
Jérôme Bastianelli
3.00★ (8)

Entre 1899 et 1906, Marcel Proust consacre l'essentiel de son temps à l'étude des textes de John Ruskin (1819-1900). Ce penseur britannique, à la fois critique d'art et réformiste social, a laissé une oeuvre monumentale dont le jeune écrivain va nourrir ses réflexions sur la place de l'art dans la vie, la symbolique de l'architecture gothique, la prédominance de la sensation sur la réflexion ou les mécanismes de la mémoire involontaire. Enthousiasmé par ces découvertes, Proust publie de nombreux articles sur Ruskin et traduit deux de ses livres : La Bible d'Amiens et Sésame et les Lys. Le premier est une célébration historique et littéraire de l'une des plus belles cathédrales de France. Le second réunit deux conférences de Ruskin, l'une sur la nécessité fondatrice de la lecture, dont il déplore la désaffection chez les Anglais ; l'autre sur la place de la femme dans une société en pleine mutation, entre tradition et industrialisation. Plus encore qu'une traduction, le travail minutieux de Proust, accompagné d'une annotation abondante, procède d'une véritable confrontation avec la pensée originale de Ruskin. Proust élabore par là son univers en développant ses propres idées sur l'art, la lecture et le style. La présente édition réunit pour la première fois l'ensemble des textes que Ruskin lui inspira. Enrichis de commentaires, ils mettent en évidence les liens avec sa grande oeuvre à venir, À la recherche du temps perdu, dont ils constituent en quelque sorte la genèse. C'est ainsi qu'à travers Ruskin on assiste à l'invention de Proust par lui-même.
28. Proust et le paysage
Keiichi Tsumori
Le paysage est une « structure » de notre perception de la nature. Si le « pays » est le lieu naturel, le « paysage » est une invention tout artificielle. Il est par conséquent une image esthétique du pays. Les artistes l'assimilent et le représentent sous les modes pictural, architectural, horticole, littéraire. Héritier des Romantiques et des Réalistes, contemporain des Symbolistes et des Impressionnistes, Proust a été sensible à la polyvalence du paysage. Il est bien un motif-clé pour comprendre une esthétique qui évolue au fur et à mesure de la formation de l'écrivain. Aussi la description du paysage chez Proust a-t-elle été suivie au fil de sa vie. Des écrits de jeunesse à la Recherche du temps perdu, on voit en effet le statut du paysage se complexifier, se transformer et se réformer, à travers ses expériences de voyage, et ses rencontres avec des artistes, des esthètes et des poètes. Il s'est donc agi de mettre en valeur les tâtonnements de Proust pour saisir le paysage et l'associer au thème principal de son oeuvre ultime : la vocation littéraire.
29. L'homosexualité dans la vie et l'oeuvre de Marcel Proust, une "sale tante" au grand coeur
Luc Legrand
Marcel Proust était écrivain et homosexuel à une époque où la réprobation officielle était plus forte qu'aujourd'hui. Il savait donc qu'en s'affichant, il pouvait compromettre sa réputation mondaine mais aussi l'espérance d'être publié, d'autant plus qu'il avait placé, au centre de son oeuvre, le "vice honteux". Pour ne pas compromettre son statut social et son métier d'écrivain, il lui fallait donc une parade, en l'occurrence se déguiser en hétérosexuel, mais en un hétérosexuel spécialiste de l'inversion. Son oeuvre serait alors une étude devant beaucoup à sa propre vie. Le héros Marcel est certes un hétérosexuel irréprochable mais il est confronté à l'homosexualité de son ami Charlus et de sa maîtresse bisexuelle Albertine. La présente recherche nous conduit dans le labyrinthe des vérités et contrevérités des aléas de la condition homosexuelle dans la vie de Marcel Proust mais aussi dans son oeuvre monumentale. La première partie est une biographie, fondée sur la recherche de l'homosexualité dans la vie de Proust. La deuxième est consacrée aux passages traitant d'homosexualité dans l'oeuvre, principalement A la recherche du tempe perdu. Cette "anthologie" met en évidence le fait qu'au centre de la grande oeuvre court un véritable "roman" de l'homosexualité. La troisième partie est consacrée à la mise en parallèle des deux premières, elle nous propose analyses et conclusions. Laissant une large place à la citation, ce travail se situe au confluent de l'histoire de la littérature et de l'histoire de l'homosexualité ; tout en répondant aux exigences scientifiques, il s'adresse aussi au grand public, tant proustien que "gay".
30. Chambre 43. Un lapsus de Marcel Proust
Mario Lavagetto
Le dispositif narratif proustien fonctionnerait en fait comme un vaste dispositif de censure. Au terme d'une enquête qui nous conduit à l'hôtel de passe de Jupien, on trouvera la vérification magistrale de cette hypothèse dans l'analyse d'un lapsus de Proust. Dans cet essai critique résolument original et personnel, Mario Lavagetto réexamine le contrat narratif qui, dans la Recherche, est censé régir les relations entre la vie et l?oeuvre de Proust, contrat résumable à une formule de Svevo : «une autobiographie mais non la mienne». Or ce pacte, qui a notamment pour effet de mettre le narrateur à l'abri de tout soupçon d'homosexualité, est sans cesse mis en pièces par Proust lui-même. Tel est le point de départ de la réflexion de Mario Lavagetto.À travers l'analyse de nombreuses invraisemblances et distorsions narratives, il entend nous rendre sensibles à «cette grande ossature inconsciente qui se cache sous la construction de la Recherche». Il entend montrer que le dispositif narratif proustien fonctionne en fait comme un vaste dispositif de censure, à la fois encombrant et faillible. Au terme d'une minutieuse enquête qui nous conduit à l'hôtel de passe de Julien, il offre la vérification magistrale de son hypothèse dans l'analyse d'un lapsus de Proust. Mario Lavagetto est né à Parme en 1939. Il enseigne la théorie littéraire à l?Université de Bologne. Il est l'auteur de plusieurs essais et collabore à de nombreuses revues. Il est aussi l'éditeur d'oeuvres de Calvino et de Svevo.
31. Proust lesbien
Elisabeth Ladenson
On a très tôt voulu voir dans l'Albertine de Proust un Albert masqué en femme. Toute une théorie, dite " de la transposition ", s'est alors échafaudée, s'acharnant à voir dans Gomorrhe et le lesbianisme présents dans la Recherche rien d'autre qu'une image inversée de Sodome et de l'homosexualité masculine. Elisabeth Ladenson s'en prend à cette théorie, en montre les inconséquences, en dénonce les préjugés. Elle dit combien la posture du narrateur est déterminée par l'énigme impossible à percer de " ce que les femmes font entre elles ", jusqu'à faire de cet inatteignable la tâche sans fin de la littérature. L'identité lesbienne peut-elle se déprendre aujourd'hui de l'image qu'en ont d'abord donnée les hommes pour leur propre compte érotique (jouissance et effroi mêlés) ?
32. Proust
Ramon Fernandez
3.83★ (18)

En 1943, Proust n'était pas encore mis à la place qu'il occupe aujourd'hui. Dans un temps où l'art moderne était dénoncé par les nazis comme un symptôme de la décadence, il fallait un courage certain pour publier, en pleine occupation allemande de Paris, un livre à la gloire de celui qui était accusé d'en être un des initiateurs. L'originalité de l'étude de Ramon Fernandez, par rapport à toutes celles qui l'ont précédée et toutes celles qui l'ont suivie, c'est que, au lieu de se perdre dans le génial fouillis de Proust, il trace des routes et établit la cartographie intellectuelle et sentimentale de l'auteur d'A la recherche du temps perdu.
33. Sur Proust. Remarques sur « A la recherche du temps perdu »
Jean-François Revel
4.25★ (35)

L'originalité de l'essai de Jean-François Revel consiste à juger le roman de Proust en " lecture directe " et non pas à travers les idées esthétiques professées par l'auteur et reprises par ses commentateurs. La théorie bergsonienne de la " double mémoire ", postulat philosophique de l'?uvre, est, littérairement, son apport le plus faible. Quant à la célèbre " continuité proustienne ", quant au sens aigu du déroulement temporel, ils n'existent pas. Le génie de Proust est non pas d'avoir révolutionné la forme du roman mais d'avoir inventé un roman sans forme, une nouvelle matière romanesque. Proust a fait sien l'axiome de Ruskin pour qui " le devoir de l'écrivain est de percevoir la réalité " et, dans son ?uvre, il a porté cette exigence à sa plus haute expression, de telle manière que l'art et la vie s'y trouvent indissolublement liés. Il n'est pas pour autant un écrivain naturaliste. C'est un visionnaire : mais, comme Saint-Simon ou Tacite, un visionnaire du vécu.
34. Recherche de Proust
Gérard Genette
4.10★ (36)

Plus d'un demi-siècle après la publication posthume du dernier volume de la Recherche du temps perdu et, à travers cette oeuvre, l'ensemble du texte produit par Proust (oeuvres de jeunesse, essais, chroniques, oeuvres inachevées et ébauches inédites) qui la préfigure et lui fait écho, reste pour la critique moderne un des lieux les plus troublants et les plus stimulants. Dix études récentes d'inspirations et de méthodes très diverses (thématique, génétique, structurale) manifestent ici cette actualité du texte proustien dans un travail critique qui lui doit tant, à la fois comme objet et comme exemple de recherche.
35. Proust et les Signes
Gilles Deleuze
4.28★ (137)

Le mot " signe " est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment dans la systématisation finale qui constitue le Temps retrouvé. La Recherche se présente comme l'exploration des différents mondes de signes, qui s'organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique, Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux. Un homme peut être habile à déchiffrer les signes d'un domaine, mais rester idiot dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n'ont pas cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L'unité de tous les mondes est qu'ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des matières ; on ne découvre aucune vérité, on n'apprend rien, sinon par déchiffrage et interprétation. L'?uvre de Proust n'est pas un exercice de mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une recherche de la vérité qui se construit par l'apprentissage des signes. Il ne s'agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant le vrai du faux. Gilles Deleuze, lecteur de Proust, est aussi l'interprète de Bergson, Nietzsche ou Spinoza. L'intelligence de l'?uvre est certes un plaisir de l'esprit ou une dégustation des sens. Elle est aussi un chemin de la connaissance.
36. Charlus
Jean-Louis Curtis
Charlus est, avec la servante Françoise, le personnage le plus impressionnant de A la recherche du temps perdu de Marcel Proust, une figure romanesque inoubliable, que l'on peut placer à côté des grandes créations de Molière, de Shakespeare et de Balzac. C'est aussi le seul personnage du roman de Proust dont on pourrait retracer la vie du début à la fin, à travers des épisodes tour à tour comiques ou tragiques, effrayants ou burlesques. C'est pourquoi le destin de ce personnage se prête à une transposition scénique, que l'on pourrait intituler : " Grandeur, décadence et chute du baron de Charlus ".
37. Le jardin d'hiver de madame Swann : Proust et les fleurs
Claude Meunier
La flore de Proust conduit à l'essentiel de l'oeuvre par l'examen du détail. Il y a plus de six cents apparitions de ces fleurs et de ces jardins dans la Recherche, du datura au cattleya, de l'aubépine à la belladone. La botanique est une métaphore essentielle où l'on voit partout du pollen, des tiges et des insectes pollinisateurs, des graines et des membranes ; il y a les fleurs de l'inverti, qui n'assurent pas la reproduction de l'espèce, les fleurs de l'appétit sexuel, telle l'orchidée rose d'Odette, les fleurs de la métaphore sensuelle, comme le célèbre cattleya de Swann. Voici un exercice érudit et enjoué de botanique littéraire.
38. Le Roman de Gilberte Swann
Jacques Dubois
4.00★ (6)

Longtemps occulté par la dimension psychologique d'une oeuvre qui semblait tout entière dédiée à l'exploration des tourments du coeur et de l'esprit, le « sens du social » de Proust apparaît désormais avec évidence. Il est du moins aisé de lire la Recherche comme une succession de scènes de salon où se déploient, au gré des interactions des personnages, des luttes de pouvoir et de prestige entre castes ou clans. Mais cette description acérée du chassé-croisé d'une noblesse en déliquescence et d'une bourgeoisie cloisonnée se réduit-elle à une « sociologie amusante » de la Belle Époque ? Et si l'on trouvait, chez ce contemporain de la naissance d'une discipline avec laquelle il avait pourtant peu d'affinités, une pensée du social originale, susceptible d'aiguiser notre propre regard sociologique ? Telle est la piste, audacieuse et féconde, que nous invite à suivre ici Jacques Dubois. Le petit monde proustien auquel il nous introduit se révèle peuplé de figures clivées, ambivalentes, à l'image de Gilberte Swann, dont le caractère « alternatif » est emblématique des héritages concurrents dont nous sommes porteurs, au point que certains en arrivent à renier d'un instant sur l'autre les versions précédentes d'eux-mêmes. En distillant avec humour et finesse la sociologie paradoxale qui irrigue le grand oeuvre proustien, Jacques Dubois nous en offre une puissante redécouverte.
39. Céleste et Sagan, pour l'amour de Proust
Jean-Claude Lamy
3.00★ (6)

Céleste Albaret, la gouvernante de Marcel Proust, est morte le 25 avril 1984 à l'âge de quatre-vingt-treize ans. Françoise Sagan, le 24 septembre 2004 à soixante-neuf ans. Puisée aux sources de la réalité, leur rencontre relève de la fiction. Un tête-à-tête hors du temps étayé par des éléments véridiques. Pour l'amour de Proust, leur maître absolu, les voilà enfin réunies. C'est peut-être un roman...
40. Marcel Proust et la presse de la Belle Époque
Yuri Cerqueira dos Anjos
Les écrits de presse de Marcel Proust, plus que de simples exercices préparatoires au roman, sont des textes amplement insérés dans les divers supports périodiques où ils ont été d?abord publiés. À travers une étude qui associe analyse du discours, analyse du support et éléments intertextuels, la présente recherche investigue le dialogue incessant entre la participation de Proust dans la presse et le contexte médiatique qui l?entoure. Pour ce faire, Yuri Cerqueira dos Anjos propose un argument organisé autour de trois éléments principaux : l?ethos, la poétique et l?imaginaire médiatiques. Yuri Cerqueira dos Anjos est professeur de littérature française à l?Université Fédérale de Juiz de Fora (Brésil). Il est chercheur associé au sein de l?Équipe Proust de l?ITEM (CNRS) et du projet Transfopress (CNPq-Brésil). Sa thèse a reçu le prix de meilleure thèse de l?Université de São Paulo en 2016.
41. Une histoire de la NRF
Alban Cerisier
5.00★ (10)

La Nouvelle Revue française a cent ans. C'est une longévité rare pour une revue de littérature et de critique. Aussi singuliers sont la notoriété et le rayonnement qui furent les siens dès les premiers temps de sa publication et durant tout le siècle. Quels étaient donc le projet et la situation d'André Gide et de ses amis cofondateurs pour que cette aventure se prolongeât si durablement ? S'agissait-il de faire école, d'élever une bannière ? Assurément non. Seulement, ici, la littérature a tous les droits. Rien ne lui est opposable. Ni la religion ni la politique, ni les m?urs ni la morale, ni la tradition ni la mode. Peu importe que l'on considère la parole de l'écrivain comme un don ou un effort, une aptitude ou une discipline. Seuls comptent l'intensité d'écriture et son pouvoir de révélation, cette singularité dans l'ordre de la connaissance et du discours qu'on lui accorde, au-delà de toute doctrine et " préoccupation " qui la limiteraient. " Sans prévention d'école ni de parti ", telle fut La NRF: comme le disait Jacques Rivière, l'un de ses grands directeurs, " un lieu d'asile, imprenable, ménagé pour le seul talent, le seul génie, s'il veut bien se montrer ". Et il s'est bien montré, avec Gide et Claudel, Proust et Martin du Gard, Larbaud et Supervielle, Saint-John Perse et Michaux, Malraux et Sartre, Alain et Blanchot... et par la voix de tant d'autres, tous gravitant autour d'un même soleil. Cette chronique de La NRF, riche en amicales et laborieuses complicités mais aussi en querelles, questionnements et détours inattendus, montre à quel point cette singulière histoire éditoriale s'est entremêlée à un grand siècle de littérature.
42. Marcel Proust et la Politique
Mario Lavia
5.00★ (1)

L'auteur de la Recherche n'était pas un snob hors de son temps, mais un homme conscient, à sa manière, des problèmes de son époque. Mario Lavia retrace les signes de cette préoccupation dans la vie et l'?uvre de l'écrivain, de l'Affaire Dreyfus à la tragédie de la guerre mondiale.
43. L'Action Française : Une histoire intellectuelle
François Huguenin
3.00★ (23)

Avant d'être un mouvement politique, l'Action française fut une école de pensée dotée d'une étonnante force d'attraction. Née en pleine affaire Dreyfus, elle fut animée par Maurras, Daudet et Bainville. Elle compta dans ses rangs Bernanos, Maulnier et Boutang, eut comme compagnons de route Massis, Maritain ou encore Blondin. Elle attira un temps Blanchot, Roy, Gide et Malraux. Elle fascina Proust et Montherlant ; influença de Gaulle et Mitterrand. Sans indulgence vis-à-vis des dévoiements de l'antisémitisme ou du ralliement à Vichy d'une partie des intellectuels d'Action française, l'auteur dévoile ici un pan méconnu de l'histoire des idées. Laissant la part belle aux textes, il nous offre la seule étude globale sur cette pensée riche et complexe qui marqua profondément le premier xxe siècle.
44. Proust écrivain de la Première Guerre mondiale
Philippe Charlier
On a tendance aujourd?hui à être sensible aux aspects les plus sulfureux de la vision proustienne de la guerre : sa critique virulente du « bourrage de crâne », sa satire mordante des « embusqués » et en général de l?arrière ; la surprenante bienveillance avec laquelle sont rapportées les tirades germanophiles d?un Charlus ; l?association étroite entre guerre et homosexualité ? l?épisode ayant dû appartenir au quatrième ou cinquième volet de Sodome et Gomorrhe ; sa sensibilité au caractère funeste, malgré la victoire française, de la destruction du « monde d?hier », mais aussi son insistance sur la continuité des vices et des ridicules et sur le recyclage opportuniste des pires passions politiques. À la recherche du temps perdu, roman dans la guerre, extraordinaire exemple d?intégration au sein d?une ?uvre déjà largement commencée d?un événement historique considérable survenu inopinément durant la rédaction, reflète, avec son génie et ses visées artistiques propres, les contradictions de l?esprit d?un temps et d?un pays partagés entre exaltation héroïque et dégoût d?un conflit meurtri
45. Proust Écrivain de la Musique
Leblanc Cécile
Proust critique musical: une nouvelle approche de la musique dans la vie et l'oeuvre de Marcel Proust. Le savoir musical a joué un rôle majeur dans la rédaction de tous les textes de Marcel Proust, fiction ou critique, et en particulier de la Recherche. Comment l'a-t-il acquis ? Si les salons mondains ont joué un rôle de laboratoire indéniable, Proust, à partir de 1912, leur retire presque tout rôle musical de premier plan et en fait des lieux d'apprentissage a contrario. C'est qu'il adopte le point de vue du critique musical déplorant, comme les compositeurs, les conditions d'écoute dans ces lieux où l'on finance la musique sans l'aimer vraiment. En conférant ensuite à son narrateur un ethos de critique, Proust renouvelle le roman de l'artiste et légitime l'écriture de la musique par un écrivain. Nourrie des thèmes favoris de la presse spécialisée contemporaine, la Recherche peut être considérée comme le roman du critique musical.
46. Proust et le violon intérieur
Anne Penesco
Nous pouvons remarquer chez Proust une prédilection pour le violon, associé à certaines heures intenses de sa vie, thème littéraire lui inspirant de riches modulations. Des oeuvres, des interprètes ont retenu son attention ; aucune étude cependant n'a été consacrée aux liens unissant Proust à l'instrument à cordes frottées, liens d'autant plus importants que l'auteur de la Recherche considère le violon comme une autre voix humaine. Quelles sont les caractéristiques du jeu de Jacques Thibaud, de Georges Enesco, des Quatuors Poulet et Capet, artistes qui l'intéressent et l'émeuvent ? Que représentent pour lui la Première Sonate de Saint-Saëns, la Première Sonate de Fauré, la Sonate de Franck pour violon et piano et les derniers Quatuors de Beethoven ? Cet ouvrage restitue l'univers musical proustien dans le contexte de son temps : l'histoire du répertoire et de l'interprétation de la sonate pour violon et clavier et du quatuor à cordes, ainsi que l'évolution du goût musical. notamment en ce qui concerne les ultimes chefs-d'oeuvre beethovéniens pour quatre archets. Il tisse un contrepoint entre les écrits littéraires et la correspondance de Proust, confrontés aux témoignages contemporains des compositeurs, instrumentistes et critiques musicaux. afin de comprendre en quoi. non seulement Vinteuil, mais plus encore Proust, vit à jamais dans la Sonate et le Septuor.
47. Le temps sensible
Julia Kristeva
4.25★ (18)

Dans quel temps vivez-vous ? Celui de vos projets ou celui de vos rêves ? Du souci ou du plaisir ? Du métro ou de la grève ? De votre journal ou de votre religion ? Plus que jamais unifiés par l'information, les hommes n'ont pourtant jamais vécu des temporalités aussi disloquées, hétéroclites, inconciliables. A la charnière du XIXe et du XXe siècle, Marcel Proust a recherché le " temps perdu " dans le " temps incorporé " du roman, répondant ainsi aux questions les plus actuelles. Tissé de perceptions et de fantasmes, le temps proustien - qui n'est ni celui de Bergson, ni celui de Heidegger - devient sensible. A l'imaginaire avide du lecteur, le narrateur offre l'appât savoureux de ses personnages : Swann et Odette, Bloch, Oriane, Verdurin, Albertine, Charlus dont cet essai aide à retrouver les caractères mêlés aux paysages, églises, dalles et aubépines. Pourtant, dans les plis de longues phrases, dans le cumul des brouillons et des lettres, dans la cruauté et le ridicule des passions, l'insignifiance des amours et le néant des êtres brusquement s'imposent. Les personnages se contaminent et se brouillent, une profondeur secrète les attire. Telle la madeleine trempée dans le thé, ils perdent leur contour absorbé par le style. Ces héros, ces visions, fruits d'une imagination dont Proust disait qu'elle était son seul organe pour jouir de la beauté, finissent par nous laisser un goût, un seul, âcre et tonique : le goût de l'expérience littéraire. Du roman comme thérapie, comme transsubstantiation
48. Proust et les Juifs
Marie-Françoise Vieuille
La peinture des Juifs occupe une place considérable dans La Recherche du Temps perdu. Ce qu'elle révèle d'ambigu, de blessé montre qu'une souffrance identitaire, liée à ses origines maternelles, existait dans l'âme de Proust. Une étroite parenté relie la souffrance juive à la souffrance homosexuelle. La représentation des Juifs chez Proust procède d'un rejet partiel et d'une condamnation implicite de deux réalités impossibles à assumer tout à fait socialement et qui n'ont été complètement acceptées que dans un univers littéraire.
49. Proust antijuif
Alessandro Piperno
A la fin du XIXe siècle, forte des valeurs défendues par la Révolution française, une large part de la bourgeoisie israélite croit aux valeurs de l'intégration. Mettre en sourdine sa propre culture permettrait de se fondre dans la masse et peut-être même d'accéder au monde clos des salons parisiens. Marcel Proust ne fait pas exception à cette vision. L'affaire Dreyfus le mettra face à ses contradictions et pointera l'antisémitisme d'une société résolue à conserver ses préjugés. Dans ce brillant essai, Alessandro Piperno nous offre une traversée de ce moment de vérité, annonciateur des drames du génocide juif, où les israélites redeviendront ? pour les autres et pour eux-mêmes ? des Juifs.
50. Le Cygne de Proust
Henri Raczymow
4.70★ (12)

«"On aurait cru qu'il mettait tout, argent, esprit, oui, tout, dans l'art de vivre pour plaire aux dames. Et naturellement il en était payé : elles raffolaient de lui. Mais quelle distinction, quel éclat ! Et quel dandy !..." S'agit-il de Charles Swann dans la Recherche ? Non, de Charles Haas. Mais c'est Proust qui parle. J'avais sous les yeux la reproduction d'un tableau de James Tissot, Le Balcon du Cercle de la rue Royale. Soudain, je remarquai la place qu'occupait Charles Haas : près de la porte, face aux autres et comme à l'écart, comme s'il hésitait à se mêler aux autres, à pénétrer dans la ronde. Et, tout heureux alors, je me dis : Voilà, c'est ça. Haas fait partie du cercle, mais reste à sa périphérie. Et aussitôt je sus nommer cette marginalité : Haas était juif, sans titre, sans lignée prestigieuse, sans immense fortune. Il cumulait tous ces traits négatifs. C'est de ce jour que ce "cygne" me fut un peu moins distant, moins étrange.»
51. La lecture est une amitié
Marcel Proust
Les cinq préfaces écrites par Marcel Proust enfin réunies en un seul volume ! Si le texte " Sur la lecture " connaît un beau succès encore de nos jours, deux autres préfaces du recueil sont, de manière surprenante, très peu connues : celle au livre de Jacques-Émile Blanche et la brève préface à l'album illustré Au royaume du bistouri de Rita de Maugny. Cette dernière est indisponible depuis 1919 ! Loin d'être de simples témoignages d'amitié, les préfaces sont, pour Marcel Proust, des ?uvres à part entière, qui prennent prétexte de l'?uvre préfacée pour développer des idées personnelles, voire esquisser quelques-unes des idées maîtresses de La Recherche du temp perdu.
52. Lecture de Proust
Gaëtan Picon
3.68★ (37)

Lecture de Proust se distingue profondément de la plupart des livres consacrés à Marcel Proust. Publiée en 1963, l'étude de Gaëtan Picon est à l'origine de la redécouverte de Proust par la critique contemporaine. Jusqu'alors, la Recherche du temps perdu avait été mesurée à la seule aune des rapports entre la vie de l'auteur et son ?uvre. En posant que "la grandeur d'une ?uvre ne se mesure pas à son action dans l'actuel", Gaëtan Picon a profondément renouvelé notre lecture, grâce, en particulier, à l'examen minutieux de la Recherche en tant qu'?uvre d'art. Son analyse des implications esthétiques de l'entreprise de Marcel Proust nous a donné le meilleur guide et offert la réflexion la plus pertinente sur la signification de ce monument de la littérature mondiale.
53. La bibliothèque de Marcel Proust
Anka Muhlstein
2.75★ (9)

Presque tous les grands écrivains sont de grands lecteurs. Et pourtant, il y a chez Proust quelque chose d'incomparable à cet égard. Baudelaire et Ruskin l'ont influencé. Mme de Sévigné, Racine, Saint-Simon ou Balzac lui servent à étoffer ses personnages, voire à les définir. Critique pénétrant, Proust lui-même fut aussi l'un des premiers maîtres du pastiche. Quant à l'écrivain Bergotte, c'est l'une des grandes figures de la Recherche, où chacun se définit presque par ce qu'il lit ou ne lit pas, par sa façon de lire et même de parler des livres. A l'heure où on célèbre le centenaire de la publication de Du côté de chez Swann, Anka Muhlstein ne se contente par d'examiner les livres que Proust a lus dans son enfance et sa première jeunesse. Elle met au jour ce que les mots, l'écriture, la lecture, les livres, les écrivains, bref le rapport à la littérature dans tous ses aspects, ont de central dans l'oeuvre proustienne. Peut-être est-ce même ce qui fait de lui le premier des modernes.
54. Autodictionnaire Proust
Pierre Assouline
4.00★ (17)

On pourrait croire que tout a déjà été écrit sur Marcel Proust. Tout sauf cette autobiographie particulière qu'est l'Autodictionnaire Proust. Tous les extraits, puisés dans la Recherche et surtout dans ses articles, ses essais et son abondante correspondance, sont de sa main... Toutes les entrées, qu'elles soient attendues, espérées ou surprenantes, sont de Pierre Assouline, ainsi qu'un important avant-propos riche en informations sur les proustiens et la proustologie...
55. Dictionnaire Marcel Proust
Honoré Champion
5.00★ (2)

Le Dictionnaire Marcel Proust réunit la somme des connaissances actuelles sur Proust et son oeuvre. Le projet de consacrer un dictionnaire à Proust se justifie par la notoriété du plus grand romancier français du XXe siècle comme par la transformation, depuis cinquante ans, de notre savoir relatif à l'auteur de la Recherche et à l'ensemble de ses écrits. Une équipe de trente-sept spécialistes internationaux a consacré un millier d'articles aux personnages, aux personnes réelles, aux lieux fictifs et réels qui figurent dans son oeuvre. Chaque écrit de Proust fait l'objet d'une entrée qui rappelle la date de la première publication, depuis les devoirs du lycéen jusqu'aux notes posthumes. D'importants articles de synthèse concernent l'homme et l'écrivain, les prédécesseurs et contemporains, la pensée de Proust, l'oeuvre, les thèmes et notions et la critique proustienne.
56. Le Grand Livre de Proust
Charles Dantzig
4.33★ (11)

En vingt et un chapitres, Le Grand Livre de Proust aborde d?une façon inattendue, originale et brillante les principaux aspects de la vie et de l?oeuvre de Marcel Proust. Proust et l?amour, Proust et ses amis, Proust et l?argent, Proust et la politique, mais encore Proust et la musique, Proust et la peinture, Proust et Paris, bien d?autres sujets encore. On découvre par exemple la robe de la duchesse de Guermantes dessinée par une grande couturière, Lolita Lempicka, une recette de cuisine « A la Proust » inventée par le chef d?un grand restaurant parisien, Guy Martin, ou encore la sonate de Vinteuil composée par un grand musicien, Hans Werner Henze. Tout ce qui a compté pour Proust se trouve dans ce livre : Paris, avec sa géographie personnelle de cette ville, Cabourg, qui sera trasfigurée en Balbec dans A la Recherche du temps perdu, ses amis, l?amour, l?art, l?argent, la politique, et en particulier l?affaire Dreyfus, ou encore, racontée comme sur le vif, la journée où il reçut le prix Goncourt, portrait concomitant de la société littéraire de l?époque. Ecrit et imaginé par des écrivains, des universitaires et des artistes, Le Grand Livre de Proust n?est pas un livre de spécialistes, mais, mieux que cela, un livre d?amoureux. Avec une centaine d?illustrations, une trentaine étant inédites.
57. Proust, par lui-même
Claude Mauriac
3.83★ (36)

L?enfance de Marcel Proust se prolongea bien au-delà des limites habituelles. Petit garçon trop vulnérable, il ne pouvait s?endormir avant d?avoir reçu de sa mère un baiser. Ce baiser du soir, les angoisses et les joies qu?il lui devait, sont un des thèmes de Jean Santeuil et du Temps perdu, ? le roman inachevé et l??uvre gigantesque étant construits autour des mêmes souvenirs clefs, plus ou moins bien orchestrés mais identiques, dans l?essai balbutiant de la jeunesse et le chef-d??uvre de la maturité. Marcel Proust n?a jamais rien inventé de ce qui le concernait ou de ce qui était attribué, dans ses livres, à ce narrateur avec lequel, compte tenu des indispensables transpositions romanesques, il se confond à peu près totalement.
58. Le Marcel de Proust
Jean Clausel
2.00★ (2)

Aujourd'hui, à lire les livres qui me passionnent, immergés dans les publications à succès, je réalise encore combien je fais partie du monde du Temps Perdu.
59. Marcel Proust à Evian, étape d'une vocation : Textes choisis de Jean Santeuil
Jean-Michel Henny
5.00★ (3)

Ce lac qui est devant moi n'est plus un spectacle dont j'aie à chercher la beauté, c'est l'image d'une vie longtemps vécue et dont la beauté et le charme retentissent trop vivement dans mon c?ur pour que j'aie besoin de chercher en quoi elle consiste. C'est, par-delà le spectacle indifférent de la vie présente, de trouver tout d'un coup dans le souvenir ressuscité du passé, le sentiment qui l'animait, un charme d'imagination qui nous attache définitivement à la vie et nous l'incorpore, comme si notre passé laissé fuir par la jouissance, incompris par la pensée, présenté si vague par la mémoire était à jamais ressaisi par la contemplation ... Marcel Proust
60. Proust et l'obscur
Diane de Margerie
4.36★ (12)

"Les vrais livres doivent être les enfants non du grand jour et de la causerie mais de l'obscurité et du silence", écrit Marcel Proust dans Le Temps retrouvé. Cette obscurité qui enveloppe l??uvre romanesque (où gisent le mensonge, le sadisme, l'obsession de l'enfance et ses révoltes mais aussi la passion de l'art), j'en explore ici à partir de La Recherche, mais aussi des premiers textes, fondateurs, moins connus, tels que Les Plaisirs et les Jours ou Jean Santeuil, la violence et l'ambivalence. Dès ses vingt-cinq ans Proust se prépare à la solitude, devient le peintre de la jalousie et l'analyste du sadisme. Pourquoi tant d'obscure révolte contre la mère, sublimée par la suite dans La Recherche ? Pourquoi tant de voyeurisme ? C'est un point de vue personnel et particulier que j'adopte ici où, derrière les faux-semblants, loin des salons et des anecdotes, j'essaie de plonger au c?ur ténébreux de son inspiration. " Prix Marcel Proust, Diane de Margerie a publié aux éditions Albin Michel Le Jardin secret de Marcel Proust, Bestiaire insolite du Japon, Aurore et George (Prix Médicis 2004) et La Passion Brando.
61. À la recherche de Robert Proust
Diane de Margerie
2.00★ (15)

Robert Proust est né presque deux ans après Marcel que l'on prenait pourtant souvent pour le cadet tant il arborait un air souffreteux. Il est frappant de constater que le lien fraternel disparaît tout à fait dans La Recherche où Marcel devient fils unique. Robert est absent de l'?uvre de Proust, purement et simplement remplacé par Marcel dans nombre de scènes familiales remémorées, ou obstinément présent à travers la fiction et l'illusion. Ainsi le scalpel de l'écriture rejoint le bistouri du grand chirurgien Robert Proust. Diane de Margerie s'interroge : quelle force latente, quelle volonté ambiguë justifient une telle entreprise d'éradication ? Dans ce passionnant voyage littéraire, elle jette un regard totalement inédit sur une clé de lecture essentielle de l'?uvre de Proust, étrangement peu analysée jusqu'aujourd'hui.
62. L'ange de la nuit
Giovanni Macchia
5.00★ (3)

L'ange symbolise l'essence même de l'art proustien, plongé dans le silence et la solitude d'un auteur qui, reclus dans l'ombre de sa chambre aux volets clos, tant il ne peut voir clair que dans l'obscurité, écrit dans un état de danger extrême, puisqu'il ignore quelle nuit il devra se préparer à mourir. En cela, le destin de Proust est semblable à celui de Shéhérazade, racontant une autre grande ?uvre nocturne, Les Mille et Une Nuits.Grâce aux contes de la Recherche que nous dit Macchia, le lecteur apprendra combien le thème du déguisement, de l'innocence et de la mort de l'adolescent fut important ; comment se dénouèrent les rapports entre Taine et Bourget, le maître et le disciple, à propos du lien entre activité critique et activité créatrice ; quel devait être le rôle de l'inconscient dans l'influence de l'esprit sur le corps tel que Proust l'étudia le plus sérieusement dans les travaux de la Salpêtrière. Où le lecteur, entre autres exemples, découvrira l'histoire de la première phrase de la Recherche ou bien celle des paons et des walkyries, fera la connaissance de Jacques-Émile Blanche, le portraitiste comme faussaire, et comprendra comment Proust lut Dostoïevski et rêva la destruction de Venise.Ainsi à l'instar de l'auditeur de Shéhérazade, notre lecteur, à force de toujours voir repousser d'une nuit l'histoire de la Recherche, découvrira, pour finir, que depuis le début Giovanni Macchia n'a jamais cessé de la lui raconter.
63. Le baiser du soir
Nicolas Grimaldi
5.00★ (1)

L'analyse des oeuvres de Proust permet de dévoiler sa simplicité, lorsque le narrateur est confronté à une double déception, entre l'émotion suscitée par son imagination et la réalité qui ne comble pas ses attentes. A la recherche du temps perdu se présente alors, au-delà de l'expérience d'une séparation et de l'évocation d'une absence, comme la reconstruction d'une réalité intérieure.
64. Essai sur la jalousie. L'enfer proustien
Nicolas Grimaldi
4.20★ (11)

« Êtes-vous jaloux ? Quand on l'est un peu, cela n'est pas tout à fait désagréable. Cela permet à des gens qui ne sont pas curieux de s'intéresser à la vie des autres personnes, ou au moins d'une autre. Et puis, cela fait assez bien sentir la douceur de posséder. Mais cela, ce n'est que dans les tout premiers débuts du mal ou quand la guérison est presque complète. Dans l'intervalle, c est le plus affreux des supplices. »Comme l'étude des maladies permet de mieux comprendre le fonctionnement normal de la physiologie, c'est la vie de l'imaginaire que j'ai tenté de décrire en étudiant la jalousie comme l'une de ses formes les plus ordinairement délirantes.
65. Cent ans de jalousie proustienne
Erika Fülöp
Bien davantage qu'un motif de l'intrigue amoureuse, la jalousie devient avec Marcel Proust la manifestation d'une nouvelle approche des relations humaines et de l'écriture romanesque. Cet ouvrage explore la manière dont cette force détermine les émotions, le récit et l'écriture chez et après Marcel Proust.
66. Proust, les horreurs de l'amour
Nicolas Grimaldi
4.25★ (14)

La Recherche est le roman des déceptions [...] Tout se passe chez Proust comme s'il suffisait d'obtenir ce qu'on avait le plus désiré pour s'étonner presque aussitôt de le trouver si peu désirable. D'où vient une déception aussi généralisée ? Pour répondre à cette question, l'auteur analyse à partir de l'oeuvre de Proust la séparation de la conscience et du monde, le deuil du réel, les illusions de l'imaginaire, les contradictions du désir et les horreurs de l'amour. A travers Proust, Nicolas Grimaldi poursuit ainsi sa propre analyse de l'imaginaire, du désir et du temps, déjà esquissée dans ses précédents ouvrages : Traité de la banalité et Préjugés et paradoxes.
67. Les intermittences du coeur
Marcel Proust
3.55★ (38)

Les intermittences du coeur ", ce n'est pas seulement le titre d'une des sections les plus émouvantes, au coeur de la Recherche du temps perdu de Marcel Proust (dans Sodome et Gomorrhe) ; cela devait initialement en être, selon l'un des projets de Proust ; le titre d'ensemble. On oublie trop souvent que Proust ne parle pas de la - mémoire et de ses intermittences, seulement pour des raisons métaphysiques, mais d'abord comme d'un déchirement intime, dans les relations humaines. La perte des êtres les plus chers, elle-même, nous l'oublions le plus souvent, et quand elle nous revient, involontairement, elle n'en est que deux fois plus douloureuse ; douloureuse par la perte qu'elle ravive, mais aussi par la culpabilité de l'oubli, qu'elle réveille.
68. Jalousie
Marcel Proust
4.12★ (15)

Un court roman de Proust ? Est-ce concevable ? Sous-titré " roman inédit et complet ", Jalousie paraît en novembre 1921 dans la cinquième livraison d'une revue mensuelle, Les ?uvres Libres, publiée à Paris chez Arthème Fayard. Mais c'est un drame de publication illicite pour la N.R.F et les éditions Gallimard ! D'une densité égale à leur crudité, ces pages inédites de Sodome et Gomorrhe sont d'abord une curiosité dans l'ordre de l'édition proustienne. Créatrice exclusive de l'amour proustien, la jalousie est, dans le contexte éditorial d'alors, la glu où prendre Henri Duvernois (Les ?uvres Libres) sans laisser pour autant s'envoler, du côté de Gallimard et de Jean Paulhan, le pollen de Sodome et Gomorrhe II, défloré par une première publication en revue. 1921, pour Marcel Proust, c'est le temps de la reconnaissance et presque celui de la mort... Lire aujourd'hui Jalousie, c'est revivre la stupeur des lecteurs de l'époque, confrontés au plus audacieux des romanciers modernes. C'est aussi porter un nouveau regard sur l'?uvre de l'auteur.
69. La Mémoire du lecteur : Essai sur Albertine disparue et Le Temps retrouvé
Guillaume Perrier
Comment lire l'immense roman de Proust sans en oublier, au fur et à mesure, la majeure partie? Guillaume Perrier propose un nouveau regard sur le texte proustien en envisageant la question de la mémoire non pas du point de vue du héros ni de l'auteur, mais du lecteur. Rappels narratifs, structure allégorique ou encore espace romanesque sont rattachés au concept de mémoire contextuelle dans un essai qui fait appel aussi bien à la théorie littéraire qu'à la psychologie, la philosophie et l'histoire de l'art.
70. Pour Albertine : Proust et le sens du social
Jacques Dubois
Avec Albertine, Proust développe une sociologie désenchantée, mais plus à même de comprendre la fin d'un règne et la naissance d'un nouvel ordre social. Mais au-delà de la sociologie sous-jacente à l'entreprise littéraire, cet ouvrage offre la biographie d'un personnage.
71. Proust inachevé. Le dossier "" Albertine disparue "".
Nathalie Mauriac Dyer
La dactylographie d?« Albertine disparue » corrigée par Proust en 1922 (Grasset, 1987) a révélé à un degré encore insoupçonné l?inachèvement d?À la recherche du temps perdu à la mort de son auteur, déstabilisant le discours critique. Le présent ouvrage dresse le bilan de la question. Il retrace la genèse du texte en 1922, en la resituant dans le contexte d?une ambitieuse série éditoriale comptant jusqu?à « cinq, sinon six » Sodome et Gomorrhe. Il dégage la pertinence de gestes d?écriture qui mettent en ?uvre une refonte méditée de l?« épisode » d?Albertine, et jette les bases d?une herméneutique de l?inachevé : c?est en fonction de la poétique de la préparation et de l?esthétique du renversement qu?on peut discerner les horizons du texte. Dénouant pour les renouer plus serrés les fils de la composition, Proust nous a légué deux Recherche contradictoires. La tradition éditoriale posthume héritée de Robert Proust, dont on dresse ici le bilan, a fait connaître la première. Cet ouvrage commence la critique de la seconde.
73. Marcel Proust Et L'Imaginaire.
Maarten Van Buuren
A la recherche du temps perdu repose sur une théorie de l'imaginaire qui se rapproche de celle des phénoménologues: Husserl, Fink, Sartre. Mais tandis que ceux-ci partent à la recherche de l'essence des choses (eidos) et restent dupes d'une vision essentialiste, Proust développe une théorie anti-essentialiste. Pour lui, l'imaginaire n'est pas l'instrument qui révèle l'essence inaltérable des choses (Wesensschau), mais sert de médiation entre le monde extérieur et le monde intérieur. Proust ne cesse d'affirmer que l'imaginaire est un interface où prennent consistance les être aimés, les souvenirs lointains et l'oeuvre artistique dans une continuelle métamorphose qui plie le monde extérieur au jeu de nos désirs. Relisons donc A la recherche du temps perdu à la lumière de ce concept qui est indispensable pour comprendre Proust et comprendre nous-mêmes.
74. Eloge du matricide : Essai sur Proust
Thomas A. Ravier
«Pourquoi Proust ayant livré et remporté une guerre française impitoyable contre sa mère doit-il être plus que jamais imposé comme l'auteur désespéré d'une ?uvre qui célèbre un culte maternel inguérissable?» Thomas A. Ravier
75. Correspondance avec sa mère (1887-1905)
Marcel Proust
4.20★ (25)

En marge de sa monumentale publication de la correspondance générale de Proust , Philipp Kolb avait, dès 1953, donné l'édition, devenue introuvable, des 159 lettres échangées par Marcel Proust et sa mère entre 1887 et 1905. Ces lettres offrent de Proust un portrait sans retouches, tel qu'en lui-même il fut, libre des excès de sa politesse et de toutes ses affectations. Bref, voici un document indispensable pour connaître notre cher petit Marcel.
76. Marcel Proust : une Douleursi Intense
Jean-François Viaud
Exemple même de l'écrivain malade et reclus, Marcel Proust semble avoir puisé dans ses difficultés de vie l'inspiration qui lui permit d'écrire son oeuvre immense. Rien n'est pourtant plus simplificateur que cette formulation. Proust n'écrit pas parce qu'il est malade, ni pour se guérir de sa maladie. Proust écrit pour guérir d'une blessure bien plus vive, pour soigner une faille narcissique précoce jamais cicatrisée. Mais en vain, puisqu'il meurt une fois son oeuvre achevée.
77. La colombe poignardée
Pietro Citati
4.24★ (56)

L'espace de quelques brèves années, le jeune homme Proust sut être heureux. Mais il découvrit, peu à peu, qu'il était un être de souffrance, telles ces " colombes poignardées " longuement contemplées dans un jardin parisien. Dès lors, il s'abandonna à l'asthme, son " mal sacré ", dont il souffrait depuis l'enfance, et dont il fit un rituel qui transforma radicalement sa vie. Reclus dans sa chambre tapissée de liège, mais qui le protégeait comme une mère, saisi par un atroce sentiment d'échec, il comprit cependant qu'il n'était pas l'homme fragmentaire et fortuit qui, pendant tant d'années, avait fréquenté les salons parisiens. Et il prépara la dernière partie de son existence : les milliers de nuits consacrées à la Recherche du temps perdu. Dans La colombe poignardée, Pietro Citati nous conduit au plus près du mystère Marcel Proust. Il nous emmène au coeur de l'immense édifice inachevé de la Recherche, indiquant ses détails, mais embrassant du regard son immense structure, et révélant enfin la constante unité d'inspiration qui, de Swann au Temps retrouvé, a parcouru l'oeuvre entière.
78. Marcel Proust : Une vie à s'écrire
Jérôme Picon
3.50★ (7)

Comment devient-on Marcel Proust ? De sa plus tendre enfance jusqu'au seuil de la mort, l'auteur d'A la recherche du temps perdu l'a écrit dans des milliers de lettres, qui sont autant d'autoportraits où l'homme, jour après jour, reconstruit l'histoire de ses origines, de sa jeunesse exposée dans les salons, de son âge mûr nimbé de mystères, et qui composent un personnage multiple, à la fois héros et chroniqueur de sa propre vie. Tel est le pari audacieux de cette biographie : derrière la multitude des masques, capturer un Proust qui ne dissimule plus son identité troublée, son corps torturé, usé, et néanmoins intact, son homo-sexualité radicale ou palliative, ses fidélités opportunes ? humaines et religieuses ?, ses repères sociaux crispés et sa vision du moderne, ses amours éperdues et calculées, ses finances florissantes et catastrophiques, son apathie et ses ambitions artistiques immenses. Car la voix qui s'exprime dans ces lettres raconte un quotidien de travail et de dîners mondains, de souffrances et de projets, d'idées, d'images et de croisements d'images, comme l'indispensable nourriture du manuscrit où grandit le roman à venir. S'appuyant sur de précieuses pages inédites, lettres, brouillons et notes, Jérôme Picon réussit le tour de force de rassembler les innombrables fragments d'un Proust intime plus vivant que jamais, écrivain de l'instant et créateur d'une oeuvre inachevée.
79. L'Abécédaire de Proust
Thierry Laget
4.60★ (13)

Le guide de l'abécédaire. Il explique comment comprendre Proust en regroupant les notices de l'abécédaire selon trois perspectives. Un code de couleurs indique le genre de chaque notice : - L'?uvre : les romans, leurs personnages, les essais. - La biographie : la famille, les lieux, les amis et relations. - Le contexte : les arts, la situation historique. A partir de la lecture de ces notices, et grâce aux renvois signalés par les astérisques, le lecteur voyage comme il lui plaît dans l'abécédaire. L'abécédaire. Par ordre alphabétique, on trouvera dans ces notices tout ce qu'il faut savoir pour entrer dans l'univers de Proust. L'information est complétée par les éclairages suivants : - le commentaire détaillé des différentes parties d'A la recherche du temps perdu ; - des encadrés qui expliquent les choix thématiques ou stylistiques du romancier. Proust raconté. En tête d'ouvrage, le récit de la vie et le sens de l'?uvre sont restitués dans leur développement historique. Cette synthèse reprend l'articulation du guide de l'abécédaire en développant chacun de ses thèmes.
80. Proust pour rire
Laure Hillerin
3.38★ (23)

- Ce pauvre général, il a encore été battu aux élections, dit la princesse de Parme pour changer de conversation.- Oh ! Ce n'est pas grave, ce n'est que la septième fois, dit le duc qui, ayant dû lui-même renoncer à la politique, aimait assez les insuccès électoraux des autres. Il s'est consolé en voulant faire un nouvel enfant à sa femme. Comment ! Cette pauvre Mme de Monserfeuil est encore enceinte, s'écria la princesse. Mais parfaitement, répondit la duchesse, c'est le seul arrondissement où le pauvre général n'a jamais échoué. À qui l'attribuez-vous ? Swann hésita un instant devant cette toile que, visiblement, il trouvait affreuse : « À la malveillance ! » Marcel Proust est un grand auteur comique. À la recherche du temps perdu est l'un des livres les plus drôles et les plus anticonformistes de la littérature. En témoigne cette anthologie humoristique où chacun trouvera parmi ces joyaux d'humour la plus belle occasion de se divertir.
81. L'humour de Marcel Proust
Marcel Proust
3.75★ (9)

"A la recherche du temps perdu ne ressemble à aucun autre ouvrage, et, comme Proust le dit et le redit, la difficulté que nous éprouvons face aux ?uvres réellement nouvelles tient d'abord à nos habitudes, perturbés que nous sommes de ne pas les y retrouver, confrontés à une vision du monde qui demande un temps d'acclimatation, qui réclame au lecteur un changement d'optique, voire une nouvelle paire de jumelles. Quel meilleur moyen de l'aborder, cependant, et d'en découvrir tout le sel, que les rires et les sourires que le narrateur nous arrache à longueur de chapitre ?", Bertrand Leclair.
82. L'humour du côté de chez Proust
Hippolyte Wouters
3.50★ (3)

Proust a la réputation, faite surtout par ceux qui ne l?ont pas lu, de n?être pas comique. Or, de tous les auteurs français classiques, il est un des plus drôles?! Madame Verdurin qui sanglote d?amabilité, le langage de Bloch jeune, les lapsus du directeur du Grand Hôtel de Balbec? Le comique est partout dans À la recherche du temps perdu. Et d?une drôlerie d?autant plus percutante qu?elle nous concerne directement. Comme le dit Revel, «?partout où il entre, la première chose que son ?il et sa sensibilité pénètrent au travers des gens qu?il regarde est le réduit obscur où palpite le secret de leur grimace.?» « Dans l?ordinaire de la vie, les yeux de la duchesse de Guermantes étaient distraits et un peu mélancoliques?; elle les faisait briller seulement d?une flamme spirituelle chaque fois qu?elle avait à dire bonjour à quelque ami [?]. Mais pour les grandes soirées, comme elle avait trop de bonjours à dire, elle trouvait qu?il eût été fatigant, après chacun d?eux, d?éteindre à chaque fois la lumière [?]. Ainsi c?était dès son arrivée que la duchesse allumait pour toute la soirée. Et tandis qu?elle donnait son manteau du soir, [?] Oriane s?assura du scintillement de ses yeux non moins que de ses autres bijoux.?» (Sodome et Gomorrhe, p. 661-662)
83. Une certaine joie : Essai sur Proust
Jacqueline Risset
4.25★ (9)

Dans A la Recherche du temps perdu, toutes les rencontres sont possibles, et tout compte, comme dans les rêves. La proximité des objets du monde produit la ressemblance, et le désir est glissement inextinguible. L'à côté, dans la perception proustienne, produit juxtaposition et contamination, et abolit tout cloisonnement à l'intérieur de l'expérience. La suite de lectures qui forme ce livre met en évidence les rapports entre théorie et fascination, entre désir et profanation, mais aussi les illuminations qui préparent l'écriture du grand livre, les lieux, figures concrètes de l'espace, et encore l'évolution de l'idée du mal, et la centralité transgressive du sommeil. Qui écoute Proust part à la recherche, et s'efforce de transmettre les saisies, les étapes et les surprises de la poursuite.
84. Proust digest
Pierre-Antoine Cousteau
4.00★ (4)

Frère du commandant Jacques-Yves Cousteau, Pierre-Antoine Cousteau (1906-1958) est un journaliste et écrivain dont Jean Galtier-Boissière dit qu'il fut le plus brillant de sa génération. Sa découverte de Marcel Proust grâce à Lucien Rebatet est un choc « existentiel » et c'est avec passion qu'il collecte les pépites de "À la recherche du temps perdu", qui constituent un fabuleux recueil d'aphorismes classés par thèmes. Le voici donc, édité pour la première fois à l'occasion du centième anniversaire de la parution du chef d' uvre de Proust dont il constitue une introduction idéale et un admirable florilège.
85. Proust entre deux siècles
Antoine Compagnon
5.00★ (16)

Marcel Proust a trente ans en 1901. Il meurt en 1922. C?est dire qu?il a plus vécu au XIXe qu?au XXe siècle. Son ?uvre puise ses affinités esthétiques dans le siècle de Baudelaire, de Wagner et de Ruskin, mais lui échappe cependant. Comme elle échappe au XXe siècle. Sans doute ce partage n?a-t-il pas de sens en soi ; mais toute grande ?uvre manque d?aplomb : les ?uvres assurées passent de mode, celles qui deviennent classiques sont ambiguës. C?est parce que la Recherche du temps perdu est irréductible aux deux siècles, qu?elle continue de fasciner. Ce livre essaie de comprendre la puissance paradoxale du roman de Proust en le confrontant à quelques lieux communs fin de siècle : le débat entre les conceptions organique ou fragmentaire de l??uvre d?art, la sexualité décadente, la science psychiatrique ou étymologique, l?idée de progrès en art, la naissance du mythe de l?avant-garde, etc. Comment Proust les a-t-il côtoyés et de quelle façon les a-t-il transformés ? Par quels retours à d?autres siècles aussi ? Deux ombres ne quittent jamais Proust : Racine et Baudelaire, dont les destins critiques se croisent étrangement avant 1900. On découvre alors la violence chez le dramaturge et le classicisme chez le poète maudit. Ils deviennent frères, et Proust entre deux siècles, c?est aussi Proust entre ces deux poètes.
86. Le lac inconnu : Entre Proust et Freud
Jean-Yves Tadié
4.00★ (24)

On trouvera ici un inventaire des sujets que Proust et Freud ont traités, si nombreux qu'on ne les a sans doute pas abordés tous. Les deux hommes, s'ils s'étaient rencontrés, auraient eu tant de choses à se dire ! Dans un genre longtemps illustre, on rêve d'un dialogue des morts. Chaque thème découlant du précédent, en partant du rêve et jusqu'à la mort, nous avons espéré éclairer l'un par l'autre, comme si les discours alternés se fondaient en un propos unique : il faut être deux pour parvenir à la vérité. Ce que j'ai cherché. c'est à comparer deux intelligences, deux attitudes, deux comportements face aux hommes et au monde face à soi aussi. Comme si, des deux termes de la comparaison, des deux pôles de la métaphore, pouvaient, je l'espère, jaillir une étincelle, une idée, une impression poétique. Ainsi se souviendra-t-on toujours de l'un quand l'autre parle.
87. Proust : Entre littérature et philosophie
Pierre Macherey
4.83★ (10)

Proust, écrivain et théoricien de l'art, n'a cessé de réfléchir aux rapports qu'entretiennent philosophie et littérature. Dans cet ouvrage, Pierre Macherey interroge la manière dont on peut faire de la philosophie avec du roman, et quel genre assez inhabituel de philosophie peut émerger sous cette forme. L'exemple de Proust est à cet égard très parlant : si l'intérêt philosophique de son fameux cycle A la recherche du temps perdu est incontestable, la nature de cet intérêt se dérobe aux critères de la philosophie en titre. La recherche de vérité à laquelle se livre Proust est inséparable des méandres que parcourt l'intelligence stylistique qui définit son travail d'écrivain ; un écrivain qui pense en écrivant, et qui ne pense qu'en écrivant. Au cours de cette expérience philosophique parfaitement originale, littérature et philosophie, sans se confondre, communiquent et se stimulent réciproquement. Pierre Macherey suit ici pas à pas, et comme à l'aveugle, les tours et détours d'une réflexion qui fait texte en se romançant, et s'actualise à travers cet exercice que Proust a poussé à un degré de sophistication rarement égalé.
88. Proust et Beckett : Deux corps éloquents
François-Bernard Michel
Beckett, dans la continuité de Proust ? Ou comment Samuel Beckett reprend, en les accentuant, des traits de l?oeuvre de son prédécesseur. Une rencontre aussi inattendue que forte et une réflexion rigoureusement documentée, qui dévoile l?envers de ces deux corps éloquents, le ?souffle coupé? de l?un, le ?coeur folâtre? de l?autre. Pourquoi et comment rapprocher ces deux écrivains majeurs ? Ils n?appartenaient pas à la même époque, au même milieu, et leurs dissemblances physiques ou littéraires semblent les opposer diamétralement ? Pourtant, tous deux ont souffert de leur hypersensibilité, source d?une angoisse permanente qui les a handicapés physiquement et socialement tout au long de leur vie, mais qui, dans le même temps, a formidablement nourri leur créativité, faisant d?eux les immenses écrivains qu?on lit toujours aujourd?hui. Malades chroniques, sujet au souffle coupé pour l?un et victime d?un coeur folâtre pour l?autre, l?écriture fut autant une méthode de soin, prolongement du travail psychologique entamé avec leurs médecins respectifs, qu?un moyen d?expression de l?intime, dans l?espoir de conjurer cette peur viscérale de l?incommunicabilité qu?ils partageaient. Fascinés par le cerveau humain et la notion d?inconscient, ils ont cherché au travers de leurs oeuvres à percer les mécanismes de la mémoire, du souvenir, leur désir de ressuscitation des émotions les portant à une compréhension de l?âme et à une réflexion profondément humaniste. Une rencontre aussi inattendue que forte, rigoureusement documentée, proposée par François-Bernard Michel, médecin et essayiste, dans un face à face qui dévoile l?envers de ces deux corps éloquents.
89. Le professeur Marcel Proust
François-Bernard Michel
2.00★ (5)

"Pas d'erreur dans le titre de ce livre. Si Adrien et Robert Proust, père et frère de Marcel, étaient bien professeurs, Marcel Proust mérite le même qualificatif. S'il n'avait pas le statut de professeur de littérature ni de professeur de médecine, il en détenait cependant les compétences, étant doté d'une perspicacité supérieure à celle de ses professeurs parisiens, soignants sans vrais remèdes - son père inclus. Lassé d'entendre leurs balivernes, sa recherche personnelle l'a amené à une compréhension singulière des maladies, décelant le rôle de l'inconscient dans leur genèse, et passant fructueusement, pour la Recherche, des reviviscences du docteur Sollier à ses réminiscences, ce qui rejoint le cheminement de Sigmund Freud. Ainsi, le professeur Marcel Proust, asthmatique-allergique, m'a-t-il instruit et éclairé, moi le professeur de médecine spécialiste, sur les liens physiques et métaphysiques de ces maladies de la souffrance pectorale et du rejet. Je ne cesse, depuis, de proposer à ceux qui en souffrent une bibliothérapie proustienne efficace". F-B Michel
90. Le Souffle coupé
François-Bernard Michel
3.50★ (3)

À partir de sa pratique médicale quotidienne, qui le confronte à l'asthme et au cancer bronchique, François-Bernard Michel rapporte dans ce livre la réflexion qu'il consacre à la signification du symptôme respiratoire. De nombreux écrivains, porteurs de ce symptôme, contribuent largement à éclairer cette réflexion. Car, chez l'écrivain, aussi génial soit-il, qu'il recoure comme Queneau à des «Exercices de style», qu'il parte comme Proust «À la recherche du temps perdu» ou qu'il aille, comme Valéry, à «l'extrême nord humain», il existe une part du plus intime de lui-même, c'est-à-dire son ineffable, qu'il ne parvient pas à exprimer. Et ce qu'il ne peut pas dire, il le respire, l'exprime au moyen du langage rudimentaire mais éloquent de son symptôme respiratoire. Mérimée, Proust, Mallarmé, Valéry, Jules Laforgue, Gide, Queneau, Camus, Roland Barthes figurent parmi les auteurs étudiés. L'auteur retrace aussi une sorte d'histoire culturelle des affections respiratoires, depuis la tuberculose romantique jusqu'aux maladies d'aujourd'hui, l'allergie surtout. Ainsi, tout cet ouvrage enrichit notre connaissance de quelques grands écrivains.
91. Proust et les écrivains devant la mort
François-Bernard Michel
3.00★ (5)

Le 21 août 1922, Marcel Proust n'a plus qu'un petit mois à vivre. C'est d'asthme qu'il est atteint mais, en principe, on ne meurt pas de cette affection. Ce que François-Bernard Michel démontre, c'est la relation singulière qu'entretenait Proust avec la maladie et donc avec la médecine puis avec la mort. Il prétendait vouloir qu'on le soigne tout en n'écoutant que lui-même ; il s'auto-prescrivait des traitements et des régimes qui ne pouvaient qu'accélérer gravement un processus de surinfection. Comme si dans cette lutte contre le temps et la mort Proust avait délibérément choisi cette maladie dont il croyait qu'elle le contraignait à vivre reclus et donc à ne plus vivre que pour écrire. Cette attitude de l'écrivain face à la proximité de la mort, François-Bernard Michel a voulu l'étudier aussi chez les écrivains frappé par le sida. Chez Hervé Guibert ou Gilles Barbedette notamment, François-Bernard Michel admire le courage qui les pousse à écrire malgré ou justement à cause de cette lutte dont ils savent bien qu'ils ne sortiront pas vivants mais vainqueurs grâce aux pages qui leur survivent.
92. Proust, couleurs et espaces du temps perdu
Mohic Bezault-Lavergne
" Nous visitons le lieu où un grand homme est né et celui où il est mort ; mais les lieux qu'il admirait entre tous, dont c'est la beauté même que nous aimons dans ses livres, ne les habitait-il pas davantage ? " Marcel Proust, couleurs et espaces du Temps perdu à Illiers-Combray est une invitation à la lecture et à la promenade sur les traces du " petit Marcel ", dans ce lieu d'inspiration de l'enfance, en ses rues et ses deux côtés si symboliques entre Beauce et Perche. Illiers devenu Combray, mythe littéraire universel, métaphore centrale d'un temps perdu mais retrouvé tout à coup, dans l'éclat d'une saveur, d'une lumière, d'une couleur... Illiers-Combray au c?ur de la Recherchede l'un des plus grands écrivains de notre histoire. Ce volume, tel un portfolio d'impressions qui s'effeuillent, invite à découvrir ou à retrouver Proust et ouvre à chacun, par la même occasion, le sentier d'une immersion dans sa propre mémoire, dans son propre c?ur..
93. Marcel Proust : La solitude et la création
Jean-Pierre Jossua
A la Recherche du temps perdu possède, dès sa conception, une unité profonde qui est celle d'un itinéraire existentiel et spirituel. Dépassant l'esthétisme, traversant l'expérience décevante de l'amour, l'itinéraire aboutit, dans la solitude et l'intériorité, à l'expérience spirituelle de la création artistique, à laquelle participent aussi les lecteurs s'ils en font un moyen de se découvrir eux-mêmes. Certaines expériences particulières, comme celle de la mémoire involontaire, y aident. Une sensation renoue avec la même située dans le passé, ressuscite un temps heureux, fait découvrir le moi profond, suspend le temps, incite à créer parce que l'expérience ne s'accomplit pleinement que dans l'écriture. La musique, la peinture, le mystère qui semblent cachés dans les choses peuvent nourrir également cette quête d'absolu.
94. Marcel Proust en verve
Henri-Charles Béhar
Qu'est-ce que la "verve" ? Pour la définir, les dictionnaires, comme le Grand Littré et le Petit Larousse, ont recours à une métaphore : "chaleur d'imagination" disent-ils... Bonheur d'expression qui surprend le lecteur, arrêté soudain par un "mot", une réflexion, une répartie, dont la justesse et la cocasserie inattendue le laissent ravi devant la page ouverte. Depuis que la langue existe, la verve n'appartient qu'à ceux qui sont pris parla rage des mots et du verbe. Bref, tous les grands créateurs et les virtuoses du langage. Mais elle n'apparaît pas seulement dans les oeuvres imprimées ; certains la confient à leur journal intime, ou la sèment en formules heureuses dans la conversation. Les plus brillantes (qui ne sont pas toujours les plus connues) sont rassemblées dans cette collection.
95. La lampe de Proust
Serge Sanchez
3.00★ (10)

"J'entrepris de parcourir ma bibliothèque comme on le fait de l'entrepôt d'un brocanteur." Serge Sanchez s'est lancé ce défi pour revisiter avec humour et brio les chefs-d'oeuvre de la littérature au moyen des accessoires de leurs auteurs. Objets réels et rêvés à la fois : réels pour ceux qui ont joué un rôle dans l'existence des écrivains, rêvés pour ceux qu'utilisent leurs personnages. Une lampe de chevet nous illumine l'écriture de Proust, une drôle de casquette nous révèle les secrets de fabrication de Madame Bovary, des coups frappés à une porte nous font pénétrer dans l'univers de Shakespeare. On découvre un fauteuil de Molière qui n'est pas celui dans lequel il agonisa, plusieurs crânes attribués à Descartes, et bien d'autres choses encore dans ce livre jubilatoire qui se dévore comme un roman à multiples suspenses
96. 100 métaphores de Marcel Proust (et plus)
Laurence Grenier
5.00★ (2)

Pas 100 mais des centaines de métaphores, images, comparaisons, tirées de À la recherche du temps perdu;, classées par thèmes (architecture, art, climat, médecine, mythologie, optique, ordre cosmique, paysages, règnes animal et végétal, transports).... de quoi englober tout un univers
97. Madame Proust
Evelyne Bloch-Dano
3.66★ (118)

A la question : " Quel serait votre plus grand malheur ? ", Marcel Proust avait répondu : " Etre séparé de maman "... Jeanne Proust, née Weil en 1849 dans une famille juive venue d'Alsace et d'Allemagne, est la mère du plus célèbre des écrivains. Possessive, aimante, omniprésente de son vivant mais aussi après sa mort dans l'?uvre de son fils, elle l'a protégé, éduqué, influencé, bien au-delà de l'image pieuse du baiser nocturne au narrateur d'A la recherche du temps perdu. Jeanne demeure, à bien des égards, un mystère. Pourquoi cette héritière d'une bourgeoisie juive éclairée épouse-t-elle Adrien Proust, fils d'épicier catholique, beauceron et sans fortune ? Comment cette polyglotte, pianiste, amoureuse des livres, encourage-t-elle la vocation d'un fils ? Sait-on qu'elle traduit Ruskin pour lui ? Comment accepte-t-elle les ruses et les foucades d'un enfant malade et gâté qui dort le jour et travaille la nuit ? Faut-il admettre les amitiés d'un garçon qu'on devine peu attiré par les femmes ? Cette première biographie de " la maman du petit Marcel " reconstitue la vie quotidienne d'une mère muée en vestale, en collaboratrice, en gouvernante, à travers les centaines de lettres qu'échangent deux êtres que rien ni personne ne sépare. C'est une histoire d'amour autant qu'une visite intime cher les Proust.
98. L'Oeuvre cathédrale. Proust et l'architecture médiévale
Luc Fraisse
5.00★ (3)

Que voulait dire Marcel Proust quand il affirme avoir construit son ?uvre comme une cathédrale? En parcourant toutes les allusions architecturales apparaissant dans À la recherche du temps perdu, l'enquête prend la forme d'un dictionnaire pour accomplir un voyage archéologique à travers l'?uvre. De l'article "abside" à l'article "voûte", on aperçoit comment les parties du livre de papier se superposent à celles du livre de pierre, souvent à la faveur de réaménagements de structures en cours de création : comme les cathédrales de pierre, celle de Proust est une ossature flexible. Et l'on découvre chemin faisant comment une époque en rêve une autre pour y puiser son élan créateur.
99. Proust et la stratégie militaire
Luc Fraisse
5.00★ (2)

Proust porte un regard compassionnel sur la Première Guerre mondiale ; il souffre avec ses compatriotes, tout en refusant de condamner le peuple allemand au nom de la guerre. Or, s?ouvre ici une voie qui n?avait pas été explorée : en lisant quotidiennement plusieurs journaux, il se découvre, sous la plume de chroniqueurs exceptionnellement brillants (Joseph Reinach, Henry Bidou et le colonel Feyler en Suisse), un vif attrait pour la stratégie militaire, la structure des batailles, le rôle du chef, les intentions cachées à déchiffrer, ainsi que ce qui intéresse le plus le romancier de la jalousie amoureuse : les mécanismes du mensonge. Les opinions de Saint-Loup, en matière de stratégie, mettent l?accent sur les vrais sujets de controverse contemporains ; ils peuvent par là être eux-mêmes discutés. Le stratège et ses opérations militaires donnent à apercevoir dans le détail l?écrivain installé au centre de son ?uvre, cependant que défilent devant nos yeux toutes les scènes et les débats de la Grande Guerre.
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