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EAN : 9782246820475
162 pages
Grasset (21/08/2019)
3.42/5   108 notes
Résumé :
« La folie n’est pas donnée à tout le monde. Pourtant j’avais essayé de toutes mes forces. »

C’est le genre de fille qui ne réussit jamais à pleurer quand on l’attend. Elle est obsédée par Bambi, ce personnage larmoyant qu’elle voudrait tant détester. Et elle éprouve une fascination immodérée pour les requins qu’elle va régulièrement observer à l’aquarium.
Mais la narratrice et la fille avec qui elle veut vieillir ont rompu. Elle a aussi dû f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
3,42

sur 108 notes
La narratrice est assaillie par l'angoisse : sa mère a été longtemps enfermée en hôpital psychiatrique avant de se suicider quand ses deux filles étaient enfants. Récemment, elle a dû se résoudre à faire interner sa soeur après une crise de délire paranoïaque. Et elle-même montre des signes de fragilité : obsession maniaque de l'ordre, phobie, difficultés relationnelles… Elle entreprend alors une recherche sur la maladie de sa mère, tentant de percer l'omerta familiale et médicale. Exhumer les vieux secrets l'aidera-t-elle à mieux vivre ?


La personnalité compliquée de celle qui mène le récit jette le trouble dans l'esprit du lecteur qui se prend aussi à douter. Un doute qui va vite devenir le motif en filigrane de ce livre : celui qui inquiète le lecteur quant à la santé psychologique de la narratrice, celui qu'ont toujours eu les médecins quant à la véritable folie de sa mère, celui que n'avaient pas certains membres de la famille qui se sont pourtant tus.


Acide et percutant, le texte frappe par la justesse des détails et des ressentis : choisis de façon apparemment décousue, ils dessinent un ensemble saisissant de véracité, que l'on n'aurait aucune peine à accepter comme biographique. Les courts chapitres ne cessent de prendre le lecteur au dépourvu, instaurant un rythme qui le happe sans répit. Jamais larmoyant, le ton oscille constamment entre émotion et dérision, faisant naître le rire des perpétuels décalages du personnage principal et transformant le drame en une tragi-comédie ouverte sur l'espoir.


Ce singulier roman sur l'enfance blessée et les désordres laissés par la difficile relation à une mère est une réussite sur tous les plans : touchant, drôle, terriblement juste, il révèle une plume aussi délicate que percutante et une maîtrise de la construction romanesque qui me feront guetter les prochains romans de l'auteur. Coup de coeur.

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C'est une jeune femme fragile qui se confie tout au long de ces pages, où elle se souvient de son enfance, des épreuves qui l'ont jalonnée, et de ce qu'elle sait des maux qui semblent avoir frappé les femmes de sa lignée. Et pourtant c'est sa soeur qui constitue le point de départ de la narration, alors qu'un épisode de délire paranoïaque s'empare d'elle et la conduit à la demande de sa soeur vers l'hôpital psychiatrique.

C'est l'occasion de mener une enquête à la recherche de ce qui était arrivé à leur mère, douée pour le piano mais qui dut renoncer à sa passion pour des raisons mystérieuses.

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Enquête familiale donc, qui laisse la place au doute sur la personnalité de la narratrice, très ambiguë, aux confins de la folie, elle aussi. Elle rapporte avec une logique enfantine, qui flirte avec le fonctionnement d'un pensée autistique, dans la recherche d'une immuabilité des repères, avec une analyse parfois figée dans son mécanisme des relations qu'elle entretient avec son entourage.


L'écriture est efficace, le ton est persuasif, et l'on garde jusqu'à la fin le doute sur ce qui nous est conté. Pas de lassitude à la lecture, en raison de cette ambiance de suspicion, qui donne aux révélations distillées au gré des chapitres un rythme apparement décousu et pourtant parfaitement maîtrisé.

Un premier roman prometteur.
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Curieux roman !

La narratrice est obligée de faire interner sa soeur aînée Suzanne, toutes les deux s'affrontent dans un corps à corps violent, avec des couteaux à proximité et ce sont les pompiers qui vont devoir les séparer et emmener Suzanne. Comment ont-ils fait pour savoir, devant ces deux corps intriqués, emmêlés que c'était Suzanne qu'il fallait emmener ?

Notre héroïne se pose alors des questions sur la maladie mentale, sur le rôle des mères dont le déclenchement éventuel d'une pathologie, ce qui l'entraîne à se demander pourquoi leur mère s'est suicidée quand elles étaient enfants. Sous-entendu, qui est responsable quand une personne au suicide et à qui doit-on en vouloir ? Elle va donc partir à la recherche du dossier médical de sa mère, ce qui n'est pas une mince affaire, secret médical ou pas, pour savoir ce qui s'est réellement passé, s'il y a un secret de famille sous-jacent.

Mathilde Forget nous livre tout un florilège de réflexion, sur les relations entre soeurs, l'aînée a-t-elle forcément un ascendant sur la cadette, sur les relations avec le père, les grands-parents. Cette quête est loin d'être sinistre à la lecture, car elle est émaillée de détails ou d'évènements drôles : les réflexions sur les requins (est-ce qu'ils s'éloignent vraiment si on les regarde dans les yeux ?)

Ou encore les références à Bambi qu'elle déteste car chaque fois qu'on en parle à l'école, les autres élèves se retournent vers elle et compare les deux situations… Sans oublier les allusions à Hannibal Lecter, (derrière le tueur en série, il faut chercher la mère…) ou au syndrome de coeur brisé, ce qui permet à l'auteur de se livrer à une étude détaillée dudit syndrome, à la signification du mot japonais pour le désigner…

Ce roman court mais intense, qui au passage est le premier de l'auteure, m'a déroutée car je m'attendais à une réflexion sur l'hospitalisation à la demande d'un tiers et tout ce qui s'y rapporte : la difficulté de faire interner quelqu'un contre son gré, la procédure, la culpabilité de la personne qui doit signer…

Mathilde Forget a une écriture incisive, avec des phrases courtes, qui peuvent être percutantes parfois.

Cette lecture, peu poussive, me laisse un sentiment mitigé : je ne suis pas certaine d'avoir aimé ce livre, mais il m'a fait réfléchir donc pas une mauvaise pioche finalement.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce livre et son auteure.

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J'ai plongé dans le livre de Mathilde Forget, comme dans un aquarium géant, je n'en suis sorti qu'à la dernière page, là où elle a écrit, page 155, je remonte à la surface, comme si je ne l'avais pas quitté des yeux.
Son histoire, est si proche de mon histoire, que ses mots j'imagine les avoir prononcés un jour. Et pourtant chaque itinéraire de vie est forcément différent. Il y a pour moi à travers son témoignage comme un mystère, un quelque chose qui rapproche les enfants qui ont perdu leur mère.


Elle ne pleure jamais au bon moment, comme c'est juste, comme cette phrase colle à la peau de Mathilde, elle dira elle-même, page 76, " j'ai voulu pleurer pour réhabiliter mon coeur". C'est tout l'attirail affectif lui même qui fut débranché. Elle fait cette déclaration sublime, et "mon coeur s'est littéralement effondré dans ma poitrine pour finir au fond de mon ventre".
La suite s'écrit avec une limpidité de glace, "j'ai grandi en observant de loin mon chagrin sur les joues de ma soeur".


Quand il lui faut dessiner pour la Fête des Mères, ce petit quelque chose, qui est une fête de douceur et de tendresse, la maîtresse l'invite à montrer à son père, qu'il est devenu pour elle sa vraie mère.
Mais tout cela sonne faux, alors elle dessine des loups avec une tête de requin, puis elle souligne ; " Victor ( et non papa ) est une bonne mère".


Le plus poignant est l'épisode où elle téléphone aux pompiers, par ce que la peur la serre, voir sa soeur Suzanne faire une bêtise comme la maman. Elle l'accompagna à l'hôpital, "le Ruisseau". Je pense à la petite fille qui retournait voir Suzanne et qui l'apercevait dans l'encadrement d'un petit sas, découpé dans la porte. Sa soeur comme la petite bête dangereuse d'un zoo. Car "il faut être en bonne santé pour que le psychiatre vous parle, et être respecté".


Comment partager un tel drame, demain on lui dira, "tu n'as pas de coeur". Mathilde n'a pas de coeur, elle a grandi trop vite. Walt Disney a bien raison avec des enfants qui ont perdu leur mère ça va beaucoup plus vite pour apprendre la vie, on ne s'embarrasse plus du coeur.
Mais Suzanne comment la ramasser, comment la retrouver, combien d'années faut-il pour la reconstruire, combien d'années pour un frère ou pour une soeur passé par les électrochocs.


Ici la mode n'est qu'une saison celle de la nuit. "Sa mère était de garde toutes les nuits, elle travaillait dans les cimetières", lança un jour Mathilde par dérision.
La lumière est diffuse dans la nuit," avec Victor elles peuvent parler de tout, de tout ? Sauf de la mort de Pauline. Ses yeux rouges l'en empêchent".


Le récit édifie un témoignage profond, d'une indescriptible justesse, où les mots percutent, et s'écrasent d'un bloc. Il y a dans le regard des enfants meurtris une violence retenue, un calme feutré, une douceur farouche où la moindre étincelle peut déclencher la foudre, une douceur susceptible, jusqu'à mourir pour les siens. L'image du requin, incarne tout à la fois l'étincelante écriture de l'auteure, et l'indéfectible besoin de survie, d'humour et d'espoir.
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Auteure, compositrice et interprète, Mathilde Forget a reçu le Prix Paris jeunes talents en 2014 pour son EP de chanson « le sentiment et les forêts ». Elle revient en cette rentrée 2019 non pas dans le paysage musical mais littéraire avec A la demande d'un tiers qui doit paraître dès le 21 août, chez Grasset et qui est une très belle réussite.

Son premier roman est centré autour d'une jeune femme désireuse de trouver des réponses à la mort de sa mère dans son enfance.

Elle retourne sur les lieux du drame et enquête auprès de sa famille et des psychiatres pour trouver des réponses mais aucun d'entre eux ne porte le même diagnostic. Elle va alors jusqu'à dérober des pages de son dossier médical pour y trouver des indices.

La narratrice de ce court et percutant roman est une jeune femme en plein désarroi qui touche et qui fait rire aussi par son regard très décalé sur les choses; une héroiïne pas totalement en phase avec la société qui sait tout sur les requins et passe son temps a poser des questions dérangeantes aux gens qui l'entourent.

Qu'est que le syndrome de Bambi ?Suffit-il de regarder les yeux dans les yeux un requin pour réussir affronter ses peurs ? Voilà entre autres les questions que posent cette peinture juste des sentiments et héroïne, auréolé d'un bon sens de la formule, d'un style vif et enlevé. où l'humour et la dérision sont très souvent présents.

On suit avec un immense plaisir de lecture cette héröine à la fois déroutante et vraiment attendrissante.

A noter qu'à la demande d'un tiers fait partie des six romans sélectionnés pour le prix "Envoyé par la poste" qui sera remis le 26 août et qu' il a été retenu parmi les 30 titres en lice pour le prix du Roman Fnac, signe d'un roman qui fera sans doute partie des bonnes surprises de cette rentrée .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (2)
LeFigaro
05 septembre 2019
Dans ce premier roman décousu, plein de coq-à-l’âne, de fantaisie et de larmes, Mathilde Forget raconte la quête d’une fille pour comprendre ce qui a pu causer la mort de sa mère.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
23 août 2019
Avec ce premier roman court et intense, la romancière ne s'encombre pas d'une narration linéaire, livrant par morceaux, comme le fait la mémoire, les épisodes qui permettent de reconstituer le puzzle d'une histoire. [...] Le propos jamais larmoyant, au contraire, l'humour irrigue sans cesse cette tragédie racontée avec tendresse.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Glenn Gould passait plus de temps à travailler ses morceaux en lisant la partition qu’en la jouant. Il pouvait rester des jours entiers sans toucher son piano, à étudier chaque note. Depuis, Pauline travaille essentiellement son piano sur son bureau. « Il faut avoir la sensation que chaque partie de ton corps a choisi, désiré, attendu les moindres détails de la partition. Rien en toi, rien physiquement ne doit résister à la partition, comme si le noir de l’encre pouvait disparaître sans te mettre en danger. Il faut donner l’impression d’improviser quelque chose que tu connais au millimètre près. »
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Un jour une amie m’a dit : « c’est tellement propre chez toi, on dirait l’appartement d’un psychopathe ». C’est vrai, je pourrais être une psychopathe mais je crois que mon goût pour les intérieurs austères me vient surtout de mon éducation protestante. Les protestants appellent cette particularité, qu’ils considèrent comme une qualité, la tempérance.
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Dans le jardin où j’attends Suzanne, les autres patients se rapprochent de moi. Certains ont l’esprit fendu paraît-il. Ils se déplacent lentement et beaucoup sont en robe de chambre. Ici, la mode n’a qu’une saison, celle de la nuit. Si la lumière est bonne, ils ressemblent à des silhouettes de Hopper, si elle est mauvaise, à des morts-vivants. Ils rodent…
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L'explication donnée par Walt Disney lui-même sur l’absence quasi systématique des mères dans ses dessins animés est qu’elle impose au personnage principal de prendre ses responsabilités et donc de grandir plus vite, ce qui permet de raconter une vie entière en seulement 90 minutes, durée courante d’un film. Raconter la vie d'un faon qui n'aurait pas perdu sa mère prendrait trop de temps.
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Le syndrome du cœur brisé, aussi appelé tako-tsubo, a été découvert dans les années quatre-vingt par des médecins japonais. Mon cœur alors avait à peine deux ans. Dans certains cas cette défaillance cardiaque peut mener au décès. À Zurich, vingt-six scientifiques ont étudié les causes de cette maladie. Entre 1998 et 2014 ils ont brisé le cœur de 1 750 patients volontaires. Quand c’est volontaire c’est moins douloureux. Dans les décès liés à cette maladie, 27 % sont dus à un choc émotionnel. Sous l’effet d’un très grand stress, pour se défendre, le cerveau envoie un signal aux glandes surrénales pour qu’elles libèrent de l’adrénaline. Les petits vaisseaux se contractent et accélèrent le cœur. Sous l’effet d’un stress particulièrement important, comme la perte d’un conjoint, il peut arriver que le cœur se paralyse et arrête de battre. Parfois, en croyant se protéger, le cœur se blesse. Comme si en préparant sa garde, le boxeur avait vivement reculé sa main trop près de son visage, et s’était ouvert l’arcade sourcilière. Se protéger, c’est dangereux. Les symptômes sont pratiquement identiques à ceux d’une crise cardiaque : de violentes douleurs thoraciques suivies d’un essoufflement. Le plus souvent, les médecins prescrivent aux malades des bêtabloquants qui ont pour effet d’inhiber l’angiotensine II, l’hormone qui augmente la pression artérielle. Mais l’efficacité de ce traitement d’appoint reste incertaine. « Il n’existe pas de traitement à long terme », regrette Jeremy Pearson, médecin à la British Heart Foundation. Je regrette avec lui.
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À bientôt, pour de nouveaux conseils de lecture !
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