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EAN : 9782764431894
Les Éditions Québec Amérique (01/09/2016)
3.63/5   52 notes
Résumé :
On me demande : c’est qui ta mère, c’est qui ton père. Moi je n’en sais rien, j’ai Titi et c’est à peu près tout. Ensemble, on décore les châssis avec des branches d’arbres qui se fanent, tombent et deviennent des lambeaux mortuaires séchés qu’on ne balaie pas. Et certains soirs, je sens mon cœur qui se gonfle et qui essaie de me parler pour me dire bonjour, quelque chose de grave est arrivé et ça n’est pas fini. Olé.

Elle vit à l’écart du vill... >Voir plus
Que lire après À l'abri des hommes et des chosesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un jour sans.
Un jour où tu traines dans ta pile à lire comme au plus noir de la forêt. Ce que tu cherches, tu ne le sais pas. Pas avant de tomber sur ce titre.

A l'abri des hommes et des choses.

Voilà, c'était simple pourtant.
Un abri.
Une bulle.
Loin de tout.
Loin des coups encaissés, mal encaissés, tu pisses encore le sang entre deux zébrures...

Tu rejoins une gamine, une adolescente, tu embarques dans sa différence, c'est un départ, un voyage. le Canada d'abord, et puis ses phrases fragiles, presque friables. C'est la première fois. La première fois que tu lis un roman sur la pointe des yeux, tout doucement. Tu penses : je les lis ces mots et ils disparaissent, si je reviens en arrière les pages seront blanches...

Elle a peut-être quinze ans. Ou seize ou dix-sept. C'est pas bien sûr. Elle a une soeur qui est restée pour l'élever. Comme une mère, mais c'est pas sa mère. Elle a Elène, c'est sans pareil, on n'a pas mis de mots pour elle, c'est comme ça.

Et puis là, près de sa rivière, apparaît un étranger. Il apparaît, si, elle jure, il apparaît et puis plus. Elle écrit des mots pour l'éviter. le rencontrer. Ne plus rien éviter. Elle sait son physique qui ne s'accorde à rien, ses bizarreries et ses crises comme si qu'elle voulait mourir.

Les tourments adolescents dans une grande éclaboussure de poésie, de vie, de singularité.

Les mots sont restés après avoir refermé le livre.
Tu as vérifié.
La poésie est restée. Fragile et déroutante.
Tu te dis que c'est con, tu serais bien restée encore à l'abri des hommes et des choses.
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PROTECTION INTIME

Six ans après la publication de ce premier roman québécois, nous avons la chance de découvrir ce texte en France. Stéphanie Boulay se protège du monde et de ses affres à travers la voix de la narratrice, adolescente, non nommée vivant dans une région reculée. Dès le début nous sentons quelque chose, un je-ne-sais-quoi permanent qui gigote dans l'esprit intérieur de cette jeune femme. Elle est en retard sur le plan scolaire, n'a pas de parents pour venir la chercher à la sortie d'école, n'agence pas ses mots comme il le faudrait, demeure mystérieuse quant à sa pathologie. Finalement est-ce véritablement quelque chose de handicapant ? Rien n'est moins sûr, tant son regard sur le monde est pertinent. Sur les changements climatiques qui s'opèrent, sur l'aveuglent des Hommes quant à leur environnement mais surtout sur la difficulté d'exister dans une société où tout doit être normal.

Au travers d'une fausse candeur, la narratrice, porte en elle ce sentiment de solitude. Surprotégée à l'abri des hommes et des choses, elle doit son salut à Titi dont on connaîtra la véritable histoire dans un final décontenançant. Absorbée dans une bulle mensongère, la protégée deviendra protectrice. vous serez charmés par la nature en toile de fond qui viendra adoucir les difficultés quotidiennes. Elle y rencontre Mané, ce garçon de l'autre côté de la rivière, encore différent d'elle. Une histoire d'autosuffisance en somme. Elle manquera de confiance en elle mais aussi en autrui. Et puis vous apprécierez ces titres de chapitres si évocateurs, dansant autour des sonorités linguistiques. Vous allez parfois être décontenancés par cette nouvelle langue, à la fois singulière et personnelle. Vous allez vous perdre dans une brume où le flou ne nécessitera pas d'éclaircissement. La poésie viendra par petites touches parsemer le récit où les couleurs feront sortir la tête de l'eau de la narratrice.
On s'attachera au triptyque féminin où Élène, elle aussi isolée, sorcière sur les bords tout en utilisant des aiguilles dans les poupées de ses congénères. On regardera alors « le ciel quand il se couche ». La narratrice se pare alors d'un « gilet de fierté » pour s'en faire un « manteau noir de peine » : voilà comment conclure cette chronique &#xNaN
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L'héroïne de ce sublime roman vit avec Titi. Toutes deux très fusionnelles, elles vivent recluses du monde, et ne voient personne sauf Elène, qui amène de la vie et de la joie dans son quotidien monotone. Solitaire, elle a du mal à se lier aux autres. Elle se sent différente et elle l'est. Un peu à part, intelligente mais légèrement en retard par rapport aux enfants de son âge, elle reste sauvage. Mais avec Elene, elle se confie et se sent comprise, loin de tout jugement. Un jour, elle rencontre Mané, un garçon qui vient de l'autre côté de la rivière. Il est un peu comme elle, solitaire et étrange. Tous les deux, ils s'entendent et s'accordent, tant et si bien que petit à petit, les choses changent...

Avec ses mots très imagés, la narratrice nous emmène dans son univers, là où l'eau et la nature ont une place importante, là où elle peut être elle-même sans craindre le regard des autres. Coincée entre l'enfance et l'adolescence, nous la suivons à travers ce passage difficile, ce moment où l'innocence disparaît et où la dureté de la vie percute de plein fouet.

La plume magnifique de Stéphanie Boulay, pleine de naïveté et de poésie, nous entraîne dans un univers, peuplé de métaphores, baigné par l'ambiance du Québec, remplis de moments sombres et de passages lumineux..
C'est un texte superbe, qui se déguste et par lequel on se laisse bousculer.
Les mots, les sons, les images convoquées, nous emmènent dans un monde à part, à l'abri de tout, à l'abri des hommes et des choses.
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C'est l'histoire d'une adolescente différente des autres. Au début, on pense que c'est une enfant, parce qu'elle fait des pirouettes dans les mots, tout lui semble effrayant et elle fait des crises. Puis petit à petit, le portrait se précise. Dans une cabane au bord de la rivière, elle vit avec Titi qui est souvent triste et absente, qui parfois est amoureuse et s'en va. On sent que la vie est dure, mais la langue est pleine de poésie. Et puis il y a Elène, qui les aide et les soutient, qui éloigne les services sociaux, qui tente de les protéger. Un jour, un garçon utilise le ponton de la narratrice pour se baigner dans la rivière, personne ne l'avait fait auparavant. Elle va se laisser petit à petit approcher jusqu'à tomber en amour.

Le style de ce texte est tellement beau qu'il illumine par sa naïveté et sa poésie. La langue employée nous emmène dans l'univers enfantin et rêveur de la narratrice. Ses découvertes, ses peurs et l'amour qu'elle porte sont comme des petits joyaux d'écrit à conserver.
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Ce livre est un chef d'oeuvre, rien de moins. L'écriture unique et fascinante nous fait découvrir un monde naïf mais à la fois si riche. Par plaisir je relis certains passages juste pour en savourer d'avantage toute l'essence. Merci Stéphanie de m'avoir fait vivre de si beaux moments dans cet univers.
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critiques presse (3)
LaPresse
13 septembre 2016
Un court livre, qui se lit d'une traite, truffé d'images fortes.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeDevoir
12 septembre 2016
Un premier roman saisissant pour Stéphanie Boulay.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaPresse
08 septembre 2016
Pour rendre ce monde plus facile à absorber, Stéphanie Boulay a choisi la voie du conte et de l'onirisme. Le tout porté par une écriture naïve et poétique, faite de tournures de phrase inusitées, de détournements de sens et d'expressions revisitées, dans une langue quasi inventée.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Pendant que les hommes continueront de mourir noyés, de mentir et de briser tout ce qui vit et qui vivra, moi, je n'arrêterai pas de me baigner toujours, quand les diamants seront revenus dans la rivière. Car ils reviendront, oui, ça j'en suis sûre. Là, sur le quai, à l'abri des hommes et des choses, à cet endroit qui n'existe pas pour personne, que pour nous, je serai. Avec ou sans lui.
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À notre arrivée à la demeure, elle s'est enfermée sans dire un mot, elle a cadenassé la porte et ne répondait plus à mes tristesses. J'ai bien tout essayé, j'ai crié JE TE QUITTE DE CE PAS, je suis revenue en m'excusant, j'ai mis un plat de macaronis devant la chambre et je me suis cachée en attendant qu'elle sorte. Ensuite j'ai mis une lettre d'affection qui disait je t'aime sous la porte, ensuite j'ai glissé chaque macaroni un à un sous la porte, ensuite j'ai balayé le plancher avec mes cheveux, ensuite j'ai pleuré des larmes à terre avec des vrais bruits de gouttes. Elle était le silence.
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Jaune mon ami
le soleil de ma nuit
je t'aime.

J'aurais pu ajouter à l'infini, mais mon cœur, ça lui aurait pas fait du bien, c'était trop prévisible, que je trouvais. Titi aussi me l'a suggéré, sauf que que je ne pense pas que la poésie soit sa force, alors j'ai fait à ma tête, même si je ne suis pas habituée à tenir à mes pensées. Elle a quand même épinglé le bleu près de la fenêtre et le jaune sur la porte du frigidaire, pour qu'il puisse nous dire bon matin le matin, et pour qu'on se souvienne de remercier le soleil lorsqu'il est là. C'est vraiment important.
J'ai réfléchi et je crois que ce que je préfère dans le monde entier, c'est de faire quelque chose que je crois juste et bon. Quand ça m'arrive, mon corps se remplit de chaleurs inconnues qui explosent dans mon poitrail et me rendent comme, plus longue et légère sur mes Cannes, alors je donne des becs à Titi, je flatte ma branche, je me fais des couettes avec des crayons de bois, je crois aux magies vaudous et je veux en faire, je veux dire je veux en apprendre dans un livre avec des serpents et des prières chantées.
Quand ça m'arrive, je sens que je suis heureuse et que plus jamais rien ne me fera du mal.
Sauf que ca n'est jamais vrai.
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Parfois, je crois qu'il faut savoir endormir ses soucis comme des bébés qui pleurent pour les remettre à plus tard, parce que d'autres choses pressent encore plus et que, de toute façon, la nuit porte conseil et efface souvent des tristesses qu'on pensait qu'elles ne s'en iraient jamais.
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- Pourquoi Titi les bipèdes sont mauvais ?
- Parce qu'ils sont tristes.
- Et ils veulent rendre toutes les personnes comme eux, Titi ?
- Ils veulent des fois que tout devienne noir comme leur manteau noir de peine.
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Videos de Stéphanie Boulay (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéphanie Boulay
VLEEL 230 Rencontre littéraire avec Stéphanie Boulay, A l'abri des hommes et des choses
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