Si 1 jeune lecteur averti en vaut 2 en avarie, le narrateur nous mène en bateau en nous offrant des représentations des nombres à terroriser de plaisir les enfants. Ceci se fait autour de sonorités fricatives et vibrantes privilégiées où le [R], le [s] et le [z] sont là non seulement pour leur bruit, mais peut-être aussi parce que l'un est présent dans "effroi" et "vendredi", l'autre dans "os" et "Lucifer" et le dernier dans "zigouiller" ainsi que "treize". Si le texte renvoie à une dimension onirique forte, il ne susciterait pas en soi beaucoup de peurs, d'autant que pour des jeunes scolarisés à l'école primaire certains mots de vocabulaire restent très énigmatiques étant soit d'un niveau de langue trop élevé, soit évoquant des personnages littéraires comme le Vendredi de "Robinson Crusoé". C'est la dimension terrifiante (mais non traumatisante) de l'illustration qui ravira un large public entre 3 et 8 ans.
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Il était un foie d'ogresse, gros et gras
Hanté par deux crapuleux crapauds jadis charmants et princes au sang chaud.
Et par trois petits cochons grognons tripatouillant tripes et rognons (...)
S'ensuivit une tarentelle ridicule entre huit tentaculaires tarentules (...)