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EAN : 9782266281065
304 pages
Pocket (10/01/2019)
3.69/5   70 notes
Résumé :
Sans Adamat, Hiérosé n'aurait rien à perdre. Sans son fils, la jeune Albanaise n'aurait pas de raison de vivre. D'ailleurs, elle serait déjà morte. Noyée dans la mer Adriatique parce qu'elle se serait laissée couler lorsque le bateau s'est retourné entre Durrës et Brindisi. Les passeurs les ont sortis de l'eau et les ont amenés jusqu'en France où la jeune Albanaise est forcée à se prostituer. Planquée dans un container pour échapper à ses proxénètes, elle est découv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Pour moi , Toulouse , c'est ,comment dire , la Ville où il fait bon vivre , qui sent bon le Sud Ouest , qui offre des emplois , qui reste à "taille humaine" , accueillante , longtemps considérée par le Limousin que je suis , comme une sorte d'Eldorado ensoleillé . Et c'est vrai qu'elle est sympa cette ville chantée avec tant d'amour par le grand Nougaro , sympa à visiter , sympa pour y déguster un bon cassoulet , sympa pour y voir de super matches de rugby , une ville jeune , festive , la "Ville Rose " , la "Cité des violettes"...Ô Toulouse....
Bon , ça, vous le gardez pour vous et , avec moi , vous suivez Benoît Severac dans les nuits toulousaines .Et là , bien entendu , changement de décor ; on découvre l'autre face de ce qu'il faut bien appeler une métropole.... La misère vous saute au visage . Non , hélas, Toulouse n'est pas la cité idéale .
Le roman de Benoît Severac débute dans un camp de gitans sédentarisés où la police vient mettre un terme à des combats de coqs initiés par des gens peu scrupuleux quant au bien être animal , ce qui explique la présence de la vétérinaire Sergine Holland , réquisitionnée par Nathalie Decrest ,deux personnages dont on entendra parler plus loin dans l'intrigue, mais Chutttt .....Ajoutons qu'au cours "de cette descente de police " , une incroyable découverte va mettre le "feu aux poudres " et Rechutttt....
L'opération terminée, cap sur la misère toulousaine à travers quelques personnages typiques , la reconnaissance aux associations , le dévouement des bénévoles et puis ,brutalement , la prostitution et la mainmise sur cette "activité " par des réseaux implacables venus d'ailleurs mais Chutttt....
La première partie du roman est prenante mais sans doute et malheureusement,plus une description des faits . La seconde , en revanche est très "agitée "si je puis m'exprimer ainsi , et pose de nombreuses questions sur cette terrible évolution de notre monde.
L'ouvrage est très bien écrit , très bien documenté et déborde largement le cadre strict de la fiction .On y parle en effet du trafic des humains , des marchands de sommeil , de la corruption , de la fragilité de la vie de couple chez les flics , de la dureté des relations entre marginaux .... C'est un polar , sans doute , noir assurément , mais aussi une description d'un "autre monde" , bien réel et , malheureusement ,pas spécifique à la "Cité des Violettes".
J'ai aimé ce roman comme j'avais aimé le précédent ,"Trafics",qui se déroulait aussi à Toulouse . Et oui,comme quoi , "ce n'est pas toujours beau , une ville , la nuit." Et pourtant , j'y reviendrai , je le sais .
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Toulouse, hiver 2016, deux Albanaises et un enfant tentent d'échapper aux durs-à-cuire qui les prostituent; logée dans une cabane au bord du périph', Odile, elle, cherche à se venger de la mort de son chien par une autre sans-abri de sa petite communauté.
Nathalie Descrest, brigadier-major, retrouve Sergine, vétérinaire, lors de la perquisition d'un camp de gitans; les deux femmes sont en conflit et pourtant, elles vont se lier autour d'un événement terrible qui implique les deux Albanaises, l'enfant, et Odile.
j'ai choisi ce roman parce qu'il se passe à Toulouse, chez moi, même si je ne connais pas vraiment le quartier des Izards. C'est un roman policier qui en a tous les ingrédients sans les caricaturer, laissant une large place au couple de Nathalie par exemple, mais efficace, social et noir.
Les romans noirs ont ça d'intéressant qu'ils montrent toujours un autre pan d'une ville et évite les lieux sacrés pour des quartiers peu fréquentés en général.
Un bon roman pour ce long weekend, même si déprimant, pour tous les malaises sociaux qu'il soulève.
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En préambule, je me dois de remercier Lau Lo, animatrice du blog Evadez-Moi qui m'a généreusement fait parvenir ce roman que je convoitais.

Numéro de téléphone des urgences sociales en France, 115 donne également son titre au nouveau roman policier de Benoît Séverac qui nous convie dans les sombres méandres d'une enquête mettant en exergue le monde méconnu de la précarité, de la marginalité et de la prostitution de rue. C'est l'occasion de retrouver Sergine Hollard, vétérinaire engagée, et du major Nathalie Decrest, policière de quartier en uniforme, deux personnages marquants et attachants que l'on avait rencontré dans le Chien Arabe où ces des femmes de caractère se confrontaient aux multiples et complexes problèmes de drogue et de radicalisation dans un quartier sensible de la banlieue nord de Toulouse.

Le major Nathalie Decrest découvre de drôle de choses lors d'une descente dans un camp de Gitans organisant des paris clandestins. Les coqs défoncés, prêts au combat, sont confiés aux bons soins de la vétérinaire Sergine Hollard bien plus préoccupée par le sort de deux jeunes femmes albanaises cachées au sein du camp afin de s'extirper des griffes de leur proxénète. Elle est comme ça Sergine, toujours à se préoccuper du sort des autres. Et c'est bien dans ce but là qu'elle met en place une clinique ambulante pour les chiens des sans-abri. Elle fait face à un univers sans pitié où les différents degrés de misère permettent d'exploiter les plus démunis comme Cyril, un jeune autiste qui vit dans la rue, tout comme la vieille Odile, en devenant ainsi tributaires de deux soeurs sournoises, également sans-abri, bien décidées à abuser de la détresse de ces âmes perdues. Prostitution forcée et grande précarité se côtoient dans ce monde de la rue impitoyable auquel la policière et la vétérinaire seront confrontées dans une succession des faits divers à la fois violents et tragiques.

Se déroulant pour la seconde fois dans la périphérie du nord de Toulouse, Benoît Séverac aborde avec 115 une multitude de thèmes sensibles que sont la marginalité, les sans-abri et la prostitution de rue forcée que l'on découvre au travers du point de vue de ces deux femmes sortant résolument de l'ordinaire. Altruiste et extrêmement engagée, Sergine Hollard comble sa solitude en se tournant vers les autres avec une propension à s'attirer une foule d'ennuis tout en provoquant une vague d'événements dramatiques dont les échos judiciaires contraindront le major Nathalie Decrest à intervenir, parfois à son corps défendant, afin de juguler la détresse mise à jour. Autrefois emprunte d'une certaine forme de considération teintée d'animosité, la relation entre la vétérinaire et la policière évolue, au fil du récit, vers une amitié toute en retenue et se développe au gré de préoccupations communes. Avec beaucoup de subtilité et de délicatesse l'auteur parvient ainsi à instaurer entre ses deux héroïnes une dynamique à la fois forte et touchante qui sert l'ensemble d'une histoire dont les péripéties se télescopent au fil de leurs interactions respectives avec les différents protagonistes.

Fortement ancrée dans son contexte social dont l'auteur entend dénoncer les travers, l'intrigue policière se conjugue sous la forme d'un récit emprunt d'une dimension naturaliste pouvant déstabiliser le lecteur en quête de sensationnalisme ou d'une envergure plus romanesque. Extrêmement bien documenté, Benoît Séverac s'accroche à la réalité du terrain en déclinant les drames quotidiens de personnages marginaux dont la noirceur se suffit à elle-même sans qu'il soit nécessaire d'en rajouter. Ainsi les investigations policières répondent à cette même logique en conférant cette note de réalisme si appréciable faisant de 115, tout comme le Chien Arabe d'ailleurs, un roman policier un peu à part.

Pouvoirs politiques peu concernés, institutions étatiques aux moyens limités, associations officiant parfois en marge de la légalité, 115 permet d'appréhender toute la complexité de l'aide sociale se mettant difficilement en place afin de venir en aide aux plus démunis dont la détresse permet souvent à des individus sans scrupule d'exploiter la faiblesse de ces hommes et de ces femmes en marge de la société. On y perçoit également une détresse psychique impressionnante à l'exemple de Cyril, ce jeune autiste qui, sans une libre adhésion de sa part ou de son tuteur, ne peut être pris en charge par les établissements hospitaliers. Car au-delà de l'impuissance, c'est parfois l'hypocrisie d'un système inique qui émane de cet univers de grande précarité dont la solidarité révèle toutes ses limites en fonction des intérêts individuels des uns et des autres. L'alcoolisme d'Odile, la cruauté des soeurs Charybdes et Scylla, l'addiction aux drogues de Wissal et l'indifférence de HK, Benoît Séverac égrène toute une série de portraits sombres en mettant ainsi en exergue la noirceur d'un monde sans espoir et sans idéal. Mais c'est surtout avec la destinée foudroyante de Hiésoré et de son fils Adamat que l'auteur décline l'univers obscur de la traite d'êtres humains aux mains d'organisations mafieuses mettant en échec des services de police complètement dépassés.

Polar aux entournures résolument sociales, 115 s'inscrit dans la dramaturgie de ces romans noirs interpellant le lecteur sur les tragédies quotidiennes d'une société déliquescente n'hésitant pas à sacrifier les personnes les plus vulnérables afin qu'elles disparaissent dans les strates de la marginalité ou d'une exploitation de l'être humain absolument abjecte et dont on ne voudrait plus jamais entendre parler. Un récit tout simplement remarquable.

Benoît Séverac : 115. Editions La Manufacture de Livres 2017.

A lire en écoutant : Blues Is Dead. Long Lives The Blues ! de Blues & Decker. Album : Stealin'The Blues. Gazetelupeko Hotsak 2012.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Le « 115 », c'est le numéro du Samu social ; celui que l'on compose lorsqu'on perçoit une personne en difficulté dans la rue, que ce soit pour un toit, un repas, des soins… Les bénévoles qui y travaillent, vous vous en doutez, en voient de toutes les couleurs. Benoît Séverac a choisi d'y implanter l'intrigue de ce roman policier.

Lors d'une descente de police dans un camp de Gitans, à Toulouse, Nathalie Decrest, chef de groupe dans un commissariat de quartier, découvre deux Albanaises, et le petit garçon de l'une d'elle, cachés dans un container. Ces femmes tentaient d'échapper à leur proxénète.

Ce jour-là, comme la perquisition concernait les combats de coqs, une vétérinaire rencontrée dans une précédente affaire, Sergine Hollard, assiste à l'étrange découverte. Profondément empathique, celle-ci va vouloir suivre l'affaire de près, touchée par le petit garçon, malade, complètement perdu dans cette foule de « grands » qui crient dans une langue inconnue : « Ce gamin, dont le prénom lui échappe encore, comme si son inconscient refusait de le retenir, il l'a regardée droit dans les yeux ; et ses yeux lui ont dit qu'il ne la croyait pas. »
Par ailleurs, Sergine est en train de mettre en place un projet sanitaire : ouvrir un dispensaire vétérinaire gratuit pour soigner les animaux des sans-abris. de fil en aiguille, les deux histoires vont s'entremêler, découvrant la violence qui ponctue le quotidien des laissés-pour-compte, qu'ils soient exploités dans des réseaux de prostitution ou mis au ban de la société.

Au final, il s'agit d'un roman policier captivant tout en étant très sensible. On sent l'empathie de l'auteur pour ces personnes au grand coeur qui oeuvrent nuit et jour pour apporter un peu de douceur dans l'univers cruel de la grande précarité. Les deux femmes qui mènent l'enquête, chacune à sa manière, sont des personnages très aboutis psychologiquement parlant, et on ne doute pas un seul moment qu'elles puissent exister dans la réalité ! J'en espérais pouvoir les rencontrer… peut-être dans un autre opus de papier ?
Aucun doute : auteur à suivre !
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Dans ce polar social, l'action démarre sur les chapeaux de roue dans le camp de Ginestous pour les gens du voyage. le lecteur retrouve avec plaisir la vétérinaire au grand coeur, Sergine Hollard, déjà impliquée dans « le chien arabe ». Elle est là pour saisir les coqs de combat drogués, victimes de paris clandestins.
Toutefois, il n'y a pas que des coqs de combat dans ce hangar, mais des femmes : deux jeunes Albanaises et un enfant, cachés dans ce camp de gitans pour tenter de fuir leur proxénète. A partir de là, la machine s'emballe et la véto au grand coeur va chercher à savoir si ces femmes sont bien sorties des griffes de leurs bourreaux.
Tandis que Sergine poursuit son projet d'une clinique vétérinaire ambulante pour soigner gratuitement les chiens des SDF, Nathalie Decrest, chef de la Brigade Spécialisée de Terrain de la Police National, poursuit son enquête.
Entre les deux femmes, qui se sont déjà rencontrées (Voir le chien arabe) une curieuse amitié mêlée de méfiance va se nouer.
Sergine, qui entre dans le monde des sans-abris, va de nouveau croiser Nathalie qui enquête sur la disparition des Albanaises et la mort d'Adamat le fils d'Hiérosé, retrouvé noyé dans le canal du Midi. Grâce aux sans-abris, elle va retrouver la trace de Hiérosé, séquestrée. Sergine viendra en aide à un jeune autiste jeté à la rue et exploité.

Le récit navigue dans les eaux troubles de la misère et des sans-abris. On découvre l'impuissance des policiers et des travailleurs sociaux plongés dans cette détresse. L'auteur dénonce la violence faite aux immigrés, SDF ainsi qu'aux animaux.

J'ai beaucoup aimé les deux héroïnes de ce roman, des femmes passionnées et généreuses, écartelées entre leurs convictions et les contraintes de leur métier. Au début, elles se flairent, et s'affrontent. Animées par le même désir de justice, elles finiront par collaborer ensemble pour faire éclater la vérité. Dotée d'une forte personnalité, Sergine fonce tête baissée, pour venir en aide aux plus déshérités et elle sait nous émouvoir par sa générosité obstinée. Elle doit affronter ses associés dans le confort de leur clinique vétérinaire. Nathalie, elle, doit mener de front son métier de chef de la police et sa vie conjugale, ce qui ne se passe pas sans conflits et incompréhension de la part du mari.

Benoît Séverac sait mêler avec subtilité une histoire policière avec le quotidien des héroïnes et les problèmes sociaux. Sans tomber dans le misérabilisme, il aborde avec intelligence le problème de la prostitution de jeunes femmes immigrées, des sans-abris et des malades mentaux, sans oublier les chiens, Patrick, Hachka ou Mojo, qui sont aussi des personnages à part entière.
L'histoire, qui mêle personnages et animaux, est forte et bien menée. le style est alerte
Un livre à lire sans hésitation, que vous ayez ou non un chien.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
En 1991, quand le bloc soviétique s’est effondré, elle avait onze ans. On lui a enseigné que l’Occident était l’ennemi ; le capitalisme, une dégénérescence ; l’ambition personnelle, un trouble psychiatrique. Elle a appris à survivre en cas d’attaque bactériologique ou nucléaire ; à démonter et remonter une Kalachnikov les yeux bandés…
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La Nuit, les cauchemars reviennent. On les attend. Ce qu’ils racontent ne surprend plus.
Ils décrivent l’horreur. Mais au fond, on sait qu’on finira par se réveiller. Effaré, les yeux grands ouverts fouillant l’obscurité, en sueur, en pleurs parfois, mais on en sort vivant. Rêver, c’est prévoir le pire.
Les monstres n’ont pas besoin de sortir la nuit ; Ils sont plus effrayants dans la lumière du jour, quand ils prennent les traits de la familiarité.
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Si tu te lèves en te sentant bien, recouche toi et attends que ça passe.
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Le plus vieux a atteint l'âge de la retraite, si tant est qu'il y ait une retraite quand on est dans le business de la mendicité.
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Ce gamin, dont le prénom lui échappe encore, comme si son inconscient refusait de le retenir, il l'a regardée droit dans les yeux; et ses yeux lui ont dit qu'il ne la croyait pas.
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