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Gwénola Ricordeau (Autre)
EAN : 9782898330667
341 pages
Lux Éditeur (06/01/2023)
3.68/5   11 notes
Résumé :
D'où vient l'idée d'abolir la police et que recouvre-t-elle au juste ? Si la police ne nous protège pas, à quoi sert-elle ? Comment dépasser la simple critique de la police pour enfin en finir avec elle ? 1312 raisons d'abolir la police tente de répondre à ces questions, et propose de riches réflexions critiques sur les liens entre l'abolitionnisme pénal et la race, le handicap ou le travail sexuel notamment. L'ouvrage porte également sur les mobilisations contempor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
À quoi sert la police si elle ne nous protège pas ? Comment dépasser sa simple critique pour en finir avec elle ? Gwenola Ricordeau, enseignante en criminologie à la California State University, présente et commente cette anthologie de textes de militant·e·s et d'universitaires francophones et anglophones qui dessinent une généalogie des mouvements contemporains pour l'abolition de la police, explore leurs propositions stratégiques, leurs expériences et les débats qui les traversent.
(...)
Gwenola Ricordeau conclu qu'« étant donné la fonction de la police, penser son abolition séparément de celle du système qu'elle protège et auquel elle contribue est illusoire. Il ne peut pas y avoir une abolition de la police sans abolition de la propriété privée et de la société de classes qui résulte du capitalisme, du racisme et du patriarcat. L'abolitionnisme doit donc être révolutionnaire et, en ce sens, s'affirmer aussi comme anticolonial, anti-impérialiste, internationaliste et écologiste. » En donnant aux non-anglophones accès aux réflexions et aux mobilisations actuelles pour l'abolition de la police en Amérique du Nord, Gwenola Ricordeau ouvre un débat tabou et limité à la marge de la marge des milieux militants.


Article complet sur le blog :

Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Avec cette nouvelle publication, la professeure en criminologie franco-américaine Gwenola Ricordeau continue son travail de diffusion de la pensée abolitionniste en France, en réunissant dans cette anthologie des textes écrits par des universitaires, des militant·es et des mouvements politiques d'Amérique du Nord engagé·es dans la lutte pour abolir le système pénal (police, prison, justice).

Dans cet ouvrage, l'attention est portée sur l'ensemble de l'activité de maintien de l'ordre public (policing) et non seulement l'institution policière. Née dans des contextes d'esclavage (USA), de colonialisme (Canada), ou de collaboration avec le fascisme (France), la police est une institution raciste, aux coûts sociaux et financiers énormes, sans que la mission qu'elle se donne (assurer la sécurité publique) soit une réussite.
Au contraire, réprimant les pauvres, les minorités (racisé·es, LGBT, personnes handi·es, peuples autochtones) et les opposant·es politiques, sa principale mission est de protéger l'État, l'ordre capitaliste mais aussi d'assurer sa propre existence. Ainsi, comme le rappelle l'autrice dans son introduction «dans une société capitaliste, raciste et patriarcale, choisir le camp des opprimé·es, des exploité·es et des tyrannisé·es, c'est compter la police parmi ses ennemis».

Si la contestation de la police a toujours existé au cours de son histoire, c'est au milieu des années 2010 aux USA que les luttes politiques la remettant en cause ont connu une nouvelle dynamique, influencées par les expériences et analyses du Black Panther Party des années 1960.
L'émergence du mouvement Black Lives Matter, né en juillet 2013 après un énième crime policier, marque le développement des réflexions réformistes. Cette position évoluera dans un second temps, pour devenir abolitionniste, avec la naissance de #8ToAbolition en juin 2020, après le meurtre de Georges Flyod à Minneapolis.

Penser l'abolition de la police, définie par Grégoire Chamayou comme «l'appareil de capture du pouvoir pénal», permet de saper les fondements du système pénal dans son entièreté et d'envisager sa disparition complète. Cette position politique des mouvements nord-américains diffère de celles des mouvements français engagées contre les violences policières ou l'incarcération.

C'est là que réside l'importance du travail de Gwenola Ricordeau : organiser la traversée de ces voix abolitionnistes dans un pays où le débat public sur l'institution policière est quasiment impossible et qui permettent de réfléchir et chercher des pistes à cette question : «comment en finir avec cette nuisance qu'est la police ?».

La suite ici :
Lien : https://blogs.mediapart.fr/j..
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Ce recueil d'essais réussit à faire deux choses en même temps que la plupart échouent.

1- Approfondir l'argument pour ceux qui connaissent déjà le sujet et/ou sont sympathiques à sa thèse.
2- Prendre assez au sérieux les arguments allant contre sa thèse pour, sinon convaincre, au moins faire réfléchir quelqu'un en désaccord qui le lirait de bonne foi.

Tous les textes de Gwenola Ricordeau sont excellents, biens écrits, rigoureux, biens synthétisés et citent beaucoup de sources fiables.

Les autres textes sont un peu plus inégaux et certains ont un ton un peu plus pamphlétaire qu'académique, mais aucun d'eux n'est mauvais.

En complément, si le sujet vous intéresse, je conseille fortement le podcast Behind The Police, sur l'histoire de la police aux USA. (Beaucoup des sujets frôlés dans ce recueil sont abordés en profondeur dans ce podcast.)
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Encore un super livre où Gwenola Ricordeau nous permet d'accéder aux penseur.euses états- uniennes ou canadiennes et leur travaux sur l'abolition du système policier/carcéral.

On y revient sur pourquoi la police est nulle et non nécessaire, pourquoi oui tous les flics sont des bâtards et comment la police/prison est en de nombreux lieux et violente/tue certaines catégories bien précises. Il était bienvenu de lire des textes sur les personnes handies et/ou souffrant de maladie mentale tout comme sur les autochtones du canada et les TDS. de rappeler les racines du "maintien de l'ordre" et surtout ses objectifs.

Puis le pourquoi penser concrètement l'abolition, ce que cela revêt et comment cela peut se mettre en place. Toujours une bonne piqûre de rappel (et de nouvelles connaissances) pour les convaincu.es mais aussi des pensées clairement exposées et accessibles pour celles et ceux qui liraient sur l'abolition pour la première fois.

Encore et toujours, Ricordeau fait mouche et ses scuds sont un régal à lire. Espérons qu'elle continue de nous faire profiter de ses textes et celleux de ses collègues.
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Dans l'ensemble, il s'agit d'un bon recueil qui fournit une foule de renseignements et de statistiques essentielles pour toutes celles et ceux qui ont déjà un pied dans l'abolitionnisme et les luttes anticarcérales. Mais est-ce que c'est juste moi ou est-ce que l'article d'Alex S. Vitale aux pages 181 à 197 était plus réformiste qu'abolitionniste ?
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critiques presse (1)
LeDevoir
13 février 2023
Gwenola Ricordeau dirige un essai collectif proposant de supprimer la police pour une société plus égalitaire.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La police est une institution vorace. Elle exige la loyauté de la population et mobilise toujours plus de ressources, malgré l'absence d’effets manifestes sur les taux d'infraction ou la sécurité. Elle se plaint de son sous-financement et de la haine que lui vouent les gens, ou attribue ses échecs au manque de moyens de sorte à être mieux dotée en fonds. Ce cycle se répète sans arrêt. (Kevin Walby)
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Les origines du maintien de l'ordre son inextricablement liées aux patrouilles de chasse aux esclaves et au Ku Kux Klan (KKK), et les meurtres actuels par la police s'inscrivent dans la continuité des pratiques de lynchage et du génocide des peuples autochtones. (Mad Résistance)
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Par le biais d'injonctions dogmatiques et simplistes à la “non-violence“, au gradualisme et à l’obéissance, le réformisme diffère, élude, voire criminalise, les efforts mis en œuvre par des gens pour susciter des changements substantiels à un ordre établi. (Dylan Rodriguez)
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La police est une institution vorace. Elle exige la loyauté de la population et mobilise toujours plus de ressources, malgré l'absence d’effets manifestes sur les taux d'infraction ou la sécurité. Elle se plaint de son sous-financement et de la haine que lui vouent les gens, ou attribue ses échecs au manque de moyens de sorte à être mieux dotée en fonds. Ce cycle se répète sans arrêt. 
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Dans une société capitaliste, raciste et patriarcale, choisir le camp des opprimé·e·s, des exploité·e·s et des tyrannisé·e·s, c’est compter la police parmi ses ennemis. 
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