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EAN : 9782012022904
288 pages
Hachette Jeunesse (26/09/2012)
3.96/5   72 notes
Résumé :
Janvier 1937. Jack Miller vit dans la solitude.Il est pauvre. Son unique espoir : participer à une expédition scientifique. Destination : le pôle Nord.

Jack embarque avec quatre hommes et huit chiens sous le soleil de minuit. Rien ne se déroule comme prévu. Une malédiction semble s'être abattue sur les chercheurs. Un à un, les compagnons de Jack sont contraints d'abandonner la mission.

Maintenant, Jack est seul.
Une angoisse so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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Après ma brève visite en Antarctique lors de ma toute dernière critique du roman "The Dark" (Le Noir) d'Emma Haughton, place maintenant à l'Arctique avec cet ouvrage de Michelle Paver, paru en septembre 2011.

Née en 1960 au Malawi de mère belge et de père sud-africain, l'auteure est venue avec ses parents comme enfant en Angleterre, où elle a fait des études de biochimie et de droit à Oxford et travaillé comme avocate à Londres.
En 1996, elle a écrit son premier livre "Without Charity" (Sans charité), suivie de la trilogie "Chroniques des Temps" et la série, en 6 volumes, "Chroniques des temps obscurs" pour la jeunesse et publiées dans 36 pays.

Le récit commence en 1937 avec le jeune Jack Miller, 28 ans, qui en a marre de sa vie de misérable et décide de joindre une petite équipe d'explorateurs au Cap Nord.
Le 24 juillet, l'aventure elle-même démarre avec le départ de Tromsø, une ville norvégienne au-dessus du cercle polaire, en voilier vers l'archipel nordique de Spitsbergen, nom donné par des pêcheurs hollandais de baleine au XVIe siècle, signifiant montagnes pointues. Svalbard en est aujourd'hui le nom officiel.

L'expédition sous la direction du biologue Augustus "Gus" Balfour est composée d'Algie Carlisle, géologue et conducteur de traîneau, Hugo Charteris-Black, glaciologue, notre homme Jack et 8 huskies inuits.

L'ouvrage se présente sous forme de journal intime de Jack, compte 255 pages et contient une belle série de photos en noir et blanc, ainsi que dans sa version originale ("Dark Matter" littéralement matière noire) une interview avec l'auteure de 17 pages.

Au début, Jack et ses compagnons sont enthousiasmés par la beauté de l'endroit, les glaciers impressionnants, les animaux arctiques, tels les rennes, les fulmars boréals, guillemets, kittiwakes, phoques barbus et morses annelés, mais progressivement les inconvénients des conditions arctiques se manifestent comme, le silence et le soleil permanent qui dérange le biorythme humain.

Puis, l'auteure introduit un élément étrange : l'apparition d'un fantôme ou spectre. Un phénomène pour lequel les Norvégiens ont dans leur langue même un mot spécifique "Rar", qui devrait expliquer pourquoi par exemple un trappeur se jette du haut d'une falaise sans motif apparent. Un phénomène comparable à un endroit hanté, comme la maison hantée dans "La chute de la maison Usher" d'Edgar Allan Poe de 1845 ou "Salem" de Stephen King de 1989.

Avec l'arrivée de la nuit continue et l'évacuation de ses compagnons pour des raisons médicales cet étrange phénomène prend chez Jack, dans son énorme solitude, bientôt l'allure d'une obsession.

Par amitié pour Gus, opéré d'un appendice, et en hommage à son compatriote, le grand explorateur Roald Amundsen (1872-1928) disparu dans la Mer de Barents, Jack Miller refuse d'abandonner sa mission, malgré cette présence maléfique inexplicable.

En dépit de l'élément ésotérique le récit est réaliste et captivant, car inspiré par une expédition arctique réelle par 10 étudiants de l'université d'Oxford et 28 huskies en 1935-1936 et le mémoire de l'artiste peintre et exploratrice autrichienne Christiane Ritter "Une femme dans la nuit polaire" paru en 1938.

En plus, Michelle Paver a visité plusieurs fois Spitsbergen, l'Islande et le Groenland et sait parfaitement de quoi elle parle.

En réponse à une question de journaliste si elle envisage éventuellement d'hiberner seule en région arctique, l'auteure a répondu : j'aimerais bien, mais je crains qu'il me manque pour une telle entreprise un minimum de sens d'orientation indispensable !
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J'ai toujours été très attirée par les romans qui se situent dans des contrées froides, hostiles et glacées, et qui racontent des expéditions scientifiques ou des expériences à la limite du fantastique.

J'avais adoré "Terreur" le roman d'épouvante de Dan Simmons et j'ai retrouvé ici la même ambiance : l'envie d'aventures et de solitude des personnages, le vent qui souffle en permanence, le froid qui pique, le besoin de se réconforter avec un repas consistant et un verre d'alcool fort, les paysages à couper le souffle, les aurores boréales, les glaciers, la banquise à perte de vue, les ours polaires, les troupeaux de rênes aperçus au loin, les nuées d'oiseaux qui survolent les colonies de phoques ...et surtout cette chose qu'on ne voit pas, qu'on n'entend pas vraiment mais qu'on ressent au plus profond de soi, cette impression qui nous paralyse, nous tétanise, cette chose qui n'est sûrement qu'une hallucination mais qui nous glace le sang et nous empêche de faire le moindre pas...

En moins de 300 pages, Michelle Paver réussit à nous plonger dans une angoisse trouble et à distiller de la terreur à l'état pur.
L'écriture semble simple, puisque nous lisons le journal d'un des membres d'une expédition scientifique ayant eu lieu en 1937 au Spitzberg, mais le suspense monte au fil des pages, pendant que le jour disparaît peu à peu pour ne plus laisser place qu'à une sorte de nuit glacée et à un silence aussi assourdissant que terrifiant.
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Nuit arctique, un roman de froid, de peur et de noire solitude. Nyctophobes et autophobes s'abstenir…

En 1937, un jeune télégraphiste britannique est recruté pour participer à une expédition dans l'île Spitzberg, à environ 1000 km au nord-ouest du Cape Nord. Toute une aventure à l'époque pour ces explorateurs qui veulent y faire des relevés météorologiques et faire avancer la connaissance de cette région arctique.

Bientôt cependant, des événements fortuits réduisent l'équipe et le jeune Jack se retrouve seul, avec des journées de plus en plus courtes, seul dans la nuit.

Des phénomènes étranges se produisent, est-il vraiment seul ? Qu'est-ce qui se cache dans l'obscurité ?

La raison vacille et la terreur s'installe…

Un roman de fantômes noirs qui glissent sur la neige blanche…
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Je ne sais plus qui sur Babelio, comparait 40 jours de nuit à du Stephen King. Je dirais que je suis à moitié d'accord avec cette affirmation…
Nous nous trouvons effectivement ici devant une oeuvre digne d'une ambiance "shiningueste", par le côté enneigé de la situation - l'action se situe au Pôle Nord - et le huis-clos qui s'installe inéluctablement à partir du moment où trois protagonistes se retrouvent encerclés par les ténèbres, le froid et la solitude des grands espaces vides de vie humaine.
Et on retrouve également un thème cher au King : les fantômes. Mais contrairement aux oeuvres de King, où les personnages nient l'évidence, dans le récit de Michelle Paver, il deviendra une nécessité pour le héros d'envisager l'existence de telles créatures, pour ne pas finir fou.
Tous ces éléments, plus l'emploi de la 1ère personne à la manière d'un journal de bord, font indéniablement penser à la manière dont opère Stephen King quand il a décidé de nous mener là où il veut, doucement mais fermement. On est happé, c'est sans appel, on ne peut lutter, il faut continuer à lire... pour savoir.
Mais là où le livre de Paver se différencie vraiment de Stephen King, et le surpasse même oserais-je dire, c'est par son style, directe, simple, efficace. Pas de foisonnement de détails sur le fil des pensées des personnages, mais la juste dose d'intimité, distillée par le journal de bord de Jack Miller, caractère centrale presque Shakespearien, qui est et restera celui qu'il a décidé d'incarner pour une fois dans sa vie : un héros.
Car ce jeune britannique de la classe moyenne qui a dû arrêter ses études pour subvenir à ses besoins, et qui se jette dans cette expédition scientifique aux confins du Groenland comme on se jetterait à la mer pour échapper à une pauvre vie trop étriquée, ce jeune homme plein de volonté et de contradictions va devoir se battre contre lui-même, entre-autres, pour mener à bien cette expédition dans un premier temps, puis pour survivre à cet hiver polaire, et accessoirement, échapper à un fantôme en colère...
Ce livre m'a donné des cauchemars. Je l'ai lu en deux jours, et j'en ai rêvé toute une nuit, hantée, terrifiée. J'ai adoré cette histoire.
C'est un délicieux récit de terreur pure.
Les peurs primales se réveillent… Celle du Noir, des Ténèbres au sens propre du terme ; quand le Soleil disparait totalement, et qu'il ne reste que la Lune pour éclairer le monde durant ces longs jours de nuit Arctique. Et quand la Lune disparait à son tour… Il ne reste que la nuit et les ténèbres.
La peur du Noir combinée à celle de la solitude, du silence, des immenses espaces vides et glacés, entourés d'un océan couleur de néant, alors l'esprit s'affole et les esprits se réveillent. Peut-être n'ont-ils jamais vraiment dormi d'ailleurs…
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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce roman et j'ai été ravie d'être transportée tout du long. Une excellente découverte en somme!

Jack est au bout du rouleau, ne sachant plus quoi faire pour sortir la tête de l'eau, il va rejoindre une expédition qui se rend dans le grand nord pour une étude. Heureux de cette opportunité, il rejoint ces nobles chercheurs et découvre avec émerveillement les belles étendues blanches, le silence, la tranquillité de l'Arctique. Seulement après cette joie première, tout va se transformer en cauchemar, car leur campement semble soumis à une force invisible et malfaisante.

Il est difficile de vous parler de ce livre sans trop vous en dire et cela serait dommage de gâcher votre plaisir à la découverte de ce roman. Mais je vais essayer de vous donner envie de le découvrir sans dévoiler trop de choses.

Le récit commence comme une histoire douce, banale, sans étrangeté, pour virer vers quelque chose de plus sombre, d'inquiétant, voire d'un peu horrifique sur les bords. L'auteur nous plonge dans une ambiance qui nous prend à la gorge, nous angoisse, nous rend complètement paranoïaque.

Le lecteur finit par voir le mal partout et il ne sait plus sur quel pied danser: mensonge ou réalité? Folie? Paranoïa? Jeux de l'esprit? le lieu est-il vraiment hanté ou tout n'est que croyance? Jack va-t-il s'en sortir? Mourir?...

Tant de questions qui accompagnent notre lecture et ne font que renforcer le côté obnubilant du récit. Jack est le personnage que l'on suit le plus et qui du coup est le plus proche de nous. le roman est en fait son journal de bord, ce qui nous fait vivre le récit à travers ses yeux et nous fait bien ressentir ses émotions. A tel point que le lecteur s'identifierait presque à ce personnage, ce qui ne fait qu'augmenter le côté stressant du récit, pour notre plus grand plaisir.

J'ai adoré cette ambiance et le rythme qui alterne entre moments stressants et phases plus calmes, pour nous replonger ensuite encore plus profondément dans les méandres du récit. le seul petit bémol qui me vient à l'esprit est la longueur du début, plus précisément les passages sur les évènements avant l'expédition qui sont parfois moins intéressants.

En bref, ce roman est une magnifique découverte qui nous emporte dans sa paranoïa et nous donne l'impression d'être observé tout au long du récit. le rythme augmente progressivement, les ténèbres s'installent petit à petit, ce qui ne fait que renforcer cette ambiance sombre. Un livre à découvrir de toute urgence pour les fans du genre!
Lien : http://evasionslitteraires.w..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
J’ai perçu les ondes qui émanaient d’elle. Intenses, implacables, pernicieuses. Ainsi qu’une malveillance impitoyable, inhumaine, qui appartenait aux ténèbres. Une fureur sans bornes. Une marée noire dans laquelle tout s’engouffrait.

(Hachette, p. 200)
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« Dans la vie, rien est à craindre, tout est à comprendre. » Elle avait raison, cette bonne vieille Marie Curie.

(Hachette, p. 132)
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Il y a encore un éclat de lune dans le ciel. Mais plus pour longtemps. J'ai l'intention d'accrocher une lampe-tempête aux ramures de renne placées au-dessus du porche.
Hier soir, j'ai mis le Gramophone en marche, puis la radio, mais ces voix désincarnées n'ont fait qu'amplifier mon sentiment de solitude. J'ai alors préféré lire, en écoutant le sifflement des lampes, les grésillements du poêle et le tic-tac de l'horloge de voyage de Gus. Elle est en cuir de vachette vert olive, lisse et fraîche au toucher, et son cadran cerclé d'or est d'une belle simplicité. Je la garde près de moi.
[...]
Il est 20 heures. Je suis assis à la table avec un verre de whisky. Trois lampes brillent d'un vif éclat. N'importe qui pourrait me voir distinctement depuis la promenade de planches. Evidemment, il n'y a personne alentour. Mais cette idée me déplaît. Et je n'aime pas voir ces vitres noires quand je lève les yeux. Je pourrais peut-être les couvrir, pour empêcher la nuit de regarder à l'intérieur.
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"Si j'allume une lampe, je peux encore discerner les chiens, ou le poteau aux ours. Avec deux lampes, cela devient plus difficile. Et avec trois, je ne vois plus que les reflets de ces dernières dans les vitres. Une remarque très banale, je le sais, mais, dans cet endroit, elle me frappe, comme s'il s'agissait d'une nouvelle découverte : étrange, de penser que la lumière puisse nous empêcher de voir."
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- Gruhuken... porte malheur. Il s'y est passé de drôles de choses.
- Lesquelles?
- De mauvaises choses.
- Mais quoi, enfin? Y a-t-il des courants dangereux dans la baie? De fortes intempéries au-dessus de la calotte glaciaire? Quoi donc?
Il a mâchouillé sa moustache, puis a répondu:
- Des événements parfois bien pires.
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